Si le concept existe bel et bien aux Etats-Unis et fait suite à la publication d’un livre jeunesse éponyme, on comprend bien vite que contrairement à ce qui a été imaginé par le scénariste Justin Malen, ce genre de journée a surtout pour but de partager de beaux moments complices en famille sans que cela ne parte dans les dérives auxquelles les parents veulent justement pallier. Le principe de base n’est pas mauvais mais c’est plutôt dont il est traité que le métrage finit par nous exaspérer. Court et plutôt bien amené, le film de Miguel Arteta pêche essentiellement par son manque de sobriété, ses dialogues dignes des plus mauvais téléfilms et son incapacité à faire le tri dans la multitude d’idées que son scénario veut nous présenter. Adapté du roman pour enfants « Yes day » de Amy Krouse Rosenthal et Tom Lichtenheld, le long-métrage d’une petite heure trente part d’une jolie intention mais s’enlise dans une comédie too much peu drôle et parfois même horripilante tant elle est poussée à l’extrême. Si la version française gâche encore plus la vision du film, la version originale parvient à limiter légèrement la casse… provoquée par les gags aussi démesurés qu’un éléphant qui tenterait de traverser un magasin de porcelaine. Il faut reconnaître que la bande annonce elle-même nous avait, semble-t-il, déjà montré tout le « potentiel » limité de son idée. Mais découvrir le film sur la durée ne nous permet pas de trouver quelques éléments à sauver, pas même son casting a priori bien choisi mais probablement mal dirigé. Nous ne l’avions plus vu sur grand écran depuis « Love, Simon » en 2018. Jennifer Garner, elle-même mère de trois enfants, s’investit dans cette comédie WTF avec beaucoup de conviction mais ne parvient pas à sauver le film du naufrage… au même titre que Edgar Ramirez qui paraît aussi dépassé dans son rôle que celui du père de famille qu’il est sensé incarner. Les trois enfants sont plus spontanés (notamment la jeune Everly Carganilla) mais le film se concentrant essentiellement sur le personnage de la mère devenue psychorigide au fil des années, il est difficile pour eux de tirer véritablement leur épingle du jeu. Et que dire des personnages secondaires ? Tous plus caricaturaux et énervants les uns que les autres, ils desservent totalement le métrage qui n’avait pas besoin de tels ad on tant il se suffisait à lui-même pour foncer dans le mur en mousse des comédies US dispensables. Pour faire bref, ce « Yes Day » s’adressera probablement aux plus jeunes qui, comme « Alexander et sa journée affreuse » tolèreront mieux que les adultes le surjeu et l’inconsistance du film de Miguel Arteta. Pour nous, c’est comme la barbe à papa proposée par la jeune Katie : non merci.
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