Résumé du film : Toby, un jeune réalisateur de pub cynique et désabusé, se retrouve pris au piège des folles illusions d’un vieux cordonnier espagnol convaincu d’être Don Quichotte. Embarqué dans une folle aventure de plus en plus surréaliste, Toby se retrouve confronté aux conséquences tragiques d’un film qu’il a réalisé au temps de sa jeunesse idéaliste: ce film d’étudiant adapté de Cervantès a changé pour toujours les rêves et les espoirs de tout un petit village espagnol. Toby saura-t-il se racheter et retrouver un peu d’humanité? Don Quichotte survivra-t-il à sa folie? Ou l’amour triomphera-t-il de tout? Note du film : 5,5/10 (par François) Avis : De tout temps, nous avons aimé le cinéma de Terry Gilliam. Enfant, nous riions devant les folles aventures du « Baron de Münchhausen ». La folie du réalisateur, à travers son film, nous avait alors profondément marqué. Aussi, nous demandions à revoir la K7 à certaines occasions (pourquoi la période de Noël ? Je ne saurais le dire..). Plus tard, nous avons frissonné devant ce monde totalitaire où son héros alors prisonnier du système cherchait à s’en émanciper. Avec le recul « Brazil » fonctionne toujours merveilleusement aujourd’hui grâce à son intelligence rare, à la qualité de ses musiques ou encore grâce à ses comédiens parfaits. Depuis, Terry Gilliam continue son petit bonhomme de chemin et nous lui restons fidèle malgré quelques errances. En effet, sa plus grande faiblesse est de ne pas pouvoir toujours narrer sa force créatrice de façon compréhensible et posée. Nous l’avons déjà ressenti avant mais avec « L’Homme qui tua Don Quichotte », c’est encore plus marquant ! Et le résultat n’en est que plus désespérant car beaucoup trop brouillon. Récit d’une grande déception. Genèse d’un projet maudit Pensé par le réalisateur dès 1990, l’adaptation de « Don Quichotte » a failli voir le jour dans les années 2000 mais une succession de coups du sort a fait chavirer ce beau projet de cinéma. Citons entre autre la double hernie discale de Jean Rochefort, une inondation sur les lieux du tournage ou encore les nuisances sonores du couloir aérien. Tout cela a mis un terme définitif à ce projet.De ces débuts difficiles est né le documentaire « Lost in La Mancha » en 2002. Ensuite, depuis 2008, des projets ont été évoqués mettant en scène de grands comédiens. C’est finalement le duo Adam Driver et le fidèle Jonathan Pryce (« Brazil », « Les Aventures du baron de Münchhausen ») qui a été retenu et nous devons dire que la paire fonctionne bien ! Les acteurs sont convaincants et permettront même aux spectateurs de se laisser aller à quelques sourires bien sentis. Ils seront rejoints dans leurs mésaventures par Stellan Skarsgard (vu encore récemment dans « Mamma Mia : Here we go again ») fidèle à lui-même et par le désopilant Sergi Lopez. Mais ils ne seront pas en reste puisque deux comédiennes viendront ponctuer le récit de leur présence et apporter beaucoup de charme à l’ensemble : Olga Kurylenko (« Dans la brume », « Quantum Of Solace ») et Joana Ribeiro. Transposition d’une lutte contre des moulins à vent… Après une gestation difficile de plus de 25 ans, il est enfin temps de découvrir l’adaptation littéraire de Cervantès imaginée par le délirant Terry Gilliam. Et c’est peu dire si pendant les 2h12 le temps nous a semblé...long ! Après le premier tiers du film engageant et barré comme il faut, nous nous sommes souvent ennuyés. La faute à un récit inégal dont l’ambition folle du réalisateur n’a pu être portée correctement à l’écran. Et pourtant le film commençait si bien ! Moyennant une mise en abîme efficace du tournage de « Don Quichotte » en Espagne, le réalisateur du film (incarné à l’écran par le très bon Adam Driver) fera les frais de cette adaptation difficile avec des problèmes qui s’enchaînent sur son plateau...On sent que Terry Gilliam n’a pas eu trop de mal à composer ces moments de cinéma. Mais après ces débuts prometteurs, Terry Gilliam s’embarque sur de drôles de voies artistiques qui confèrent à l’ensemble une atmosphère étrange qui ne sera pas à la hauteur de sa folie. Beaucoup de problèmes sont à épingler parmi lesquelles des situations aberrantes, des personnages ridicules et un imaginaire au rabais lorsque l’on connaît un peu le potentiel du réalisateur. A cela, nous ne pourrions même pas vous dire que le second degré sauve le tout car il y a finalement beaucoup de gravité dans cette attraction cinématographique d’un autre temps. A plusieurs reprises, nous avons été gênés par certains choix, certaines orientations suivies, au point de nous faire décrocher ! De plus, sans trop vous spoiler, la folie s’insinuant partout et déstabilisant le spectateur, finira par avoir raison de lui provoquant au mieux un bâillement et au pire une levée des yeux au ciel ou vers son voisin. Au final, que reste-t-il à ce film ambitieux si ce n’est des regrets pour le spectateur ? Que s’est-il passé ? Les acteurs sont pourtant bons et les premières scènes réussies. Mais après, le récit se perd dans des méandres alambiqués et absurdes qui plongeront le spectateur dans l’ennui ou le laissera hagard ; comme encore sonné par les folles promesses de ce beau projet de cinéma. Non, Terry Gilliam n’a pas su mettre de l’ordre dans le tourbillon de ses idées, rendant son récit inabouti, filandreux par moment et souvent bouffi. Date de sortie en Belgique : 25 juillet 2018 Durée du film : 2h12 Genre : Aventure, Fantastique, Drame Titre original : The Man Who Killed Don Quixote
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