Avant-première - Samedi 1 septembre 2018 (par Véronique) Résumé du film : 1988. Les temps sont durs pour Roy, petit gangster de la Nouvelle-Orléans. La maladie le ronge. Son boss lui tend un guet-apens auquel il échappe de justesse. Une seule issue : la fuite en compagnie de Rocky, une jeune prostituée. Des êtres que la vie n’a pas épargnés. En cavale vers la ville de Gavelston, ils n’ont plus rien à perdre. Avis : Ce n’est pas la première fois que Mélanie Laurent passe derrière la caméra. « Les adoptés », « Respire » « Demain » (co-réalisé avec Cyril Dion) et « Plonger », c’était elle. Mais c’est la première fois que l’actrice et réalisatrice traverse l’Atlantique pour mettre en scène des acteurs américains, en l’occurrence, Ben Foster et Elle Fanning. Sombre et parfois violent, son road movie peine à nous convaincre qu’il s’agit ici d’un essai réussi. En effet, le classicisme dont elle fait preuve et la technicité trop travaillée créent par moments, une réelle distance entre le spectateur et l’intrigue qui se joue sous nos yeux, au pont de nous lasser bien vite. Celle qui nous avait habituée à une proximité qui nous parle et nous touche, n’a-t-elle pas eu des ambitions trop grandes ? Assurément. Et les applaudissements courtois de fin de séance confirme que le public n’a pas non reçu la claque à laquelle il s’attendait. Mais si sa réalisation ne provoque aucun enthousiasme et les nombreux plans de profil dont elle use et abuse finissent par nous agacer, Mélanie Laurent a eu l’excellente idée de mettre en scène un Ben Foster dans ce qu’il sait faire de mieux : un sauveur refusant d’être sauvé. Face à lui, Elle Fanning, bien moins convaincante que son partenaire masculin, la faute sans doute à un jeu beaucoup trop expansif pour le rôle qui lui était confié. Mais que dire de l’histoire ? Que Roy et Rocky n’étaient a priori pas destinés à se rencontrer. C’est lors d’une mission guet-apens confiée par son patron Ptitko que Roy, l’homme en colère, rencontre la jeune femme de 19 ans. Persuadé d’être condamné, rongé par des tumeurs pulmonaires, Roy décide de sauver la blondinette et d’ainsi faire acte de rédemption, ce qu’il n’a jamais fait auparavant. Parti pour Galveston, ville balnéaire du Texas, les deux solitaires ne vont pas le rester longtemps et les rencontres qui parsèmeront leur chemin risquent bien de causer leur perte. Avec « Galveston », nous sommes peu surpris : les enjeux sont établis dès le départ et la fin cousue de fil blanc mais on ne peut s’empêcher de se demander quel dessein attend notre duo complice malgré leurs multiples différences. Si le fond n’a rien de réjouissant en soi, le soin apporté au son vaut la peine d’être souligné. Que soit dans l’assourdissement des balles qui fusent ou dans ce thème magistral apportant une densité à un plan séquence final, on apprécie les choix opérés au même titre que le jeu de lumière contrastant à merveille la morosité des motels et bars fréquentés des ciels ensoleillés de la plage texane. C’est cette petite touche personnelle et esthétique qui viendra démarquer quelque peu « Galveston » des autres films brutaux de cette veine, maintes fois vus déjà. C’est que l’Amérique qui est dépeinte ici est loin d’être glorieuse : drogue, alcool, insomnies prostitution sont autant d’abandons (et de caricatures) dans lesquels se perdent des générations de citoyens paumés et laissés à leur propre compte, luttant pour survivre dans une société où le chacun pour soi est roi. Lui préférant ses films français bien plus que ce « Galveston » ambitieux mais finalement trop creux, Mélanie Laurent aura eu le mérite d’essayer de laisser son empreinte dans un cinéma américain où les femmes de tous horizons montrent qu’elles ont aussi un faire-valoir en terme de film noir. La copie est peut-être à revoir, à défaut du film qui lui, ne marquera pas notre mémoire. Date de sortie en France : 10 octobre 2018 Durée du film : 1h34 Genre : Thriller
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