Un voyage sans retour Si le postulat de départ pose déjà question, la suite des événements n’est qu’un assemblage d’éléments tous plus prévisibles les uns que les autres. En effet, Richard (Colin Farrell) responsable de la mission (qui consiste à créer par fécondation artificielle de jeunes enfants qui seront envoyés dans l’espace durant 86 ans afin conduire leur future descendance vers une nouvelle planète viable), est le seul adulte présent à bord de cette énorme navette où tout se perpétue en autarcie, où tout est recyclé, produit, transformé pour des adolescents/jeunes adultes sous contrôle. Mais lorsque deux d’entre eux découvrent la manipulation exercée par les créateurs de notre planète, tout vole en éclats et les conséquences risquent bien d’être irréparables. Si sur le papier l’idée s’annonçait séduisante auprès d’un jeune public amateur de SF, en images, c’est tout autre chose. Le réalisateur de « Divergente » ou de « Limitless » peine à nous convaincre et ne parvient pas à nous passionner par sa relecture de « Sa majesté des mouches » où des jeunes voués à eux-mêmes vont devoir apprendre à survivre, à s’entraîner, à partager, à économiser et à mettre en place une hiérarchie respectable et respectée. Ici, point de Ralph, de « Porcinet » ni de Jack à l’horizon mais la mécanique reste néanmoins la même. Christopher (Tye Sheridan) veut aplanir les choses et créer un groupe égalitaire où chacun à sa petite mission à exécuter pour la collectivité alors que Zac veut s’approprier le pouvoir, gaspiller les ressources, devenir un leader. Si on est bien loin d’une île peuplée de cochons sauvages, le « Humanis » à bord duquel ils ont été envoyés contre leur gré est la même terre de discussions, de votes, d’organisation… et de clivages et tensions. Si on apprécie (de façon relative) l’approche de la découverte des émotions annihilées durant de nombreuses années par une étrange potion, on regrette le manque d’audace et de relief de ce film qui ne nous dynamise que par sa musique trop présente et insistante. Tout est cousu de fil blanc, prévisible, maladroitement amené et l’équipage d’acteurs britanniques/américains, pourtant talentueux, n’y changera rien. On ne le sait que trop bien, dans science-fiction, il y a la particule « fiction ». Mais quand celle-ci est trop bancable, trop extravagante ou prévisible et qu’on y apporte trop peu de crédit ou de scénario construit, il est difficile de rattraper le coup…
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