Résumé du film : Capitaine d’un bateau de pêche, Baker Dill organise des promenades en mer pour touristes dans la paisible enclave tropicale de Plymouth Island. Alors que son ex-femme Karen réapparaît soudainement dans sa vie, elle l’implore désespérément de la protéger contre son compagnon violent. Ils élaborent un plan pour l’éliminer. Mais Dill est rapidement rattrapé par un passé qu’il avait tenté d’oublier. Face à ce dilemme du bien et du mal, il est confronté à une nouvelle réalité aux apparences trompeuses. Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Titre du dernier long-métrage de Steven Knight, « Serenity » est aussi le bateau sur lequel Baker Dill passe la plupart de ses journées. Lorsqu’il ne lève pas le coude dans le bar du coin pour s’enivrer avec de rejoindre sa belle, ce capitaine marqué par les affres de la guerre en Irak, traque inlassablement un thon avec lequel il semble avoir un compte à régler. Bourru, alcoolisé, paumé dans ses sentiments et bientôt à sec, Dill n’a jamais été doué dans les relations humaines. Les touristes qu’il emmène à bord de son bateau de pêche ou son associé peuvent d’ailleurs en témoigner. Mais derrière cette attitude détachée et blasée se cache un père meurtri, un homme qui parle sans cesse à un fils disparu de sa vie pour on ne sait quelles raisons. Alors qu’il a appris à (sur)vivre avec les fantômes de son passé, Dill voit surgir Karen son ex-femme et celle-ci a un sérieux service à lui demander : faire passer son deuxième mari violent par-dessus bord… Serenity ou l’annonce d’un naufrage… Steven Knight nous avait littéralement scotché avec son « Locke » efficace, porté par un Tom Hardy bluffant de maîtrise. Cette fois, le réalisateur de « Crazy Joe » a fait appel à l’un des comédiens les plus extraordinaires de notre temps, Matthew McConaughey, pour porter son projet avec force et détermination. « Dallas Buyers Club », « True Detective » ou encore « The Free State of Jones » sont autant d’exemples qui montrent combien l’acteur américain est capable de prendre à bras le corps des rôles peu évidents. Obsédé par un poisson géant, marqué par un drame latent, anesthésié par sa vie quotidienne et paranoïaque, tout était réuni pour donner à son personnage une nouvelle prouesse d’interprétation. Oui mais voilà, Steven Knight a sans aucun doute gâché cette possibilité en balançant un peu trop vite les révélations d’un scénario qui aurait pu mieux tenir sur la longueur et surprendre son héros mais aussi ses spectateurs. Après une première partie bien installée où chacun des protagonistes livrent ses failles, ses intentions et sa psychologie dans un relatif équilibre, nous basculons dans un règlement de compte et un univers parallèle qui ternissent le manichéisme enclenché pour une avancée vers un final un peu trop annoncé. La bande annonce de « Serenity » nous annonçait un thriller palpitant qui liait Anne Hathaway, Jason Clarcke (odieux pour les besoins du film) et Matthew McConaughey par un sombre secret. S’il se la joue film noir dans un second tiers très appréciable, le thriller bascule dans un genre radicalement différent et deviendrait risible tant les éléments imbriqués paraissent de plus en plus grossiers. Dill est-il la proie de sa folie ? Les révélations qui lui dont faites ont-elles un véritable sens ? La paranoïa et l’alcool feront-ils chavirer ce capitaine expérimenté ? On tangue en permanence entre deux eaux et la balade en mer appréciable des débuts, fini en tempête déstabilisante avant d’accoster pour un final convenu et trop attendu. « Il y a un toi et un moi quelque part » Audacieux et intriguant, « Serenity » n’a pas que des défauts scénaristiques ou de mise en scène. Toujours sur la tangente, le troisième long-métrage de Steven Knight parvient dans sa première heure à emporter ses spectateurs (du petit ou grand écran) dans une construction efficace et remplie de questions. La force du scénariste britannique est qu’il parvient à brouiller les pistes et ajouter peu à peu de nouveaux protagonistes venus bousculer notre héros aux contours bien dessinés. Que veut vraiment son ex-femme ? Le manipule-t-elle ? Qui est ce personnage en retard qui hurle son nom depuis le ponton ? Que vient faire ce petit garçon geek au milieu de la narration ? Toutes ces questions trouveront tôt ou tard une réponse et nous feront passer de suspicion à révélation avec, on doit bien l’avouer, une petite pointe de déception. Original dans son approche, « Serenity » est un jeu auquel nous nous sommes prêtés sans trop rechigner. S’il est dispensable et parfois trop bancal, le film ouvre néanmoins la porte sur quelques réflexions comme la difficulté de faire un deuil, les répercussions psychologiques d’une guerre, le besoin de vengeance ou la poursuite de chimères… Ni bon ni mauvais, le long-métrage remplit néanmoins son contrat et divertira très certainement un public peu exigeant. Date de sortie en Belgique : 27 mars 2019 Durée du film : 1h47 Genre : Drame/thriller
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