Note du film 7,5/10 (par Sally) Résumé du film : 1990, Minnesota, Etats-Unis. Bruce Kenner, inspecteur de police, est en charge d’un dossier particulièrement houleux : Angela, jeune adulte, accuse son père d’avoir abusé d’elle à plusieurs reprises. Chargé de l’enquête, il prend vite conscience que le prétendu violeur accepte de plaider coupable sans se souvenir d’avoir commis l’acte dont il est accusé. Bien décidé à mettre à jour la vérité, il fait appel à un psychologue capable de réactiver les souvenirs de ses patients grâce à une méthode d’hypnose : la régression. Ce qu’il découvre lors de son enquête est bien plus compliqué qu’il ne le pensait et impliquerait de nombreuses autres personnes dont il ne connaît pas encore l’identité. L’affaire ne fait que commencer… Avis : Nombreuses critiques du film étaient sévères et c’est donc avec quelques appréhensions que nous avons poussé la porte du cinéma. Bien qu’Alejandro Amenábar ait déjà livré quelques longs-métrages de qualité (« Les Autres », « Ouvre les yeux », « Mar Adentro ») celui-ci ne semblait pas entrer dans la même lignée. Le verdict est-il sans appel ? Pas du tout ! Alors que le générique défilait encore sur nos écrans, nous devions nous rendre à l’évidence : « Régression » ne mérite absolument pas la volée de bois verts dans il a été l’objet et reste, dans l’ensemble, un très bon film ! Voici notre petit débriefing : L’intrigue, peu dévoilée dans les bandes annonces et autres résumés, semble simple mais s’avère au final plus complexe qu’il n’y parait. Au départ de l’enquête, une accusation de viol qui tournera bien vite à une affaire de plus grande ampleur. A tel point que Bruce Kenner peinera à distinguer le vrai du faux et à avancer dans son enquête avec certitude. Nous-mêmes ne cessons d’imaginer ce qui s’est vraiment passé et qui sont les vrais coupables. Bien qu’au final, nous soyons peu surpris, nous aurons tout de même été en proie aux mêmes doutes que notre héros. Manipulation, mensonges, souvenirs flous et témoignages contradictoires s’associeront pour nous noyer dans une intrigue savamment ficelée et bien amenée. Le réalisateur espagnol montre une fois l’étendue de son talent et offre une atmosphère prenante et une histoire surprenante basée sur de faits réels. Avec « Régression », on apprend que le processus psychologique qui a donné son nom au film, est « un retour à des formes antérieures du développement de la pensée, des relations d’objet et de la structuration du comportement » et que l’hypnose a parfois été utilisée autrefois pour faire émerger les souvenirs enfuis et à comprendre les comportements de certains individus. Très critiquée, la méthode a montré de nombreuses failles et a fini par être discréditée. C’est ce que le film tentera de mettre en exergue. Notre véritable regret, parce qu’il y en a, a été le choix d’Emma Watson dans le rôle d’Angela. Peu convaincante, on ne parvient pas à faire abstraction de son jeu et à entrer dans l’histoire de son personnage. Les larmes coulent mais n’ont aucune sincérité et c’est bien dommage quand on sait que l’intrigue repose sur ses frêles épaules. Heureusement, Amenábar a une fois de plus choisi de mettre en avant un grand acteur dans le rôle principal. Après Nicole Kidman, Javier Bardem ou Rachel Weisz, il a fait l’excellent choix de confier l’enquête à un Ethan Hawke au sommet de sa forme. Vu récemment dans le très bon film « Good Kill » où il tenait un rôle profond et psychologiquement dense, ou dans « The Purge » en père de famille complètement dépassé par les évènements, il revient dans un tout autre registre et incarne un inspecteur de police très investi dans son enquête et en proie à de sérieux doutes. Il a certes perdu un peu de son charme d’antan mais a gagné en profondeur de jeu et nous embarque sans détour dans l’histoire qui est la sienne. Le casting secondaire est lui aussi dans le ton : Dale Dickey est une grand-mère déboussolée, le suédois David Dencick le père accusé, Devon Bostick un frère démissionnaire, même le psychologue consultant (David Thewlins) et les policiers du Minnesota s’impliquent dans le film autant que dans le scénario. Le cinéma d’Amenábar est souvent lent, on le sait. Il laisse souvent l’occasion de se plonger dans les atmosphères, de chercher la clé de ses intrigues, de suivre les personnages dans leur quotidien et il ne fait pas exception ici. Une fois de plus, on assiste à un film étiré à la différence que cette lenteur n’est pas nécessaire au récit et pourrait chloroformer certains spectateurs amateurs d’action. Oui, il aurait pu davantage dynamiser son film en balayant quelques scènes. Oui, on aurait pu se passer de certains échanges presque pompeux mais, on ne le blâme pas et on sait à quoi s’attendre en se plongeant dans ses réalisations. Accompagnés d’adolescents, nous avons pu constater que « Régression » leur avait beaucoup plu et les avait même interpellé. Inquiétant, stressant, moralisateur, il a été bien accueilli par ce public exigeant. Preuve qu’Amenábar peut toucher un public large et non asservis à sa cause. Nous restons donc sceptiques sur la raison des critiques parfois trop négatives et nous vous recommandons de vous forger votre propre opinion et d’aller voir ce film qui interpelle et vous ne laissera pas indifférent ! Date de sortie en Belgique : 28 octobre 2015 Durée du film : 1h47 Genre : Thriller Titre original : Regression
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