S’inscrivant dans la lignée qui avait été entamée avec la version animée depuis près de 15 ans, le film de James Bobin se veut un hommage live de la création estampillée Nickelodeon. Mais reprendre ses codes et les appliquer à une certaine réalité peut-il fonctionner ? Cela dépend de quel point de vue on se place. Les jeunes enfants, qui rient à gorge déployée de gags proposés répondront par l’affirmative. Les images colorées, l’univers imagé et la quête originale menée par Dora, Diego, Babouche et leurs petits camarades à de quoi les amuser. Isabela Moner (que l’on a vue dans « Transformers: the last knight », « Sicario » ou encore « Apprentis parents »), s’implique totalement dans son rôle et joue le jeu à fond, à tel point que l’on se demande parfois si la comédienne n’a pas réellement abusé des spores hallucinogènes du champs de fleurs qu’elle a traversé. Amusant par moment (on appréciera l’autodérision des personnages et les clins d’œil à la série animée originelle), agaçant à d’autres (fallait-il en faire des caisses ?), « Dora et la cité perdue » se situe à la croisée des aventures de Benjamin Gates en culotte courte et de « Eight Grade » ou n’importe quel autre film sur la vie au lycée. Relatant à la fois la difficulté de faire sa place dans la jungle de l’école et celle de traverser un environnement hostile et truffé de pièges, l’histoire se veut une enfilade d’intrigues distinctes mais menées par un héros commun : Dora, 16 ans. Clichés, les personnages secondaires qui forment peu à peu un groupe téméraire autour de l’adolescente aventurière, ne sont que des faire-valoir souvent peu pertinents et parfois énervants. Truffé d’images numériques, le long-métrage psychédélique donne l’impression d’avoir été conçu par des scénaristes sous amphétamines autour de laquelle s’est greffée une équipe de techniciens prête à tout pour faire de leur bad trip un film qui tienne la route. Côté casting, Michael Pena, Eva Longoria, Eugenio Derbez et Isabela Moner ont beau donner de leur personne pour que cela fonctionne, nous sommes souvent mal à l’aise de les voir forcer le trait et se ridiculiser dans une mise en scène déroutante. Si l’idée sur papier nous avait laissé perplexe, le résultat est plutôt fade et ce, malgré un univers édulcoré très travaillé. ► Les bonus Après un traditionnel bêtisier sur fond de musique (l’occasion d’avoir déjà un bref aperçu des coulisses du film durant deux petites minutes), on découvre 11 scènes coupées ou rallongées dont celle du générique de fin et la danse de la Abuelita. Plutôt convenu, les quatre bonus suivants permettront aux fans de l’univers de découvrir les tenants et les aboutissants du long-métrage. « Tout sur Dora » explique comment ses concepteurs ont mis en place une histoire « simpliste », courte et destinée aux enfants. Icone « culturelle » reconnaissable entre tous, (par ses vêtements, ses compagnons de route et ses actions), Dora est devenue une « vraie » personne dont le caractère atypique creuse l’écart avec tous ceux de son âge. La différence entre Diego et Dora, le sérieux de son cousin et la candeur de la fillette devenue adolescente mais aussi sa positivité, son enthousiasme, son sens du courage caractérisent cette jeune fillette attachante, devenue plus grande, et incarnée par Isabela Moner. Son choix évident, son appropriation du personnage, son authenticité et son implication sont décrits avec tendresse par le casting entier et fait de ces 8 minutes de bonus un des plus complets de la version Blu-Ray. Dans « Tu peux dire Pelicula » ? Adriana Abrazza, Isabela Moner, Eva Longoria et Jeff Wahlberg, se confient sur le tournage, donnent leurs impressions, évoquent les défis relevés par tous et tout particulièrement par Eugenio Derbez, Alejandro dans le film. Enfin, deux bonus consacrés à la découverte des coulisses, des décors s’enchaînent avec « Vision florale » et « La maison de Dora dans la jungle ». Là où l’un évoque la traversée de spores, qui donnent un effet hallucinogène si on les touche et le passage au dessin animé, l’autre montre tout le travail effectué par Dan Hennah (chef décorateur et collaborateur sur « Alice au pays des merveilles ») et son équipe pour créer la maison de la famille de Dora. Construite dans le Queensland (Australie) en 12 semaines, la structure devait être assez solide pour accueillir l’équipe complète, soit près de 200 personnes. Le souci du détail, le besoin de faire croire qu’une famille a grandi là était un joli défi pour l’équipe qui s’est amusé à recréer ce décor plus vrai que nature. Impressionnant ! Genre : Aventure/Action/Comédie Durée du film : 1h42 Bonus : Une grosse demi-heure de bonus
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