Avis : Plus de cinq ans après « Men & Chicken », Anders Thomas Jensen, nous revient avec « Riders of Justice », un thriller captivant, angoissant et drôle dans lequel on retrouve, avec un plaisir non dissimulé la famille cinématographique du réalisateur danois. Nikolaj Lie Kaas (que l’on a vu récemment dans la saga « Les enquêtes du département V »), Nicolas Bro et le fidèle Mads Mikkelsen se retrouvent cette fois dans une sombre affaire de vengeance, dans laquelle le battement d’aile d’un papillon (ou le cliquetis d’un anti-vol de vélo) peut avoir des conséquences quelque part dans la campagne danoise. Brillamment scénarisé, « Riders of Justice » est un savant mélange d’humour, de drame et d’action, de moments de partage et de convivialité et de coups de poings bien placés. Attachés à ses personnages qu’il dote d’une belle humanité, le réalisateur et scénariste de « Adam's Apples » articule les actions et pensées de chaque individu avec une dextérité psychologique et empathique dont lui seul a le secret, nous faisant ainsi vivre une aventure humaine que l’on ne peut qu’apprécier. En réunissant autour de la table un militaire bourru et combatif (Markus), des statisticiens farfelus (les attachants Lennart et Otto qui ne sont pas sans nous rappeler les Lone Gunmen de « X Files »), un pirate informatique foireux (Emmenthaler) et d’autres personnages tout aussi truculents, Anders Thomas Jensen nous fait vivre une aventure improbable drôle et violente dans laquelle se mêlent un accident de métro, un règlement de compte de gang danois et des statistiques qui fait mettent à mal le concept de prédestination. Permettant à Mads Mikkelsen de montrer une fois de plus toute l’étendue de son talent, « Riders of Justice » est une belle façon d’aborder le deuil, l’acceptation ou le déni de la perte d’un être cher. Les fêlures de chaque antagoniste, le poids des pensées non exprimées, le besoin impérieux de donner du sens à l’inacceptable et à lui trouver un coupable sont abordés brillamment dans ce métrage au rythme soutenu et au suspense implacable.
0 Commentaires
Laisser un réponse. |