Résumé du film : Impitoyable et cruel chef du cartel de Medellin, Pablo Escobar est le criminel le plus riche de l’Histoire avec une fortune de plus de 30 milliards de dollars. "L’empereur de la cocaïne" met la Colombie à feu et à sang dans les années 80 en introduisant un niveau de violence sans précédent dans le commerce de la drogue. Fascinée par son charisme et son pouvoir, la très célèbre journaliste Virginia Vallejo, va s’apercevoir qu’on ne s’approche pas de l’homme le plus dangereux du monde impunément… Note du film : 7,5/10 (par François) Avis : Décidément, les foules se passionnent pour les histoires de narcotrafiquants ! Côté séries, impossible d’ignorer les phénomènes que représentent « Narcos » et « El Chapo ». Même le cinéma s’y est mis avec le sympathique « Barry Seal : American Traffic » sorti l’année passée. Alors quand on a entendu parler du projet « Escobar » avec Javier Bardem dans le rôle titre et accompagné de sa dame de cœur : Penélope Cruz (partenaires à la vie et à l’écran), on s’est dit qu’ils allaient sans doute faire parler la poudre ! Et nous ne nous étions pas trompés. On vous dit tout ! De façon assez pertinente, le réalisateur Fernando Léon de Aranoa (responsable du surprenant « A Perfect Day : Un jour comme un autre ») a choisi de dépeindre un Pablo Escobar cruel, infidèle et possédant finalement très peu de morale. Ce choix est assez heureux et permet d’éviter le piège fréquent de la sacralisation d’un personnage peu recommandable. Qui mieux que Javier Bardem, pouvait incarner cet effroyable dealer ? Moustachu, ventripotent (c’est assez impressionnant à voir !) et bourru, Escobar crève l’écran comme le ferait visuellement un ogre dont la soif et la faim dévoreraient tout sur son passage. D’ailleurs, afin de se glisser au mieux dans la peau du trafiquant, Javier Bardem s’est inspiré d’un animal, le préféré du baron de la drogue : l’hippopotame. Oui, vous avez bien lu ! Il dira à ce sujet : "Pensez au rythme d’un hippopotame : quand on le voit marcher, on le trouve assez lent. Il n’a vraiment pas l’air d’un animal féroce… mais en réalité, c’est un tueur. Et je pense que c’est pour ça que c’était l’animal préféré de Pablo. C’est parce qu’il était comme ça, lui aussi. Extérieurement, il n’avait pas l’air de quelqu’un de menaçant. Il marchait assez lentement, et tout d’un coup, il était capable de se transformer en véritable monstre. C’est vraiment cette énergie physique qu’il dégage.” Pari réussi pour cette interprétation de haute volée donc ! De plus, l’acteur joue avec beaucoup de nuance ce personnage fascinant. Penélope Cruz n’est pas en reste et nous livre une bonne prestation, comme à son habitude. Il en va de même pour Peter Sarsgaard en agent tenace cherchant à coincer Pablo. Le seul hic viendra de « l’épaisseur » de leurs personnages. Hélas, tout n’est pas parfait ! En ligne de mire, nous déplorons une mise en scène extrêmement classique qui atténue les actes fous du criminel. On se souvient de la scène de la salle de bain du film d’anthologie « Scarface » où la tension dramatique montait peu à peu et le pouvoir de suggestion était parfaitement maitrisé et où De Palma finissait par nous montrer cette colère dévastatrice à l’écran sous des litres de rouge sanguin. Ici, les scènes qui auraient pu être tout aussi « intenables » semblent raccourcies, atténuées, comme pour rendre le film accessible au plus grand nombre. Mais alors, le film perd beaucoup de son intensité ! De même, le scénario fortement prévisible dessert le développement des personnages du film. Détail amusant, au générique de fin nous retrouvons les noms de Dany et Yaël Boon en producteurs délégués du film. Pour toutes ces raisons, « Escobar » est un bon divertissement porté par un grand Javier Bardem, véritable gargantua dans ce rôle, qui marquera sans nul doute les spectateurs tant sa transformation physique est à saluer. Seule ombre au tableau, un certain traditionalisme dans la réalisation et des choix malheureux qui enlèvent beaucoup de tension dramatique. Mais ne boudons pas notre plaisir et reconnaissons la performance exceptionnelle de señor Bardem. Date de sortie en Belgique : 6 juin 2018 Durée du film : 2h05 Genre : Biopic
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