Résumé du film : KURSK relate le naufrage du sous-marin nucléaire russe K-141 Koursk, survenu en mer de Barents le 12 août 2000. Tandis qu’à bord du navire endommagé, vingt-trois marins se battent pour survivre, au sol, leurs familles luttent désespérément contre les blocages bureaucratiques qui ne cessent de compromettre l’espoir de les sauver. Note du film : 8,5/10 (par François) Avis : Rappelez-vous, c’était il y a dix huit ans : le sous-marin nucléaire russe « Koursk » sombrait en mer de Barents lors d’un exercice militaire. Avec lui, c'est le sort de 118 membres de l'équipage qui est en péril, et ce, malgré l’aide internationale ! Nous nous en souvenons avec effroi et c’est pourquoi voir cette tragédie sur grand écran ravive quelques malheureux souvenirs… Avis aux claustrophobes, passez votre chemin ! Pour les autres, cette réussite cinématographique soulève encore beaucoup de questions restées sans réponse. Avec « Kursk », le réalisateur Thomas Vinterberg (« La chasse », « Loin de la foule déchaînée ») met en images un fait d’actualité mais illustre surtout ce que la bêtise humaine peut gâcher de plus précieux : la vie. « Koursk », cet anti- « octobre rouge » Avec le « Kursk », le réalisateur danois restitue bien l’épuisement de la Russie depuis la chute du mur. On y voit en effet les restrictions budgétaires et la place réservée au financement de l’armée à un moment où Vladimir Poutine vient fraichement de débarquer dans le gouvernement. Dans cette même logique, nous apprenons que les sous-marins russes ont été vendus à l’étranger pour des raisons touristiques. Pour autant, une petite mise en garde s’impose : le metteur en scène n’envisage nullement de traiter la géopolitique ! Ainsi, l’aide internationale bien qu’évoquée, passe ici au second plan. Il en va de même pour Vladimir Poutine, inexistant. Seul un vieil amiral russe joué par le vénérable Max Von Sidow personnifiera l’obstination ultime des hauts placés trop fiers pour demander de l’aide. Bien sûr, cet aveu de faiblesse aurait été une formidable leçon d’humilité qui aurait sauvé bon nombre de vies, mais l’Histoire en a décidé autrement… Tourné en grande partie dans notre plat pays, Thomas Vinterberg nous livre avec « Kursk » une adaptation du roman du journaliste Robert Moore consacré à la tragédie. Pour mener à bien son projet, le réalisateur s’est entouré du commodore David Russel (Colin Firth dans le film) qui a proposé son aide pour le sauvetage. Ce sont des indicateurs quant à la qualité de l’adaptation du scénario. Bien évidemment, pour apporter un peu plus de dramaturgie, Thomas Vinterberg a dû transformer quelque peu la réalité : "Le personnage principal, par exemple, n’avait en réalité pas d’enfants. Dans le film, il a un enfant et un second est en route. On a voulu dresser le portrait de chacun des marins du Koursk et des soixante et onze enfants qu’ils ont laissés derrière eux. On a donc combiné tout ça". Vous l’aurez compris, le Danois Thomas Vinterberg s’attache à décrire le drame humain plus que politique. Mosaïque de portraits pour un drame commun Ainsi, durant un peu moins de 2h (mais cela passe à une vitesse folle), nous suivons la vie des sous-mariniers piégés dans les profondeurs de la mer de Barents et retenons notre souffle avec eux. Matthias Schoenaerts incarne le personnage principal est très juste, mais ses partenaires de jeux le sont tout autant ! Nous nous mettons également à la place des familles de ceux-ci. Privées de la moindre information, celles-ci s’accrochent à ce vain espoir de les voir revenir. Léa Seydoux, alors enceinte, se montre très touchante dans son rôle d’épouse de Mikhail, le personnage principal. Alors bien sûr, jamais nous ne saurons pourquoi les hautes instances ont refusé d’accepter l’aide internationale mais ce n’est pas le propos. Même si le réalisateur donne quelques pistes, il ne s’aventurera pas sur cette voie. Pour l’heure, le spectateur vivra au rythme de l’eau froide qui s’infiltre dans le compartiment et de l’air qui se fait de plus en plus rare. Les autres moments se feront aux côtés des familles, voire des hauts responsables de la marine, pour porter un autre regard sur cette situation critique. Si tous ces éléments concourent à rendre ce film très recommandable, quelques petits écueils sont à souligner. D’abord, les scènes d’action en mer déçoivent. Normalement grandioses, celles-ci renvoient peut-être un peu trop au sort qui attend le sous-marin et manquent d’ampleur. Quant à la version originale, celle-ci a été pensée en anglais…dommage car le russe aurait ajouté une autre dimension au film, plus authentique sans doute. Mais ne boudons pas notre plaisir ! Avec « Kursk », Thomas Vinterberg s’attaque avec beaucoup d’adresse à une tragédie à laquelle nous avions du mal à croire. Filmant ce drame du point de vue humain, le réalisateur dénonce avec beaucoup de force, de maitrise et de sensibilité l’orgueil mal placé de certains dirigeants, résultante de la bêtise humaine. Date de sortie en Belgique/France : 7 novembre 2018 Durée du film : 1h57 Genre : Drame
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Résumé du film : À la veille du Débarquement, un groupe de parachutistes américains est lâché derrière les lignes ennemies pour une mission cruciale. Mais en approchant de leur cible, ils commencent à réaliser qu'il y a plus qu'une simple opération militaire à effectuer dans ce village occupé par les Nazis… Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Associer le film de guerre au genre horreur, il fallait oser. Julius Avery l’a fait. Après une intro qui scotche n’importe quel spectateur dans son siège, nous voilà débarqués près des lignes nazies, à quelques kilomètres des plages du débarquement. Amateurs de frissons, « Overlord » pourrait bien vous surprendre. Mais sachez, avant d’entrer dans votre complexe ciné, que nous sommes bien loin des « Insidious », « La colline à des yeux » ou des autres films estampillés Blumhouse. Non, on est bien plus au dessus que tout cela et ce n’est pas pour nous déplaire, que du contraire ! Comme un air de Call of Duty A la lecture du pitch et au vu des premières images, nous trépignions d’impatience tant l’attente d’un bon film d’horreur sur fond de morts vivants nous semblait longue. Fan de la série d’AMC et geek à nos heures, nous nous attendions à un savant mix entre « The Walking Dead » et du mode zombie du célèbre jeu « Call of duty ». Et nous ne sommes finalement pas si loin de cela de ce résultat. Totalement immersif, le second film de Julius Avery nous donne une belle leçon de cinéma et nous prouve qu’en matière d’épouvante, il est encore possible de créer la surprise. C’est que le réalisateur australien sait y faire en matière de tension. Que ce soit lors du parachutage de nos pauvres soldats américains, de la découverte du terrible secret nazi ou d’une périlleuse mission de sauvetage, nous nous cramponnons à notre siège comme si notre vie en dépendait. Et étrangement, ce ne sont pas les monstres pustuleux qui nous glacent le plus le sang mais les hauts dignitaires allemands ! Plus particulièrement le commandant Wafner, incarné par l’excellent Pilou Asbaek, sosie danois de Michael Shannon. Pour mener l’escouade américaine, on trouve des petits jeunes bien courageux, parmi lesquels Boyce (Jovan Adepo), Iain De Caestecker, John Magaro, Jacob Anderson (Grey Worm dans « Game of Thrones ») et Wyatt Russel (le fils de Kurt). Charismatique, ce dernier nous a bluffé par la maîtrise de son jeu et donne une vraie identité à ce personnage énigmatique et solide à la fois. Bien sûr, il fallait une petite touche féminine au milieu de ces guerriers modernes et c’est la comédienne française Mathilde Ollivier qui l’apporte d’une bien jolie façon. Un film de série b assumé et de qualité ! Sans grands noms en haut de l’affiche, difficile d’appâter les curieux et les sceptiques. Et pourtant, « Overlord » a de belles qualités même si, en tout honnêteté, il ne révolutionne pas totalement le genre non plus. Avec ses faux airs de série B, ses effets gores et ses méchants déjantés, le film impressionne, amuse, bref, divertit comme il se doit un public parfois las de voir des superproductions se fourvoyer dans des suites dispensables et des préquels ratés. En partant d’une page blanche, Julius Avery ne prend pas de grands risques et réussit haut la main son exercice de style. Ce roller coaster émotionnel ne détourne jamais notre attention, la titille et fait monter la tension d’un cran à chaque nouvelle découverte. Avec ses petites doses d’humour, « Overlord » est un film d’horreur décomplexé et de grande qualité, de ceux qui nous font vivre la Deuxième Guerre de l’intérieur et déconcerte tant on n’aurait jamais imaginé en voir dans ce style si particulier. Pensé dans ses moindres détails (on apprécie grandement les deux génériques du film), servi pour une brochette honorable d’acteurs et bien pensé dans un scénario correct bien qu’un chouia limité, « Overlord » a gagné ses galons et vient prendre une jolie place dans notre classement de film dit d’horreur de cette année. Date de sortie en Belgique : 7 novembre 2018 Durée du film : 1h49 Genre : Horreur |
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