« Une âme contre une âme ». Avec son scénario des plus convenus et sa mise en scène classique et très scolaire, « La morsure du crotale » se veut être un thriller palpitant mais se révèle finalement aussi plat que l’encéphalogramme du premier candidat choisit par Katerina pour payer sa drôle de dette. C’est que cette mère célibataire a priori bien sous tous rapports s’est embarquée dans une mésaventure loufoque dont elle ne sortira pas indemne. Après avoir triplement joué de malchance (elle se perd sur une route secondaire du Texas, crève son pneu et n’a aucune couverture réseau), la jeune femme voit sa vie basculer lorsque sa fille Clara se fait mordre par un crotale en pleine steppe aride. Pas une âme qui vive à l’horizon jusqu’à ce qu’émerge de nulle part, une caravane abritant une hôtesse antipathique qui se propose néanmoins de la sauver en échange d’un paiement qui lui sera ultérieurement communiqué. Trouvant là son salut, Katerina accepte mais réalise un peu tard que la dette contractée va être très difficile à honorer : pour garder sa fille en vie, il va falloir en ôter une autre dans les sept heures à venir… Grosse loterie malsaine lancée par une Katarina démunie, « La morsure du crotale » devient alors une chasse au parfait candidat, celui qui mériterait sa place dans la chambre froide. Rencontres fortuites, coups de pouce du destin, le deuxième volet de ce thriller peu folichon ne laisse aucune place à la surprise et s’oriente vers un final convenu qu’on aura trop attendu. Même si on se régale des paysages arides, ocres et solaires que capte avec maestria la caméra de Zak Hilditch, on évolue avec désarroi dans une histoire que l’on aurait voulu plus audacieuse, originale ou prenante sur la durée car Carmen Ejogo a beau tenir sur la distance, le film s’épuise et ne permet pas à la comédienne de trouver pleinement un terrain de jeu révélateur. De mère responsable, la comédienne britannique passe au statut de meurtrière potentielle, poussée par les fantômes de Tulia à payer son dû sans traîner. Ce gimmick un peu grossier est très certainement voué à apporter son lot de stress mais ne remplit son contrat qu’au travers une ambiance sonore (trop) appuyée En bref, si cette « morsure du crotale » avait quelques arguments de fond pour en faire un métrage qui tienne la route, sa proposition s’avère largement décevante et se perd, à l’instar de son héroïne, sur des chemins de traverse que l’on ne prendra que si on aime les belles randonnées ou avons une grosse heure à perdre devant notre télé Durée du film : 1h25 Genre : Thriller/Horreur Date de sortie sur Netflix : 25 octobre 2019 Titre original : Rattlesnake
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