En compétition- 1er septembre 2018 (Par François) Résumé du film : Richie, dix-huit ans, quitte sa famille d’accueil et se heurte à la dure réalité d’une vie marginale semée d’embûches et de tentations. Alors qu’il devient le principal suspect d’un cambriolage raté, il fait une rencontre improbable et découvre un amour impossible. Avec la police à ses trousses et un mystérieux individu menaçant de révéler son passé, il ne reste à Richie que peu de temps pour prendre les bonnes décisions et revenir dans le droit chemin. Avis : Ancien monteur de Terrence Malick, A.J. Edwards n’est pourtant pas le monteur de son propre film. Pour « Friday’s child », il a eu l’intuition de faire confiance à Sam Butler pour un excellent enchaînement des différentes séquences. Il revêt désormais la casquette de réalisateur pour nous conter une histoire qui nous a tenu en haleine pendant une petite heure trente, sans que nous décrochions une seconde ! Pour parvenir à un tel résultat, on sent que le bougre a été à bonne école ! Bien évidemment, on peut aisément imaginer que A.J. Edwards a beaucoup appris aux côté du grand réalisateur mais avec « Friday’s Child », on perçoit surtout qu’il s’est construit son propre style. Grand écart pour un jeune acteur Dans le rôle du personnage principal, nous sommes restés scotchés devant la performance tout en nuance de Tye Sheridan, le héros du dernier film de Steven Spielberg « Ready Player One ». Nous sommes ravis de voir le jeune acteur de 21 ans prendre un audacieux virage à 180 degrés dans un univers beaucoup plus intimiste. Là où, sous Spielberg, il était prisonnier d’immenses studios dans lesquels les images de synthèse apportaient la vie nécessaire, ce présent rôle lui offre la possibilité d’incarner un orphelin qui tente avec énergie de construire sa propre vie. Dans ce rôle tout en intériorité, Tye Sheridan nous éblouit avec peu car ici pas de démonstration flamboyante ou de cabotinage dispensable mais des yeux qui révèlent les blessures de l’âme du jeune Richie et l’attitude d’un jeune homme cabossé par l’existence. Ballotté de famille d’accueil en famille d’accueil, il n’a jamais vécu dans la stabilité ni reçu l’éducation et les valeurs familiales qui lui permettent d’appréhender la vie et ses embûches. Hélas, en cours de route, il fera la rencontre, à plusieurs reprises, d’un tentateur qui lui fera quitter le droit chemin. Sorte de personnification du serpent biblique, Caleb Laudry Jones (très remarqué dans « Get out » et « Three Billboards ») incarne Swim et ne cesse de nous bluffer par sa désinvolture et son talent qui ne semble pas avoir de limite. Nous scrutons l’écran de peur de le voir apparaître et de porter préjudice à notre héros. Format serré pour un grand récit Une belle particularité de ce film est qu’il est en grande partie filmé dans un format 4 :3, ce qui lui confère un aspect documentaire très appréciable (surtout dans son début). D’ailleurs, nous entendons très tôt les témoignages de vie de différents orphelins et imaginons facilement les difficultés qu’ils doivent affronter jour après jour. Cette dimension sert aussi, pour le réalisateur, à faire entrer le protagoniste dans une case et pour nous spectateurs, à ressentir l’étroitesse de son existence. Acquis à sa cause, nous suivons Richie et assistons à sa rencontre avec Joan (la toujours très juste Imogen Poots) et tout à coup, nous comprenons que son fardeau lui semble un peu moins lourd à porter. Avec elle, il réapprend à sourire et à respirer de nouveau…Dès lors, plus de place pour le 4 :3, mais bien un 16 :9 qui convient mieux aux panoramas texans et à ses aspirations de liberté. Cependant la technique ne fait pas tout et si « Friday’s Child » est aussi beau, c’est parce que nous nous sentions concernés par les errances d’un orphelin en prise avec ses propres responsabilités et ce désir de vivre une vie « tranquille » après s’être battu durant toute sa jeunesse.. Mais n’est-ce pas le désir de chacun ? Durée du film : 1h31 Genre : Drame
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