Note du film : 7,5/10 (par Véronique) Résumé du film : Le Caire, janvier 2011, quelques jours avant le début de la révolution. Une jeune chanteuse est assassinée dans une chambre d’un des grands hôtels de la ville. Noureddine, inspecteur revêche chargé de l’enquête, réalise au fil de ses investigations que les coupables pourraient bien être liés à la garde rapprochée du président Moubarak. Avis : Plébiscité par les critiques et récompensé par le Grand Prix du Jury pour la catégorie « drame » du dernier festival de Sundance et celui du Festival International du Film Policier de Beaune, « Le Caire confidentiel » intrigue autant qu’il séduit. Inspiré de faits réels s’étant déroulés à Dubaï, le film de Tarik Saleh nous emmène dans la ville du Caire, en janvier 2011, soit quelques jours à peine avant le premier soulèvement populaire contre le régime en place. Cette manifestation, qui a éclaté le jour de « La fête de la police », marque le tournant d’une lutte opposant la population locale au gouvernement du Président Moubarak. Engagé, le film du réalisateur suédois, d’origine égyptienne, met pourtant en lumière une enquête policière convenue aux premiers abords mais tellement plus complexe qu’il n’y parait. D’un meurtre anodin, on passera à une affaire (presque) d’état dont il sera difficile de sortir indemne. Le long-métrage noir de Saleh montre aussi et surtout, les dérives d’un système policier gangrené par la corruption, les promotions express et les bakchichs. Un monde où les plus nantis se croient au dessus des lois, abusant de la faiblesse des immigrés soudanais, des citoyens corvéables à merci ou des fonctionnaires avides d’argent facile. Mais comme l’évoquera Hatem Shafiq, un des personnages emblématiques du film, « on peut avoir l’immunité parlementaire, on n’est pas immunisé contre le scandale ». Et c’est précisément un de ces scandales qu’approchera de près notre Major Noureddine (l’excellent Farès Farès, vu dans les « Enquêtes du département V »). Aussi ripoux que ses petits camarades, l’enquêteur a cependant une soif de vérité et ne lâche rien pour éclaircir cette sombre affaire de meurtre. Malgré une bureaucratie paresseuse et peu regardante à l’éthique, Noureddine mène l’enquête et découvre qu’un magnat de l’immobilier, membre du parlement et bon ami du Président Moubarak, pourrait être mêlé de près ou de loin, à cet homicide. Derrière sa photographie vieillissante (mais intéressante, merci Pierre Aïm) tout droit sortie des années 90, « Le Caire confidentiel » use des stratagèmes propres aux films policiers du genre avec brio: mafia, femme fatale, jeu de dupes, pistons et relations viennent agrémentés une enquête a priori réglée en deux tours de cuillère à pot. Un peu convenu, le scénario laisse malgré tout la place à quelques surprises de taille. Les spectateurs et fins limiers se laisseront peut-être détourner de la vérité proposée par son héros. L’atmosphère plantée par le réalisateur nous prend d’emblée et nous invite à entrer au cœur d’une Egypte paupérisée, dirigée par une poignée de hauts dignitaires qui n’ont de digne que le nom. Assez classique dans le fond, original dans sa forme, « Le Caire confidentiel » nous fait vivre, de façon surprenante, les débuts d’une révolution de grande ampleur en plus d’une enquête policière prenante. Si la ressemblance avec « L.A Confidential » ne semble pas fortuite (la faute à son titre ?), le film de Tarik Saleh est pourtant loin d’en être une pâle copie. Date de sortie en Belgique : 19 juillet 2017 Date de sortie en France : 5 juillet 2017 Durée du film : 1h46 Genre : Thriller/policier Titre original : “The Nile Hilton Incident”
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