Avis : « The Northman » est le troisième film réalisé par Robert Eggers à qui l’on doit « The Witch » (2016) et plus récemment « The Lighthouse » (2019). Et si chacun de ses films témoigne d’un réel souci du détail et d’une reconstitution minutieuse, chaque long-métrage est l’occasion de nous embarquer dans une histoire forte, originale et chargée en émotion. Dans le cas présent, le réalisateur a porté son intérêt, grâce à la passion de son acteur principal Alexander Skarsgard, sur la civilisation viking pour nous livrer un film bestial aux accents mythologiques. Et le plus beau tient au fait que le réalisateur s’est entouré de nombreux spécialistes (professeur d’archéologie, historienne et professeur de folkloristique) pour asseoir le récit dans une posture crédible extrêmement convaincante. Ainsi, des éléments liés à la mythologie nordique côtoient des légendes islandaises pour créer une histoire singulière ancrée dans le début du 10e siècle. Violence, vengeance, guerres de clans et références mythologiques, tout y est ! Fidèle en amitié, le réalisateur retrouve l’acteur Willem Dafoe (« The Lighthouse ») mais aussi son équipe technique. Que ce soit le chef décorateur Craig Lathrop, la cheffe costumière Linda Muir, ou encore le directeur de la photographie Jarin Blaschke, tout ce petit monde a participé à élaborer un monde d’une violence rare empreint de fureur et de surnaturel. Et ce souci du détail se retrouve à tous les niveaux du film ! Que nous parlions des armes façonnées à la main et validées par les historiens (en effet chaque arme est spécifique à une classe sociale), mais aussi les costumes fidèlement recréés. Même les bateaux sont conformes à la réalité, c’est dire ! Et cette recherche du réalisme poussera d’ailleurs le réalisateur à s’entourer de compositeurs anglais de musique électronique qui aiment relever de sacrés défis. En effet, Robin Carolan et Sebastian Gainsborough dont c’est la première composition ont reçu pour consigne de la part du réalisateur d’utiliser des instruments utilisés à l’époque avec des instruments à vent et à cordes très particuliers. Visuellement magnifique, l’aventure est portée par de sacrés comédiens ! Outre Alexander Skarsgard, nous retrouvons avec un grand plaisir Nicole Kidman, mais aussi Anya Taylor-Joy, Bjork, Claes Bang et même Ethan Hawke dans un rôle certes court mais mémorable. Avec « The Northman », Robert Eggers nous livre une histoire de vengeance sur fond de mythologie nordique. Visuellement épatant, il se dégage de l’ensemble une impression de fureur et de violence viscérale qui prend aux tripes ! Eprouvant mais marquant !
Loin d’être le parent pauvre, le soin accordé au son est phénoménal ! Privilégiez la piste originale pour sentir toute la fureur viking en Dolby Atmos. Alors que la bande sonore impressionne grâce à des instruments anciens recrées pour l’occasion, les cris, le tonnerre et les coups de haches font admirablement vibrer nos tympans. De plus, les chants et certains parlers anciens perdent énormément à être traduis en français. Si vous faites ce choix malheureux cependant, le film offre une piste en 7. ► Les bonus « Scènes coupées et versions longues » (12’). Au nombre de 9, certaines d’entres-elles éclairent bien l’intrigue et permettent une meilleure compréhension du tiraillement des personnages. D’autres sont bien sûr plus anecdotiques mais souvent dignes d’intérêt ! Avec « Une épopée intemporelle » (11’), le réalisateur et les acteurs vous proposent un éclairage sur une civilisation mystérieuse et fascinante ! Traité de manière extrêmement réaliste, Robert Eggers recherchait à rendre son film le plus conforme possible à l’époque décrite ! Que ce soit au niveau des étoffes utilisées pour les costumes, mais aussi les poèmes et chansons chantées, le réalisateur a tenu à faire appel aux historiens spécialisés afin de créer une forme d’art collaborative soucieuse de nos connaissances actuelles. Cette recherche d’authenticité est tout simplement sidérante Mais quels acteurs et actrices se cachent derrière les vikings présentés à l’écran ? C’est tout le propos d’une belle séquence de dix minutes qui permet au casting de revenir, ensemble, sur leurs personnages. Très court, « le voyage d’Amleth vers l’âge adulte » (4’) revient sur le rite de passage de l’enfance à l‘âge adulte grâce aux interventions de Willem Dafoe, Ethan Hawke et Robert Eggers. Comme son titre le suggère, « Filmer l’attaque » (4’) revient sur le long plan séquence d’une attaque de vikings. Retour explicatif sur un combat bien sanglant ! Une autre scène du film présente « Le Knattleikr » (3’), ce qui veut dire jeu de balle en vieux norrois. Il s’agit d’un mix entre rubgby, hockey et… combats. Bien sûr, il aurait été difficile de ne pas évoquer les paysages à couper le souffle présents dans le film. Nous nous émerveillerons donc devant un « paysage nordique » (5’). Les paysages islandais sont tellement beaux mais coutent aussi très chers en frais de production, que le choix s’est porté sur l’Irlande du Nord.
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