Il faut dire que si on décortique un peu les noms qui figurent sur sa fiche technique, on sait d’emblée à quoi s’attendre et on ne peut que s’en accommoder. En effet, côté réalisation, on retrouve Baltasar Kormákur qui a déjà signé quelques films du genre parmi lesquels « Everest », « The deep » ou « A la dérive » mais aussi Ryan Engle à l’écriture du scénario, à qui on doit « Non stop » (avec Liam Neeson) ou « Rampage » (l’adaptation du jeu vidéo avec Dwayne Johnson en tête d’affiche)… Comment ne pas s’attendre dès lors à un survival sur fond d’action (parfois improbable) et de scènes stressantes en milieu hostile ? Avec « Beast », on retrouve un peu de tous les éléments qui constituent la filmographie de Kormákur, sauf que cette fois, c’est en Afrique du Sud, lors de joyeuses retrouvailles en pleine savane, que tout va partir en vrille. Nate (Idris Elba), un médecin et père de famille protecteur, emmène ses deux filles sur les traces du passé, dans le village natal de leur mère et une réserve supervisée par Tonton Martin, un ami de longue date qui connaît bien le terrain. Mais alors qu’ils font un petit tour du propriétaire pour apprécier et photographier la faune locale, un lion vengeur se met à les attaquer. Pourquoi ce félin solitaire est-il à ce point assoiffé de sang ? Quelles sont ses motivations et surtout, va-t-il finir par laisser tranquilles ces braves touristes pacifistes ? Les enjeux sont plantés, le jeu du (gros) chat et de la souris peut commencer… Dans son dernier film, Baltasar Kormákur s’amuse à nous terroriser durant une grosse heure d’angoisse qui ne fait que s’accentuer (la première demi-heure sert à planter le décor et à découvrir les protagonistes) et n’hésite pas une seule seconde à abuser des effets de son lion numérisé. Plutôt efficace dans son aspect jump scare et sa tension permanente, « Beast » a cependant un petit côté « trop facile », téléphoné (et même grossièrement monté) qui dessert totalement l’histoire, son aboutissement et son idée première. Pire, les protagonistes feignent la peur de façon parfois grotesque (hormis Idris Elba qui s’en sort à nouveau avec les honneurs) et nous font presque sourire par leur réaction invraisemblable, ce qui place parfois le métrage à la limite du nanar. Divertissant et ancré dans de jolis paysages que l’on aime contempler, le dernier film de Baltasar Kormákur reste plaisant à suivre mais ne constitue aucunement la sortie incontournable de cet été.
« Créer la bête » (4’08) nous permet de découvrir la création du lion en images de synthèse après l’utilisation de modélisation sur le tournage. Le responsable des effets spéciaux et son équipe partage son plaisir de créer la bête mais aussi d’embellir les paysages, de s’adapter aux demandes du réalisateur. Dessin du lion, modèle réel, création en 3D avant texture et coloration du lion, tout nous est présenté avec l’appui de quelques images. N’utilisant jamais la motion capture, nous découvrons comment l’équipe du film a recréé les mouvements naturels du prédateur, utilisé des doublures pour que l’interaction avec les acteurs soit totale. Ainsi, l’expert en mouvement d’animaux (on ignorait l’existence d’un tel métier) donne non seulement des conseils mais réalise également les cascades pour coller au plus près des vrais mouvements du lion et donner vie à l’animal. Cette approche est d’ailleurs complétée par un autre bonus, « L’homme contre le lion : le dernier affrontement » (2’57) qui reprend le témoignage de Idris Elba et de « Balt » (pour Baltasar,le réalisateur du film), l’envie qu’a eue l’équipe entière de dépasser les films traitant du même sujet, de rendre la dynamique réelle. On apprend également que la répétition de la chorégraphie pour le face à face final a demandé deux semaines de travail, uniquement dans le but de pouvoir réaliser cette séquence en une prise unique. « Tout rendre réaliste : les blessures » (4’10) donne la parole au superviseur en prothèses et son équipe, tous ceux qui ont travaillé sur les blessures numériques et physiques, tout ce qui a été mis en place pour représenter le côté féroce de la bête, ses blessures perforantes et profondes alors que « Filmer dans le territoire de la bête » (5’04) nous permet de découvrir les décors du film grâce aux témoignages du producteur, du réalisateur et des acteurs. Le tournage s’étant fait en Afrique du Sud, on peut mesurer la grandeur des espaces naturels ou celle du travail des décorateurs pour créer de toutes pièces le village fantôme et ses nombreux détails mais aussi la création du plan d’eau inexistant si réaliste que les animaux de la région sont venus y boire ! Création des costumes des « locaux » sur base de tissus colorés et en lien avec les lieux et ceux des acteurs, reproduits à des dizaines et des dizaines d’exemplaires complètes ce bonus très instructif. Côté casting, son travail est mis en lumière dans « Un lien familial : le casting de Beast » (6’05) un récit qui reprend les éléments clés de la famille constituée pour les besoins du film, son passé, son état actuel. On évoque également la relation entre les comédiens, la transmission entre Idris Elba et les deux jeunes actrices interprétant ses filles, les caractères de chacun et la sensation de former une vraie famille. A cela s’ajoute un focus sur l’importance du personnage de Martin, un vrai sud-africain. Enfin, pour clôturer le tout, « Une horde de lions » (7’42) fait la part belle à la présentation des lions, un des plus grands prédateurs à travers une voix off et le témoignage du Directeur du « Lion Center » d’Afrique. Espèce en voie de disparition, la responsable des « Lions Guardians » explique ce qui fait chuter la population féline, le braconnage étant en tête.
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