Résumé du film : Johnny travaille du matin au soir dans la ferme de ses parents, perdue dans le brouillard du Yorkshire. Il essaie d’oublier la frustration de son quotidien en se saoulant toutes les nuits au pub du village et en s’adonnant à des aventures sexuelles sans lendemain. Quand un saisonnier vient travailler pour quelques semaines dans la ferme familiale, Johnny est traversé par des émotions qu’il n’avait jamais ressenties. Une relation intense naît entre les deux hommes, qui pourrait changer la vie de Johnny à jamais. Note du film : 6,5/10 (par Véronique) Avis : « God’s own country » sort enfin dans nos salles. Diffusé en France sous le titre de « Seule la terre », le film avait connu un beau succès critique dans l’hexagone. Mais se voir précédé d’une telle réputation peut être dangereux : alors qu’on s’attend au petit chef d’œuvre, la déception peut se pointer au tournant. Il faut dire que « God’s own country » suit une claque cinématographique que nous ne sommes pas prêts d’oublier : « Call me by your name ». Si la comparaison entre les deux films est tentante autant le dire tout de suite, l’histoire et le traitement sont radicalement différents. Là où le film de Luca Guadagnino présentait une histoire d’amour passionnelle entre un adolescent et un beau jeune homme, celui de Francis Lee nous montre une histoire plus brute où les charges de la ruralité prennent le dessus sur la passion humaine. Néanmoins, le récit de « God’s own country » parvient lui aussi à nous émouvoir, à nous faire espérer avant de nous décevoir… Oui, l’ascenseur émotionnel est enclenché et les sentiments nous cueillent à quelques reprises, mais nous peinons aussi à entrer totalement dans cette histoire d’amour, tendre et délicate, qui unit fébrilement deux jeunes paysans. Très classique, le film nous conte l’histoire de John, jeune homme travaillant dans la ferme familiale, où l’ambiance est loin d’être au beau fixe. Quand arrive Gheorghe, un Roumain compétent dans les travaux ruraux, John ne voit pas en lui un complice mais un concurrent. D’abord rejeté, Gheorghe va peu à peu gagner sa place au sein de l’exploitation mais aussi dans le cœur de John. Isolés dans la campagne anglaise, les deux jeunes hommes ne font pas qu’aider à l’agnelage des brebis et réparer les murets de pierre. Ils découvrent leur corps à l’abri du vent et loin de tous. Mais comme toute histoire d’amour, la passion qui naît peut vite s’étioler au gré du temps. Provocation, jalousie ou admiration, passion et dévotion, aucun des sentiments ne se démarquent ou se développent réellement. Non pas par paresse scénaristique, que du contraire, mais parce que Johnny a tant à faire entre le travail à la ferme, le soutien à sa grand-mère et la convalescence de son père. Vous l’aurez compris, l’homosexualité est bien sûr un sujet central mais pas seulement. La charge mentale, ou physique et la labeur prennent le pas sur les sentiments et « God’s own country » nous le montre joliment. Le travail d’acteurs vient sans aucun doute apporter une belle pièce à l’édifice de Francis Lee: le jeune Josh O'Connor et Alec Secăreanu s’accordent pour donner vie à leurs personnages, apportant rudesse et tendresse dans une histoire d’amour sans lendemain. Bien réalisé, superbement filmé, le long-métrage recèle bien sûr des qualités. Mais sa facture classique et son manque d’audace (abstraction faite des scènes de sexe parfois crues), ne nous ont pas convaincu et même peut-être déçus. Qu’à cela ne tienne, le film trouvera très certainement son public et parlera au cœur de certains spectateurs. Le nôtre était peut-être un peu fatigué et n’a pas réussi à battre au rythme de cette grosse heure trente d’amour/amitié d’une grande instabilité. Date de sortie en Belgique : 21 mars 2018 Durée du film : 1h44 Genre : Drame
0 Commentaires
Laisser un réponse. |
|