Note du film : 8/10 (par Véronique) Résumé du film : Madrid, été 2011. La ville, plongée en pleine crise économique, est confrontée à l’émergence du mouvement des « indignés » et à la visite imminente du Pape Benoît XVI. C’est dans ce contexte hyper-tendu que l'improbable binôme que forment Alfaro et Velarde se retrouve en charge de l'enquête sur un serial-killer d’un genre bien particulier. Les deux inspecteurs, sous pression, sont de surcroît contraints d’agir dans la plus grande discrétion… Une course contre la montre s’engage alors, qui progressivement les révèle à eux-mêmes ; sont-ils si différents du criminel qu'ils poursuivent ? Avis : Le cinéma espagnol nous a déjà offert de très jolies réalisations ces dernières années. « La isla minima » ou « La colère d’un homme patient » en sont quelques exemples. « Que Dieu nous pardonne » s’ajoute à cette belle lignée et parvient même à innover dans un genre où tout semblait avoir été fait. Réaliste, puissant, haletant, le dernier film de Rodrigo Sorogoyen vaut véritablement le détour pour tous les amateurs de polars sombres et denses. Sans filtre, son film nous emmène quelques années en arrière, durant l’été 2011 plus précisément. Alors que la capitale espagnole s’apprête à accueillir le Saint Père, une série de meurtres effroyables a lieu. Des femmes âgées sont retrouvées violées et assassinées aux quatre coins de la ville. La police semble dépassée et aurait tendance à vite classer ces dossiers dérangeants. C’est que la presse internationale est sur le qui-vive et une telle découverte pourrait ternir l’image de Madrid. Mais c’était sans compter sur le professionnalisme d’un duo d’inspecteurs, radicalement opposés et dont les traits sont excessivement bien développés. Ce duo improbable formé par Alfaro et Velarde montre combien les plus fins limiers peuvent aussi avoir leur part d’ombre, leur impulsivité, leur faille et leurs difficultés. Javier Alfaro peine à contenir sa colère et fait souvent preuve de violence (verbale et/ou physique) alors que Luis Velarde rencontre de vrais problèmes pour communiquer, son bégaiement et son renfermement étant des obstacles particulièrement pesants. A côté de la traque de ce serial killer particulièrement glaçant, nous assistons aussi à la découverte d’une Espagne en déclin, où la misère s’installe dans les caves des immeubles de la capitale sous le regard de quelques citoyens impuissants. L’atmosphère des lieux traversés est sans conteste un des points forts du film. Tout comme dans « La isla minima », le contexte prime presque sur les faits qui s’y déroulent et l’importance de le retranscrire de façon incisive en devient vitale. Filmé caméra à l’épaule, la première partie du film installe un climax rude, nous présentant les différents protagonistes et nous emmenant sur une première scène de crime. La suite, elle, devient plus dynamique et se transforme en chasse à l’homme haletante jusqu’à un final pour le moins surprenant. Maîtrisé de bout en bout, l’univers de « Que Dieu nous pardonne » nous rappelle les belles heures du cinéma noir, celui qui tient au corps des heures après encore. La seconde force du film est son casting impeccable. Dans un des rôles principaux, on retrouve Antonio de la Torre, véritable caméléon du cinéma espagnol et habitué de ces polars dont l’Espagne a le secret. A ses côtés, l’époustouflant Roberto Álamo, d’ailleurs récompensé dans ce rôle pour sa prestation extraordinaire. Et que dire de l’inquiétant Javier Pereira, véritable anguille impassible au regard glaçant. Son Goya (pour le meilleur second rôle) est une preuve incontestable de sa qualité d’interprétation, qui nous marquera longtemps. Excellent thriller au scénario très travaillé, « Que Dieu nous pardonne » est une valeur sûre. Le long-métrage de Rodrigo Sorogoyen démontre qu’il reste une place de choix pour de telles audaces cinématographiques, réalistes et (sur)prenantes. Des intrigues où rien n’est laissé au hasard et qui parviennent à tenir le spectateur en haleine jusqu’à leur dénouement remarquable. Un film à voir ! Date de sortie en Belgique : 18 octobre 2017 Date de sortie en France : 9 août 2017 Durée du film : 2h06 Genre : Policier/Thriller Titre original : Que dios nos perdone
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