Note du film : 7/10 (par Sally)
Résumé du film : Rocky, Alex et Money, trois cambrioleurs « amateurs », s’introduisent dans des maisons de la ville de Détroit pour piller leur propriétaire. Un jour, ils apprennent qu'un ancien soldat aveugle a reçu une coquette somme d’argent après l’homicide de sa fille. Persuadés que le vol sera simple, les trois amis s’introduisent de nuit dans la maison du vétéran… Mais rien ne se passera comme prévu ! Avis : « La maison des ténèbres » n’a rien d’un film d’horreur au sens premier du terme. Son titre, quelque peu trompeur, évoquerait bien des choses chez les adeptes de frissons mais détrompez-vous, pas de poltergeist, d’être paranormal ou de poupée tueuse à l’horizon. « Dont’ breathe » (titre original mieux adapté au propos) est bel et bien un film au suspense dense offert par l’efficace réalisateur urugayen Fede Alvarez. Les ténèbres évoquées dans le titre francophone, font référence ici à celles où vit le propriétaire aveugle des lieux. Cela pourrait aussi bien être celles dans lesquelles vont sombrer nos jeunes cambrioleurs. Sont-ce celles de ce quartier fantôme de Détroit où reste cet ancien soldat de la Guerre du Golfe ? L’interprétation est multiple mais la vérité, c’est que derrière ce titre, se cache un bon thriller qui tiendra le spectateur en haleine par ses rebondissements, son intrigue prenante et sa réalisation maîtrisée. En effet, durant une bonne heure trente, nous sommes happés dans une histoire intelligente, aboutie et bien pensée, servie par une ambiance tendue du début à la fin. On sursaute ici, on est surpris là, jamais la tension ne relâche et même si on trouve quelques idées un peu too much, on ne peut que confirmer les bonnes critiques dont le film a été l’objet ces derniers temps. Et pourtant, ce n’était pas gagné ! La bande annonce un peu trop « classique », ne nous avait pas totalement emballée. On craignait de retrouver un genre déjà très (trop ?) exploité et ne subir qu’un scénario creux avec quelques prétextes à faire stresser ses spectateurs... Il n’en est rien. Le pitch de départ est intéressant, l’entrée progressive dans le tourbillon de la peur bien dosé. Plus les minutes passent et plus la tension s’intensifie. Alors oui, Alvarez utilise tous les mécanismes qui fonctionnent dans ce genre cinématographique mais lui le fait finement, en injectant une belle dose de psychologie et d’angoisse. Fede Alvarez, qui s’était fait la main grâce à un premier long métrage d’horreur: « Evil Dead » (le reboot du film des années 1980) sort un peu des sentiers battus. Il contextualise la raison qui pousse les trois jeunes adultes à voler ce vétéran de guerre et nous donnerait presque l’opportunité de cautionner leurs actes. Money semble pris au piège de problèmes d’argent et ne recule devant aucune (belle) opportunité de s’en mettre plein les poches. Rocky est vouée à elle-même : son père est parti, la laissant seule avec une mère alcoolique (et maltraitante) et n’a qu’un rêve : se rendre en Californie pour y refaire sa vie. Enfin, il y a Alex, jeune homme plein de morale, bien informé sur la loi et fils d’installateur de systèmes d’alarme. Moins nécessiteux que ses deux amis, il comprend néanmoins qu’il a toutes les cartes en main pour donner un petit coup de pouce aux autres membres de la bande. Surtout que pénétrer dans la maison d’un aveugle pour lui piquer quelques liasses de billets ne paraît pas si risqué, et pourtant… Nous n’en dirons pas plus sur l’intrigue principale mais force est de constater que tout est bien amené, les événements s’enchaînent dans le but de surprendre les spectateurs (venus en très grand nombre ce samedi soir) sans avoir recours à des imageries trop gores. Tantôt suggérées, tantôt dévoilées, les scènes s’alignent dans une volonté de ne pas lâcher l’attention du public et le pari est franchement plutôt réussi ! Les amateurs de « Saw », « 10, Clofervield Lane », « I Follows » ou autres films dans la lignée de « The gallows » y trouveront leur compte. Sans doute aussi parce que le casting proposé colle véritablement aux traits des personnages mis en scène. Alex est interprété par Dylan Minnette (que l’on a vu dernièrement dans « Chair de Poule », le film) ; Money par Daniel Zovatto (« It follows ») et Rocky est jouée par Jane Levy, Mia dans « Evil Dead » du même réalisateur. Les trois jeunes gens sont vraiment crédibles dans leurs émotions et ne surjouent pas de façon presque risible (ce qui est parfois compliqué à éviter dans ce genre de film). Idem pour le méchant de service : Stephen Lang (habitué des seconds rôles depuis de très nombreuse années). L’aveugle volé se révèle être bien plus redoutable qu’imaginé et nous glace vraiment le sang par sa présence et ses actes atroces. En définitive, l’atmosphère inquiétante de « La maison des ténèbres », l’histoire originale, la réalisation impeccable et le casting de choix s’associent pour offrir un film de qualité que les amateurs de tension sauront apprécier. Date de sortie en Belgique : 12 octobre 2016 Durée du film : 1h28 Genre : Thriller / Suspense Titre original : Don’t breathe
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