Note du film : 8/10 (par Véronique) Résumé du film : Cory Lambert est pisteur dans la réserve indienne de Wind River, perdue dans l’immensité sauvage du Wyoming. Lorsqu’il découvre le corps d’une femme en pleine nature, le FBI envoie une jeune recrue élucider ce meurtre. Fortement lié à la communauté amérindienne, il va l’aider à mener l’enquête dans ce milieu hostile, ravagé par la violence et l’isolement, où la loi des hommes s’estompe face à celle impitoyable de la nature… Avis : « Wind river ». Voilà un film assez inattendu qui pourtant, saura surprendre son public. Sa thématique, son casting d’exception, son atmosphère sauront gagner la cause de nombreux cinéphiles avides de belles découvertes. En entrant dans la réserve de Wind River, c’est un pan entier de la société américaine oubliée que nous découvrons et il y a de fortes chances pour que vous aussi, vous en sortiez marqués. Il faut dire que le nom de Taylor Sheridan est déjà le gage d’une belle réussite quand on sait qu’il a scénarisé deux grands films marquants : « Sicario » et « Comancheria ». Avec « Wind River », le réalisateur/acteur/scénariste signe son premier thriller et son premier film notable, même s’il avait déjà réalisé le film d’horreur « Vile » cinq ans auparavant. Mais un bon scénariste fait-il forcément un bon réalisateur ? Pas toujours. Néanmoins, l’Américain démontre que c’est tout à fait possible et nous donne une claque que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Fort de son prix de la mise en scène dans la catégorie « Un Certain Regard » lors du dernier Festival de Cannes, Sheridan peut se targuer de nous livrer un thriller glaçant efficace et intelligent. Derrière cette enquête policière menée dans le Nord- Ouest des USA en pleine saison hivernale, se cache une série d’interpellations incroyables. Au fil des minutes qui s’égrainent, on découvre les conditions de vie des indigènes dans des réserves reculées où personne ne semble vouloir mettre les pieds. On rencontre aussi des jeunes hommes désespérés, qui n’ont que la drogue pour seul refuge, à défaut d’avoir des rêves à concrétiser. C’est que leur environnement hostile n’aide pas à se faire une place et à sortir de la misère dont ils semblent être affublés depuis toujours. Cette thématique, ce n’est pas la première fois que Sheridan l’exploite. Il confie d’ailleurs avoir voulu clôturer une « trilogie de la frontière américaine » commencée dans l’écriture de « Comancheria » et de « Sicario ». Accueillis à bras ouverts par la critique, les films de McKenzie et Villeneuve nous entraînaient tous les deux dans les tréfonds de régions esseulées où la survie, le désespoir et la violence avaient une place de choix. Avec ce drame intimiste, Sheridan nous sensibilise (une fois de plus) aux problèmes rencontrés dans l’Amérique profonde, que beaucoup semblent avoir oubliée. Son western remarquable laisse d’ailleurs une trace en nous comme celles des pas dans la neige de ses décors. La désolation de ses paysages, magnifiée à l’écran, ajoute une dramaturgie aux événements horribles qui se déroulent dans la réserve de Wind River. A la rudesse des terres arides, suit ici l’hostilité du froid glacial qui sévit dans ce Wyoming dévasté par une colonisation dédaigneuse. L’enquête dans laquelle nous sommes vite immergés piétine, les moyens mobilisés sont maigres mais heureusement, on peut compter sur l’humanité d’une poignée de locaux pour faire toute la lumière sur cette étrange affaire. Parmi eux, Cory, un chasseur d’exception, pistant la trace de ce tueur alors que ressurgissent des événements personnels particulièrement douloureux. C’est l’extraordinaire Jeremy Renner qui tient ce rôle à la perfection, sans doute un des plus beaux qui ne lui aient jamais été confiés. Dur et tendre à la fois, son personnage ambivalent prête main forte à une jeune enquêtrice du FBI, la toute aussi performante Elizabeth Olsen. Et pour incarner la population locale, il n’y avait pas de meilleur choix que celui d’acteurs amérindiens tels que Gil Birmingham, James Jordan, Tantoo Cardinal ou encore le jeune Martin Sensmeier. Dans les seconds rôles marquants, on retiendra le personnage de Graham Greene, représentant de la loi pince sans rire et blasé par son métier. Des décors sublimes, un casting au top, un scénario correct (on excusera les quelques raccourcis empruntés et la facilité de l’enquête), on le comprend vite, il n’y a presque rien à jeter dans ce « Wind River » maîtrisé. Les amateurs de l’univers de Sheridan ne seront donc pas déçus du déplacement. Quand aux autres, nous ne saurons trop leur conseiller de s’intéresser d’un peu plus près à son univers cinématographique et de suivre le regard affûté qu’il jette sur cette Amérique à double vitesse, où tous les rêves ne sont pas permis. Date de sortie en Belgique : 20 septembre 2017 Date de sortie en France : 30 août 2017 Durée du film : 1h47 Genre : Thriller
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