Si vous ne connaissez pas l’acteur, nous ne pouvons que vous recommander chaudement « L’Echine du Diable » réalisé par Guillermo del Toro dans lequel il excelle véritablement ! Mais depuis quelques années, l’acteur se faisait rare à l’écran... et ce n’est pas son second rôle dans le récent « Les traducteurs » avec Lambert Wilson qui change la donne. Ici, son talent est bien mis à contribution dans le film de Diego Cohen. L’acteur semble se délecter du rôle de Tomás, un prêtre fatigué qui en a trop vu. Heureusement, il peut compter sur l’aide de Karl (Eivaut Rischen), le fils spirituel qu’il a recueilli dans son église. L’originalité de cette union (et par la même occasion du film), tient du fait de son caractère particulier. Karl garde en lui le démon qui le possède mais semble être capable d’en prendre le contrôle… Cependant, lorsqu’une philologue rapporte à la maison un livre ancien, véritable livre des morts, la situation se complique inexorablement. Comme dans tous les films d’horreur, des adolescent(e)s bravent l’interdit et se décident à le lire. Il s’en suit une possession démoniaque progressive et l’état de Karl qui se dégrade rapidement. Une véritable course contre la montre s’engage. « N'est pas mort pour toujours qui dort dans l'éternel, mais d'étranges éons rendent la mort mortelle ». La Cité sans nom (The Nameless City), 1921 - Howard Phillips Lovecraft C’est sur cette citation de l’immense écrivain H.P. Lovecraft que le film s’ouvre dans un rythme effréné. D’ailleurs, les influences de l’univers du maitre de l’épouvante sont palpables. Outre cette citation, le visuel du livre des morts retrouvé ressemble à celui imaginé par l’auteur. Même les adolescentes qui invoquent l’esprit maléfique font référence au fameux Necronomicon- le livre des morts. Et que dire des noms des démons présents dont celui du célèbre Cthulhu ? Si le film est aussi agréable à suivre, c’est parce que comme beaucoup d’œuvres du genre, il met en lumière l’insignifiance de l’Homme face aux forces qui le dépassent. Plusieurs démons sont présents dans le film et il est intéressant d’assister à leurs combats. C’est en fin de compte la plus belle originalité puisque, sans faire de théologie, le mal reconnait le mal et le bien essaie de le faire taire. Tout l’enjeu du film tient à ce postulat mais le dépasse puisque le démon « contrôlé » par Karl essaie de vaincre le démon nouvellement invoqué. Le film, très court (1h20 seulement), va à l’essentiel et ne lâche pas une seule seconde le spectateur après une introduction diablement efficace ! Comme souvent, dans les films d’horreur, la réalisation et plus largement les mouvements de caméras sont très beaux. La musique et les bruits savent se montrer efficaces lorsque la situation l’exige ! Seule une scène inutilement gore en appelle au nanar tant on peut déplorer le ridicule de la situation. Pour le reste, « La marque du diable » se laisse regarder avec beaucoup de plaisir et parvient même à éviter un bon nombre de travers propre au genre horrifique. Particulièrement concluant et assez original pour sortir du lot, « La marque du diable » parvient sans mal à créer la surprise grâce à un scénario bien pensé (sans être révolutionnaire, entendons-nous) et à des acteurs investis. Un petit plaisir coupable en ces temps de confinement… Genre : Horreur Durée du film : 1h20 Date de sortie sur Netflix : 26 mars 2020
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