Note du film : 7/10 (par Stanley) Résumé du film : C’est l’été. Patrick Chirac quitte Dijon pour les Flots bleus où il plantera sa tente comme chaque année. Sauf qu’à son arrivée, beaucoup de choses ont changé : le camping tout d’abord, qui a été entièrement restructuré mais aussi ses amis, Jacky et Paulo, qui semblent différents de l’année dernière… Mais qu’importe, pour Patrick, il en faut bien plus pour gâcher ses précieuses vacances. Avis : Envie de prendre un bain de soleil avec des amis de longue date ? Désireux de siroter un petit pastis bien frais en chantonnant : « pastis entre amis, pastis réussi » ? Alors, mettez vos slashs et enfilez votre plus beau maillot de bain pour embarquer dans votre salle de ciné la plus proche ! Le camping des Flots Bleus vous attend ! Patrick Chirac (« Chirac ? Non… l’autre », toujours excellent Franck Dubosc), débarque comme chaque été au camping des Flots Bleus mais cette fois avec l’espoir de revoir sa fille de 17 ans. Et comme si ça ne suffisait pas, une voyante lui a prédit que s’il fait une bonne action, il recevra une bonne nouvelle ! Il mettra très tôt ce conseil à exécution puisqu’il proposera à trois jeunes de faire la route avec lui. C’est ainsi que l’aventure commence avec Benji (très juste Luka Meliava), José (convaincant Jules Ritmanic) et Robert (Cyril Mendy aperçu lorsqu’il avait à peine 16 ans dans « Intouchables »). Tout ce beau monde se retrouvera donc au camping des Flots Bleus pour passer des vacances … très peu reposantes ! Pourtant, le nouveau directeur du camping Carello (Philippe Lellouche) se coupera en quatre pour que chacun puisse trouver sa place. D’ailleurs, cet ancien gérant, nostalgique des années d’or au Buffalo Grill, mettra ses idées inspirées des USA en place pour redynamiser l’organisation du camping. N’en déplaisent à certains… moins bien lotis que d’autres. Parmi les fidèles, nous retrouvons avec un véritable plaisir le vieillissant (et défaillant?) Jacky Pic (Claude Brasseur) et sa très optimiste épouse Laurette (Mylène Demongeot). Et bien sûr l’éternel complice de Patrick, Paulo (hilarant Antoine Duléry!) Ce dernier, en proie au doute suite à sa séparation d’avec sa femme, traverse une véritable crise identitaire après son passage à la boite gay « Le Croque Monsieur ». Trouvera-t-il des réponses à ses questions existentielles ? En tout cas, il est responsable de la situation la plus comique du film avec une surprenante Cristiana Réali (pour le coup moins « vraie » que nature. Vous comprendrez…). Le réalisateur Fabien Onteniente ajoutera à ce casting trois étoiles deux étoiles du cinéma français : Gérard Jugnot (Charmillard) et Michelle Laroque (Anne So) en parents riches et célèbres. Mention spéciale à Gérard Jugnot pour une des scènes qui restera gravée à tout jamais comme un fabuleux moment d’acting : c’est assez rare pour être signalé. Comme souvent dans « Camping », la réalisation est efficace et énergique à tel point qu’on se croirait dans un clip édité par le Club Med. C’est propre et le réalisateur va à l’essentiel. Côté son, Maître Gims ravira les grands et les petits et assurera le gros du spectacle avec une musique qui colle au film. Quant aux autres, ils risqueront d’être agréablement surpris par les vocalises de Benji (Louka Meliava) qui parviendra à nous toucher avec un très beau répertoire français (Lenorman en tête). Sans allez jusqu’à dire - comme certaines personnalités- qu’il s’agit du meilleur des trois films, « Camping 3 » procurera beaucoup de plaisir à ceux qui choisiront d’entrer dans le cercle des amis de Patrick ! Ecrit en collectif par Onteniente et Dubosc, on sent que les deux amis sont sur la même longueur d’onde en ce qui concerne l’humour et s’accorde sur la conception qu’ils ont de la comédie. De ce travail/amusement partagé, gageons que tout comme dans les films précédents, certaines répliques seront d’ores et déjà cultes. La morale de cette joyeuse histoire est de dire que nous avons tous besoin d’amour et en cette période d’extrême noirceur médiatique, c’est ce que se propose de faire le réalisateur et ses acteurs. Alors ? On n’attend pas Patrick ? Date de sortie en Belgique/France : 29 juin 2016 Durée du film : 1h45 Genre : Comédie
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Note du film : 8/10 (par Sally) Résumé du film : L’outsider, c’est Jérôme Kerviel. Ce nom ne vous est sans doute pas étranger et pour cause. Le jeune français a défrayé la chronique en 2007 pour avoir fait perdre des milliards d’euros à la Société Générale. Le jeune trader, qui a vite grimpé les échelons, est passé en l’espace de quelques mois de « cash « à « crash » machine. Cette incroyable histoire, c’est Christophe Barratier qui va nous la conter et d’une bien belle façon ! Avis : Derrière ses petits airs du « Loup de Wall Street » à la française, « L’outsider » nous livre un film extraordinaire sur l’histoire de Jérôme Kerviel. Passionnant, le dernier long métrage de Christophe Barratier nous entraîne dans les coulisses d’une incroyable réussite qui se transformera en un fiasco boursier jamais vu auparavant. Le responsable ? Jérôme Kerviel. Entrée en 2000 à la banque Société Générale, ce jeune breton a beaucoup d’ambition. Admiratif des valeurs de la maison, il met tout en œuvre pour devenir un trader performant et obtient son précieux galon en 2005. Durant deux ans, le trentenaire parvient à réaliser des bénéfices considérables et à jouer en bourse avec une aisance et une intelligence que beaucoup peuvent envier. Mais à force d’avoir les yeux plus gros que le ventre, le jeune homme va déraper et faire perdre beaucoup d’argent à la société qui l’a engagé. La bande annonce, très attractive, résume assez bien ce que nous trouvons dans ce film : la folie du business, la pression des traders, les réussites, les échecs sans pour autant nous assommer de chiffres, de jargon financier ou de modèles économiques incompréhensibles, que du contraire. Christophe Barratier (qui a déjà réalisé « Les choristes », « Faubourg 36 » ou encore « La nouvelle guerre des boutons »), nous immerge dans un univers a priori inaccessible et pourtant si fascinant. En particulier grâce à ses dialogues hyper bien écrits et savoureux. Les joutes verbales sont le reflet d’un quotidien oppressant mais tellement jouissif. Le rythme est dense et nous emporte dans un tourbillon économique qui détruit tout sur son passage, même le temps qui passe. Pour que le résultat soit le plus proche possible de la réalité, les scénaristes (Christophe Barratier et Laurent Turner), se sont basés sur le livre écrit par Jérôme Kerviel himself « L’engrange : mémoires d’un trader » sorti en 2000. Avoir l’avoir rencontré, le réalisateur s’est lancé dans une adaptation à la fois proche de la réalité mais aussi très romancée. Le fond de l’intrigue est net, précis, documenté et le travail colossal d’écriture offre un résultat probant. Concernant la forme, Barratier n’a pas fait dans la demi-mesure et réalise un exercice de style époustouflant. Il parvient à nous emmener dans le « desk » de Kerviel à une vitesse grand V, nous entrouvre la porte de sa vie privée sans non plus trop s’y attarder. L’important étant de comprendre comment un jeune trader a pu transgresser les plafonds boursiers instaurés par sa hiérarchie, gagner des milliards pour en faire perdre tout autant. Mission réussie ! On ne se lasse pas une seule seconde ! Côté casting, « L’outsider » envoie du lourd. En tête de file, Arthur Dupont (la voix de Gus dans « Gus, petit oiseau grand voyage », Maxime dans « Nos 18 ans » de Frédéric Berthe) incarne un Jérôme Kerviel grandiose ! Son implication est considérable et le résultat criant de vérité : il EST Kerviel durant près de deux heures et nous bluffe de scène en scène. Face à lui, un François-Xavier Demaison comme on ne l’a jamais vu. Sans doute parce que son personnage (Fabien Keller) lui fait écho. Vous le savez sans doute, cet ancien trader a tout quitté suite aux attentats du 11 septembre 2001 pour s’adonner à ce qu’il rêvait de faire : la comédie. Ses années d’expérience ont véritablement nourri son travail de préparation au point d’en faire la seconde révélation du film. Autour du personnage principal, une multitude de visages connus, de rôles travaillés et en particulier ceux de Sören Prévost, de Sabrina Ouazani, Tewfik Jallab, du jeune Stéphane Bak (qui n’a que 19 ans !) ou encore du belge Thomas Coumans (que l’on a vu dans la série « A tort ou à raison »). S’il donne l’impression de ne s’adresser qu’à un public d’initiés, « L’outsider » est en réalité un thriller prenant et magistralement réalisé qui mérité véritablement que l’on s’y intéresse le temps d’un instant. Date de sortie en Belgique : 22 juin 2016 Durée du film : 1h57 Genre : Thriller/Biopic Note du film : 6/10 (par Sally) Résumé du film: Nouvelle Angleterre, milieu du XVIIème Siècle. Une famille de paysans très catholique s’installe sur un nouveau terrain agricole, loin de toute civilisation. Ils mènent une vie paisible jusqu’à ce que leur dernier-né disparaisse. Une série de drame s’abat alors sur la maison sans que personne ne sache vraiment ce qui en est la cause… Fléau ? Sorcellerie ? Vous avez sans doute votre petite idée sur la question à l’évocation du titre « The witch », non ? Avis: On nous l’annonçait comme LE film qui allait révolutionner le genre. « The witch » est sorti dans les salles françaises la semaine dernière et depuis, les avis divergent entre « coup de génie » et « coup de mou ». Pour notre part, nous optons plutôt pour le deuxième point de vue. Si la photographie du film et la reconstitution historique sont particulièrement réussies, l’intrigue elle, tourne en rond et ne nous cueille pas au plus profond. Présenté comme un film d’horreur, « The witch » est davantage un film d’ambiance ou à suspense qu’un film d’horreur à proprement parler. Bien sûr, le premier métrage de Robert Eggers apporte son lot de scènes impressionnantes voire choquantes mais on ne peut pas dire que le stress soit permanent, que du contraire. Là où le jeune réalisateur (de 34 ans) fait fort, c’est qu’il joue avec ses suggestions, nos interprétations pour nous immerger dans son histoire somme toute ordinaire. L’atmosphère angoissante des lieux était pourtant bien retranscrite. Durant une bonne heure trente, on évolue dans un environnement hostile, presque à l’abandon, entouré d’une brume persistante où les couleurs perdent de leur éclat. Des couleurs, il n’y en a d’ailleurs quasiment pas. Si le film n’est pas tourné en noir et blanc, le choix de luminosité et de contraste accentue la désolation de la nouvelle ferme de la famille où rien ne semble pousser ou grandir si ce n’est le drame qui se joue petit à petit. Le décor excessivement bien planté n’avait besoin que d’une chose pour étinceler : un scénario costaud et c’est là où le bât blesse. Très (trop ?) suggéré, le fil conducteur ne décolle pas vraiment et ne finit pas de nous faire attendre une scène finale improbable et presque incompréhensible. Le temps nous semble long et malgré quelques bonnes intentions, nous aurons bien du mal à garder notre concentration. Mais quelles sont grandes lignes de l’histoire après tout ? Installée depuis quelques temps dans une clairière, une famille de paysans se retrouve la proie d’un malheur sans visage. Le nouveau-né disparaît, le fils aîné revient des bois probablement possédé. Plutôt que de lutter contre le drame qui les assaille, les uns et les autres préfèrent mettre le doigt sur le dysfonctionnement de la famille, la responsabilité de chacun allant jusqu’à accuser l’aînée de sorcellerie. Foncièrement catholiques, les parents ne peuvent envisager une seule seconde que Dieu les punit et préfère accuser le diable, entré dans leur maison par mégarde. Ce que l’on constate de notre côté, c’est la dépression de la mère (Kate Dickie), suite à la perte de son bébé, sa peur puis sa folie, sa démission de rôle de mère au profit de sa fille Thomasin (l’excellente Anya Taylor-Joy). C’est aussi l’inactivité du père (Ralph Ineson – Amycus Carrow dans la saga « Harry Potter ») qui se fait moucher par ses enfants, sa dévotion aveuglante et son inaction face aux tragédies qui s’enchaînent. Et enfin, c’est la relation étrange qu’entretiennent les jeunes jumeaux, Mercy et Jonas, avec les animaux (et plus particulièrement avec Black Philipp, le bouc de la ferme), les mensonges et l’amplification qu’ils font des mythes de la région. Les dialogues, très travaillés, correspondent bien au contexte de l’époque. C’est très souvent le point faible des films dits « d’horreur » mais ici, on constate que la recherche a été totale et offre une écriture intelligente et sensée. Nous avons d’ailleurs appris, grâce au générique final, que le film était basé sur les procès des sorcières de la Nouvelle-Angleterre et que les idées de dialogues étaient puisées dans les documents d’époque, afin qu’ils soient les plus réalistes possibles. Une époque où les femmes étaient souvent jugées pour sorcellerie et sujettes à toutes les suspicions possibles et imaginables. Ici, rien de tout çà cependant: aucun procès n’est visible sur l’écran. Seules les accusations de la famille reflètent la crainte qu’ils ont de ces pratiques douteuses au point d’en devenir l’excuse toute trouvée des malheurs qui les accablent. Artistiquement, il n’y a rien à redire : l’atmosphère et l’époque sont admirablement retranscrites, à l’instar du film « Les autres » d’Amenábar. Pour le reste, « The witch » n’est qu’une déconvenue et ne mérite pas que l’on s’y attarde plus longuement. Récompensé par le Festival de Sundance l’hiver dernier, Robert Eggers a encore pas quelques ajustements à faire avant de nous impressionner. Date de sortie en France : 15 juin 2016 Durée du film : 1h33 Genre : Horreur/suspense Note du film : 4/10 (par Sally) Résumé du film : Maria et Michael, deux Américains passionnés d’antiquités s’installent en Inde et y fondent une famille. Un jour, Maria est victime d’un accident de voiture et se retrouve prisonnière des eaux. Réactive, elle ne parvient qu’à sauver sa fille et doit laisser son fils Oliver dans le véhicule. Des mois plus tard, alors qu’elle fait difficilement face au chagrin et s’enfonce dans une grave dépression, sa gouvernante lui vient en aide. En effet, dans son village natal, on trouve un temple permettant de passer la frontière des morts et des vivants et de communiquer quelques minutes avec les défunts. La seule condition ? Ne jamais ouvrir la porte du temple lors de la communication. Maria entrevoit une possibilité de dire au revoir à son fils et peinera à suivre les précieuses recommandations de sa gouvernante… Avis : 4/10, c’est une note sanction, c’est vrai. Mais nous n’aurions pas pu être plus généreux au vu de ce qu’offre «The door». Pour quelles raisons ? Tout d’abord parce que le scénario n’a (absolument) rien d’original. Une jeune femme désespérée veut entrer en contact avec son fils mort et n’écoute pas les précieux conseils qu’on lui a donnés. Le gentil fantôme devient peu à peu méchant au point de vouloir causer du mal à son entourage… mais est-ce vraiment lui ? Il semblerait que non et, comme si cela ne suffisait pas , une méchante figure sombre venue des ténèbres vient venger et récupérer le fantôme qu’on lui a volé et évolue dans la maison familiale se contorsionnant à la « The grudge ». Des sorciers vaudous, venus d’on ne sait où, veulent rééquilibrer le monde instable qui s’est créé et ce malgré la réticence de nos héros. Vous vous en doutez, tout çà finira dans un chaos digne de « Poltergeist » ou de « Conjuring » et offrira un « twist » final maintes fois vu. Si vous aimez tous les films d’horreur préalablement cités, vous apprécierez ce petit montage hommage aux films du genre. Sinon, si vous étiez venus chercher des frissons dans une histoire novatrice, passez votre chemin et ne poussez pas la porte du dernier film de Johannes Robert. Malgré son expérience dans le domaine (il a déjà réalisé « Storage 24 », « La forêt des damnés » ou encore « Sanitarium »), le Britannique actionne les pistons habituels sans prendre de grands risques. Distribué en France depuis le début du mois, le long-métrage a attiré notre attention de deux façons. La première parce qu’on y voit Sarah Wayne Callies (Lori de la très populaire série « The Walking Dead ») et que l’on voulait la voir dans un rôle différent de celui qu’on lui connaît. Différent, vraiment ? Fidèle à elle-même, la jolie brune côtoie l’improbable avec tout l’appoint qu’on lui connaît. Correcte dans son interprétation, elle remplit le contrat avec aisance et établit en permanence le lien entre les spectateurs et les phénomènes paranormaux du film. La deuxième, parce que les critiques n’étaient pas très élogieuses et en tant qu’amateurs de films d’horreur, nous voulions nous faire notre petite idée sur le sujet. Mal nous en a pris car nous avons finalement perdu notre temps. Nous trouverons bien quelques petits points positifs au film comme ses décors indiens intéressants, démontrant une société que nous méconnaissons encore, le jeu des jeunes enfants (et en particulier la toute jeune Sofia Rosinsky), celui du chien et les petits effets spéciaux bien amenés (manquant cruellement d’originalité) mais malgré tout cela, on ne peut pas dire que l’expérience soit une réussite. Nous ne nous épancherons pas davantage sur le sujet car vous l’aurez compris, ce serait ressasser tout ce qu’on a pu lire sur le sujet. Si « The door » venait à être distribué en Belgique, nous ne vous conseillons pas de dépenser votre argent pour le voir, même dans le cadre d’une fête du cinéma, c’est dire ! Nous ne désespérons pas de trouver LE film d’horreur novateur qui nous fera dresser les poils et nous impressionnera dans nos fauteuils rouges mais pour l’heure, nous le cherchons encore… Date de sortie en France: 1 juin 2016 Durée du film : 1h36 Genre : Horreur Titre original : The other side of the door Note du film : 7/10 (par Sally) Résumé du film : Le peuple des Orcs se meurt et il leur faut trouver de nouvelles terres. Pour cela, la horde traverse un portail nouvellement créé et se retrouve sur un territoire méconnu. De son côté Lothar rejoint la garnison du roi récemment attaquée et constate qu’une trentaine d’hommes ont été rapidement décimés. A son arrivée, il rencontre Kahdgar un sorcier inquiet de découvrir des traces du Fel, une magie puissante, et lui recommande de convoquer le Gardien. Ces deux histoires, sans lien apparent, mèneront pourtant à un combat commun… Avis : « Il fut un temps où les Orcs et les Humains étaient en guerre, un temps où ils ne savaient même pas qui était leur ennemi. » Voilà les premiers mots du film, qui résument bien à eux seuls l’idée générale des deux heures qui vont suivre. Si certaines critiques étaient plutôt acerbes concernant le film, nous ne pouvons pas dire qu’elles sont entièrement justifiées car, nous n’avons pas honte de le dire, nous avons plutôt apprécié l’expérience ciné proposée par Blizzard. Amateurs de jeux vidéo, vous retrouverez tout ce que vous avez aimé voir sur votre écran de PC (ou de télé). L’univers est fidèle à celui dans lequel nous avons déjà évolué et c’est impressionnant de voir combien l’imagerie de Warcraft est respectée et aussi bien adaptée. Pour les autres, ce sera peut-être moins évident, quoique. Les amateurs de film fantastique trouveront quelques références à l’univers de Tolkien ou de l’héroïc fantasy, des grimages aussi réussis que ceux d’ « Avatar » et une aventure franchement agréable à suivre. Soit vous aimerez retrouver un nouveau film du genre très abouti au niveau des graphismes, soit vous passerez à côté, trouvant que c’est une relecture de scénarii maintes fois vus. Toujours est –il que de notre côté, nous avons plutôt tendance à lever le pouce plutôt qu’à le baisser. En effet, Duncan Jones, le réalisateur de « Moon », a fait un travail formidable de restitution et n’a pas lésiné sur les effets spéciaux. La lourde tâche de retranscrire le visuel du célèbre jeu vidéo est assurée haut la main et c’est sans aucun doute l’atout majeur du film. Certes, l’intrigue n’est pas très originale, est un peu mince et convenue mais on ne s’attendait à rien d’autre après tout et on vient trouver ce qu’on est venu cherché, n’est-ce pas le principal ? Les décors sont magnifiques (et n’ont rien à envier à la saga « Seigneur des Anneaux »), les créatures mythologiques très réussies (le griffon du roi et le golem d’argile se fondent dans le reste sans accroc), les musiques de Ramin Djawadi sont en raccord avec la thématique du film... esthétiquement et artistiquement , il n’y a rien à redire ! Côté histoire, si on peut la résumer en quelques lignes, il y a malgré tout de nombreuses intrigues croisées. Tout comme un feu à besoin de bois, la magie Fel a besoin de force et elle la puise dans les prisonniers de guerre. Les Orcs, au service du magicien noir Guldan, emprisonnent donc d’autres peuples et notamment des humains pour asservir la force de cette sorcellerie. L’utilisation qu’en fait Guldan anéantit les terres qui l’entourent et certains Orcs réfléchis s’inquiètent pour le sort de leur nouveau territoire. Ils viennent donc demander de l’aide aux Hommes. Ceux-ci, méfiants, préfèrent agir à leur façon et vont demander l’appui des nains, des elfes et veulent s’unir pour mener à bien une guerre contre les ténèbres (une « Communauté de l’Anneau » bis ?) sauf que ces derniers ne se sentent pas concernés et les envoient plutôt paître ailleurs… En parlant du « Seigneur des Anneaux », certaines ressemblances physiques avec les personnages de Peter Jackson sont importantes : vous allez me dire qu’un nain est un nain, un elfe reste un elfe mais très honnêtement, on retrouve des sosies de Gimli, Elrond (en plus flippant) et compagnie autour de la table de Hurlevent…et c’est plutôt perturbant. Comme dans tout film d’action fantastique, il faut un combat de grande ampleur et dans « Warcraft », Duncan Jones n’a pas fait les choses a moitié : ça bastonne dans tous les sens et dans toutes les régions : un coup de marteau ici, un éclair de magie là-bas, des têtes coupées, écrabouillées, çà ne dure pas très longtemps mais çà envoie du lourd durant quelques minutes. Les prises d’assaut sont multiples et se finissent aussi rapidement qu’elles n’ont commencé : çà par contre, c'est dommage ! Hormis ces quelques détails, une autre belle qualité du film est son bestiaire et ses personnages. Du plus petit humain au plus grand méchant des orcs, tous ont quelque chose d’intéressant, une histoire, des souhaits, des valeurs et une psychologie propre que l’on découvre au fil du temps. Qu’il s’agisse de Main noire, le chef de la horde terrifiant, du sorcier sombre Guldan, Garona (dont le prénom signifie « maudite » en langage orc), du courageux Durotan, du preux chevalier Lothar, fidèle à son roi, du jeune magicien Kahdgar ou de son formateur, le gardien Medivh, ils prennent tous vie devant nos yeux et nous entraînent dans leurs aventures parallèles, qui finiront tôt ou tard par se confondre. Le travail de costumes, de maquillage est bluffant au point de ne plus reconnaître les traits de leurs interprètes. Les seuls visages reconnaissables sont ceux de Dominic Cooper, Travis Fimmel (qui tient le rôle principal dans la série « Vikings ») ou encore Ben Foster (Lance Armstrong dans le film « The program » de Stephen Frears), puisqu’ils incarnent des humains. Mention spéciale à notre guest star Glenn Close qui vient faire une petite apparition appréciable de quelques minutes.. Ce que l’on retiendra de « Warcraft » ? C’est un film très réussi au niveau de ses effets spéciaux, fidèle au jeu et dynamique. Ce que l’on regrette : un scénario un peu léger qui laisse une ouverture vers un deuxième opus qui ne verra le jour que si le succès dans les salles est au rendez-vous. Geeks et amateurs du genre aimeront certainement l’expérience, pour les autres il n’est pas indispensable d’entrer dans l’univers Blizzard par cette porte… mais qui sait ? Date de sortie en Belgique : 1 juin 2016 Durée du film : 2h03 Genre : Fantastique Titre original : Warcraft Note du film : 7/10 (par Sally) Résumé du film : Lee Gates présente son émission « Money Monster » depuis quelques temps lorsque Kyle fait irruption sur son plateau. Kyle, c’est un spectateur mécontent qui a perdu des dizaines de milliers de dollars suite aux mauvais conseils de placement de Gates. Armé d’un pistolet et de gilets d’explosifs, il menace de faire sauter le plateau si personne n’a une bonne explication à lui apporter : la prise d’otage commence et la quête de vérité aussi… Avis : « Money Monster », présenté au dernier Festival de Cannes, a déjà laissé quelques papiers derrière lui et de nombreux avis mitigés. De notre côté, si on trouve l’idée originale et la réalisation maîtrisée, on lui reconnaît quelques petites failles gênantes mais peu accablantes. Commençons par les aspects positifs tout d’abord et notamment par le principe de huit clos, qui a toutes les qualités requises pour installer une situation de stress prenante et réaliste. Coincés sur le plateau télé en compagnie du présentateur vedette, de son preneur d’otage et de la régie, nous sommes pleinement immergés dans l’histoire présentée. Le plus difficile était sans doute de nous tenir en haleine durant une bonne heure trente, ce que Jodie Foster a su faire sans difficulté. Les interventions extérieures, la mise en place du sauvetage, les interactions entre la productrice et son animateur dynamisent l’intrigue sans que l’on ne décroche vraiment. Certes, on pourrait noter une ou deux petites longueurs mais il ne faut pas abuser non plus. Le constat à la sortie de la projection est sans appel : le thriller est prenant et le divertissement total. L’envers du décor installé (en parlant de décor, c’est celui de la CBS qui a été utilisé), on se lance dans le tournage d’une émission aux apparences normales jusqu’à ce que l’impensable se produise. Lee Gates est en quelques minutes pris pour cible d’un jeune homme qui a tout perdu. Déterminé, il sait ce qu’il fait et espère éclaircir la situation financière dans laquelle la bourse l’a mise. Dans ce rôle délicat et dense, on trouve le jeune Jack O’Connell (l’acteur principal du film « Invincible » d’Angelina Jolie). Très impliqué dans son interprétation, le comédien porte l’intrigue avec une belle maîtrise. Ce qui est moins le cas de son otage, mais on y reviendra plus tard… Dans les rôles notoires, il y a aussi celui de Julia Roberts. Si son sourire radieux illumine toujours l’écran nous n’en profiterons pas ici. En effet, la Pretty Woman doit affronter une situation dramatique et décide de soutenir coûte que coûte son animateur vedette. Productrice de l’émission, Patty garde inconditionnellement son sang froid et sait agir au mieux pour préserver la sécurité de son équipe. De retour en ce moment sur nos écrans avec « La fête des mères », « Money Monster » est aussi une belle occasion de rappeler que la belle sait donner de sa personne et excelle dans ce genre de rôle grave et qu’il serait bien dommage de la cantonner dans la case « comédie romantique acidulée ». Dans ce long métrage, elle retrouve Georges Clooney pour qui elle a tourné il y a une dizaine d’années (avec « Confessions d’un homme dangereux ») et qu’elle avait déjà rencontré sur le plateau des « Ocean’s eleven & twelve ». Côté déception, George Clooney justement. On apprécie toujours retrouver le cinquantenaire mais cette fois, son jeu nous laisse perplexe. Si son côté hautain et « crazy » des premières minutes nous persuadent tout à fait, nous n’avons par contre pas du tout accroché à son côté « victime » ou « angoissé » de la prise d’otage. En effet, à aucun moment le bonhomme ne semble paniqué par ce qui lui arrive. Pourtant, il ne manque pas de nous dire que son cœur lui fait mal et qu’il pense faire une crise cardiaque… Vraiment ? Son jeu est à ce point peu réaliste que l’on se demande s’il n’est pas de connivence avec le petit jeune fraîchement débarqué. Si tel est le cas, l’effet de surprise est loupé. Si non, pourquoi n’assure-t-il pas plus dans son interprétation ? Non vraiment, George nous déçoit durant deux tiers du film. Dans la dernière demi-heure, il retourne à son savoir faire habituel et fait le job correctement, sans plus… Dommage car le film mise tout de même une bonne partie de sa réussite sur un trio gagnant un peu bancal. On regrette aussi quelques incohérences dans le scénario (ou une mise en scène bâclée de certains événements, on ne parvient pas à se décider). Dans sa recherche de vérité, l’équipe fait appel à une série de filons tous disponibles à l’instant T… Quelle chance quand on sait que les minutes sont comptées. La solution du crash boursier est un peu « olé olé » et gâchée elle aussi. Nous n’en dirons pas plus car nous n’aimons pas spoiler et il est plus judicieux de vous laisser vous faire votre propre idée. Vous l’aurez compris, si la forme de « Money Monster » est plutôt réussie, le fond ne l’est pas totalement mais en ces temps presqu’estivaux où l’on voit débarquer des comédies, des films d’horreur ou d’autres gros blockbusters, ce petit thriller vaut la peine de se déplacer pour qui cherche un film honnête… Date de sortie en Belgique : 1 juin 2016 Durée du film : 1h39 Genre : Thriller Note du film : 7,5/10 (par Sally) Résumé du film : Marie et Boris se sont aimés. Mais 15 ans après leur rencontre, leur couple se retrouve au point mort. Obligés de cohabiter pour des raisons financières, ils s’insupportent de plus en plus et se parlent de moins en moins. Parents de deux petites filles, chacun veut sa part du gâteau et peine à lâcher du lest. Elle est issue d’une famille fortunée, lui a peu de ressource, sinon ses mains qui ont rénové l’appartement familial avec agilité. Si leurs différences n’ont jamais posé de problème durant toutes ces années, à l’heure du bilan, cela devient moins évident. Avis : Vu dans le cadre de l’avant-première au cinéma Le Parc de Charleroi, « L’économie du couple » ne peut pas laisser insensible. Qu’on s’y retrouve, ou pas, le dernier film de Joachim Lafosse met en scène un couple qui peine à se séparer et qui continue de cohabiter malgré tout ensemble… Forcément, le huit clos a quelque chose de réel, de presque vécu et on évolue dans la vie de cette famille déchirée durant plus d’une heure trente. Voyeuriste ? Pas du tout. Si on se trouve au cœur de l’action, des querelles, nous aurions plutôt tendance à nous mettre dans la peau des jumelles qui voient ses parents se désunir ou dans celle du couple qui vit ses dernières heures. Dans la lignée du cinéma réaliste qui est le sien, Joachim Lafosse film une fois de plus la vie telle qu’elle peut être : dure et difficile et ce, sans détour, avec beaucoup de sensibilité et une authenticité qui manquent parfois dans notre cinéma contemporain. Au centre de l’intrigue, la dislocation du couple Marie/Boris. Totalement investis dans leur rôle, Bérénice Béjo et Cédric Khan ne font pas dans la demi-mesure. Remontés l’un contre l’autre, ne communiquant plus que pour des banalités, les parents se rendent la vie dure sans aucune cocasserie. Loin d’être une comédie, « L’économie du couple » est une vraie tragédie. Et nous avons devant nous deux tragédiens de qualité. Bérénice Béjo assure véritablement, le visage fermé et le regard fuyant. Si l’exercice ne doit pas être évident, elle le réalise de main de maître et trouve face à elle un partenaire à la hauteur de son talent. Cédric Kahn, l’acteur- réalisateur de bientôt 50 ans, a une gueule, un charisme qui transpercent l’écran. Victimes ou non de la situation, difficile à dire… Ce que l’on peut attester, c’est que la qualité de jeu dont ils font preuve est absolue ! L’angle proposé laisse place à toutes les interprétations possibles car on sait peu de chose de l’histoire du couple finalement. On ne voit qu’un instantané de leur vie et les moyens dont ils disposent pour y faire face. Si certains ont jugé le rythme du film un peu lent, il faut se rendre à l’évidence que notre quotidien l’est tout autant… Nous admettons cependant que quelques petites scènes étaient dispensables mais on savait en se rendant à la projection que nous n’assisterions pas à un film d’action… Au cœur de cette action, nous trouvons d’ailleurs deux jeunes comédiennes formidables : Jade et Margaux Soentjens, jumelles dans la vie comme à l’écran. Extrêmement complices entre elles et avec les acteurs confirmés, elles intègrent cette famille à la perfection et avec une aisance remarquable. La recette fonctionne et pour cause : la direction d’acteur des jeunes filles a été assurée par Bérénice et Cédric eux-mêmes (voir l’interview de Joachim Lafosse en bas d’article). Si elles débutent leur carrière cinématographique avec ce long métrage, on reconnaît d’autres visages bien plus connus : Marthe Keller (la célèbre « Demoiselle d’Avignon ») vient çà et là rendre visite dans cette maison « chaotique » et tente de donner un peu d’équilibre dans une situation bancale. Catherine Salée, vue dans l’excellente série belge « La Trève » vient elle- aussi partagé la table de Marie l’espace d’un instant… tendu ! Et des moments hérissés, il y en a une série dans le dernier film du cinéaste ucclois. C’est d’ailleurs dans ce genre dramatique qu’il est passé maître depuis « Nue propriété » avec les frères Renier, « L’économie du couple » ne fait que le confirmer. Dur par moments, touchant à d’autres, son dernier long-métrage saura cueillir les cinéphiles en quête de cinéma d’auteur de qualité mais indifférera peut-être ceux qui pensaient être venus voir un remake de « Papa et Maman » ou une comédie du genre. Découvrez l’interview donnée par Joachim Lafosse lors de cette avant-première en cliquant ici : ![]()
Date de sortie en Belgique : 8 juin 2016 Date de sortie en France : 20 août 2016 Durée du film : 1h40 Genre : Drame |
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