Note du film: 8/10 (par Sally) Résumé du film : Greg est un adolescent on ne peut plus ordinaire vivant dans une famille excentrique. Réalisateur amateur, il revisite les grands classiques du cinéma avec son seul ami : Earl. Un jour, sa mère lui apprend qu’une amie d’enfance, Rachel, est atteinte de la leucémie et elle lui demande de se rendre chez elle pour briser sa solitude. Mais la jeune fille ne veut pas de la pitié du garçon et le fait entrer dans son univers par contrainte. Contre toute attente, une belle amitié va naître entre les deux ados et bouleversera à jamais leurs vies. Avis : Sorti la semaine dernière en France et en Belgique « This is not a love story » s’est fait plutôt discret. Boudé par le Hainaut et le Namurois, le deuxième film d’Alfonso Gomez-Rejon vaut vraiment la peine d’être vu et s’avère être une belle histoire très justement interprétée. Alors, pour découvrir ce petit bijou, il vous faudra passer la frontière (comme le titre du groupe belge d’Eté 67) ou vous rendre sur Bruxelles, à Liège ou en Flandre. Ou pour les plus patients, attendre la sortie DVD qui lui vaudra à coups sûrs une place de choix dans notre rubrique des « petites pépites du cinéma ». Mais n’attendez pas et si vous le pouvez, entrez en toute confiance dans l’histoire de Rachel, Earl et Greg. « This is not a love story » est adapté du roman « Me and Earl and The Dying Girl» de Jesse Andrew, publié en 2012. Supervisé par l’écrivain, le film a entièrement été tourné à Pittsburgh, sa ville natale et notamment dans sa propre maison, qui sert de décor à celle de Greg, le héros du film. Le choix de réalisation s’appuie sur un découpage en chapitres comme le livre duquel il est issu. Chaque découpage annonçant d’ailleurs le ton de ce qui va suivre (« La partie où je rencontre une mourante », « La partie où Rachel suit un traitement depuis quelques semaines », « 71ème jour d’une amitié condamnée » en sont quelques exemples). Récompensé par le Prix du Jury et le Prix de Fiction dans la catégorie « Film de Fiction » au « Festival Sundance 2015 », il s’adresse essentiellement à un public adulescent et présente un univers dans la même veine que « Nos étoiles contraires » qui a connu un franc succès lors de sa sortie. N’y voyez là rien de péjoratif, que du contraire : il fera vibrer un public exigeant et parfois un peu oublié des cinéastes. Avec « This is not a love story », Alfonso Gomez-Rejon (surtout connu comme réalisateur d’épisodes de séries telles que « Glee », « American Horror Story») signe ici un sans faute. Son univers, très créatif, est excessivement bien présenté. Notamment à travers quelques petits inserts de parodies de grands classiques du cinéma créées Earl et Greg. Les cinéphiles se régaleront de ces clins d’œil. Dans l’histoire, les deux adolescents ont mis en boîte 42 « parodies » de grands films tels qu’ « Orange Mécanique », « Blue Velvet », « Macadam Cowboy »,« Citizen Kane », « Scarface », « Le Septième sceau ». C’est fin, poétique, agréable à voir, distrayant et surtout très intelligent. De plus, les sentiments enfouis du héros seront mis en scène par un running gag filmique en papier mâché, présentant un cerf et un écureuil... Absurde ? Pas du tout, c’est très recherché justement et très plaisant à suivre ! A côté de cette réalisation soignée, on trouve un casting brillant, bien que composé d’acteurs débutants. Dans le trio d’amitiés, on découvre une Olivia Cooke (« Ouija ») extraordinaire. Interprétant le rôle difficile de Rachel, une jeune fille touchée par la leucémie et en combat permanent contre cette maladie, elle incarne son personnage avec une justesse remarquable et une sobriété tout à fait adaptée au propos du film. Thomas Mann, aux petits airs de Ryan Gosling jeune, est Greg, le personnage central de l’intrigue. Timide, rêveur et pudique, il entre dans une nouvelle amitié imposée avec détachement mais finira par s’y investir avec cœur et dévouement. Tout comme l’acteur (aperçu dans « Kingsman » ou « Projet X ») qui porte son rôle avec énormément de conviction, d’assurance et qui offre une très jolie prestation. Enfin, le troisième mousquetaire n’est autre que Earl, un jeune afro-américain plus dégourdi que ses amis et complice de tous les projets cinématographiques de Greg. Joué par le sympathique RJ Cyler, ce personnage apportera un peu de candeur et de fraîcheur à cette histoire d’amitié naissante. Les adultes, tout aussi farfelus que les ados, ne sont pas en reste et sont interprétés par des acteurs reconnus tels que Nick Offerman, Connie Britton et Molly Shannon. Pas du tout larmoyant mais très touchant, « This is not a love story » raconte le parcours initiatique de trois adolescents et une belle histoire d’amitié(s). Ecrasé par « Jurassic Word » lors de sa sortie outre-Atlantique, il est pourtant truffé de belles qualités. Tendre et poétique le long-métrage a tout pour plaire et vaut vraiment la peine d’être vu ! Date de sortie en Belgique : 18 novembre 2015 Durée du film : 1h45 Genre : Drame Titre original : Me and Earl and The Dying Girl
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