Si l’intrigue a des fameux airs de déjà vu (il suffit de suivre un peu l’actu), le bras de fer mené par ses deux acteurs principaux n’en est pas pour autant moins solide et moins déstabilisant. Alors que l’un incarne un avocat redoutable qui sait se faire désirer, l’autre prend les traits d’un homme d’affaires accusé de fraude, victime collatérale du déchirement d’un couple politique qu’il a arrosé de nombreuses années. Le scénario nous renvoie à de nombreux faits d’actualité mais pas question de prendre parti ou de réécrire une vérité: il n’est absolument pas question d’impunité ou de facilités dans le métrage de Bernard Stora, que du contraire. Par ses joutes verbales et son atmosphère tendue, « Villa Caprice » nous propose un spectacle appréciable que l’on aurait voulu un peu plus « couillu ». Condescendance, jeux d’influences, blessure d’égo, arnaques, corruptions et manipulations, voilà quelques piliers sur lesquels repose cette « Villa Caprice » efficace mais que l’on conseille de voir davantage sur nos petits écrans. « La France n’aime pas les riches » Il y a un peu des Balkany dans les Jacquin, un peu de Olivier Metzner dans l’histoire de Maître Germon mais la comparaison s’arrête là. En voulant mettre en lumière les tractations qui sont légion dans les hautes sphères économiques, politiques et le monde des entreprises Bernard Stora nous offre un film inégal où les surprises sont dissimulées là où on ne les attendait pas et des banalités là où on espérait voir une autre vérité exploser. Jouant la carte du jeu de dupes, nous perdant volontairement dans une histoire de faux semblants, le réalisateur de « L’aîné des Ferchaux », de « Consentement mutuel » ou encore « La dernière campagne » nous fait vivre les coulisses d’une affaire délicate, de la construction d’une défense en béton et des amitiés/inimitiés qui existent dans une réalité controversée, encore trop d’actualité. SI l’histoire s’intéresse davantage à Maitre Germon, l’avocat incarné avec brio par Niels Arestrup, la place octroyée à aux personnages portés par Patrick Bruel, Paul Hamy, Laurent Stocker et Irène Jacob n’est pas à négliger. Chaque pion amené dans l’histoire écrite par Bernard Stora, Sonia Moyersoen et Pascale Robert-Diard (journaliste politique et chroniqueuse judiciaire) prend sa place sur l’échiquier où justice, politique et affaires se côtoient dans un environnement décidément très étriqué. La mise en scène ne souffre d’aucune grande imperfection, les dialogues sont efficaces, l’histoire solide sur la longueur, le casting impliqué mais néanmoins, « Villa Caprice » nous laisse une étrange sensation d’inachevé…
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