Résumé du film : Franck est Sapeur-Pompier de Paris. Il sauve des gens. Il vit dans la caserne avec sa femme qui accouche de jumelles. Il est heureux. Lors d’une intervention sur un incendie, il se sacrifie pour sauver ses hommes. A son réveil dans un centre de traitement des Grands Brûlés, il comprend que son visage a fon Note du film : 6/10 (par Margaux) Avis : « Sauver ou périr », le nouveau film de Frédéric Tellier nous conte l’histoire de Franck (Pierre Niney), un pompier de Paris très impliqué dans son travail mais aussi futur père de famille. Cécile (Anais Demoustier) sa compagne, est enceinte et attend deux jumelles. Franck aime son travail, sa femme et le jeune couple vit heureux dans la caserne malgré l’absence d’un vrai « chez eux ». Mais cette vie ordinaire va être bouleversée lorsque, lors d’une intervention sur un terrible incendie, Franck se retrouve grièvement brûlé. A la suite de cet accident, le jeune pompier doit apprendre à vivre avec son handicap. Mais il n’est pas le seul à être touché par cette situation car sa famille entière doit elle aussi apprendre à vivre avec un nouveau Franck et accepter que la vie ne redeviendra plus jamais comme avant. La première partie du film est plutôt rythmée et on suit Franck dans ses différentes interventions de sauvetage ou d’aide à la personne. Jusqu’à cet incendie, assez réaliste et spectaculaire à tel point qu’on ressentirait la chaleur des immenses flammes qui s’emparent du bâtiment. Cette scène impressionne d’autant plus quand on sait que les acteurs ont se sont vraiment retrouvés entourés de flammes qui n’ont pas été rajoutées en post- production ! La suite, le réalisateur de « L’affaire SK1 », la centre sur la reconstruction et la guérison de son personnage principal, une deuxième partie qui s’étire et s’essouffle avec ses longueurs qui reflètent le temps qui passe entre les traitements et la convalescence de Franck. Si « Sauver ou périr » n’est pas le film de l’année, il fait réfléchir et permet à ses acteurs de nous offrir une interprétation à la hauteur de nos espérances. Pierre Niney est impeccable et mérite d’être en lice pour le César 2019 de l’interprétation masculine. Et puis on découvre de jeunes talents, comme Chloé Stefani qui joue une aide soignante et nous livre une scène dans très touchante. Ce que le film de Frédéric Tellier raconte dans le fond est plus important que la forme, parfois maladroite. Il parle de l’acceptation de soi, de ce qui nous caractérise au delà de l’aspect physique et de tout ce qui nous définit (notre métier, notre aspiration). Il traite aussi de l’importance de la présence des proches dans des moments difficiles qui aide à nous reconstruire lorsque tout nous est ôté. Date de sortie en Belgique/France : 28 novembre 2018 Durée du film : 1h56 Genre : Drame
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Résumé du film : Le Grinch raconte l'histoire d'un grincheux cynique qui part en mission pour voler Noël. Finalement, son cœur sera changé par Cindy-Lou, une jeune fille avec un esprit généreux. Drôle, chaleureux et visuellement impressionnant, c'est une histoire universelle sur Noël et le pouvoir de l'optimisme. Note du film : 8/10 (par Véronique) Avis : Coloré et dynamique, « Le Grinch » des studios Illumination risque bien d’être le divertissement familial de cette fin d’année. Avec sa 3D parfaitement intégrée, son graphisme maîtrisé, ses idées originales et ses valeurs axées sur la famille, l’amitié et la solidarité, le dernier film des célèbres studios fait passer tous ses feux au vert. Dix huit ans après la version de Ron Howard avec Jim Carrey aux commandes, c’est au tour de Yarrow Cheney (« Comme des bêtes ») et Scott Mosier de nous donner leur version de l’histoire du Theodor Seuss Geisel, publiée pour la première fois en 1957. Identique dans son fond mais très différent dans sa forme, la version animée est très appropriée pour cette relecture ludique de la nouvelle américaine. Avec ses images de synthèse éblouissantes et les musiques féériques de Danny Elfman , « Le Grinch » nous emporte à toute vitesse dans les aventures du plus grincheux des habitants de Chouville. Vivant à l’écart de toute civilisation avec son petit chien Max, le célèbre méchant bonhomme vert a toujours les mêmes intentions : voler la fête de Noël à ses voisins heureux de partager un moment convivial, les yeux remplis de paillettes, les sapins et façades décorés de mille feux, bref tout ce qu’il déteste… Mais c’était sans compter sur la rencontre de Cindy-Lou, une petite fille craquante et positive, décidée à rencontrer le Père Noël pour lui formuler un vœu original : rendre sa maman surmenée heureuse. Côté choux et côté Grinch, les gags s’enchaînent, nous faisant sourire à de multiples reprises, faisant éclater les enfants de rire à chaque apparition de Fred, un renne bien plus gros que la norme et excessivement touchant, ou celles d'un bouquetin… étonnant. Maîtrisée de bout en bout, ne lassant jamais son public, cette version revisitée est un vrai plaisir visuel et scénaristique. Si on connaît certes l’histoire et son dénouement heureux, on se prête au jeu de cette nouvelle lecture et apprécions le chemin emprunté pour nous y mener. Incarné par le merveilleux Benedict Cumberbatch dans sa version originale, le Grinch prend vie côté français grâce à Laurent Lafitte, qui s’en tire avec tous les honneurs. Quel que soit votre choix, nul doute que vous n’aurez pas à le regretter. Modernisé et très actuel (notamment grâce aux personnages de Cindy Lou et de sa maman), ce Grinch version 2018 est l’un des plus beaux contes de Noël qu’il nous ait été donné de voir ces dernières années. Date de sortie en Belgique : 28 novembre 2018 Durée du film : 1h26 Genre : Animation Titre original : The grinch Résumé du film : Robin de Loxley, combattant aguerri revenu des croisades, et un chef maure prennent la tête d’une audacieuse révolte contre la corruption des institutions. Note du film : 4/10 (par François) Avis : Ah Robin des Bois ! Dans l’imaginaire populaire, ce héros a fait rêver de nombreuses personnes à travers le monde et à travers le temps. D’abord parce qu’il incarne la notion de justice pour les pauvres et les laissés pour compte en détroussant les riches pour donner aux pauvres. Ensuite, parce que cet archer de génie ne rate jamais sa cible ! Porté à l’écran de nombreuses fois, les acteurs qui l’ont incarné ont fait le plaisir des petits et des plus grands. De Errol Flynn en passant par Kevin Costner ou Russel Crowe, tous ont su trouver leur marque ! Et que dire du dessin animé de Disney qui nous a tant amusé lorsque nous étions enfant ? Aujourd’hui, c’est Taron Egerton (« Kingsman », « Eddie The Eagle ») qui s’y colle et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat nous a laissé incrédule ! Eclairage sur une déception à la hauteur de ce personnage légendaire. Robin des Bois 2.0 D’emblée, la voix off du narrateur nous prévient : «Je vous dirais l'année à laquelle ça s'est passé mais je ne m'en souviens pas en fait ». Dès lors, nous avons l’impression que l’histoire importe finalement très peu. Ne cherchez donc pas à retrouver un monde que vous aimez ou une période qui serait le Moyen-âge. Ici, pour notre plus grand malheur, un grand coup de balais a été donné à l’univers de Robin des Bois. Encore secoué par cette révélation, nous découvrons à l’écran une imagerie paradoxale où certains personnages sont habillés à la dernière mode (les vestes en cuir « tendance », les tenues en dentelle de l’héroïne), tout cela tranche trop nettement avec nos attentes. Où est la poussière ? La saleté des rues et le gris ambiant de cette période troublée ? A cela, il faut ajouter les innombrables anachronismes qui viennent littéralement « tuer » toutes nos espérances. Certains personnages font de la sidérurgie, travaillent dans les mines et utilisent même le grisou (gloups) pour se battre contre les troupes du Shérif de Nottingham ! Dans ce film, l’arc à flèche envoie de vraies buches qui détruisent murs et maisons (très amusant). Quant aux arbalètes, celles-ci auront une puissance et une sophistication qui dépasse l’entendement. Tout cela est franchement ridicule et souvent nous avons ri devant tant de bêtise et de maladresses. Heureusement, les scènes d’action sont omniprésentes et offrent un rythme constant à ce récit improbable. L’absurde ne quittera jamais l’écran et nous avons passé notre temps à nous interroger devant ce spectacle affligeant. Où es-tu Robin ? Durant un peu près de deux heures (1h56 exactement- et croyez-nous, cela a son importance), ce film cumule les clichés, les approximations et la montée de frustration chez le spectateur. Le casting fait de son mieux pour nous divertir mais cela fait longtemps que l’ennui nous a gagné. La faute à une psychologie des personnages peu étayée ! Taron Egerton joue bien mais n’a pas, selon nous, la stature pour le rôle. Jamie Foxx ne souffre d’aucune critique mais ne peut rien faire dans ce méli-mélo nauséeux. L’atout charme du film, Eve Hewson (la fille du chanteur Bono) apporte beaucoup de fraicheur au film mais une fois encore, le problème étant justement celui-ci ! Quant au Shérif de Nottingham, son côté décalé nous a amusé à défaut de nous avoir convaincu. Avec le recul, nous nous disons que Ben Mendelsohn (« Ready Player One ») était vraiment un choix judicieux. Nous sommes confronté à un cas peu commun où un beau casting évolue dans un mauvais film ! Et pourtant, le réalisateur Otto Bathurst, avait su nous épater avec les épisodes de Black Mirror et de Peaky Blinders. En voyant le résultat de « Robin des Bois », nous ne comprenons pas que le réalisateur soit le principal responsable de ce fiasco. Même si les liens sont évidents avec le film « Le roi Arthur » de Guy Ritchie (armes modernes et vêtements), le résultat tient plus à de la bouillasse indigeste qu’au velouté ! Et que dire des scénaristes Ben Chandler et David James Kelly ? Non, détrompez-vous, ce ne sont pas des adolescents pré-pubères fascinés par la série « Arrow ». Et une nouvelle fois, non ils ne considèrent pas celle-ci comme un récit historique même si le résultat à l’écran nous fait penser au contraire ! « Robin des Bois », le film qui détrousse ses spectateurs ! Intrigue superficielle, anachronismes inappropriés et choix esthétiques douteux ont eu assez tôt raison de notre patience. Aussi, à moins de vouloir des scènes d’action extrêmement classiques dans leur approche, il n’y a plus grand-chose à trouver. Avec « Robin des Bois », Otto Bathurst prélève, comme le héros de son film, nos précieux deniers sans nous donner le moindre plaisir en retour, un comble ! Allez, voyons le bon côté, ce film a le mérite de nous donner envie de revoir « Robin des Bois : prince des voleurs », le classique de notre adolescence où chevalerie et noblesse avaient encore un sens. Date de sortie en Belgique/France : 28 novembre 2018 Durée du film : 1h56 Genre : Aventure Titre original : Robin Hood Résumé du film : Ernest est un gros ours de Charabie. Il aime jouer de la musique et manger de la confiture. Il a recueilli chez lui Célestine, une petite souris orpheline et ils partagent désormais une maison. Les deux compères ne s’ennuient jamais ! À l’approche des premiers flocons, ils se préparent à l’hibernation d’Ernest : il faut s’occuper de Bibi, leur oie sauvage, qui s’envolera avant les grands froids, se rendre au bal des souris et y fêter le premier jour de l’hiver. Enfin, il ne faut surtout pas oublier de cuisiner de bons gâteaux pour qu’Ernest s’endorme le ventre plein ! Note du film : 8/10 (par Véronique) Avis : Vous connaissez probablement tous « Ernest et Célestine », le célèbre tandem aux jolis dessins peints sur papier glacé. Six ans déjà après le premier coup d’essai, l’ours et la petite souris sortis de l’œuvre littéraire de Gabrielle Vincent trouvent une nouvelle fois la voie d’une adaptation colorée et tendre, permettant aux petits et aux grands de s’évader le temps d’un instant. Mon ami, c’est toi… Publiées aux éditions Casterman depuis les années 1980, les aventures du tandem attachant avait déjà été adaptées brillamment en 2012 au cinéma par Benjamin Renner, Stéphane Aubier et Vincent Patar, film qui avait été récompensé par le César du meilleur film d’animation, les Magritte du meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur son et nommé aux Oscars de 2014, excusez du peu. Cette fois, ce sont Jean Christophe Roger et Julien Chheng qui signent la nouvelle adaptation en quatre courts métrages des aventures d’Ernest et Célestine. Fidèle à l’univers de Gabrielle Vincent, le résultat est une fois de plus à la hauteur des attentes du jeune public, émerveillé de découvrir les frasques de la petite souris grise et de son ami protecteur. Pour petits et grands Destiné à un public de plus de 3 ans, « Ernest et Célestine en Hiver » se veut rempli de jolies valeurs comme l’entraide et le partage. Qu’il s’agisse d’adopter une oie sauvage (Bibi) ou de retrouver un bouton d’accordéon, de braver le blizzard ou de préparer le bal des souris, l’amitié est toujours au rendez-vous. Saupoudré d’une dose d’humour bien équilibrée, le film d’animation pour enfants est d’une beauté exceptionnelle. On se perd avec plaisir dans les décors peints au pinceau, on se balance sur les jolies musiques de Vincent Courtois, on s’émerveille des dessins qui s’animent et on sourit, le cœur léger, face aux péripéties de la petite bande de souris, de Mme Tulipe et de notre bon copain Ernest. Parfaitement intégrées, la 3D et la 2D se mêlent l’une à l’autre pour que les pages que nous avons feuilletées prennent vie sur notre écran, nous faisant passer ces trois quarts d’heure de délices animés à la vitesse de l’éclair. Oui, « Ernest et Célestine en hiver » est une valeur sûre et ça tombe plutôt bien ; l’hiver approchant, vous pouvez emmener votre petite famille les yeux fermés et vous blottir au chaud, dans la salle de cinéma de votre choix pour découvrir ce petit bijou d’animation qui ravira petits et grands. Date de sortie en Belgique : 28 novembre 2018 Durée du film : 48 minutes Genre : Animation Résumé du film : Le journaliste David Sheff et son talentueux fils Nic s'entendent à merveille. Mais tout bascule quand David découvre que l'adolescent se drogue. Il met alors tout en œuvre pour comprendre et sauver son fils. Mais comment sauver quelqu'un qui ne veut pas forcément l'être? Faut-il se résigner à l'abandonner? « Beautiful Boy » raconte l'histoire vraie d'un amour inconditionnel entre un père et son fils. Note du film : 7,5/10 (par Véronique) Avis : 2018 semble être une année heureuse pour les réalisateurs gantois Après le succès international de « Girl » (de Lucas Dhont), c’est au tour de « Beautiful Boy » de créer des émules dans le monde du cinéma. Après des métrages mémorables tels que « La merditude des choses », « Alabama Monroe » ou encore « Belgica », Felix Van Groeningen s’offre un american dream en proposant l’adaptation d’un drame biographique porté par deux comédiens de choix : Steve Carell et Timothée Chalamet. Sélectionné dans quelques festivals internationaux, « Beautiful Boy » aborde le sujet délicat de l’addiction aux drogues (et aux amphétamines notamment), de la désintoxication et des rechutes incontournables d’un adulescent qui ne veut pas être sauvé. Loin du « Trainspotting » de Danny Boyle, le film de Félix Van Groeningen prend le parti de nous montrer la réaction de la famille face aux démons d’un enfant que son père ne reconnaît plus. Basé sur les récits complémentaires de David Sheff (« Beautiful Boy: A Father's Journey Through His Son's Addiction » ) et de son fils Nic (« Tweak: Growing Up on Methamphetamines »), le film se veut biographique mais conscientise aussi le public sur la dépendance des moins de cinquante ans aux drogues dures, de celles qui font grimper le taux de mortalité auprès d’une certaine frange de notre société. Habitué à nous proposer un univers cinématographique très travaillé, Van Groeningen parvient ici à évoquer un sujet délicat de façon épurée. Par leurs silences et leurs regards appuyés, père et fils parviennent à communiquer les sentiments qui les animent depuis de nombreuses années. La fierté de ce papa journaliste pour son magnifique garçon, les moments de complicité qui les réunissaient par le passé ont peu à peu fait place à l’inquiétude de voir ce Nic, à présent fraîchement diplômé, plonger une nouvelle fois dans les méandres de la drogue prise en intraveineuse. S’il parvient à nous émouvoir à quelques reprises, « Beautiful Boy » pèche toutefois par sa longueur et la prévisibilité de son issue. L’exploration des profondeurs de la dépendance aux drogues dures, les va-et-vient en cure de désintox et la déception des proches de voir que Nic, malgré tous les efforts consentis, ne souhaite pas être sauvé rythment les deux heures d’un film qui se veut finalement sombre malgré la lumière délicate de la Californie et la bienveillance d’un père prêt à tout pour sauver son aîné. David Sheff, excellent Steve Carell, ne reconnaît plus l’enfant enjoué et frère modèle que Nic a longtemps été. Qu’importent ses excès d’humeur, ses disparitions de quelques jours et ses rechutes, David répond toujours présent, aimant son fils sans condition, le soutenant dans le chemin sinueux qui le mène vers une indépendance totale à ses nombreuses addictions. Investi mais parfois en retenue, Timothée Chalamet (que l’on a découvert dans le mémorable « Call me by your name ») parvient à tenir ce rôle délicat de bout en bout, marquant son visage du parcours de combattant/dépendant qu’il ne cesse finalement jamais d’être. Appuyé par une bande originale appréciable, « Beautiful Boy » marque les premiers pas du réalisateur belge Felix Van Groeningen dans le cinéma américain. Parfois fébriles, souvent déterminés, ceux-ci nous emmènent sur la voie d’un drame familial dont on sait, dès le départ, qu’il sera déchirant. Date de sortie en Belgique : 21 novembre 2018 Date de sortie en France : 6 février 2019 Durée du film : 2h Genre : Drame Résumé du film: D’après une histoire vraie, une liaison adultérine entre une femme juive et un palestinien aux conséquences inattendues et dramatiques pour eux et leurs conjoints, emportés par le conflit qui agitent les deux communautés de Jérusalem faisant des deux amants une cible privilégiée des forces de sécurité israélienne. Note du film: 7/10 (par Véronique) Avis : Dernier film du réalisateur palestinien Muayad Alayan, « The reports on Sarah et Saleem » est un film fort qui a pour objet central l’adultère de deux amants mais aussi et surtout l’un des conflits les plus inextricables de notre époque, celui qui oppose les Israéliens et les Palestiniens depuis des décennies. Intelligent dans sa mise en scène autant que dans son propos, le film nous tient en haleine et ne lâche jamais notre attention, chapeau ! Sarah, mariée à David, un officier militaire, tient un petit café de quartier dans lequel Saleem vient livrer chaque matin les croissants de la journée. Attirés l’un par l’autre, Sarah et Saleem finissent par franchir la ligne de l’interdit : ils se retrouvent à la nuit tombée sur des parkings de Jérusalem, dans le van de livraison du chauffeur pour s’adonner au plaisir de la chair. Mais si être l’amant d’une Israélienne est condamnable, l’être lorsqu’on est Arabe d’origine et l’emmener dans les cafés de Bethléem et se faire voir aux yeux de tous est sans doute pire encore. En effet, alors qu’il livre des produits du marché noir à son beau-frère de l’autre côté de la frontière, Saleem en vient aux mains et se fait remarquer par un petit groupe d’habitants décidés à en découdre. La police mène l’enquête et les dérapages se succèdent, faisant foncer Saleem et Sarah dans le mur d’une crise (inter)nationale qui n’avait besoin que d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres. Nous livrant de nombreux rebondissements, déjouant nos attentes et nous surprenant encore et encore « The reports on Sarah et Saleem » montre comment une simple situation peut s’envenimer et bouleverser la vie d’une petite communauté. Leur relation exposée en plein jour aura bien évidemment des répercussions de taille sur leurs propres vies mais aussi sur celles de leurs époux, qu’il soit militaire ou étudiante enceinte jusqu’aux yeux. Comment préserver sa réputation et sa loyauté quand on a été bafoué ? Comment sortir d’une affaire banale devenue presque affaire d’état ? Muayad Alayan y répond dans une deuxième partie tendue, proche du thriller, où Sivane Kretchner et Adeeb Safad mais aussi Maisa Abd Elhadi et Ishai Golan livrent une prestation des plus crédible et bouleversante Distribué dans quelques salles du pays, « The reports on Sarah and Saleem » vaut le détour autant que « La Caire confidentiel » en son temps, pour son traitement politique personnifié par des citoyens lambdas qui n’ont finalement pour tort, que d’évoluer dans un pays en crise. Date de sortie en Belgique : 21 novembre 2018 Date de sortie en France : 9 janvier 2019 Durée du film : 2h07 Genre : Drame Résumé du film : Pendant 40 ans, Joan a sacrifié ses ambitions et sa propre carrière pour permettre à son mari de se consacrer à l’écriture. Alors que ce dernier s’apprête à recevoir le prix Nobel de littérature, les secrets et les rancœurs de leur union - en apparence parfaite - refont surface… Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : « Derrière chaque grand homme se cache une femme ». Avec un titre comme « The wife », nul doute que cette maxime sera un fil conducteur de choix. Cette femme, c’est Joan, épouse d’un grand écrivain prochainement nobélisé. En route pour Stockholm où le couple, accompagné de leur fils (Max Irons), sera mis à l’honneur, la famille s’apprête à vivre de nombreux bouleversements heureux ou malchanceux. Sorte de « Monsieur et Madame Adelman », moins drôle, plus dramatique et surtout plus… suédois, « The Wife » de Björn Runge permet à Glenn Glose de nous offrir une prestation époustouflante et extrêmement touchante. En effet, si le film manque de profondeur, de rythme, d’innovation, le jeu de la comédienne américaine sauve assurément le long-métrage de son confort linéaire et peu entreprenant. Nommée six fois aux Oscars sans jamais le remporter, cette grande dame du cinéma nous montre à nouveau toute l’étendue de son talent, nous faisant oublier l’actrice pour faire apparaître une Joan Castleman plus vraie que nature. Portant le poids de ses années sur ses épaules, lasse de la vie qu’elle mène aux côtés de son mari antipathique (Jonathan Pryce), Joan s’est toujours mise entre parenthèses pour que son époux, grand écrivain reconnu, puisse vivre de sa plume. Du moins, c’est ce que laissent penser les apparences car, au fil des minutes qui s’égrainent, nous comprenons que Joan n’a peut-être pas autant d’affection qu’il n’y parait pour son mari et que la marmite mise sous pression toutes ces années risque bien d’exploser. Basé sur un roman de Meg Wolitzer, « The Wife » nous fait vivre quelques jours dans la vie de ce couple mis en lumière lors de la remise du Prix Nobel de la Littérature à Joe Castleman. Mais par des flash-backs, parfois peu convaincants, nous cernons quelques étapes clés de l’histoire d’amour des Castleman démarrée dans les années 50 où femmes et hommes écrivains n’avaient pas du tout la même reconnaissance. Battant les cartes de la vérité, ces retours dans le passé ne sont pas les seuls à nous questionner. Le journaliste et biographe intrusif, Nathaniel Bone (trop rare Christian Slater) s’immisce dans la vie privée des Castleman, n’hésitant pas à les interpeller, les questionner ou les pousser dans leurs plus profonds retranchements. Si le jeu de Glenn Close est impeccable, on ne peut malheureusement pas en dire autant de la mise en scène du film de Björn Runge. Terriblement lent, « The wife » donne l’impression de n’être construit que pour nous amener vers un final déchirant qui touchera certains spectateurs ou laissera de marbre les autres. Pour notre part, nous nous situons quelque part entre ces deux eaux et regrettons que ce sujet, toujours très actuel, n’ait pas été mieux exploité et l’accent un peu trop mis sur l’attitude affligeante de Joe, au détriment des sentiments profonds de Joane. Date de sortie en Belgique : 14 novembre 2018 Durée du film : 1h40 Genre : Drame Résumé du film : Jacek aime le heavy métal, sa petite amie et son chien. Sa famille, sa petite ville natale, ses amis de la paroisse le considèrent tous comme un freak amusant. Jacek travaille sur le chantier de construction de ce qui devrait devenir la plus grande statue de Jésus dans le monde. Lorsqu’un accident grave le défigure complètement, tous les regards se tournent vers lui après qu’il ait subit la première greffe du visage dans le pays. Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Il y a des petits films qu’on n’aurait pas vu venir et qu’on n’aurait pas eu la présence d’esprit de découvrir. « Mug » fait partie de ceux-là. Et pourtant, même si sa mise en scène est parfois bancale, le film de Malgorzata Szumowska a su nous toucher et nous marquer, assez que pour vous en parler. En ouverture de ce drame polonais, on assiste une scène stupéfiante où des clients d’un supermarché se bousculent dans le but d’acheter un téléviseur en super solde, s’y cramponnant comme si leur vie en dépendait. Parmi eux, Jacek, un ouvrier au look rétro, amateur de musique métal et éperdument amoureux de sa belle. De retour au village, son précieux achat attaché au toit de sa voiture, on découvre la vie austère d’une communauté rurale où les seules richesses familiales sont les quelques objets technologiques ramenés dans les foyers. En colère, parfois alcoolisée, délaissée par l’état, cette population va connaître un bouleversement lorsque Jacek, plus heureux que jamais, chute d’une hauteur impressionnante lors de son travail sur la statue du Chris Roi, l’une des plus hautes du monde. Miraculé, il va être hospitalisé, soigné et greffé au visage. La réussite médicale est totale et sa transplantation, une première en Europe, passionne les médias, la population locale mais aussi nationale. Ce que Malgorzata Szumowska met surtout en avant dans l’histoire qu’elle nous présente à l’écran, c’est combien le regard des autres peut changer alors qu’au fond, nous sommes restés les mêmes. Entre le soutien sans condition de sa sœur, le regard de pitié de certains villageois, le rejet de sa propre famille ou la curiosité de la société polonaise toute entière, Jacek (fabuleux Mateusz Kosciukiewicz) tente de se reconstruire, de retrouver sa promise envers qui ses sentiments sont restés intacts. Mais rien n’est simple quand le visage qu’on arbore à présent ne renvoie plus aux traits de la personne que nous étions avant. Touchant par moments, lent à d’autres, le long métrage de la réalisatrice polonaise interpelle, soulève des questions mais nous laisse par moments dans l’expectative d’une piste, d’un choix de vie, d’un sursaut qui donnera à son scénario une ampleur plus importante. Décalé mais aussi tristement ancré dans la réalité, « Mug », qui a reçu le grand prix du jury lors de la dernière Berlinale, est un film honorable surtout pour les différents sujets dont il traite avec pudeur et délicatesse. Date de sortie en Belgique : 14 novembre 2018 Durée du film : 1h31 Genre : Drame Titre original : Twarz Résumé du film : Alain est un homme d’affaires respecté et un orateur brillant qui court après le temps. Il a relégué au second plan sa famille des années durant. A la suite d’un accident cérébral, il est victime de troubles de la parole et de la mémoire. Il devra suivre une rééducation avec Jeanne, jeune orthophoniste. Note du film : 6/10 (par Thomas) Avis : On connaissait « L’homme pressé », le film d’Edouard Molinaro mettant en scène Alain Delon dans la peau d’un collectionneur vivant à du 200 à l’heure que la mort viendra cueillir bien avant l’heure. Il y a désormais « Un homme pressé » avec Fabrice Luchini. Ce film d’Hervé Mimran n’a absolument aucun lien avec celui de Molinaro mais il utilise dans un certain sens les mêmes codes : Un homme d’affaires méprisant et nombriliste qui n’a que très peu de temps à accorder à sa famille et dont la course professionnelle va subitement s’arrêter à cause d’un incident de santé. Cet accident cérébral dont il va être victime va le plonger dans une confusion des mots. Persuadé qu’il est capable de reprendre son travail, il sera obligé de faire face à la réalité une fois remercié par sa société en raison de son inaptitude. Le film s’inspire d’un récit autobiographique, celui de Christian Streiff. Cette part d’authenticité est d’autant plus appréciable qu’elle est personnifiée par un acteur de talent, réputé pour son sens des mots et son impeccable diction ! Luchini bouleverse son propre style en butant sur les mots et en inversant les consonnes et les syllabes, ce qui provoque la confusion et d’une manière un peu honteuse, le rire. Mais le propos n’est pas fait pour se moquer. Il y a dans cette intrigue une sincère humanité qui se dégage de la relation entre Alain et son orthophoniste (Leila Bekhti) puis, plus tard, dans la relation entre Alain et sa fille. Le reproche majeur que l’on pourrait faire à cette adaptation est d’avoir mêlé plusieurs intrigues tout à fait dispensables autour du personnage de l’orthophoniste. Le pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle apporte une touche visuelle intéressante mais son traitement paraît un peu bâclé. Hervé Mimran aurait peut-être pu réussir un meilleur film s’il s’était davantage concentré sur l’essentiel de son propos. « Un homme pressé » n’en demeure pas moins un film intéressant à voir, pour la philosophie qui s’en dégage. Date de sortie en Belgique : 14 novembre 2018 Date de sortie en France : 7 novembre 2018 Durée du film : 1h40 Genre : comédie Résumé du film : 1927. Quelques mois après sa capture, le célèbre sorcier Gellert Grindelwald s'évade comme il l'avait promis et de façon spectaculaire. Réunissant de plus en plus de partisans, il est à l'origine d'attaque d'humains normaux par des sorciers et seul celui qu'il considérait autrefois comme un ami, Albus Dumbledore, semble capable de l'arrêter. Mais Dumbledore va devoir faire appel au seul sorcier ayant déjoué les plans de Grindelwald auparavant : son ancien élève Norbert Dragonneau. L'aventure qui les attend réunit Norbert avec Tina, Queenie et Jacob, mais cette mission va également tester la loyauté de chacun face aux nouveaux dangers qui se dressent sur leur chemin, dans un monde magique plus dangereux et divisé que jamais. Note du film : 6/10 (par François) Avis : Cousin éloigné de la licence « Harry Potter », le premier volet des « Animaux fantastiques » ne nous avait pas laissé un souvenir impérissable. Pourtant grand amateur du sorcier à la cicatrice, cette nouvelle franchise nous faisait davantage penser à un « Pokemon » monté sur balais qu’à un bon film de sorciers… A la sortie, nous nous rappelons avoir pensé très fort : « c’était mieux avant ! » Pour autant, ce deuxième volet parvient-il à nous enthousiasmer davantage ? A cette question, nous répondons par la négative. Nous avons été une nouvelle fois déçu ! Explications sans langue de bois, foi de moldu ! Oui à l’évasion de Grindelwald, non au reste ! Venons-en directement aux sujets qui fâchent, et ils sont nombreux ! Tout d’abord, malgré une introduction sombre et dynamique, l’évasion du sombre mage noir Grindenwald était difficile à suivre à l’écran. La faute à une lisibilité pas vraiment exemplaire (l’obscurité mêlée à la pluie et aux mouvements de caméras incessants n’aident pas). Cependant, ce qui nous a tué, c’est le rythme du film ! Car après l’évasion, nous nous sommes ennuyé pendant près d’une heure, ce qui parait énorme ! A l’écran, cela se traduit par beaucoup de scènes inutiles et des passages qui n’en finissent plus ! Ca plombe méchamment le récit et n’apporte pas grand-chose. Il nous a fallu attendre de revoir Poudlard pour retrouver le sourire ! Oui, décidément, c’était mieux avant ! Norbert Dragonneau ou le manque de charisme Dans cette suite, nous voyageons à Paris pour suivre les traces de ce bon vieux Croyance (Ezra Miller) que l’on croyait mort et enterré depuis l’épisode américain. Etrange, car même si le bougre est du genre coriace, il nous semblait l’avoir vu explosé à l’écran. Véritable fil rouge de cet épisode, Croyance doit être retrouvé pour le bien de l’humanité. Grindelwald sera bien évidemment à ses trousses et Dumbledore (Jude Law (sobre dans le rôle) chargera Norbert Dragonneau (pas très charismatique Eddie Redmayne) de le suivre également. D’ailleurs ici, il est intéressant d’assister à la relation qui unit ces deux grands sorciers que sont Grindelwald et Dumbledore. Jadis amis, on sent bien que le cinquième film (oui, vous avez bien lu !) mettra l’accent sur cette mythique confrontation sur fond de fascisme toujours plus exacerbé ! Les idées de Grindelwald sont déjà bien établies et on sent que la société des sorciers a en elle les graines d’un totalitarisme qui ne demande qu’à croître ! De notre point de vue, il s’agit véritablement du seul intérêt du film et c’est fort maigre tout de même ! Quant aux enjeux secondaires, ce film sera l’occasion de suivre la relation qui unit Norbert et Leta Lestrange (une photo nous est d’ailleurs montrée à la fin du premier volet). Mais, aussi les rapports entre Norbert et Tina Goldstein (Katherine Waterston) dont le rôle passe ici complètement au second plan ! Si certaines phases de Norbert avec ses animaux sont amusantes, on ne peut pas dire qu’elles servent beaucoup le propos ! On reste dans le mode « Pokemon- attrapez-les tous » dont nous ne sommes pas friand. On sent bien que la volonté du studio est de faire rire les plus jeunes et de reprendre à outrance les ficelles du premier volet. Quant à Queenie (géniale Alison Sudol), l’évolution de son comportement nous a laissé…dubitatif. Villes détruites sur fond d’effets numériques Loin de nous l’idée de passer pour un vieux rétrograde, mais ce que nous aimions tant dans la saga « Harry Potter », c’était l’utilisation modérée des effets spéciaux pour rendre la magie si particulière ! Celle-ci nous paraissait subtile et surtout à échelle humaine. Dans les « Animaux fantastiques », nous assistons à une succession de destruction d’immeubles voire de quartiers entiers ! Il n’y a plus aucune finesse, rien qu’une destruction à grande échelle totalement écœurante ! Où est la nuance ? L’équilibre des forces ? A l’époque, nous n’avions pas l’impression de voir « Dragon ball Z » porté à l’écran. Le rythme, mal calibré des scènes d’action mélangé à ce vomissement numérique, est venu à bout de notre patience ! D’ailleurs, la conséquence la plus directe est que nous ne frissonnons plus lors des combats…devenus titanesques. Quand le fan service devient prégnant et le choix scénaristique étonnant… Pour des raisons évidentes, nous ne dévoilerons pas la dernière grosse révélation du film. Mais on se questionne toujours : coup de bluff ou coup de canif dans la saga initiale ? Le résultat nous a laissé perplexe ! Quant à cet autre point qui nous a fâché (oui, ça commence à chiffrer), c’est cette tentative maladroite d’appuyer les références vues précédemment pour satisfaire les fans de la première heure qui n’étaient peut-être pas acquis à la cause… Au vu de ces éléments, vous le comprendrez aisément, nous n’avons pas été enchanté par ce nouvel épisode. La faute à un rythme très inégal qui, par moment, endormirait un survolté sous perfusion de café. Ensuite, nous avons arrêté de compter les intrigues dispensables. Quant aux héros du premier film, ils ne nous semblent pas aussi déterminants qu’ils le devraient ! Alors bien sûr, nous sommes loin d’être conquis par le jeu d’Eddie Redmayne qui passe le plus clair de son temps à courir après ses créatures mais même le personnage de Tina est ici totalement sacrifié. Les effets numériques bien que très beaux abondent trop pour que nous soyons touché devant leur (sur)présence. Reste le combat final somptueux qui annonce ce que devraient être les suivants. Oui, décidément, c’était mieux avant… Date de sortie en Belgique/France : 14 novembre 2018 Durée du film : 2h14 Genre : Fantastique Titre original : Fantastic Beasts : The crimes of Grindelwald |
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