En compétition - 6 septembre 2017
Résumé du film : Un jeune Afro-américain vit à South Side, dans les quartiers sud défavorisés de Chicago. Une fusillade qui a causé la mort de l’un de ses amis l’amène à remettre en question les fondements mêmes de son identité. Avis : « Blueprint » a fait l’objet d’une une jolie standing ovation lors de sa première présentation aux festivaliers de Deauville. Dès lors, comment passer à côté de ce film qui semble avoir enthousiasmé son public ? Dans la même ligne que d’autres films présentés cette année (on pense à « Stupid Things » ou à « Gook »), le film de Daryl Wein nous entraîne dans la communauté afro-américaine du Sud de Chicago. Jerod, jeune père d’une charmante petite fille et à la recherche d’un emploi, apprend par les médias, qu’un de ses amis proches vient d’être abattu par la police. Le choc est total. Sa vie morne n’avait de sens que dans le partage de moments avec ses amis. Comment va-t-il surmonter la perte de l’un d’eux ? Fuyant, ne se sentant vivant que dans quelques soirées bien arrosées, Jerod cherche une issue de secours à son chagrin. En révolte, il ne parvient plus à communiquer avec ses proches. Il se referme sur lui-même, se dispute à la moindre occasion… Il s’enterre peu à peu socialement mais heureusement pour lui, quelques membres de son entourage sont là pour sortir sa tête des eaux sombres. Plutôt classique « Blueprint » parvient pourtant à nous prendre d’empathie pour son héros. On assiste impuissant à sa douleur et on comprend que ce jeune animateur pour enfants peine à reprendre sa vie en main. Jerod Haynes, acteur et co-scénariste du film, porte son rôle avec une force admirable. Ses traits fermés pendant une bonne partie du film finissent par se détendre. Sa fierté s’étiole peu à peu et laisse place à la peine et la douleur. Sa délivrance, il la trouve dans la religion. Délesté de son poids, notre héros entame une belle course en avant, le sourire aux lèvres, vers une nouvelle vie où l’espoir est permis. Malheureusement d’actualité, le film de Daryl Wein (qui a pas mal de projets sur le feu, dont « Lola Versus ») nous fait vivre un drame de l’intérieur. Alors que certains médias banalisent ces faits de violence gratuite à l’égard des minorités, le film du réalisateur (blanc) nous rappelle que derrière ces faits divers standardisés, des familles entières, des amis, des enfants souffrent d’une société où racisme et ségrégations sont trop toujours (omni)présents. Pas constamment pessimiste, « Blueprint » nous offre aussi de belles scènes de fraternité. On en veut pour exemple cette réunion avec les amis de Reggie parmi lesquels se trouve un policier blanc ou l’omniprésence de la foi où certains trouvent un réel refuge et peuvent exprimer leur détresse. « Moonlight » semble avoir ouvert une voie vers un cinéma politique où les minorités peuvent exister véritablement, montrant des héros en quête d’identité sexuelle, personnelle ou en attente d’une délivrance divine. Intéressant mais finalement très académique « Blueprint » laisse une petite empreinte dans notre cœur de spectateur, sans non plus nous bouleverser complètement. Durée du film : 1h18 Genre : Drame
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