Résumé du film : Dans ce thriller rural, un étranger trouve refuge dans un petit village. Tandis qu'il s'intègre peu à peu dans la communauté, il s'avère qu'il n'est pas le seul à avoir un passé à cacher. Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Tout droit venu de ce petit pays nommé Luxembourg, « Gutland » est un thriller à l’atmosphère inquiétante sur lequel nous avons beaucoup de mal à nous prononcer. Le duo Frederick Lau et Vicky Krieps assure, au même titre que la photographie et l’oppression croissante d’un mystère qui s’épaissit peu à peu. Mais malgré toutes les belles intentions de Govinda Van Maele, nous avons trouvé ce long-métrage efficace sans être non plus révolutionnaire. L’étranger de Govinda Van Maele C’est la fin de l’été dans la région rurale luxembourgeoise de Gutland. Jens, un Allemand tout droit sorti de la forêt est en quête d’un petit travail saisonnier. D’abord rejeté par les propriétaires terriens qu’il a croisés, le jeune homme va trouver une épaule sur laquelle s’appuyer : Jos (Marco Lorenzini), un ancien du village visiblement influent. Embauché dans la ferme des Kleyer, Jens va tâcher de s’intégrer dans cette communauté austère où il est difficile de faire sa place. Mais grâce à Lucy, la fille du maire qui s’est éprise de cet étranger, l’insertion se fera avec plus de facilités. Frederick Lau (vu dans « L’usurpateur ») est taillé pour ce rôle ambigu qu’il porte avec conviction. Dès les premières minutes, on se doute que celui-ci cache un important secret et que son arrivée de ce village isolé de tout n’est pas anodine. En découvrant progressivement son récent passé, nous nous prenant de pitié par cet homme exclu malgré tous les efforts consentis pour se fondre dans la masse. Charmé par Lucy, (toujours impeccable Vicky Krieps – « Phantom Thread », « Le jeune Karl Marx »), l’Allemand est déstabilisé par son accueil chaleureux mais aussi par les distances que la jeune femme continue de garder. Celui dont tout le monde se méfiait commence à comprendre que le village lui-même recèle de lourds secrets qu’il n’est peut-être pas bon de découvrir. Le jeu de dupes peut commencer. Qui en sortira indemne ? Confronté à l’animosité des habitants du village, à leur éducation à la dure et à leurs liens forts qu’il est impossible de dénouer, Jens aura fort à faire pour s’intégrer. Les nombreuses tâches imposées, les relations denses qu’il n’a finalement jamais initiées encerclent et étouffent un peu plus notre héros. Du moins, durant une bonne partie de l’intrigue portée à l’écran. Secrets dans la brume En plus de sa métaphore assumée, « Gutland » ouvre de nombreuses portes qui restent parfois béantes sans que l’on ne comprenne pourquoi, du moins, dans un premier temps. Si toutes les pièces du puzzle finissent par se mettre en place dans un dernier tiers plus dense et malsain, la première partie du film nous semble plus lente qu’inquiétante. On stagne, on attend et on suit l’histoire de la réalisatrice luxembourgeoise sans réelle implication, attendant un final en accéléré qui condense tout ce qu’on avait espéré. Souvent gris, le ciel pèse autant que les secrets de la communauté et entassent un peu plus le spectateur dans son fauteuil, inquiet pour la destinée de ce Jens en quête d’intégration. Le grain de la pellicule, la lumière, les décors presque intemporels apportent une jolie touche à ce tableau de Millet un peu délavé, mais l’ensemble, aussi beau et travaillé soit-il ne parvient pas à nous toucher. Ni bon ni mauvais, « Gutland » ne se démarque pas de ces thrillers un peu noirs aux identités fortes et on peine d’ailleurs à comprendre pourquoi le film de Govinda Van Maele entre en lice pour l’Oscar du Meilleur Film étranger. Date de sortie en Belgique : 12 septembre 2018 Date de sortie en France : 9 novembre 2018 Durée du film : 1h47 Genre : Drame / Thriller
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