Au programme ? La mobilisation de deux anciens Texas Ranger dans la traque de Bonnie et Clyde Barrow, les criminels les plus recherchés et, paradoxalement, les plus aimés des Etats-Unis au siècle passé. Il était une fois les Rangers ! Si le nom du réalisateur John Lee Hancock ne vous dit rien, il était pourtant aux commandes du convaincant « Le Fondateur » avec Michael Keaton dans le rôle de celui qui a lancé la franchise McDonald. Mais revenons à notre sujet ! Avec « The Highwaymen », le réalisateur ancre son récit dans le climat sombre des Etats-Unis en proie à la Grande Dépression économique. D’ailleurs, la première force du film est justement liée à la préoccupation d’une certaine justesse historique. En témoignent, les décors, costumes et voitures fidèles à cette époque parfaitement reconstituée ; un vrai bonheur ! Mais là où le film excelle, c’est dans sa narration qui apporte beaucoup de détails croustillants ! Par exemple, les deux Texas Rangers joués par Kevin Costner et Woody Harrelson portent un regard singulier sur une époque révolue. En filigrane, nous apprenons que l’unité des Rangers dont ils faisaient partie pour protéger les colons installés au Texas lors de la Guerre d’indépendance du Mexique a été dissoute car difficilement contrôlable. Néanmoins, la gouverneure de l’Etat n’a d’autre choix que de les réhabiliter afin d’épauler la police et le FBI dans cette traque du clan Barrow. Aussi, cette époque voit l’émergence de nouvelles pratiques comme l’écoute téléphonique, et le développement d’une police davantage…scientifique. Le décalage vécu par nos deux héros vieillissants est réellement bien amené grâce aux dialogues finement écrits ! Une équipe de choc Pendant 2h11, nous suivons la progression de ces deux anciens Rangers dont l’objectif est de prendre morts ou vifs les fugitifs liés au fameux gang. Cet ambitieux jeu de piste est l’occasion pour nous, spectateurs, de voyager à travers l’Etat du Texas et de ses frontières. La photographie, tout comme le cadrage et plus largement la réalisation rendent honneur au sujet traité et aux paysages traversés. Quant aux comédiens, ils s’en donnent à cœur joie et outre les excellents acteurs principaux, le film peut compter sur d’autres talents de renom comme Kathy Bates (« Misery », « Fargo », ou plus récemment « Le cas Richard Jewell ») et John Carroll Lynch (« Le Fondateur », « Shutter Island », « Gran Torino » ou encore « Volte/Face ») Même si l’enquête (et donc le film) est extrêmement prenante, celle-ci n’est pas versée dans l’action, mais est plutôt verbeuse ; il faut le savoir ! Les amateurs de films d’action risquent d’être déçus car la résolution de l’affaire se mérite ! La faute à une époque où les moyens de communication ne sont pas ceux d’aujourd’hui et où l’observation et les filatures l’emportent sur le reste. Néanmoins, à aucun moment nous n’avons boudé notre plaisir devant ce beau spectacle ! Sous ses faux airs de néo-western gratiné à la sauce road movie, « The Highwaymen » voit son duo vedette porter le film avec talent ! L’esthétique du film y est magnifique (quelle photographie !) et que dire de sa tonalité qui en fait un solide film noir crépusculaire ! Néanmoins, certains pourraient trouver- à juste titre- le rythme assez lent, mais il s’agit du (maigre) prix à payer pour vivre une belle aventure ! Durée du film : 2h12 Genre : Drame historique/Policier Date de sortie sur Netflix : 29 mars 2019
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