Festival International du Film Francophone de Namur – 31ème édition Avis écrit par Sally/Véronique Résumé du film : Vincent n’est pas arrivé au tiers de sa vie qu’il a déjà tatoué la moitié de son corps et endurci sa voix avec son groupe de post-hardcore. Depuis la mort de sa mère, il partage son existence entre Bastille et Porte de Clignancourt, entre un boulot de perceur qui ne l’enchante guère et un père poissonnier qui tente de refaire sa vie avec une femme plus jeune. Et ça le rend malade… Avis : Sur papier, le scénario ne semblait pas très vendeur et pourtant ! « Compte tes blessures » est une vraie claque cinématographique par son sujet dur, sa réalisation impeccable et par son interprétation irréprochable. Proposé dans la catégorie « Première œuvre de fiction », le premier- long métrage du tout jeune Morgan Simon (qui n’a que 26 ans !) est un incontournable de la 31ème édition du FIFF de Namur ! En tête de ce film poignant, Kevin Azaïs (qui nous avait déjà bluffé dans « Les combattants » de Thomas Cailley, où il partageait l’affiche avec Adèle Haenel, actrice très présente au FIFF2016). Le comédien de 24 ans a une maturité de jeu que les plus expérimentés peuvent lui envier. Et pourtant, son rôle est loin d’être évident. Vincent a 24 ans. Sa mère est décédée d’un cancer il y a quelques années et il vit désormais seul avec un père distant, qui le connaît peu et qui se désintéresse totalement de lui. Pour échapper à son quotidien morose, il peut compter sur son groupe de hardcore où il est chanteur et qui constitue l’occasion rêvée pour hurler la douleur qui le ronge chaque jour. Et puis, il y a ses nombreux tatouages : le jeune homme se couvre le corps d’images et de phrases, faisant entrer les visages de ses parents dans les pores de son peau comme pour rappeler chaque jour son identité, ceux qui l’ont forgé. Quand arrive Julia, la nouvelle copine de son père, il entrevoit la possibilité d’aimer et d’être enfin considéré pour ce qu’il est vraiment. Nathan Willcocks, le père de Vincent, a lui aussi un rôle bouleversant. Aigri, il rejette tout de son passé (son fils le premier) et vit ses journées sur les marchés. Malgré les efforts consentis par Vincent pour attirer son attention et partager des moments de complicité, le jeune veuf évite tout les pas qui sont faits vers lui. Envie-t-il la vie « bohème » de son fils ? Cet handicapé de l’amour aime maladroitement ceux qui l’entoure et préfère s’isoler plutôt que de s’ouvrir, à l’exception faite de Julia, sa nouvelle petite amie. Monia Chokri est géniale elle aussi ! Elle interprète donc celle qui gagne le cœur de la maisonnée, l’élément déclencheur de la bombe à retardement, alimentée par les non-dits, les jalousies, la passivité et le manque de dialogue entre le père et le fils. Trait d’union entre les deux hommes, elle fait exploser cette violence latente par sa seule présence. Ce qui unit tous ces personnages, c’est qu’ils sont tous perdus dans leurs sentiments, dans leur vie et s’autodétruisent à force de se côtoyer. Impassibles dans des situations qui les dépassent, ces trois cœurs blessés trouveront-ils une issue favorable à ce triangle amoureux sombre et douloureux ? « Compte tes blessures » livrera la réponse. Morgan Simon, qui signe aussi sa première œuvre de fiction, nous bluffe par son savoir-faire ! Il maîtrise toutes les techniques de la réalisation et ne décroche pas notre attention d’une minute ! Les a priori que nous avions sur son histoire ont volé en éclats à tel point que nous invitons quiconque à se rendre dans les salles du FIFF pour découvrir cette petite pépite inattendue de toute urgence ! Date de sortie en France : 1 février 2017 Durée du film : 1h29 Genre : Drame Extrait du film:
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