Destiné à un jeune public, le long-métrage de Harry Bradbeer oscille entre comédie et enquête et trouve en Millie Bobby Brown une incarnation d’Enola Holmes des plus correcte. Mais si le film recèle quelques jolies trouvailles et s’inscrit dans la lignée des divertissements familiaux appréciés des petits et des grands, il n’en est pas moins paresseux et conventionnel. En effet, en brisant le 4ème mur dès sa scène d’ouverture, « Enola Holmes » ne cesse de vouloir nous inclure dans son récit. Si le procédé fonctionne par moments, sa redondance devient très vite pesante et contreproductive… Trop mécanique, l’apparition de la voix off dessert le film plus qu’il ne le sublime, expédiant l’intrigue de façon peu subtile. Paresseux dans son adaptation scénaristique, le film mélange les genres et les sujets, permettant ainsi de mettre en image la filiation, la naissance d’une romance et la défense de droits politiques de se fondre dans une aventure dynamique. La condition des femmes et les actions des suffragettes dans l’Angleterre de la fin du XIXème siècle, le bousculement des mentalités et de la société, incarnées, entre autres, par une Helena Bonham Carter toujours excellente et fantasque, s’invitent adroitement dans cette enquête à double volets. En explosant les stéréotypes et en brossant le portrait de femmes fortes, « Enola Holmes » cède également une place de choix aux scènes d’action portées avec adresse par Millie Bobby Brown ("Stranger Things", "Godzilla 2, le roi des monstres"). Si nous émettons quelques réserves sur le surjeu du personnage d’Enola, tempéré par la prestation plus sobre de Henry Cavill (Sherlock), contrebalancé par celui de Sam Clafin (Mycroft), beaucoup plus caricatural et éloigné du Mycroft de Conan Doyle que l’on connait, on reconnait que la jeune comédienne parvient à tirer son épingle du jeu et à garder une ligne de conduite appréciable bien que loin d’être mémorable. Sa psychologie étant sacrifiée sur l’autel d’explications off trop prégnantes, Enola la rebelle nous guide dans ses recherches sans peur et sans reproche, avançant tête baissée dans une enquête relativement bien ficelée. Dans la même veine que « The Young Sherlock Holmes », « Enola Holmes » s’avère donc être un film sympathique et distrayant pour son public. Initialement prévu dans nos salles, il trouvera assurément sa place dans les salons familiaux où petits et grands s’offriront une relecture de l’univers enfantin de « La double disparation » de Nancy Springer, un premier volet à l’étalement numérique très présent, qui trouvera très certainement une suite cinématographique en cas de succès populaire sur nos petits écrans. Date de sortie sur Netflix : 23 septembre 2020 Durée du film : 2h03 Genre : Aventure
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