Résumé du film : Hambourg, années 70. Au premier abord, Fritz Honka, n’est qu’un pitoyable looser. Cet homme à la gueule cassée traîne la nuit dans un bar miteux de son quartier, le « Gant d’or » (« Golden Glove »), à la recherche de femmes seules. Les habitués ne soupçonnent pas que Honka, en apparence inoffensif, est un véritable monstre. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Der Goldene Handschuh (le Gant d’or), c’est le nom d’un café de la ville de Hambourg, fréquenté dans les années 70 par le tueur en série Fritz Honka. C’est aussi le titre du dernier film de Fatih Akin (sorti chez nous sous le nom de « Golden Glove »), ce réalisateur germano-turc qui ne traite jamais ses sujets dans une demi-mesure. Près de deux ans après « In the fade » (qui avait valu à Diane Kruger de remporter le prix d’interprétation au Festival de Cannes 2017), le cinéaste offre un nouveau rôle d’envergure à son comédien principal, le méconnaissable Jonas Dassler Adapté du best-seller du même nom de Heinz Strunk (et publié en 2016), « Der goldene Handschuh » est un film noir voire glauque réservé à un public averti. Violent, le 10ème long-métrage de Fatih Akin s’inspire de la vraie vie de Fritz Honka, un meurtrier aux apparences hideuses, impuissant et extrêmement instable psychologiquement. Invitant de pauvres femmes désargentées (et souvent édentées) dans son appartement, le serial killer leur faisait vivre un enfer avant de les découper et les conserver dans les combles de son pitoyable logement. Oppressant et clairement dérangeant, « Golden Glove » ne se veut pas malsain pour le principe de l’être. Il l’est car se veut totalement à l’image des événements commis par ce Fritz Honka effroyable et repoussant. Totalement transformé pour les besoins du film, Jonas Dassler (plutôt beau garçon de 23 ans vu dans « Werk on author » et « La révolution silencieuse ») habite son personnage et nous glace le sang. Il ne joue par Fritz Honka, il EST ce meurtrier dépravé qu’on est heureux de n’avoir jamais croisé. Arrêté et à présent libéré, Fritz coule des jours paisibles dans une maison de retraite mais n’a jamais été oublié des Hambourgeois, parmi lesquels on trouvait autrefois le jeune Fatih Akin, sans doute fasciné (ou effrayé) par ce tueur de prostituées. Au-delà de l’effroyable parcours du meurtrier, Fatih Akin permet aux spectateurs de découvrir, à travers son très réussi et photographiquement irréprochable « Golden Glove », la misère de certaines quartiers allemands, la détresse d’une frange de la population vouée à elle-même et ne survivant que dans l’annihilation d’un schnaps bon marché versé quotidiennement dans des cafés presqu’insalubres mais fréquentés par tant de gens. La misère humaine est au centre d’un récit aussi sombre que le dernier Lars Von Trier (« The House that Jack Built ») et se veut aussi cruel et malsain que « Funny Games » de Michael Haneke (sa version originale, pas son maigre remake américain). Durant presque deux heures, « Golden Glove » prend ses spectateurs en otage et leur fait vivre l’horreur, les entraîne dans une vie d’indigence et une extrême noirceur dont on sort la tête retournée mais admiratif par le travail minutieux d’un Fatih Akin décidement très inspiré. Un film dérangeant et bouleversant à plus d’un titre qui soulèvera peut-être l’indignation mais fera très probablement écho dans la carrière d’un Jonas Dassler impressionnant dans son interprétation. Date de sortie en Belgique : 24 juillet 2019 Durée du film : 1h50 Genre : Drame Titre original: Der Goldene Handschuh
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