Résumé du film : Après 3 ans de prison, Ben veut renouer avec son fils et trouver sa place dans la société. De travail de réinsertion en petites récidives, d'amitiés sincères en tentation intégriste, Ben va mener combat pour résister à lahaine et retrouver sa dignité d'homme libre. Note du film : 6,5/10 (par Véronique) Avis : Avec son sujet sensible et sa tension permanente, « La part sauvage » de Guerin Van de Vorst marquera très certainement quelques-uns de ses spectateurs. Si la rédemption et la reconstruction sont des sujets maintes fois abordés dans divers longs métrages, celui-ci choisit de prendre un angle intéressant et actuel que l’on apprécie à sa juste valeur. Entre les images sublimes d’un Bruxelles portuaire et délaissé mais aussi celles plus solaires de certains quartiers et l’histoire touchante d’un jeune père de famille, on ne manque pas de trouver un intérêt et une sensibilité qui interpellent et inquiètent… Porté à bout de bras par un Vincent Rottiers sincère et totalement impliqué, « La part sauvage » ne manque pas de nous rappeler « Waldstille », le film de Martijn Maria Smits, qui présentait l’histoire de Benjamin, jeune père sorti de prison et désireux de retrouver sa fille. Ou encore celle de « Layla M » (de Mijke de Jong), où l’on suivait une lycéenne très impliquée dans sa foi musulmane et prête à suivre ses « mentors » dans des combats qui ne sont peut-être pas les siens. A la croisée de ces thématiques, on trouve celle de Ben, jeune homme de 28 ans, s’attelant à retrouver une vie ordinaire en travaillant dans le garage d’un de ses amis, en reprenant contact avec son jeune fils et en trouvant refuge dans une religion qui se tourne vers les autres. La complicité qu’il retrouve avec Samir (le tout jeune Simon Caudry) et avec sa voisine de pallier Lucie (Salomé Richard) fait battre le cœur de ce papa foireux. Mais c’était sans compter sur les tourments et les influences de cette religion nouvellement adoptée qui au-delà de son rôle de sauveuse pourrait s’avérer dangereuse. C’est qu’à force de se confronter à certains obstacles sociaux ou familiaux, Ben refoule toujours plus profondément la colère qui l’anime, au point de perdre les repères qu’il s’était peu à peu construits. A trop vouloir trouver la lumière et suivre son propre chemin sans se préoccuper de son entourage, ce jeune père en soif d’amour filial perd pied. Comment se reconstruire quand on sort de prison et que tout semble nous avoir été enlevé ? Les images de son appartement vide et si rudimentaire, renvoient à la solitude qui habite ce personnage rempli de mal-être. Son seul réconfort, il le trouve dans le sourire de son jeune fils et pour profiter de ces moments précieux l’irresponsable papa ne recule devant rien. Mais l’amour paternel est-il plus important que la foi à laquelle Ben s’est voué et pour laquelle il est prêt à tout concéder ? Parfois déséquilibrée, l’histoire de Ben donne à réfléchir sans se vouloir moralisatrice. La force de conviction de Vincent Rottiers, la naïveté du petit Simon Caudry et la lumière (ou la désolation) qui émane de ce quartier de Molenbeek nous entraîneront dans un film malheureusement trop actuel où famille et foi tiraillent son héros. Date de sortie en Belgique : 14 mars 2018 Durée du film : 1h20 Genre : Drame
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