Résumé du film : Olivier se démène au sein de son entreprise pour combattre les injustices. Mais du jour au lendemain quand Laura, sa femme, quitte le domicile, il lui faut concilier éducation des enfants, vie de famille et activité professionnelle. Face à ses nouvelles responsabilités, il bataille pour trouver un nouvel équilibre, car Laura ne revient pas. Note du film : 7,5/10 (par Véronique) Avis : Guillaume Senez nous livre avec « Nos batailles », un film fort, juste et proche de l’univers installé avec « Keeper », celui de la gestion d’une famille bouleversée par un événement qu’elle n’avait pas vu venir. Du choix de deux adulescents de garder un enfant au combat d'un père de famille déstabilisé, il n’y a qu’un pas. Nous l’avons franchi avec une émotion certaine et avons apprécié retrouver Romain Duris dans un rôle mature doté d’une réelle sincérité. Retour sur le deuxième long-métrage de Guillaume Senez, présenté en avant-première belge au Festival International du Film Francophone de Namur. Ma famille, ma bataille Ecrit peu de temps après la séparation d’avec sa compagne (et exorcisant sans doute ses peurs liée à la nouvelle organisation familiale rythmée par les gardes alternées), « Nos batailles » de Guillaume Senez nous présente l’histoire d’Olivier, ouvrier responsable dans un entrepôt démentiel d’un géant de la vente à domicile. Enchaînant les pauses et défendant la cause de ses collègues mis sur le carreau, le jeune père de famille vit à côté de ses enfants et son épouse, au rythme d’un quotidien plombant où métro-boulot-dodo n’a jamais eu autant de sens. Mais un jour comme un autre, sa femme disparaît, laissant ses deux jeunes enfants et son mari derrière elle. Comment Olivier va-t-il gérer sa vie de famille ? Comment va-t-il repenser tout ce quotidien qui était mécaniquement installé ? Ce portait d’un père prêt à tout pour garder la tête hors de l’eau sans trahir ses engagements professionnels et familiaux nous en livre les réponses, sans pathos, sans dramaturgie, juste avec ce qu’il faut de réalisme et de profondeur. Evoquant comme toujours une famille en crise et la recherche d’un équilibre, Guillaume Senez a quelque peu changé son sujet principal mais pas sa méthode de travail. Son histoire, il l’a bien sûre construite à travers un scénario solide (co-écrit avec Raphaëlle Valbrune-Desplechin) mais aussi avec ses comédiens, auxquels il ne livrait que des pistes afin que l’improvisation encadrée donne une authenticité à l’interprétation de chaque personnage. « J’ai bien sûr une version très dialoguée de l’histoire mais je ne la communique pas, si ce n’est aux financiers » confie-t-il, non sans humour, lors de la conférence de presse. « Les comédiens et les enfants ont des idées, des pistes mais je ne fais que les cadrer, leur donner des mots clés. Il est important que les comédiens entrent dans les situations, que chacun invente ce qu’il pense être juste et crée ainsi ce qui me semble être des scènes plus vraies ». Et cela fonctionne ! La justesse de ton, le naturel des échanges, la sincérité de chaque protagoniste viennent sublimer une histoire somme toute banale mais qui fait la part belle à l’amour, au courage et à l’entraide, des valeurs qu’on ne peut qu’apprécier dans ce monde de plus en plus individualiste. Une famille formidable Parfois prévisible, son intrigue installe pourtant une tension latente grandissante et le spectateur ne peut qu’espérer un dénouement joyeux pour cette famille plus vraie que nature. Et on doit cette réussite à l’implication réelle de ses comédiens, des plus petits aux plus grands, des novices aux plus expérimentés. Lena Girard Voss, Basile Grunberger, Lucie Debay et Romain Duris forment ainsi un noyau familial auquel on croit. Et il y a bien sûr la présence solaire de Laetitia Dosch (déjà présente à l’affiche de « Keeper ») et qui forme avec Romain Duris un duo fraternel exquis, un tandem qui nous offre des scènes drôles et touchantes. Cette visite et cette pause légère dans le trouble familial ne remettront-elles pas en selle notre Olivier, apaisé pour continuer la reconstruction d’une tribu brisée par l’absence ? Equilibré, parfaitement mis en scène et brillamment interprété, « Nos batailles » de Guillaume Senez est une nouvelle réussite dont il peut se vanter. Touchant au cœur, nous faisant autant sourire que déprimer, son deuxième long-métrage a aussi le mérite d’offrir à Romain Duris un très beau rôle reposant certes sur la paternité mais surtout sur la maturité. Date de sortie en Belgique/France : 3 octobre 2018 Durée du film : 1h38 Genre : Drame
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