Résumé du film : Overgård est perdu au milieu du désert hostile de l’Arctique. Seul, il tente de survivre, réfugié dans une carcasse d’avion prisonnier de cet enfer blanc depuis un bon bout de temps. Il pêche dans la glace et envoie à intervalle régulier des messages radio pour tenter d’être repéré. Un matin, un hélicoptère le voit enfin, avant de s’écraser à son tour. Tout est à recommencer. Lentement mais avec une volonté de fer, Overgård entreprend de se rendre à la base scientifique la plus proche, à une semaine de marche. Il devra braver le froid et les tempêtes, éviter les prédateurs polaires et lutter pour trouver des vivres lors de sa longue et périlleuse expédition. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : « Antarctica » , « Les survivants », « La montagne entre nous » ou « Opération arctique » pour ne citer qu’eux, nombreux sont les films de survie en milieu hostile où le froid, la neige et l’immensité de glace sont les rudes compagnons de héros ordinaires. L’ancien youtubeur brésilien Joe Penna se lance lui aussi dans l’aventure humaine dans les régions polaires et signe avec « Arctic » un premier-long métrage prometteur avec un de nos plus grands acteurs : Mads Mikkelsen. Véritable Robinson, Overgård semble vivre dans sa prison glacée depuis de nombreuses journées (voire semaines) lorsque nous découvrons les immenses lettres de son SOS tracées dans la glace du grand Nord. Réglé comme une horloge dans ses tâches quotidiennes, notre héros solitaire pêche, se constitue des vivres, tente de contacter une quelconque vie humaine… en vain. Alors, lorsqu’un hélicoptère apparait à l’horizon, toutes les lueurs d’espoirs qui s’étaient éteintes dans la terrible attente s’allument mais s’essoufflent aussi vite lorsque l’engin s’écrase au sol. Découvrant là le corps d’une jeune femme et mère de famille (Maria Thelma Smáradóttir), Overgård s’attèle à la maintenir en vie et tente le tout pour le tout pour les sortir de cet enfer blanc. Passionnant de bout en bout, « Arctic » ne révolutionne bien sûr par le genre et use de tous ses codes mais le fait plutôt bien. La tension de son histoire, les petits événements qui viennent bousculer le quotidien parfaitement réglé de notre rescapé et l’arrivée de la jeune femme blessée, viennent ponctuer une trame déjà bien ficelée lorsque nous la découvrons sur notre grand écran. Seul face à la nature et vivant dans des conditions extrêmes, cet homme dont on ne sait rien n’a pas besoin de s’exprimer pour que l’on éprouve de l’empathie et de l’amitié envers lui. Overgård est prisonnier de sa carlingue et ne tient qu’à un espoir : celui de voir message radio envoyé chaque jour inlassablement réceptionné à quelques kilomètres de là où il s’est crashé. Sans flash-back ni blablas inutiles (il faut dire que Mads Mikkelsen est quasiment muet durant cette grosse heure trente de film), le scénario de Joe Penna et Ryan Morrison se veut minimaliste mais extrêmement efficace. Les gestes, les regards, les blessures et les espoirs de Overgård suffisent à eux-mêmes pour exprimer la détresse ou la détermination de cet homme habile et extrêmement tenace. Alors qu’on pourrait trouver le temps long et bayer aux corneilles, nous nous accrochons et suivons les pas de ce Mads impressionnant dans cette région arctique où survivre semble tenir de l’impossible. Chaque trait indiqué sur sa carte, chaque tentative veine nous font trembler d’effroi mais nous nous laissons guider un peu plus loin encore, tiré par ce Overgård devenu notre guide et notre seul repère dans cette immense toundra. Ce qui fait que « Arctic » se démarque un tantinet des autres films du genre, c’est que Joe Penna a pris soin de nous présenter son histoire à échelle humaine, sans s’encombrer d’éléments dispensables et dramaturgiques faisant de ce survival contemplatif un premier long-métrage réussi surtout pour l’interprétation sans faille de son comédien principal. Lors de la promotion du film, Mads Mikkelsen a d’ailleurs confié que « C’était de loin le tournage le plus difficile de ma carrière, ce qui n’est pas peu dire, parce que je n’ai pas été épargné par les tournages éprouvants. Là, il y avait la nature, le vent glacial, la neige… C’était brutal, pas seulement physiquement, mais également émotionnellement. Et comme je suis de toutes les scènes, les longues heures de tournage étaient particulièrement éprouvantes, j’étais en permanence sur la corde raide. ». A la sortie du métrage éprouvant, on ne peut qu’applaudir la performance tant les efforts ont payé et encourager quiconque serait intéressé par ce film (et sa thématique) de se laisser tenter. Date de sortie en Belgique : 20 mars 2019 Durée du film : 1h40 Genre : Drame
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