Note du film : 7,5/10 (par Sally) Résumé du film : Marie et Boris se sont aimés. Mais 15 ans après leur rencontre, leur couple se retrouve au point mort. Obligés de cohabiter pour des raisons financières, ils s’insupportent de plus en plus et se parlent de moins en moins. Parents de deux petites filles, chacun veut sa part du gâteau et peine à lâcher du lest. Elle est issue d’une famille fortunée, lui a peu de ressource, sinon ses mains qui ont rénové l’appartement familial avec agilité. Si leurs différences n’ont jamais posé de problème durant toutes ces années, à l’heure du bilan, cela devient moins évident. Avis : Vu dans le cadre de l’avant-première au cinéma Le Parc de Charleroi, « L’économie du couple » ne peut pas laisser insensible. Qu’on s’y retrouve, ou pas, le dernier film de Joachim Lafosse met en scène un couple qui peine à se séparer et qui continue de cohabiter malgré tout ensemble… Forcément, le huit clos a quelque chose de réel, de presque vécu et on évolue dans la vie de cette famille déchirée durant plus d’une heure trente. Voyeuriste ? Pas du tout. Si on se trouve au cœur de l’action, des querelles, nous aurions plutôt tendance à nous mettre dans la peau des jumelles qui voient ses parents se désunir ou dans celle du couple qui vit ses dernières heures. Dans la lignée du cinéma réaliste qui est le sien, Joachim Lafosse film une fois de plus la vie telle qu’elle peut être : dure et difficile et ce, sans détour, avec beaucoup de sensibilité et une authenticité qui manquent parfois dans notre cinéma contemporain. Au centre de l’intrigue, la dislocation du couple Marie/Boris. Totalement investis dans leur rôle, Bérénice Béjo et Cédric Khan ne font pas dans la demi-mesure. Remontés l’un contre l’autre, ne communiquant plus que pour des banalités, les parents se rendent la vie dure sans aucune cocasserie. Loin d’être une comédie, « L’économie du couple » est une vraie tragédie. Et nous avons devant nous deux tragédiens de qualité. Bérénice Béjo assure véritablement, le visage fermé et le regard fuyant. Si l’exercice ne doit pas être évident, elle le réalise de main de maître et trouve face à elle un partenaire à la hauteur de son talent. Cédric Kahn, l’acteur- réalisateur de bientôt 50 ans, a une gueule, un charisme qui transpercent l’écran. Victimes ou non de la situation, difficile à dire… Ce que l’on peut attester, c’est que la qualité de jeu dont ils font preuve est absolue ! L’angle proposé laisse place à toutes les interprétations possibles car on sait peu de chose de l’histoire du couple finalement. On ne voit qu’un instantané de leur vie et les moyens dont ils disposent pour y faire face. Si certains ont jugé le rythme du film un peu lent, il faut se rendre à l’évidence que notre quotidien l’est tout autant… Nous admettons cependant que quelques petites scènes étaient dispensables mais on savait en se rendant à la projection que nous n’assisterions pas à un film d’action… Au cœur de cette action, nous trouvons d’ailleurs deux jeunes comédiennes formidables : Jade et Margaux Soentjens, jumelles dans la vie comme à l’écran. Extrêmement complices entre elles et avec les acteurs confirmés, elles intègrent cette famille à la perfection et avec une aisance remarquable. La recette fonctionne et pour cause : la direction d’acteur des jeunes filles a été assurée par Bérénice et Cédric eux-mêmes (voir l’interview de Joachim Lafosse en bas d’article). Si elles débutent leur carrière cinématographique avec ce long métrage, on reconnaît d’autres visages bien plus connus : Marthe Keller (la célèbre « Demoiselle d’Avignon ») vient çà et là rendre visite dans cette maison « chaotique » et tente de donner un peu d’équilibre dans une situation bancale. Catherine Salée, vue dans l’excellente série belge « La Trève » vient elle- aussi partagé la table de Marie l’espace d’un instant… tendu ! Et des moments hérissés, il y en a une série dans le dernier film du cinéaste ucclois. C’est d’ailleurs dans ce genre dramatique qu’il est passé maître depuis « Nue propriété » avec les frères Renier, « L’économie du couple » ne fait que le confirmer. Dur par moments, touchant à d’autres, son dernier long-métrage saura cueillir les cinéphiles en quête de cinéma d’auteur de qualité mais indifférera peut-être ceux qui pensaient être venus voir un remake de « Papa et Maman » ou une comédie du genre. Découvrez l’interview donnée par Joachim Lafosse lors de cette avant-première en cliquant ici :
Date de sortie en Belgique : 8 juin 2016 Date de sortie en France : 20 août 2016 Durée du film : 1h40 Genre : Drame
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