Décors, costumes, scénario, interprétations, rien n’est laissé au hasard et l’ensemble rend les films de la jeune cinéaste toujours très justes et intéressants, cinématographiquement parlant. Avec l’arrivée de « Barbie », nous gagions déjà que le résultat serait à la hauteur de son cinéma : engagé et profond. Mais utiliser un point d’entrée signé Mattel était probablement le moyen idéal de toucher un plus large public et de partager sa vision du monde avec le plus grand nombre. Pari réussi car à en juger les milliers de spectateurs venus découvrir, de rose vêtus, les aventures de Barbie, Ken et cie, son message et son cinéma toucheront les masses et feront germer une petite graine féministe dans bien des esprits. Aussi caricatural que la poupée Barbie elle-même, le film de Greta Gerwig ne fait pas dans la subtilité, loin de là. Évoquant l’omniprésence du patriarcat dans notre société, la difficulté de s’imposer dans un monde masculin (et parfois machiste) et la nécessité de développer un féminisme solidaire, « Barbie » accentue tous les contours renversant sans cesse les tendances, montrant alors les limites et aberrations des diverses suprématies, qu’elles soient féminines (à Barbieland) ou masculines (dans le Monde réel). Poussifs à souhait, le scénario et les dialogues amusent, font rire, réfléchir mais peuvent aussi agacer… peu importe finalement le sentiment que cela provoque, personne n’est insensible face à la proposition de Greta Gerwig et en cela, son objectif est atteint. Car si on se régale des reconstitutions de ce Barbieland fidèle à nos souvenirs d’enfance, si on admire sincèrement le jeu de ses acteurs de premier ou second plan (mention spéciale à Ryan Gosling qui parvient à nous apprécier l’acteur plus que d’ordinaire et à Margot Robbie qui crève, comme toujours, l’écran), on se dit que c’était très « couillu » de partir d’un univers a priori naïf pour en faire un fer de lance féministe. Au final, on peut dire que « Barbie » est une jolie réussite même si on lui préfère nettement « Lady bird », la toute première réalisation de Gerwig. Entre nostalgie et actualité, « Barbie » est le plaisir assumé pop et coloré qui aura su inviter de très nombreux spectateurs à venir découvrir une autre réalité cet été.
Une fois encore, on ne peut que vous conseiller de vous plonger dans les bonus du film (avouez que ce serait bien dommage de passer à côté losqu’on a dans les mains une version matérialisé). Durant plus de trois quart d’heures, nous prolongeons le plaisir de la découverte du film avec des bonus tous plus instructifs les uns que les autres. Le long-métrage vous avait filé le « smile » ? Attendez d’en voir les coulisses ! Pour commencer, nous nous plongeons dans le « Monde étrange » de Barbie Bizarre, mélange improbable entre David Bowie et un sphynx, dixit Greta Gerwig. Dans ce court bonus de 5 minutes, nous découvrons la relation (très ancienne) qu’entretiennent Gerwig et Kate McKinnon et tout ce qui a permis de mettre son personnage en scène. Décor, look, repaire et compères marginaux, tout y est ! Mais que serait le film sans ses «stars » ? C’est à cette question que répond « Une fête Barbie pleine de star » très concis aussi. Dans ces 5 minutes plutôt classiques, nous recueillons les commentaires de nombreux acteurs de premier et second plans : Margot Robbie et Ryan Gosling bien sûr mais aussi Issa Rae, Présidente du monde Barbie, Emma McKay, Anna Cruz Kayne, Shanon Rooney, Ari Nef, Emerald Fennel, Kate McKinnnon, côté Barbies et Simu Liu, Scott Evans, Ncuti Gatwa, Kingsley Ben-Adir, Michael Cena, côté Kens America Ferrara, Ariana GreenBlatt qui interprète le duo mère-fille de la vraie vie sont aussi de la partie, Will Ferrell aussi et nous avons même le petit privilège de nous arrêter quelques instants sur des caméo plus surprenants : ceux d’Helen Mirren, Rhea Perlman, John Cena et Dua Lipa, de bien étranges sirènes… De musique, il est en question dans « Barbie ». « Faux semblants musicaux » (9’12) est la parfaite occasion de découvrir le travail réalisé autour de la musique, des titres phares, des chorégraphies et des moments musicaux du film. Greta Gerwig souhaitait calquer son « Barbie » sur le modèle d’une comédie musicale des années 50 et la scène de la fête en a été la parfaite occasion (pour la petite anecdote, cette partie du film a nécessité 5 jours de tournage à elle seule !). La grande bataille finale des Kens (et son morceau de 11 minutes inspiré de Casse-Noisette pour la mise en scène), le Dream Ballet (sur le titre phare « I’m just Ken ») ou encore le travail réalisé par Mark Ronson sur la B.O sont autant d’exemples qui montrent combien une belle énergie a emporté toute l’équipe et combien le tournage était bon enfant et parfois surréaliste ! Si le nombre de Barbie est important dans ce film, celle qui tient le haut de l’affiche, c’est Barbie originale incarnée par Margot Robbie. Dans « Incarner Barbie » (6’29), on découvre, avec les équipes techniques tout le travail qui a été réalisé autour des costumes, des matières, des perruques, du maquillage… Un travail colossal qui impressionne et vaut vraiment le coup d’œil ! A quand l’expo Barbie : les costumes ? Vous en voulez encore ? Ca tombe bien car ce premier bonus « mode » est magnifiquement complété par « Défilé de mode : un regard approfondi sur les costumes de Barbie » (7’27). Dans celui-ci, on part aux côtés de Jacqueline Durran, la chef costumière qui a travaillé sur tous les costumes pour donner l’identité de chaque Barbie et chaque Ken : tenues, accessoires, bijoux, … On suit l’évolution de la mode, des personnages, des textures, bref, l’histoire de Barbie a travers sa garde-robe. Et pour terminer cette belle série de bonus, « Bienvenue à Barbie Land », le plus long de tous puisqu’il dure 12 minutes et permet de faire le tour du propriétaire, des décors qui ont aidé les acteurs à s’imprégner et à vivre dans ce monde de poupées, un monde authentiquement artificiel ! Ce coffre à jouets géants, inspiré du Palm Springs des années 70, a été revu à l’échelle 1/23 pour donner un maximum de réalisme à chaque détail. Utilisation de la 2D pour faire artificiel, absence d’eau et de feu (un challenge pour la scène de la plage), travellings à l’ancienne pour l’utilisation des transports entre le monde de Barbie et le Vrai Monde rien n’a été laissé au hasard et ce bonus exceptionnel est l’occasion rêvée de découvrir tout ce que l’équipe technique a réalisé pour rendre le film possible : impressionnant !
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