Du côté du couple vedette, on trouve Claes Bang et Elizabeth Debicki, séduisants, charismatiques mais peu attachants. De l’autre, deux figures emblématiques vieillissantes mais beaucoup plus captivantes interprétées par Mick Jagger et Donald Sutherland. Deux tandems qui se croisent, se lient, se familiarisent les uns avec les autres dans le but de chasser quelques fantômes tenaces ou au contraire, saisir des opportunités audacieuses. Surprenant, ce « The burnt orange heresy » nous entraine là où on ne l’attendait pas et ce n’est que tant mieux, du moins, dans un premier temps. A la recherche du bleu idéal Particulièrement bien installée, l’intrigue tient la route durant sa première heure, basculant et se précipitant dans un dernier tiers plus déroutant et trop hâtif que pour finir ce métrage en beauté. La déception n’en est probablement que plus grande que son introduction ultra brillante est à l’exact opposé de la scène finale trop ouverte que pour cerner toutes les possibilités que le film de Guiseppe Capotondi pouvait proposer. Si cette petite ombre vient ternir un tableau mis en scène de main de maître, d’autres forces sont à trouver du côté de son casting impeccable et dans ses dialogues très développés, verbeux et judicieusement installés.
Se basant sur le monde des arts et de la critique, exposant un point de vue objectif sur un métier constitué de subjectivité, « The burnt orange heresy » aborde des thèmes aussi variés que l’opportunisme, la créativité, la singularité, le renouveau et l’angoisse de la toile blanche durant une heure trente captivante dont on n’a pas vu les minutes passer. Bas les masques Découvert dans « The Square » qui avait reçu la Palme d’Or à Cannes en 2017, l’acteur danois Claes Bang revient dans le monde de l’art mais cette fois, en tant que critique et journaliste, un rôle qui lui sied à merveille tant dans son charme opérant que dans les facettes plus sombres d’un personnage déstabilisant. Complice d’Elizabeth Debicki (« Tenet » « Agents très spéciaux : code u.n.c.l.e ») qui crève à nouveau l’écran, il forme avec la comédienne australienne un duo probant qui nous guide dans la découverte des arts et dans celle des faux semblants. Affrontant leurs fantômes, une part plus sombre qui se révèle de façon brillante dans des dialogues ou des scènes qui surprennent les spectateurs, chaque personnage apporte sa pièce à un édifice qui risque de partir en fumée si on n’y prend pas garde et se laisse berner. Sorti directement en VOD, ce thriller psychologique de belle facture qu’est « The burnt orange heresy » a su s’inscrire dans des décors magnifiquement filmés et se développer dans des dialogues affutés révélant ce que ses personnages ont pris soin de nous cacher.
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★★★★★: Coup de coeur ★★★★: Excellent film ★★★: (Très) bon film ★★: Peu mieux faire ★: Passable ○: On en parle? |