Note du film : 6,5/10 (par 6/10 pour François, 7/10 pour Véronique) Résumé du film : Mon Ange est un petit garçon doté d’une incroyable singularité : il est invisible. Un jour,il fait la rencontre de Madeleine, une petite fille aveugle dont il tombe éperdument amoureux... Au fil des ans, leur amour grandit, jusqu’au jour où Madeleine lui annonce une nouvelle qui va bouleverser leur vie : elle va retrouver la vue… Avis : « Mon ange » a déjà fait les belles heures de deux festivals belges (le Festival International du Film d’Amour de Mons et le BIFFF, radicalement opposés, vous en conviendrez). De sortie dans nos salles, le dernier film d’Harry Cleven (dont vous pouvez découvrir l'interview) est l’occasion de vivre une expérience cinématographique inédite où la poésie et la photographie transcendent un scénario original dans lequel la fiction et l’imaginaire prennent une place de choix. A l’heure où il est de bon ton d’intellectualiser tous les films qui nous sont proposés, « Mon ange » vient apporter un vent de fraîcheur et une lumière sur un cinéma belge en perpétuelle recherche. Novateur et quasiment inclassable, le film du réalisateur liégeois suspend le temps (le rallongeant à l’excès pour certains spectateurs plus hermétiques) et nous fait entrer dans l’univers de Mon Ange et de Madeleine, deux enfants atypiques qui s’aimeront d’un amour hors normes. En effet, Madeleine est aveugle et cela tombe plutôt bien puisque Mon Ange , lui, est invisible. Né dans un asile, le petit garçon n’a cessé de contempler le monde extérieur (et Madeleine) depuis la chambre de sa mère jusqu’à ce qu’il soit contraint de le découvrir par lui-même. Ce scénario, c’est Thomas Gunzig qui en a eu l’idée. L’écrivain belge (que nous avons rencontré dans le cadre de la promotion du film – interview ici) a en effet proposé les premières lignes de cette romance poétique à Harry Cleven qui se l’est approprié et lui a donné le chemin chimérique que nous emprunterons à ses côtés. Encouragé par Jaco Van Dormael (qui avait réalisé et co-scénarisé lui-même « Le tout nouveau testament » avec Thomas Gunzig et qui nous fait le plaisir d’un petit caméo dans le film), Cleven a su lui faire une confiance aveugle et s’est entouré d’une belle famille issue du cinéma belge et obtenir le meilleur d’elle. Ainsi, Juliette Van Dormael (la fille de Jaco) a rejoint l’équipe et lui a apporté sa touche féminine et sa sensibilité dans la mise en scène d’une photographie sublime et lumineuse. Loin d’être un film naïf, « Mon ange » est même plutôt complexe et offre différents temps de vie de ce couple improbable et pourtant si touchant. L’exercice de style était pourtant loin d’être évident. En effet, la très jolie et convaincante Fleur Geffrier (qui a partagé avec nous ses impressions de cette première expérience ciné – à découvrir ici) fait face à une caméra subjective la plupart du temps. Peu déstabilisée par l’absence d’un partenaire de jeu, la comédienne parvient à nous faire vibrer et à nous captiver par ses yeux clairs. Maya Dory et Hannah Boudru ne sont elles pas en reste. Incarnant Madeleine dans son enfance, les deux jeunes actrices belges relèvent elles aussi le défi de lui donner vie avec brio. Si le personnage de Madeleine évolue concrètement sous nos yeux et capte la lumière et nos regards comme personne, celui de mon ange est totalement suggéré. Certains regretteront d’ailleurs de ne pas le voir se matérialiser par des artifices convenus (maquillage, vêtements). Harry Cleven a préféré user de techniques et d’effets spéciaux pour évoquer sa présence de son héros sans jamais la révéler. Perturbant ? Sans doute oui mais pas au point de nous faire passer à côté de l’essentiel : la jolie histoire d’amour qui naît sous nos yeux, aussi dramatique soit-elle. « Mon ange » déstabilisera plus d’un spectateur, c’est certain. Peu conventionnel, le film d’Harry Cleven existe pour nous faire rêver et nous faire vivre un conte éveillé. Pour que l’expérience soit totale, il vous faudra mettre votre rationalité de côté et prendre cette histoire telle qu’elle vient, avec sa douceur, sa magie, sa tendresse et son savoir-faire certain. Un peu longue par moment, cette histoire fantastique a le mérite de proposer une vision nouvelle du 7ème art, dans le sens premier du terme. Date de sortie en Belgique : 3 mai 2017 Durée du film : 1h30 Genre : Drame/romance
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