Note du film : 7/10 (par Véronique) Résumé du film : À 16 ans, Tim est un jeune homme timide, brillant, et doté d’un talent sportif naturel. Mais la pression qu’il subit le poussera jusque dans ses derniers retranchements, là où les limites humaines atteignent le point de non-retour. Avis : Sorti dans les salles françaises mercredi dernier, « 1 :54 » est un film qui mérite toute votre attention. Proposé lors du dernier Festival International du Film Francophone de Namur, le long-métrage de Yan England n’a malheureusement pas fait grand bruit chez nous. Il faudra dès lors passer la frontière ou attendre sa sortie DVD pour vous plonger dans l’univers délicat du harcèlement que subissent certains adolescents. En effet, le réalisateur canadien a su mettre en images la dure réalité qui frappe chaque jour, des centaines d’écoliers. Quelque soit leur âge, des jeunes sont la proie de harceleur sans scrupule qui n’hésitent pas une seule seconde à user de tous stratagèmes possibles pour leur mener la vie dure. Et à l’heure où les réseaux sociaux connectent et diffusent des milliers d’internautes, on peut aisément imaginer les dégâts que cela peut causer. D’utilité publique, le film montre les dommages que peuvent provoquer les moqueries, la prolifération des vidéos, le « bizutage » et les rumeurs. Malheureusement, le sujet est bien trop actuel et Yan England met en lumière ce qu’il est difficile d’exprimer quand on est une victime. Surtout que de nos jours, les jeunes ne se déconnectent jamais et que leurs problèmes prennent de l’amplification et laisse cette amère sensation que le répit est impossible. Et cette douleur croissante peut mener à des actes parfois irréversibles, comme nous l’a déjà démontré l’actualité. Par l’angle choisit et son scénario franchement bien écrit, le film sensibilise et questionne les adolescents sur cette thématique. Et pour qu’il leur parle, le réalisateur a su faire appel à un casting de choix, à la fois proche des spectateurs et extrêmement professionnel. En tête, les acteurs québécois Antoine Olivier Pilon (qui a collaboré à deux reprises avec Xavier Dolan) et Lou-Pascal Tremblay, qui tiennent les rôles difficiles de victime et harceleur. Sophie Nélisse, mise en avant sur les affiches, ne tient qu’un rôle secondaire pourtant important. Seule figure internationale du casting, la comédienne a été vue dans des films tels que « La voleuse de livres », « Le prodige » ou encore « L’histoire de l’amour ». Leq relations d’amitié qui unissent Tim, Jeff et Jennifer fonctionnent et donnent une vraie crédibilité à cette histoire fictive mais pourtant actuelle. A côté des railleries et des déviances omniprésentes, on découvre de belles valeurs de fidélité, d’écoute et de compassion. Néanmoins, on comprend qu’il est difficile de faire le choix entre la dénonciation ou le silence (par peur de représailles) et de prendre les mains qui sont tendues pour aller de l’avant. Le titre, très suggestif, évoque le choix que fait Tim de se réfugier dans le sport et de donner le meilleur de lui-même pour exister autrement qu’en tant que victime ? S’en sortira-t-il ? C’est là toute la question. Très appréciable même s’il est dur, le film de Yan England vaut la peine d’être vu. Bien réalisé, « 1 :54 » sait soulever les bonnes questions, mettre en images le ressenti de nombreux de nos adolescents marginaux et en proie aux moqueries quotidiennes. A l’image de sa bande son (où le synthé donne le rythme), le film se veut dynamique et moderne et ouvrira peut-être les portes d’un dialogue sur un sujet malheureusement actuel. Date de sortie en France : 15 mars 2017 Durée du film : 1h46 Genre : Drame
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