Note du film : 7/10 (par Thomas) Résumé du film : Julien est géologue et voyage beaucoup à l’étranger. Ce manque de présence a fait exploser son couple quelques années plus tôt. Un jour, il découvre sur son répondeur un message de son ex-femme en larmes : leur petit garçon de sept ans a disparu lors d’un camp en montagne. Julien est déterminé à le retrouver. Avis : Huit ans après « L’affaire Farewell », le réalisateur Christian Carion retrouve Guillaume Canet, l’un de ses acteurs fétiches depuis « Joyeux Noël », pour un premier polar plutôt surprenant dans son ensemble. Sur une trame scénaristique reprenant les bases d’un genre hollywoodien appelé « vigilante », Canet emprunte pour la première fois la route des vengeurs privés, ce qui lui sied finalement bien. Le réalisme dont l’acteur fait preuve pour s’emparer de son personnage est d’autant plus bluffant que ce tournage n’aura duré que 6 jours (Canet étant occupé par la réalisation de son film « Rock’n’roll »). L’acteur vedette fait plus fort que Michel Simon qui, rappelons-le, avait imposé à Sacha Guitry en personne un tournage de « La poison » en prises uniques, ce chef d’œuvre du cinéma français ayant été tourné sur une quinzaine de jours tout au plus. L’autre originalité de « Mon garçon », et non des moindres, c’est que Carion a un peu parodié la méthode Lelouch en ne donnant pas à lire son scenario à son acteur principal. Guillaume Canet a donc suivi son instinct au gré des situations qui se présentaient à lui, reniflant la piste des ravisseurs tel un loup solitaire assoiffé de vengeance. Il en résulte une partition correctement exécutée puisque vécue « en live » par l’acteur plutôt que jouée. Et pour des prises filmées en « one shot », on ne peut que tirer son chapeau à l’acteur et au réalisateur. Aux côtés de la star montante, les seconds couteaux sont tout aussi convaincants. Mélanie Laurent (la Natacha de Dikkenek pour ne citer qu’un seul film) est aussi sublime dans la détresse tandis qu’Olivier De Benoist, dont il s’agit du premier rôle sur grand écran, est parfait dans la peau du rival égocentrique. Du côté de l’image, on relève quelques cartes postales intéressantes soulignant subtilement la solitude du héros et la difficulté pour lui de retrouver son enfant, disparu sans laisser de trace, dans l’immensité de la forêt enneigée. Le réalisateur emmène à plusieurs reprises sa caméra sur les cols de montagnes, à nous en donner le tournis par moments. Pour marquer le contraste entre le passé et le présent, il insère des plans de type « caméra vidéo » dont on découvrira l’utilité pour la construction du récit. Côté son, Carion n’est pas en reste. Dès l’ouverture du film, il plonge le spectateur dans le vif du sujet par le biais du message vocal de l’ex-femme de Julien dont on devine la souffrance. L’ambiance sonore particulièrement stressante s’amplifie au fur et à mesure qu’évolue Julien sur les traces de son garçon. Malgré les qualités citées, tant du point de vue de l’esthétique que du concept, on déplore des lacunes au niveau du scénario qui viennent fragiliser le récit jusqu’à le rendre presqu’invraisemblable. C’est en tout cas l’unique faiblesse de ce film. On croit peu au moment-clé où Julien découvre la voiture qui le mènera à son enfant et cette séquence aurait mérité un travail plus fouillé. Le réalisateur use et abuse d’ellipses pour pallier l’absence de liens narratifs entre certaines séquences porteuses. De même, on aurait aimé en savoir davantage sur le malaise que semble générer le travail des enquêteurs au sein de la société pour laquelle travaille Julien. Ces absences d’informations répétées entraînent au final un sentiment de frustration chez le spectateur, à moitié convaincu par le dénouement de l’histoire qu’on lui donne à voir. Un meilleur travail d’écriture et un quart d’heure de film supplémentaire auraient été nécessaires pour rendre « Mon garçon » à son père mais surtout à la hauteur de l’interprétation de ses acteurs et de sa réalisation qui méritent tout de même un petit détour par la montagne. Date de sortie en Belgique/France: 20 septembre 2017 Durée du film : 1h24 Genre : Thriller, vigilante
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