On reconnaît d’emblée la patte du réalisateur grec dans cette courte histoire comme un rêve éveillé où l’on suit Matt Dillon dans son quotidien répétitif (maison, boulot, métro). Un jour il rencontre une mystérieuse jeune femme (Daphné Patakia) qui le suit chez lui et le cauchemar commence... Étrange et hypnotique. On y retrouve la crise d’identité si chère à Lanthimos (« The Lobster », « Mise à mort du cerf sacré ») mise en images en un petit quart d’heure qui met mal à l’aise : sommes-nous réellement unique ou peut-on être remplacé.e en un claquement de doigts ? Nos vies nous appartiennent-elles vraiment ? Tant de questionnements existentiels concentrés en un instant de vie froid et implacable. « SKIN » de Guy Nattiv, 20', 2018 Dans un petit supermarché d’une ville ouvrière, un homme noir sourit à un jeune garçon blanc de l’autre côté des caisses. Ce bref instant, pourtant inoffensif, va conduire deux gangs dans une guerre impitoyable aux terribles conséquences. Ce court, qui n’est pas à confondre avec le long métrage du même réalisateur qui porte un titre identique – avec Jamie Bell dans le rôle principal celui-là - ,est comme un uppercut reçu en plein visage. Il explore le racisme pur et dur dans toute sa bêtise avec cette famille (le père, la mère et le jeune fils) qui représente la caricature malheureusement trop réaliste des néo-nazis américains actuels : haine de l’autre dès lors que sa couleur de peau est différente, pro-armement idiot, masculinité toxique... L’histoire est portée par les acteurs qui forment ce couple : Jonathan Tucker (« The Virgin Suicides », « Charlie's Angels 2019 », la série « Westworld ») et Danielle Macdonald (« Patti Cake$ », « Dumplin' »), et l’épatant jeune acteur Jackson Robert Scott dans le rôle de leur fils (Georgie dans le film « Ça » et la série « Locke & Key »). Le film a reçu l’Oscar du Meilleur court métrage en prise de vues réelles en 2019. « THE FALL » de Jonathan Glazer, 7', 2020 Inspiré de la gravure de Francisco Goya “The Sleep of Reason Produces Monsters”, THE FALL est un court-métrage puissant invitant le spectateur à y projeter ses préoccupations et interprétations propres. Glazer est un réalisateur qui se fait rare au cinéma mais qui sait pourtant marquer durablement la rétine tout en proposant des sujets étonnants (« Birth », « Under the Skin »). Dans ce programme particulièrement court et compact, on ne peut qu’admirer son sens de la mise en scène dans cette suite de tableaux où de mystérieux personnages masqués s’en prennent à un des leurs, comme une foule hystérique qui s’apprêterait à lyncher un intrus ou un traître. Les images ressemblent aux cauchemars qui nous hantent parfois, avec ces visages anonymes et effrayants ou encore avec cet homme que l’on plonge dans un puits sans fond comme dans un rêve d’où, nous spectateurs, pouvons par chance nous réveiller. « SCALE » de Joseph Pierce, 15', 2022 Sur l’autoroute où il conduit, Will perd le sens de l’échelle. Tandis que s’accroît son addiction à la morphine, il se débat pour démêler la succession d’événements qui l’a amené à cette situation, avant d’être à jamais perdu. Un court métrage animé qui débute avec cette phrase prononcée par son personnage central : “Certains perdent le sens de la perspective. Moi, j’ai perdu le sens des perceptions.” Will est un écrivain dont l’addiction à la morphine va le mener à la banqueroute, en plus du sens des perceptions (“scale” en anglais), il va perdre sa famille, ses repères, la santé et au final le sens même de son existence. En proie à des hallucinations qui lui font voir le monde de façon déformée, sa solitude est rendue palpable à l’écran par l’utilisation des couleurs et du son. Adapté d’une nouvelle de l’auteur britannique Will Self. « THE LETTER ROOM » de Elvira Lind, 32', 2020 Lorsqu’un agent de correction est transféré au service courrier, celui-ci se prend de fascination pour la vie privée d’un des prisonniers. Oscar Isaac interprète Richard, un gardien de prison solitaire qui souhaite changer de poste au sein de l’institution qui l’emploie. Une chance lui est donnée de passer au tri du courrier qui consiste essentiellement à espionner le contenu des lettres adressées aux prisonniers afin de décider si elles sont inoffensives ou non. Une forme de voyeurisme qui renvoie au totalitarisme, étape supplémentaire du retrait de toute liberté aux hommes incarcérés aux Etats-Unis. Pourtant, Richard est un type bien, s’il accepte de faire partie du système pour gagner sa croûte, il va malgré tout tenter de venir en aide à la femme d’un condamné à mort qui prévoit de se suicider le jour de l’exécution de ce dernier. Un sujet sensible traité de manière douce-amère. Durée du film : 92 min.
Genre : Court métrage, drame, animation Date de sortie en Belgique : 5 juillet 2023 Avec Matt Dillon, Daphne Patakia, Oscar Isaac, Alia Shawkat, Sam Spruell, Jonathan Tucker, Danielle Macdonald.
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Décors, costumes, scénario, interprétations, rien n’est laissé au hasard et l’ensemble rend les films de la jeune cinéaste toujours très justes et intéressants, cinématographiquement parlant. Avec l’arrivée de « Barbie », nous gagions déjà que le résultat serait à la hauteur de son cinéma : engagé et profond. Mais utiliser un point d’entrée signé Mattel était probablement le moyen idéal de toucher un plus large public et de partager sa vision du monde avec le plus grand nombre. Pari réussi car à en juger les milliers de spectateurs venus découvrir, de rose vêtus, les aventures de Barbie, Ken et cie, son message et son cinéma toucheront les masses et feront germer une petite graine féministe dans bien des esprits. Aussi caricatural que la poupée Barbie elle-même, le film de Greta Gerwig ne fait pas dans la subtilité, loin de là. Évoquant l’omniprésence du patriarcat dans notre société, la difficulté de s’imposer dans un monde masculin (et parfois machiste) et la nécessité de développer un féminisme solidaire, « Barbie » accentue tous les contours renversant sans cesse les tendances, montrant alors les limites et aberrations des diverses suprématies, qu’elles soient féminines (à Barbieland) ou masculines (dans le Monde réel). Poussifs à souhait, le scénario et les dialogues amusent, font rire, réfléchir mais peuvent aussi agacer… peu importe finalement le sentiment que cela provoque, personne n’est insensible face à la proposition de Greta Gerwig et en cela, son objectif est atteint. Car si on se régale des reconstitutions de ce Barbieland fidèle à nos souvenirs d’enfance, si on admire sincèrement le jeu de ses acteurs de premier ou second plan (mention spéciale à Ryan Gosling qui parvient à nous apprécier l’acteur plus que d’ordinaire et à Margot Robbie qui crève, comme toujours, l’écran), on se dit que c’était très « couillu » de partir d’un univers a priori naïf pour en faire un fer de lance féministe.
Hi Barbie! (Par Alexia) Dans la comédie dramatique "Barbie" de Greta Gerwig, nous nous plongeons dans l’univers rose de la poupée Barbie, somptueusement interprétée par Margot Robbie. A Barbieland, la barbie stéréotype vit une crise existentielle et doit se confronter à notre monde réel pour retrouver son équilibre. La trame du film est simple et naïve mais Gerwig parvient toutefois à rendre le scénario un peu plus original en abordant les bons thèmes dans la bonne ère du temps. Quand Barbie quitte Barbieland, un monde féministe « en carton » essentiellement centré sur le développement personnel de la femme et dans lequel les « Ken » ne trouvent pas leur place, elle découvre la violence d’un monde où le patriarcat domine et la femme est objet. L’histoire est assez banale mais le film se distingue par le second degré qu’il utilise pour aborder une série de critiques sociétales importantes à rappeler aujourd’hui. Les dérives d’une culture patriarcale qui brainwashent les femmes sont, par exemple, exposées par Ryan Gosling, qui fait particulièrement rire dans le rôle absurde de Ken. Le film brise les tabous avec beaucoup d’humour et le profond monologue de l’actrice America Ferrera nous rappelle très bien les différents paradoxes que la société impose aux femmes. Sois comme ci, mais pas trop comme ça. Gerwig nous invite surtout à reconsidérer l’équilibre hommes - femmes et leur complémentarité. Le film n’a pas la volonté de présenter comme solution une vision exclusivement féministe mais pousse le débat plus loin en intégrant le respect mutuel. Enfin, le film critique la plasticité des idées figées et invite au changement. Il sonde le sens même de l’humanité à travers la poupée Barbie qui finit par « ressentir » et « exister ». Bref, une belle satire de notre société devenue parfois trop « plastique » ! L’univers de Barbieland est époustouflant de par les détails très réalistes du monde jouet de Barbie, de la petite pantoufle à pompon au tobogan rose par lequel elle descend de sa dreamhouse. Pour le show, Ryan Gosling et Margot Robbie chantent, dansent et se moquent d’eux-mêmes avec brio. La bande son de Dua Lipa et Billie Eilish nous anime et l’apparition d’un casting haut en couleur nous fait sourire. Cela ne suffit pas mais Barbie reste un film « feel good » qui vous fera rire et réfléchir le temps d’une soirée. Durée du film : 1h54
Genre : Comédie Date de sortie en Belgique/France : 19 juillet 2023 De Greta Gerwig - avec Margot Robbie, Ryan Gosling, Will Ferrell, Emma McKay, Michael Cera, Kate McKinnon, America Ferrera
Si on ne présente plus le réalisateur Christopher Nolan- tant sa filmographie parle pour lui (The Dark Knight, Tenet, Dunkerque sont de belles cartes de visite) - il parvient toujours, après tant de succès, à nous surprendre ! Forcément, « Oppenheimer » relate bien une portion de la vie du grand scientifique qui est à l’origine de la bombe nucléaire. Nous le retrouvons déjà à l’âge adulte obnubilé par son grand projet et sa fascination de l’infiniment petit et plus particulièrement de la physique quantique qui n’était pas prise au sérieux à l’époque (du moins aux Etats-Unis). Et si ce film est fascinant, c’est parce qu’en plus d’une très jolie reconstitution, il nous permet d’assister à certaines rencontres entre les plus grands scientifiques de notre temps ! Quel plaisir d’être les témoins des échanges entre Niels Bohr et Oppenheimer (Oppie pour ses partisans) ou entre ce dernier et Albert Einstein ! Bien sûr, tous ces génies ont une place dans la construction de l’Histoire, telle qu’elle nous est parvenue. Mais surtout, tous appartiennent à un courant de pensée qui parfois s’oppose aux autres. En effet, au début du 20e siècle, les scientifiques avaient dans leurs cursus des cours de philosophie qui façonnaient leurs visions du monde. Et même si la vérité historique est toujours difficile à établir, on sent que Christopher Nolan a potassé son sujet pour nous proposer un récit extrêmement réaliste. Fidèle à lui-même, le réalisateur propose une œuvre extrêmement léchée car très esthétique. Les débris, les (nano)particules, les flammes et les étoiles s’animent dans les yeux d’Oppie, comme autant de traces de la passion du monde visible et invisible qui l’habite. On a souvent reproché au réalisateur de regarder son nombril en montrant sa capacité à réaliser de manière ostentatoire et même souvent démonstrative. Il n’en est rien ici : le réalisateur est pleinement au service de son sujet et ne cherche pas à en mettre plein la vue. Bien sûr, une grande attention a été portée sur la forme mais heureusement, le fond n’est pas en reste. Et à ce niveau, une solide brochette d’acteurs exceptionnels se donnent la réplique et habitent totalement leur personnage respectif. Notre plaisir s’en retrouve décuplé tant ils prennent plaisir à jouer, c’est évident ! Outre le possédé (par son propre rôle) Cillian Murphy, ses partenaires illuminent l’écran. Jugez par vous-même : Emily Blunt, Matt Damon, Robert Downey Jr, Florence Pugh, Josh Hartnett, Casey Affleck, Rami Malek, Kenneth Branagh et Jason Clarke se retrouvent dans ce carrefour de l’Histoire et le mimétisme avec certaines figures emblématiques n’est pas laissé au hasard ! Et, bien que durant 3h, jamais nous n’avons regardé notre montre tant les motivations des personnages mais surtout le cours de l’Histoire sont captivants à suivre. Tout au plus, nous déplorons le fait que le réalisateur ait tenu à inclure deux parties au sein de son film. Alors que la première (et plus importante partie) voit le cheminement de toutes ces éminences scientifiques converger vers la réalisation de la bombe (oui, Oppenheimer, en plus d’un génie est un leader positif qui rassemble les talents), la seconde partie voit la déchéance d’un héros évoluant dans les Etats-Unis des années 50 en proie au maccarthysme. N’oublions pas en effet, que les convictions d’Oppie étaient de gauche (idéologiquement, il s’est d’ailleurs opposé au général Franco et soutenait les révolutionnaires espagnols). Mais les Etats-Unis de cette époque ne connaissaient pas la nuance, et si vous étiez de gauche, vous finissiez par être catalogué comme communiste et ennemi de l’Etat, la notion de socialisme si chère à l’Europe disparaissant derrière certaines appréhensions. Hélas, cette partie, bien qu’intéressante, se montre plus compliquée à suivre devant le nombre important de noms évoqués et l’on se dit qu’il est dommageable de suivre deux films dans le film car la fin n’évite pas les longueurs dispensables… Au final, « Oppenheimer » est une nouvelle réussite éclatante pour Christopher Nolan qui s’empare de l’Histoire pour nous la faire revivre de manière pédagogique.
Durée du film : 3h
Genre : Biopic, historique, thriller Date de sortie en Belgique/France : 19 juillet 2023 De Christopher Nolan – Avec Cillian Murphy, Emily Blunt, Matt Damon, Robert Downey Jr, Florence Pugh, Josh Hartnett, Casey Affleck, Rami Malek, Kenneth Branagh et Jason Clarke
Lent, « L’île rouge » est un film qui se mérite, qui se dévoile telle une mosaïque dont on visualise les détails et le contour à force de prendre du recul. Car si le film de Campillo interroge les couples, les femmes au foyer et les hommes appelés sur des missions variées, il se positionne dans sa majeure partie à la hauteur des yeux d’enfants, ceux de Thomas et de Suzanne, deux fans de Fantômette (dont les histoires prennent forme à plusieurs reprises, se calquant sur la réalité étrange que vivent ces deux enfants). Pour eux, les limites déterminées par les adultes vivant en communauté fermée n’ont pas de réel sens et les critiques de la société ou de quelques individus sont les dernières de leur préoccupation. Car s’ils assistent bien à plusieurs écarts étonnants, voient des détails que leurs parents ignorent faute de temps, ils vivent, en toute quiétude, le moment présent, sans mesurer les changements qui s’opèrent dans un pays démesurément grand. Touchant, le jeune Thomas (Charlie Vauselle) est un guide de choix, une petite souris qui se glisse partout : derrière des murs, sous les tables, là où chaque scène apportera une pièce au grand puzzle de la décolonisation d’un peuple malgache récemment indépendant ou à celui de sa famille implosant silencieusement dans l’attente d’une réaffectation sur un autre continent. Evoluant dans une époque parfaitement retranscrite à l’écran, le garçon s’invente des histoires et les partage tout aussi franchement que le fait Robin Campillo à travers son film et ses personnages, campés admirablement par Nadia Tereszkiewicz et Quim Gutiérrez , ses parents à l’écran.
Durée du film: 1h57
Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 12 juillet 2023 De Robin Campillo – Avec Nadia Tereszkiewicz, Quim Gutiérrez, Charlie Vauselle et Amely Rakotoarimalala
Avis : L’été est chaud et il l’est aussi au niveau des sorties ciné ! Après « Indiana Jones 5 », voici venir le rouleau compresseur du film d’action : le tonitruant « Mission : impossible » ! Et autant l’écrire d’emblée, il représente assurément le nouveau maitre étalon du genre ! Si tous les « Mission : impossible » ont laissé une marque dans le cinéma, c’est parce qu’ils ont tous une patte singulière. Grâce aux nombreux réalisateurs talentueux qui se sont succédés, chacun a pu apporter un point de vue, une vision pour insuffler à la franchise un nouvel élan. Car après Brian de Palma, John Woo, JJ. Abrams et Brad Bird, la saga repose désormais sur les épaules du réalisateur Christopher McQuarrie qui maitrise indéniablement son sujet ! Et avec ce premier volet d’un film en deux parties, le bougre s’est une nouvelle fois surpassé pour nous procurer un plaisir rare ! Mission impossible: une fois de plus ? Dernièrement, la saga « John Wick » nous est revenue avec un dernier épisode certes rythmé mais qui souffrait d’une surenchère un peu lourde à digérer. Ici, il n’en est rien ! Nous avons eu l’impression d’assister à un vrai spectacle de cinéma parfaitement calibré, mais qui fait surtout la part belle aux scènes réalisées sans trucage numérique outrancier (ou très peu visibles). Bon sang, ce que ça fait du bien ! Et si Tom Cruise du haut de ses 61 ans (c’est fou !) propose lui-même ses cascades toutes plus impressionnantes les unes que les autres, nous avons eu l’impression que ce gaillard est plus fringant qu’un jeune de la vingtaine, allez comprendre ! L’acteur repousse un peu plus le danger et son entrainement a dû correspondre à celui d’un sportif de haut niveau tant le résultat admirable crève l’écran. Le réalisateur magnifie son acteur (et aussi producteur !) comme personne et nous sommes ébahis de cette réalisation efficace et belle à la fois qui, par ses choix de plans et de mouvements, donne de l’ampleur aux scènes filmées ! La caméra sait parfaitement se poser pour faire voyager à Abu Dhabi, à Rome, à Venise, et même en pleines montagnes de Norvège dans un tourbillon de rythme et d’émerveillement à chaque instant ! On ne s’ennuie jamais malgré la durée du film et les scènes mémorables sont nombreuses. Gageons que celles-ci deviendront bientôt des classiques du genre ! Et si le rythme ne faiblit pas, il commence très fort avec une superbe introduction faisant songer à une relecture moderne du classique « A la poursuite d’Octobre rouge ». Vous l’aurez compris, nous avons été conquis dès les premiers instants ! On prend les mêmes et …on change ! Et comment ne pas évoquer l’équipe de fidèles qui accompagnent l’agent Hunt depuis longtemps parfois. Nous pensons par exemple à l’implication de l’acteur Ving Rhames présent dès le premier épisode. A ses côtés, nous retrouvons avec un plaisir évident Simon Pegg qui cabotine toujours autant ainsi que l’hypnotisante Rebecca Ferguson. Au rayon des petits nouveaux qui nous ont fait une forte impression, nous découvrons à l’écran Vanessa Kirby, Hayley Atwell, et la française Pom Klementieff. Mais tout grand film se doit de posséder un excellent méchant ! Et dans ce registre, Esai Morales remplit parfaitement le contrat avec ce qu’il faut de malice et de noirceur. On a vraiment l’impression que le réalisateur a voulu - en plus de l’émotion provoquée par les extraordinaires cascades- développer un arc narratif pour chacun de ses personnages ! Et c’est sans doute pour cela qu’il a souhaité réaliser la dernière aventure de l’agent Hunt en deux parties. Au niveau des fondamentaux, la lecture des « Mission : impossible » est intéressante car elle a toujours reposé sur le recours aux technologies comme objets de salut. Sauf que ceux-ci finissent toujours par dysfonctionner. Ne reste alors qu’un homme qui, par ses seules habiletés, parvient à redresser une situation désespérée. Et si Christopher McQuarrie ne change pas ce postulat, il parvient à harmoniser son scénario en faisant de l’intelligence artificielle le vrai danger, et donc, le principal ennemi de l’agence. Face à elle, le numérique ne sert à rien puisqu’elle le contrôle. Il faudra donc recourir à l’analogique pour espérer l’emporter et donc espérer que l’ancien terrasse la modernité à la manière du réalisateur, qui, grâce à d’excellentes cascades ambitieuses réalisées à l’ancienne, parviendrait à divertir un public trop biberonné au numérique et aux effets spéciaux tape à l’œil. Pari réussi sur ce point tant le plaisir éprouvé est grand !
Durée du film : 2h43 Genre : Action Date de sortie en Belgique : 8 juillet 2023 De Christopher McQuarrie – Avec Tom Cruise, Ving Rhames, Simon Pegg, Rebecca Fergusson, Vanessa Kirby, Hayley Atwell, Pom Klementieff et Esai Morales |
Légende
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