Note du film : 6/10 (par François) Résumé du film : Nous sommes en 2104, soit 10 ans après les mésaventures de l’équipe de Prometheus. Les membres d’équipage de colons du vaisseau Covenant à destination d’une planète située au fin fond de notre galaxie découvrent ce qu’ils pensent être un paradis encore intouché. Il s’agit en fait d’un monde sombre et dangereux, cachant une terrible menace. Ils vont tout tenter pour s’échapper. Avis : Alors, ce nouveau Alien ? Chef d’œuvre tant attendu ou nanar intersidéral ? Ni l’un ni l’autre, cependant, nous avons été bien déçus. C’était mieux avant ? Oui, assurément…Explications. Que se passe-t-il Monsieur Ridley Scott ? On vous sent tiraillé et même peut-être dépassé par votre propre création. Un peu à l’image des ingénieurs dont on ne se soucie plus...ou si peu. A la sortie de ce nouvel opus, on ne peut s’empêcher de penser que le réalisateur veut véritablement inscrire son œuvre dans un mythe plus grand en proposant aux spectateurs plus de sang, plus de créatures, mais au détriment de la cohérence de l’ensemble des œuvres. Paradoxalement, « Alien : Covenant » commence bien, très bien même. Il est d’ailleurs plaisant de suivre l'équipage du vaisseau Covenant, véhiculant plus de 2000 terriens cryogénisés ainsi qu’un paquet d’embryons vers une planète qu’ils espèrent hospitalière. Seulement voilà, au cours d’une réparation d’urgence du vaisseau, l'équipage reçoit un étonnant signal provenant d’une planète jusque là passée inaperçue mais dont les conditions de vie s’annoncent prometteuses… enfin ça c’est s’avancer un peu vite. De microscopiques organismes contaminent certains membres d'équipage. Sommes-nous toujours dans « Alien », là ? Oui, à l’instar des créatures nouvellement formées, nous voilà au contact d’une version hybride des films précédents. Et c’est précisément là que repose le problème majeur ! A une première partie efficace, suit une succession de maladresses horrifiques. En y regardant de plus près on remarque que Damon Lindelof (« Lost ») scénariste de « Prometheus » ne rempile pas sur ce nouvel opus. Il laisse la place à Michael Green (« Green Lantern », « Logan »), John Logan (« Skyfall », « Spectre ») et Jack Paglen (« Transcendance »). Et tout ce beau monde semble perdre quelque peu les pédales ! En témoigne quelques scènes assez dispensables parmi lesquelles celle de la douche horrifique façon film de série Z et une séance de Kung Fu spéciale « androïdes en furie ». A la sortie de cette projection, nous ne pouvons nous empêcher de nous poser la question suivante : à qui s’adresse « Alien : Covenant » ? Aux fans de la première heure ? Certainement pas ! Trop d’incohérences, de choix nouvellement pris en contradiction la plus totale avec la franchise d’origine. Mais alors, s’adresserait-il aux enthousiastes de « Prometheus » ? Ici encore, la réponse est négative. Nous avons la désagréable sensation que le réalisateur a renié le film précédent, balayant d’un revers de main ses questionnements existentiels. Qui sont les ingénieurs ? Pourquoi voulaient-ils nous éliminer ? Comment s’est passé la création de leur arme biologique qui prendra la forme des créatures sanguinaires puis la perte de leur contrôle ? Qui était le dénommé « Space Jockey » d’ « Alien » premier du nom et comment s’est-il retrouvé sur la planète désolée LV-426. Autant de questions fascinantes posées précédemment et qui resteront sans réponse. C’est d’autant plus frustrant que le réalisateur semble s’être renié et s’être égaré en cours de chemin. A-t-il eu peur d’attaquer de front son sujet ? S’est-il laissé influencer par les quelques fans qui voulaient retourner vers une ambiance digne du premier opus ? Mais alors pourquoi les invraisemblances liées aux mutations ? Nous sommes les témoins, impuissants, d’un changement de genre. De huit clos anxiogène (« Alien le 8ème passager »), au film d’action intense (« Aliens, le retour »), en passant par le film philosophique (« Prometheus »), nous arrivons au film gore et…risible. Ridley Scott n’aime plus les personnages de son film, en témoigne leur décimation successive. Pourtant, le survival n’est plus présent et l’angoisse non plus. L’équipage sert de chair à canon et ont des réactions étranges, un peu bêtes parfois… Dommage ! Cela plaira sans doute aux amateurs de sensations fortes peu regardants mais les autres ? Le véritable héros du film n'est pas Katherine Waterston (« Les animaux fantastiques »), qui nous offre pourtant une très belle performance, mais Michael Fassender qui a un double rôle d'androïde (David et Walter). Ridley Scott a choisi son camp, ce sera l’androïde et les bestioles hideuses. Pourtant « Alien : Covenant » est visuellement attrayant (les vaisseaux) et offre de beaux paysages. Hélas, il est aussi de mauvais goût. Le gore ne parvient pas à rendre la menace crispante. Déluge sanguinolent en mode CGI, la primauté de l’histoire amorcée par « Prometheus » est sacrifiée sur l’hôtel de la violence gratuite. Espérons que Ridley Scott se ressaisisse pour ne pas porter trop préjudice à sa filmographie. Heureusement pour nous, il ne sera pas aux commandes de « Blade Runner 2049 ». On vous le disait…c’était mieux avant ! Date de sortie en Belgique: 17 mai 2017 Durée du film: 2h03 Genre: Science-fiction/Horreur
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