Résumé du film : La réalisatrice maintes fois récompensée Jennifer Peedom s’est associée au célèbre Australian Chamber Orchestra pour créer « Mountain ». Cette œuvre filmique et musicale impressionnante retrace un pan de l’histoire ponctuée d’échecs et de succès de notre éternelle fascination pour la montagne. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Commenté par le Grand Willem Dafoe, « Moutain » s’ouvre sur les coulisses de la mise en scène de cet incroyable documentaire consacré à la montagne, sous bien des aspects. Ainsi, de la petite fenêtre de notre curiosité, nous passons à la découverte sur grand écran de la nature majestueuse, attirante mais aussi dangereuse. Rocheuses, enneigées, habitées ou esseulées, les montagnes des quatre coins du monde ont toujours fascinés les hommes, prêts à tout pour les escalader et atteindre leurs sommets. C’est d’ailleurs l’un des sujets les plus importants du film : l’ascension depuis toujours de ces géants de pierre. Images d’archives ou actuelles, lentes ou accélérées nous permettent ainsi de nous émerveiller et de trembler à le vue de ces sportifs de l’extrême. Mais elles permettent aussi de rêver, de nous évader et de voyager dans le silence de ces étendues gigantesques ou sur les musiques sublimes interprétées par The Australian Chamber Orchestra. Les mélodies baroques tantôt légères, tantôt graves, font vibrer les cœurs autant que les cordes des violons ou des violoncelles accompagnant ces photographies incroyables d’un univers qui nous dépasse. « Moutain » de Jennifer Peedom (basé sur le livre « Moutains of the mind » de Robert Macfarlane) est un documentaire aussi fou et ambitieux que cet alpiniste qui, sans aucune assurance, se lance sur la façade lisse d’une montagne imposante dès les premières minutes du film. C’est que, le défi artistique du film largement atteint, se calque à merveille sur ceux de ces hommes et ces femmes qui, par passion, par fierté ou par soif de liberté, ont gravi les plus hauts sommets, survolés les plus belles vallées, nous offrant ainsi des images incroyables que nous ne pouvons que contempler. Du sommet du Monde aux canyons américains, des montagnes de glace à celles de feu, nombreux sont les lieux traversés par les spectateurs Passionnantes et dangereuses, objets de convoitises mais aussi de loisirs, les montagnes de notre planète n’ont pas fini de fasciner et le documentaire de Jennifer Peedom est là pour nous le démontrer. Avec « Moutain », la puissance et la majesté des images se lient à celles des musiques sublimes de Richard Tognetti et offrent ainsi un film contemplatif et une œuvre artistique complète, intéressante bien que parfois un peu lente. Date de sortie en Belgique : 30 mai 2018 Durée du film : 1h14 Genre : Documentaire
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Résumé du film : Malgré de lourds sacrifices financiers de la part des salariés et un bénéfice record de leur entreprise, la direction de l’usine Perrin Industrie décide néanmoins la fermeture totale du site. Accord bafoué, promesses non respectées, les 1100 salariés, emmenés par leur porte‑parole Laurent Amédéo, refusent cette décision brutale et vont tout tenter pour sauver leur emploi. Note du film : 8/10 (par Véronique) Avis : « En guerre », de Stéphane Brizé, c’est le combat d’hommes et de femmes pour sauver leur emploi. Ce sont les coulisses des discussions entre responsables syndicaux et patrons d’entreprise. Mais c’est surtout la furie d’un homme, qui se bat envers et contre tous pour assurer un avenir à tous ceux qu’il a croisés des années durant. Cet homme, c’est Laurent, le formidable Vincent Lindon qui, une fois de plus, nous montre combien il a tout le charisme, toute la prestance et toute la hargne pour habiter un personnage investit d’une mission que beaucoup aurait abandonné face aux grands. Mais pas Laurent… La citation de Bertolt Brecht, (auteur dramatique allemand), qui ouvre le prologue du film prend d’ailleurs très vite son sens : « Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu ». Dès le début, on comprend que la lutte qui préoccupe les 1 100 travailleurs de l’usine Perrin Industrie est loin d’être gagnée. Mais c’est bien évidemment tout l’intérêt du film de Stéphane Brizé qui, une fois de plus, propose une photographie on ne peut plus réaliste de notre société. C’est que, le sujet central, résonne en nous comme tant d’actualités malheureusement trop souvent mises en avant dans nos journaux télévisés. Une usine qui ferme, ce sont des emplois qui se perdent, certes. Mais ce sont autant de famille qui sont plongées dans un réalité dramatique dont il est difficile de se redresser. Cela, le réalisateur et scénariste l’a bien mesuré et le met en images de façon plus que convaincante. Après « La loi du marché », le cinéaste renoue avec le talent de Vincent Lindon et parvient à nous impliquer totalement dans cette histoire pas si fantasmée. A nouveau très documentarisé, « En guerre » est un film d’utilité publique et hautement engageant. Les comédiens n’en sont d’ailleurs plus tout à fait tant ils s’impliquent dans leurs rôles plus vrais que nature. On pense bien sûr au personnage de Laurent Amédéo mais également à celui de Mélanie, son pendant féminin, plus à fleur de peau mais aussi déterminée à donner de la voix et défendre l’intérêt de ses pairs. Ces deux guides évoluent dans la misère professionnelle et le désarroi des travailleurs mais aussi dans les hautes sphères où ils tentent autant de négociations que de coups médiatiques, n’hésitant pas à organiser des grèves ou des descentes dans les lieux emblématiques du monde du travail français. Perrin industrie d’Agen, pourrait être n’importe quelle autre entreprise et cela, le spectateur le mesure très bien. Malheureusement trop actuelle, la fermeture de l’entreprise n’est qu’un prétexte pour montrer la détresse des ouvriers, exploités et usés jusqu’à la corde pour sauver des emplois beaucoup trop précaires. Le manque de communication, le travail et l’influence des médias, la tension s’installant dans chaque partie, les maladresses et les emportements, rien n’est laissé au hasard et l’ascenseur émotionnel fonctionne durant les presque deux heures de film. Long-métrage coup de poing, « En guerre » possède une maîtrise scénaristique mais pas seulement. Son interprétation sans faille et sa mise en scène travaillée donnent une ampleur non négligeable à un propos a priori simpliste. Si on déplore l’abus de certaines profondeurs de champs et une caméra parfois oscillante, on comprend très vite que ces choix sont opérés pour inclure davantage le spectateur dans les différentes tractations mises en place pour les différents intervenants. Indispensable, choc et mémorable, « En guerre » de Stéphane Brizé est un film qui compte et qui mérite largement l’intérêt de son public. Le jeu admirable et inégalable de Vincent Lindon lui vaudrait assurément un nouveau prix d’interprétation. Nous sommes totalement ébahis par sa capacité de faire vivre son personnage avec authenticité et vous recommandons le tour par nos salles rien que pour en mesure l’ampleur. S’il y a ainsi des films d’auteur incontournables, le huitième film de Brizé en fait indéniablement partie. Date de sortie en Belgique/France : 23 mai 2018 Durée du film : 1h52 Genre : Drame Résumé du film : Leonardo, un riche playboy renvoie Kate, une de ses employées. Quand Leonardo perd la mémoire suite à un accident, elle se fait passer pour sa femme... Note du film : 3/10 (par François) Avis : Film ou poupées russes ? Ce film des réalisateurs Bob Fisher et Rob Greenberg est en réalité un remake... d’un remake ! C’est dire si les idées viennent à manquer lorsqu’on évoque certains projets cinématographiques. Retour en arrière : « Un couple à la mer (Overboard) » était une comédie romantique américaine sortie en 1987 avec Goldie Hawn et Kurt Russell en tête d’affiche ! Et ce film s’inspirait également d’une comédie italienne au titre évocateur : « Vers un destin insolite, sur les flots bleus de l'été » datant de 1974. Vision d’un naufrage… Voir Anna Faris à l’écran n’est pas toujours gage de qualité. S’il nous arrive de penser au pire (« Super Blonde »), on se souvient aussi des comédies potaches « Scary movie » qui avaient su marquer les esprits en ce début de millénaire. Avec « Overboard » hélas, on se situerait plutôt dans la première catégorie tant ce film est prévisible et … nunuche ! D’ailleurs, les premières images du film ne nous rassurent pas et pourraient très vite taper sur le système du spectateur tant l’actrice surjoue ! On y voit cette mère de famille cumulant les jobs pour parvenir à s’en sortir. Son quotidien se passera entre le restaurant de son amie pour laquelle elle travaille et une société de nettoyage qui l’envoie chez des clients. Parmi ceux-ci, nous retrouvons un milliardaire (Eugenio Derbez), héritier d’un véritable empire industriel. Insupportable, il mène la vie dure à tout son personnel qui n’aura d’autres choix que de se plier à tous ses caprices. On préfère ne pas s’attarder sur cette intrigue hyper convenue qui n’aura d’autre effet que de vous faire lever les yeux au ciel. Et pendant que nous voyons ces images défiler à l’écran, nous avons fortement envie de prendre le large et de nous éloigner de cette bêtise que le cinéma américain nous propose. Alors, on se met à réfléchir à tout ce que nous aurions pu faire ou refaire et qui nous procurerait plus de plaisir…comme ranger nos chaussettes par exemple ! Et ce n’est pas Eva Longoria (la copine de l’héroïne) qui nous fera changer d’avis. Le seul que nous avons pris plaisir à retrouver est ce bon vieux John Hannah (« La Momie ») que nous aimerions voir plus souvent (dans d’autres films que celui-ci). Pendant 1h52 (et c’est long croyez moi), on suit avec douleur cette aventure cousue de fil blanc, poussive et pas très drôle. Outre une première partie énervante, le film semble se stabiliser une fois la stratégie mise en place par l’héroïne pour profiter de l’amnésie du milliardaire pour se venger de son comportement. Malheureusement, la suite n’est qu’une succession de guimauves écœurantes et de piètre qualité. Pire, il se peut que vous vous retourniez dans la direction de votre voisin pour scruter ses réactions ! Et de vous à nous, elles ne seront pas très positives. En deux mots comme en cent : « Fuyez pauvres fous ! ». Date de sortie en Belgique: 23 mai 2018 Durée du film: 1h52 Genre: Comédie Résumé du film : Embarquez à bord du Faucon Millenium et partez à l’aventure en compagnie du plus célèbre vaurien de la galaxie. Au cours de périlleuses aventures dans les bas-fonds d’un monde criminel, Han Solo va faire la connaissance de son imposant futur copilote Chewbacca et croiser la route du charmant escroc Lando Calrissian… Ce voyage initiatique révèlera la personnalité d’un des héros les plus marquants de la saga Star Wars. Note du film : 7/10 (par François) Avis : Dire que le film « Solo : A Star Wars Story » a connu un accouchement difficile est un euphémisme. Bien sûr, nous retiendrons surtout le remplacement des deux réalisateurs Phil Lord et Chris Miller par Ron Howard en plein milieu du tournage pour cause de "divergences créatives". De plus, certaines rumeurs ont longtemps gravité autour de ce film : la première était que 70 à 80 % des séquences auraient été retournées par le nouveau réalisateur. Ensuite, Alden Ehrenreich, l’acteur principal, n’aurait pas convaincu le studio à tel point qu’un coach était présent sur le plateau pour l’aider à rentrer dans la peau de ce personnage de légende. Certes, succéder à Harrison Ford n’est pas aisé mais cela fait tout de même peur. Pour autant, ces mauvais présages se ressentent-ils à l’écran ? En partie seulement…mais il ne s’agit sûrement pas du naufrage annoncé. Alors ? Etes-vous prêts à voyager en moins de 12 parsecs à bord du Faucon Millenium ? Derrière Ehrenreich trône encore le fantôme de Ford Quelle pression cela doit être pour un acteur d’incarner un personnage aussi charismatique qu’Han Solo ! Le plus beau vaurien de l’espace est unique dans toute la galaxie du 7e art. Reconnaissable entre tous, ses traits et attitudes en font un personnage singulier extrêmement attachant ! Comment l’expliquer ? La réponse se trouverait peut-être au croisement d’un sourire en coin, d’un regard espiègle, de répliques qui font mouche et enfin, d’une démarche unique qui sublime son arme préférée : le pistolaser. Pour toutes ces raisons, nous n’avions vu alors qu’un seul comédien qui aurait pu incarner ce personnage iconique, le jeune Harrison Ford dans le film « Adaline » : Anthony Ingruber. Qu’en est-il après la vision du film ? Hélas, nous ne changeons pas d’avis. Pour vous en convaincre, nous vous invitons à voir ses essais d’Han Solo sur Youtube… stupéfiant ! Mais un mimétisme parfait n’étant sans doute pas recherché par la compagnie aux grandes oreilles, c’est Alden Ehrenheich qui a eu la lourde tâche de chausser les bottes du célèbre contrebandier. N’en déplaisent aux fans de la première heure, l’acteur ne démérite pas mais ne parvient pas à faire oublier celui qu’il est censé incarner. Il perd au passage sa gouaille (ou ne l’a pas encore développée) et son assurance si attrayante. A présent nous devrons l’imaginer jeune adulte de cette manière. Attention toutefois, l’acteur n’est pas mauvais, bien au contraire, mais il n’arrive pas à la cheville de celui qui a insufflé la vie au personnage. Une demi-déception principale mais les autres ? Heureusement, les films Star Wars sont construits autour d’autres grandes figures qui, eux, parviennent à insuffler un peu de profondeur à l’ensemble et l’acteur qui incarne Lando Calrissian en fait partie ! Donald Glover parvient à nous ravir à chacune de ses apparitions. D’une extrême élégance et d’une belle drôlerie, cet amateur de capes colorées possède une roublardise qui connait peu de limites. Quant aux autres acteurs, ils ne sont pas en reste ! Woody Harrelson alias Tobias Beckett joue le mentor d’Han Solo avec beaucoup de conviction à l’écran. Et que dire de l’atout charme de ce spin-off ? Emilia Clarke (Mais si ! Daenerys Targaryen, la mère des dragons de « Game of Thrones ») parvient sans mal à nous faire croire en son histoire d’amour avec le jeune Han. Quant au grand méchant de cet opus, Dryden Vos, il prendra les traits glaçants de Paul Bettany. Finalement, le seul reproche que l’on pourrait adresser à ce personnage concerne l’épaisseur de son rôle, de sa motivation…assez mince tout cela ! Et que dire de l’excellente actrice Thandie Newton, dont le rôle nous parait presque anecdotique. Dommage… Un Star Wars qui peine à passer en vitesse lumière ? Un autre défaut que nous pourrions épingler est la fin de toute magie. Lorsque nous étions enfant, nous nous posions beaucoup de questions sur la vie de Han, sur sa rencontre d’avec Chewie, sur son nom et ce fameux record établi en 12 parsecs lors du raid de Kessel. Toutes ces interrogations trouvent ici des réponses peut-être moins belles que ce que nous avions en tête...Parfois amenées de façon un peu trop maladroite. C’est un peu comme si on nous avait imposé une vision qui nous dépossède du pouvoir de notre imagination. Ce phénomène est semblable à la transposition sur grand écran d’une adaptation littéraire à laquelle nous tenons. Pourtant, il serait déraisonnable de condamner trop vite « Solo : A Star Wars Story ». D’abord, parce que son univers étendu appelle à la contemplation. Nous avons véritablement l’impression de voyager dans des mondes uniques, sur des terres particulières où le dépaysement est le maître mot. De la grisaille des bas fonds de Corellia, à la planète glacée dominée par l’Empire, nous nous émerveillons de la photographie du film ! Même la scène du raid de Kessel est visuellement magnifique ! Et que dire des enjeux politiques présents dans ce film ? Plus sombre, nous voyons l’envers du décor de la saga. Le monde des contrebandiers nous parait plus réel, celui du fonctionnement de l’Empire également. Les personnages eux-mêmes entretiennent des relations plus complexes que par le passé. Cela est dû au scénario confié à Lawrence Kasdan, connu pour avoir scénarisé « L'Empire contre-attaque », « Le Retour du Jedi » et même « Le Réveil de la Force ». Le rythme y est également excellent et le spectateur ne devrait pas s’ennuyer. Notons également les notes extrêmement réjouissantes de John Williams qui signe ici le seul thème de Han Solo et qui lui apporte une dimension épique. Le reste de la bande originale est quant à elle confiée à John Powell. Pour toutes ces raisons, « Solo : A Star Wars Story » est un spin-off très agréable à suivre malgré ses maladresses. Rempli de références et de personnages marquants, l’univers nouvellement créé affiche suffisamment de profondeur que pour nous distraire. La photographie sublime des effets spéciaux efficaces qui donnent vie à de vastes contrées lointaines. Alors bien sûr, Alden Ehrenheich ne semble pas pouvoir se glisser dans les empreintes beaucoup trop grandes de son prédécesseur mais ce n’est pas une raison pour bouder notre plaisir ! Date de sortie en Belgique/France : 23 mai 2018 Durée du film : 2h15 Genre : Science-Fiction Résumé du film : « Le Cerveau des Enfants » est une plongée dans les neurosciences et explique comment nos expériences dans l'enfance façonnent notre cerveau. Le film donne les clefs essentielles pour le développer correctement. Comment aider les enfants à mieux gérer leurs colères, à se relever des échecs, à apprendre efficacement, etc. De l'émotion à l'apprentissage, le film présente tout ce qu'il est essentiel de savoir, en tant que parent ou éducateur, pour accompagner les enfants dans la réalisation de leur plein potentiel, et les aider à s'épanouir. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Ludique et pédagogique, le documentaire de Stéphanie Brillant s’adresse aux professionnels de l’éducation comme aux parents. Articulé en plusieurs chapitres et donnant la parole à différents spécialistes de l’enfance, « Le cerveau des enfants » nous explique comment les relations et les réflexes cognitifs de notre enfance conditionnent l’avenir de l’adulte que nous serons demain. Des premières paroles d’enfants aux témoignages de petits américains épanouis dans leur école primaire, le film fait le tour d’une thématique complexe et de plus en plus tournée vers les émotions de nos petites têtes blondes. Mais l’atout principal de la démarche n’est pas de présenter le cerveau de l’enfant exclusivement à travers les neurosciences mais de donner la parole à de nombreux spécialistes en la matière, d’une directrice d’école au top niveau pédagogiquement à des passionnés de méthodes ludiques développant sans cesse le réseau cognitif des jeunes apprenants. Alors qu’il y a quelques années de cela, les enfants devaient s’asseoir et s’occuper sans broncher, la psychologie et la pédagogie actuelles se centrent davantage sur les besoins et les moyens propres aux enfants et leur donnent une place de choix dans notre façon de penser l’enfance et l’apprentissage. Et pour éclairer sa démarche, la cinéaste a décidé de traverser l’Atlantique et interroger des spécialistes très en avance sur nos méthodes plus terre à terre. Elle explique d’ailleurs que « les Etats-Unis sont plutôt avancés sur les questions liées aux neurosciences, à l’accomplissement du potentiel, à l’amélioration de la performance, et les laboratoires de recherches sont très nombreux. Tout est à portée de main. Je n’aurais peut-être pas non plus été sensible de la même façon à ce sujet, si je n’avais pas vécu l’expatriation, et découvert les fondements de la culture américaine. Le fait d’avoir des enfants scolarisés dans un pays étranger vous permet de véritablement saisir ce que l’on enseigne aux jeunes ouailles d’une nation, et donc ce qui façonne l’esprit de ses citoyens. En somme, cela m’a fait réaliser combien l’environnement est fondateur. » Et en effet, au bout de cette heure trente de documentaire, on comprend combien le terreau familial, les relations que l’on y installe, le poids des mots et la façon dont sont mis en place les apprentissages forgent profondément le caractère des enfants. Stéphanie Brillant résume d’ailleurs cette idée de cette manière : « Comprendre comment s’est câblé votre cerveau d’enfant vous éclaire sur la grande personne que vous êtes devenue ». Son film l’illustre formidablement et donne des clés pour qu’à notre tour, nous nous intéressions à la pédagogie par le jeu ou à des méthodes étonnantes comme celle de la difficulté positive qui renforce non seulement les acquis mais aussi l’estime de soi. Alors que notre société à tendance à les rejeter, on mesure l’importance des erreurs et celle de ne pas être dans un état d’esprit fixe mais progressiste. D’utilité publique et hautement pédagogique « Le cerveau des enfants » s’adressera à un public large d’éducateurs (nationaux ou familiaux) en demande de clés pour évoluer avec notre société en perpétuelle mutation. Peut-être plus adapté à une diffusion télévisée que ciné, le documentaire de Stéphanie Brillant a néanmoins toutes les ressources pour passionner ceux qui décideraient de s’y intéresser. Date de sortie en Belgique/France : 23 mai 2018 Durée du film : 1h29 Genre : Documentaire Résumé du film : L’insolent mercenaire de Marvel remet le masque ! Plus grand, plus-mieux, et occasionnellement les fesses à l’air, il devra affronter un Super-Soldat dressé pour tuer, repenser l’amitié, la famille, et ce que signifie l’héroïsme – tout en bottant cinquante nuances de culs, car comme chacun sait, pour faire le Bien, il faut parfois se salir les doigts. Note du film : 8/10 (par François) Avis : En 2016, une tornade rouge et noire fondait à une vitesse folle sur nos écrans et emportait tout sur son passage ! C’est que le plus badass des super héros Marvel apportait ce qu’il fallait de folie furieuse (et contagieuse), d’humour trash et de violence décomplexée. Et le bilan ultra positif de ce premier volet au box office n’a pas infléchi la volonté des producteurs à nourrir le bestiaire toujours plus conséquent de ces êtres d’exception. Pourtant, à bien y réfléchir, une suite pouvait se montrer très délicate. Après tout, l’effet de surprise n’est désormais plus là, et depuis, d’autres anti-héros ont su gagner les faveurs d’un public toujours plus pointilleux. Dans ce contexte, que valent les nouvelles aventures de Wade Winston Wilson, alias Deadpool ? Nous, on a beaucoup aimé et on vous dit pourquoi ! On prend les mêmes et on recommence…mais en mieux ! Ce qui faisait le sel du premier opus était sans conteste son humour débridé ! Néanmoins, nous ne voulions pas nous faire « piéger » deux fois avec les mêmes gags déjà éculés ! Dans le cas présent, les scénaristes ont eu le nez fin puisque nous nous sommes réellement amusés pendant près des deux heures du film! Nous tenons à saluer cet exploit car autant le film précédent ne nous avait pas toujours conquis (la faute à un côté « poussif » un peu trop présent), autant « Deadpool 2 » semble mieux maitriser ses codes humoristiques afin de procurer un plaisir (coupable, entendons nous bien !) constant, et ce, jusqu’au clap de fin ! Nous n’avons pas compté nos fous-rires à la vue d’une scène bien sentie et croyez-nous, elles sont nombreuses ! C’est que le personnage principal transgresse toutes les règles de ce genre de film et n’hésite pas à interpeller le spectateur pour le convier à le rejoindre dans sa folie ! De plus, dans « Deadpool 2 », Wade Wilson se moque bien sûr de lui mais aussi des autres licences de comics avec un aplomb irrésistible. Et que dire de la séquence de « recrutement » de la « X-force » et de la première sortie de cette équipe (de bras cassés) ? Hilarant, tout simplement ! Un casting endiablé au service d’un récit rythmé Quelle joie de retrouver Ryan Reynolds dans ce rôle déjanté. Nous vous invitons d’ailleurs à rester après le générique de fin pour sa scène « cachée » habituelle mais aussi pour vous régaler de l’autodérision légendaire de ce dingo de Wade Winston Wilson qui continuera le show de façon incroyable pour notre plus grand plaisir ! A ses côtés, nous retrouvons l’excellent Josh Brolin dans le rôle de Cable, un hybride mi-mutant mi-cyborg. Charismatique, l’acteur est excellent dans un rôle pourtant tout en retenue ! Il parvient à exister sans mal face à ce trublion de Deadpool et chacune de ses apparitions sont attendues ! Le réalisateur David Leitch (à qui l’on doit les très efficaces « John Wick » et « Atomic Blonde ») a su très bien s’entourer pour nous offrir un show de qualité et on retrouve ainsi Morena Baccarin, rempilant dans son rôle de petite amie de Deadpool. Au rayon des visages connus, nous prenons plaisir à revoir à l’écran les mutants Negasonic (Brianna Hildebrand) et Colossus (Andre Tricoteux), quant aux nouvelles recrues, saluons les venues de Zazie Beetz dans le rôle de la mutante Domino (qui possède la faculté d’utiliser le facteur chance afin de retourner la situation à son avantage) ou de Julian Dennison, le jeune acteur au physique atypique incarne le mutant Firefist. L’occasion de dénoncer certains stéréotypes encore bien présents dans les mentalités… Une note finale concluante ? Assurément meilleur que ne l’était le premier volet, « Deadpool 2 » témoigne d’une vraie envie de proposer un plaisir immédiat aux spectateurs. Plus agréable à suivre grâce à un meilleur récit, l’histoire du super-héros au visage meurtri dépote également à l’écran. Vrai délice de pop culture, Deadpool amusera ceux qui essaieront de retrouver les nombreuses références disséminées ici et là. Les seules réserves que nous pourrions émettre tiennent de la construction même du héros, de son manque d’enjeux mais aussi dans le fait que le film verse parfois dans la sensiblerie presque ironique par moments. De plus, le fait que Deadpool soit invulnérable enlève un part de tension dramatique qui n’existe d'ailleurs presque pas et pourrait éloigner l’intérêt de certains spectateurs alors en situation de décrochage émotionnel. Date de sortie en Belgique/France : 16 mai 2018 Durée du film : 2h Genre : Action/comédie Résumé du film : A l’occasion du mariage de sa soeur, Laura revient avec ses enfants dans son village natal au coeur d’un vignoble espagnol. Mais des évènements inattendus viennent bouleverser son séjour et font ressurgir un passé depuis trop longtemps enfoui. Note du film : 7,5/10 (par Véronique) Avis : Présenté en ouverture de la 71ème édition du Festival de Cannes, le dernier long-métrage d’Asghar Farhadi peine à faire l’unanimité. Redite ou coup de génie ? Tout dépend du point de vue où l’on se place. Pour notre part, l’exercice de style du réalisateur iranien nous a plutôt séduit et nous a emporté durant 2h12 de film dans un thriller dramatique au suspense constant et prenant ! Loin d’en être à son premier coup d’essai (dont certains se sont brillamment transformés et ont été récompensés par des Ours d’Or et d’Argent, des Oscars ou un César) Asghar Farhadi revient avec un nouveau long-métrage planté dans un décor exclusif au contraire de son intrigue plutôt conventionnelle. Après avoir installé sa caméra en Iran ou en France, le cinéaste se plonge dans les décors espagnols d’un petit village isolé, dignes des films de Pedro Almodovar ou Julio Medem pour aborder de multiples thématiques s’articulant autour d’une intrigue des plus plaisante. En effet, alors que la fête bat son plein au mariage de sa sœur, Laura (Penelope Cruz) constate que sa fille, adolescente, a disparu. Fugue, mauvaise blague, petite virée amoureuse ou disparition, personne ne semble se mettre d’accord. Jusqu’à ce que l’on découvre des coupures de presse évoquant un ancien kidnapping dans la chambre de la jeune fille. De liesse et ivresse nous passons à la détresse et au désarroi d’une famille en proie au chantage de parfaits inconnus. Mais est-ce vraiment le cas ? Ce qui nous marque dès la fin de la vision, c’est que l’on comprend que l’entièreté du film se concentre dans ses premières images, nous donnant une lecture floue de quelques éléments qui s’imbriquent et éclairent notre réflexion une fois le dénouement connu des spectateurs. Intelligent, cet angle montre que non seulement le scénariste et metteur en scène maîtrise son sujet de bout en bout mais joue avec les indices et l’attention de son public dès l’ouverture de son film. Le titre « Everybody knows » (« Todos lo saben ») est d’ailleurs l’ultime preuve que tout est dit et concentré en quelques mots. C’est sans doute la raison pour laquelle la surprise n’est pas non plus totale et les secrets (de polichinelle) amenés de façons presque superflues. Mais qu’importe, abstraction faite de l’histoire convenue et peu surprenante on se plait à évoluer dans cette enquête familiale où les reproches latents explosent au grand jour au lendemain d’une fête rassembleuse et fédératrice. On peut ainsi voir que, comme dans de nombreuses situations, les amitiés et les soutiens peuvent se faire et se défaire, chacun espérant trouver un intérêt propre, adoptant son point de vue ou se permettant un jugement (hâtif) dans une situation dramatique. Totalement ancrée dans l’univers espagnol et en même temps incroyablement universelle, l’histoire originale de Asghar Farhadi, nous emporte, ravageant tout sur son passage. Parfois longue (et lente) l’installation des étapes vers la vérité peut délaisser une partie du public, s’ennuyant de tourner en rond et avancer péniblement. Les autres prendront pleinement possession de cette atmosphère parfois pesante dans une famille bien pensante et à la fois jugeante. La tribu (menée par trois sœurs très différentes et des beaux-frères tout aussi opposés) est au bord de la crise mais chacun tente de sauver les meubles, scrutant les faits et gestes des uns, se permettant de remuer le passé des autres. La réussite et l’ego tiennent d’ailleurs une place de choix au centre de l’intrigue et chacun semble vouloir cacher les difficultés de sa vie, dans la peur de décevoir ou d’avouer que les rêves n’ont pas été concrétisés. La survie de l’affaire de la sœur aînée, la vieillesse du père de famille, ancien propriétaire foncier, la réussite de Pablo, le bonheur marital des uns, les échecs amoureux des autres viennent alimenter cette histoire banale au point de donner un reflet de la vie authentique, dans ce qu’elle a de plus désolant mais aussi de plus beau. Et en parlant de beauté, celle des images de José Luis Alcaine est remarquable et à souligner. Les plans rapprochés ou fixes, les visages torturés et les larmes de chagrin, les mouvements de joie, ce va-et-vient incessant dans une maison/hôtel bondée comme jamais nous font entrer au plus près de l’intrigue, embellissent et dynamisent la vie et les personnages du film. Cette vie n’aurait jamais été aussi juste sans la prestation impeccable de tous ses protagonistes. Il y a bien sûr le couple vedette Penelope Cruz et Javier Bardem mais également Ricardo Darín, touchant et proche du spectateur, le jeune Iván Chavero (qui nous avait déjà fait craquer dans le film d’horreur « Véronica »), la lumineuse Inma Cuesta, l’ambivalente Bárbara Lennie ou encore Eduard Fernández, Ramón Barea et José Angel Egido, autant d’excellents comédiens éclipsés par la présence médiatique du couple espagnol. Si « Everybody knows » n’est pas un grand film en soi, la prestation de ses acteurs, la maîtrise de son sujet et son atmosphère latine (qui nous est chère) sont parvenus à nous faire passer un excellent moment de cinéma et à nous faire vibrer tout au long de ses deux heures. Parce que thriller et drame peuvent encore se conjuguer et donner de jolis petits films assumés, nous recommandons à tous les curieux de découvrir, grâce à une nouvelle porte d’entrée, l’univers de Asghar Farhadi où amertume et solidarité s’associent sans jamais vraiment se mélanger. Date de sortie en Belgique : 16 mai 2018 Date de sortie en France : 9 mai 2018 Durée du film : 2h12 Genre : Drame/thriller Résumé du film : Dany Versavel a un souci avec son fils : à 15 ans, Sullivan ne veut plus d’un père qui fait le king derrière les barreaux. Pour Dany, son « ket » , c’est sa vie, hors de question de le laisser filer. Il décide donc de s’évader de prison prématurément ! Entre cavales, magouilles et petits bonheurs, il a tant de choses à lui enseigner. Un apprentissage à son image. Au pied de biche, sans pudeur ni retenue. Mais là où l’on pouvait craindre le pire, se cache peut être le meilleur… Note du film : 5/10 (par Véronique) Avis : François Damiens, caméra cachée… L’association ne pouvait a priori que nous plaire. C’est que nous sommes très fans du genre et encore plus quand c’est le maître belge en la matière qui est aux manettes. Inconditionnels de ses caméras cachées, nous étions totalement acquis à la cause de la démarche sauf que… si l’idée de base est intéressante, nous sommes sortis sceptiques de cette vision particulière… Fort de son expérience de metteur en scène pour ses sketchs télévisés, François Damiens se lance dans son premier long-métrage sur fond de caméras cachées. Et plutôt que d’enchaîner les pièges dans un format épisodique qu’on lui connaît, l’acteur/réalisateur opte pour une trame générale reliant chaque situation entre elles. Novateur ? Assurément. Prometteur ? Aussi mais malheureusement, le résultat n’est pas aussi concluant qu’on ne l’espérait. Ce fameux fil conducteur n’est qu’un prétexte permettant d’enchaîner des situations absurdes dont seul Damiens a le secret et n’apporte pas réellement de valeur ajoutée au métrage. Il nous reste donc les pièges filmés en caméras planquées mais là aussi, on ressent très vite une petite gêne. Là où d’habitude, nous rions à gorge déployée et enchaînons les épisodes sur les intégrales DVD, nous restons interloqués et moins amusés que d’ordinaire. Gênantes plus que drôles, les saynètes semblent moins spontanées que lors des réalisations télévisées, à tel point qu’on passe la plupart de notre temps à nous demander comment le bougre a-t-il pu faire pour mettre toutes ces réactions en boîte. C’est que, pour chaque caméra cachée, les quidams piégés sont filmés selon deux ou trois angles différents, dans des contextes qui leurs sont propres et pas toujours dans des lieux aménagés. On se demande dès lors comment cela a-t-il pu être possible, gâchant une partie du plaisir, au point de prendre souvent le dessus sur la performance comique. Fidèle à lui-même François Damiens est fort heureusement toujours à la hauteur de son talent, rempilant dans ce rôle de Dany touchant et drôle à la fois. Tout comme ses piégés, dont on rit gentiment et apprécions les réactions presque bienveillantes à l’égard de notre trublion. On pense notamment à cet ancien détenu, au footballeur venu faire une surprise au jeune Sullivan ou le responsable du parking bruxellois, tous plus touchants les uns que les autres. Le générique de fin nous permettra d’ailleurs de comprendre comment le résultat a pu être possible et comment les victimes ont été sélectionnées pour donner ce sel, un peu rance, au film. « Mon ket », une comédie qui fonctionne ? Ça pourrait mais malheureusement, malgré toute l’affection que l’on porte à François Damiens, il faut admettre que son long-métrage s'adapterait davantage à nos petits écrans qu'à nos salles obscures et que l’ennui n’était pas loin de faire son apparition. Son scénario (co-écrit avec Benoit Mariage, à qui on doit « Cowboy » ou « Les convoyeurs attendent ») un peu léger, ses enfilades de sketchs moins drôles qu’on l’espérait ne parviennent pas à être sauvées par le jeu toujours impeccable de notre François national. Mi-figue, mi-raisin, il est difficile pour nous de nous prononcer sur « Mon ket » qui nous a déconcerté plus qu’amusé. La déception et le questionnement ont pris le pas sur l’originalité que nous attendions. Pas tout à fait drôle, pas tout à fait original, pas tout à fait à l’image que l’on en avait, le premier long-métrage de François Damiens risque bien de louper son cœur de cible même si, à ne pas en douter, nombreux seront les fans de l’acteur qui, comme nous, seront intrigués par ce ovni cinématographique pas si étrange que cela… Date de sortie en Belgique/France : 30 mai 2018 Durée du film : 1h29 Genre : Comédie Résumé du film : La fête est finie, c’est l’histoire d’une renaissance, celle de Céleste et Sihem. Arrivées le même jour dans un centre de désintoxication, elles vont sceller une amitié indestructible. Celle-ci sera autant une force qu’un obstacle lorsque, virées du centre, elles se retrouvent livrées à elles-mêmes, à l’épreuve du monde réel et de ses tentations. Le vrai combat commence alors, celui de l’abstinence et de la liberté, celui vers la vie. Note du film : 7,5/10 (par Véronique) Avis : « La fête est finie » est loin d’être un film anodin. Porté par deux comédiennes d’exception, le long-métrage de Marie Garel-Weiss offre une leçon de courage et d’amitié que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Réalisé par une scénariste et réalisateur, présentant l’histoire de deux femmes fortes et fragiles à la fois, « La fête est finie » nous entraîne dans le monde de l’addiction, de la désintoxication, de la rechute, la rédemption, de l’amitié et du crêpage de chignons. C’est que, si elles se lient d’une amitié presque indéfectible, Céleste et Sihem connaîtront autant de joies que de déboires, partageant l’angoisse de l’entrée en cure et celle du retour à la vie normale. Totalement différente l’une de l’autre, les deux jeunes femmes n’ont en commun que leur passé de junkie et les zones d’ombre dans lesquelles elles se sont peu à peu enfoncées. Alors que l’une entretient une relation houleuse avec sa mère, refusant toute émancipation ou responsabilité raisonnable, l’autre connaît un cadre familial plus stable mais traîne derrière elle un passif pesant. En proie à la tentation de l’appel de la drogue, dont elles ont abusées au point de n’être plus que le reflet d’elles-mêmes, les deux amies vont se serrer les coudes, se relayant tour à tout pour garder la tête hors de l’eau. Leurs personnalités attachantes, leurs caractères bien trempés, leurs réussites et leurs erreurs de parcours marqueront au fer rouge leurs histoires commune ou individuelle… Et nous aussi par la même occasion. Habitées de façon exceptionnelle par Zita Hanrot (vue dans « Carnivores ») et Clémence Boisnard, Sihem et Céleste réussissent à elles seules le pari de porter le film dans une histoire déjà vue mais présentée remarquablement par un scénario concis et efficace. Des dérives de la drogue à la construction d’une amitié toxique en passant par la difficulté du sevrage, le film de Marie Garel-Weiss nous fait entrer dans la vie intime de ses héroïnes, sans curiosité malsaine et au contraire, avec un regard bienveillant sur ces deux jeunes femmes à la dérive. Par son rythme, sa mise en scène et son interprétation remarquable, « La fête est finie » vaut réellement le détour par la casé ciné. Sans doute parce qu’à l’instar de « De toutes mes forces », le film nous montre la réalité de la vie, aussi dure soit-elle, avec une humanité remarquable et une indulgence sans faille. Date de sortie en Belgique : 9 mai 2018 Durée du film : 1h33 Genre : Drame Résumé du film : Le jour où une étrange brume mortelle submerge Paris, des survivants trouvent refuge dans les derniers étages des immeubles et sur les toits de la capitale. Sans informations, sans électricité, sans eau ni nourriture, une petite famille tente de survivre à cette catastrophe. Mais les heures passent et un constat s'impose : les secours ne viendront pas et il faudra, pour espérer s'en sortir, tenter sa chance dans la brume… Note du film : 6,5/10 (Par Véronique) Avis : Avec « Dans la brume », son film de science fiction audacieux, le réalisateur canadien Daniel Roby sort des sentiers battus et réalise une vraie proposition de cinéma de genre (encore trop rare dans le paysage audiovisuel français). Si l’idée de base est ingénieuse et son traitement intéressant, le film ne tient malheureusement pas toutes ses promesses sur la distance. Installé dans un décor parisien identifiable parmi tous, le récit de « Dans la brume » se résume à peu de choses. Alors que la planète semble se détraquer et les catastrophes naturelles s’enchaîner, Paris est pris d’assaut par une brume meurtrière de grande ampleur. Montant jusqu’aux toits de la ville lumière, ce brouillard inattendu tue tout sur son passage, enfin presque… Pris au piège au sommet de leur immeuble, un couple séparé (Anna et Mathieu) et un duo de retraités sont atterrés de découvrir que la vie est réduite à une peau de chagrin et que les chances de survie sont plutôt minces. Mais le pire est que la fille de Mathieu et Anna est enfermée dans sa bulle et que la batterie de sa capsule médicale se décharge peu à peu… Très immersif dès le départ, le film de Dany Robert offre un rythme soutenu tout au long de son intrigue. De petits rebondissements en déconvenues, nos héros n’auront de cesse de trouver des solutions pour maintenir leur fille en vie et ce, malgré les dangers qui les guettent. Si l’origine de cette brume reste inconnue (mais est-ce indispensable de connaître tous les tenants et aboutissants ?), ses conséquences et la tension qu’elle installe peu à peu prennent le dessus sur les aberrations et raccourcis scénaristiques parfois trop grossiers… mais pas assez pour que ces approximations passent totalement inaperçues. Laissant à chacun la liberté de laisser aller son imaginaire, le long-métrage entrouvre de nombreuses portes sans les enfoncer jusqu’au final ouvert qui ne peut qu’interpeller. Si certains y voient une petite critique de notre société hyper connectée, polluée et où nous enfants vivent de plus en plus isolés du reste du monde, nous voyons nous une belle opportunité de planter un décor à la fois proche et inquiétant permettant au récit fantastique de s’ancrer dans un Paris contemporain et décalé. Appréciable autant que frustrant, ce choix de ne pas tout expliquer se justifie amplement, au contraire de certains choix opérés par les protagonistes et les erreurs de débutants qu’ils sont parfois amenés à commettre dans l’urgence de la situation. Dans les petits reproches que l’on peut faire au film, on note également le jeu de Romain Duris, fidèle à lui-même et justement peu variable dans son registre de comédien. A l’inverse de celle de Olga Kurylenko (qui s’implique totalement dans son rôle et donne de l’épaisseur à cette mère courage), l’interprétation de Duris nous paraît peu crédible et ne nous communique aucune empathie envers son personnage, du moins, durant une bonne moitié du film. Touchant par moment, haletant à d’autres, parfois déroutant par les choix qui sont opérés par ses personnages principaux et certaines explications trop vagues, « Dans la brume » fascine autant qu’il déconcerte. Visuellement maîtrisé et habile dans sa mise en scène, le long métrage de Daniel Roby peine parfois à nous convaincre mais remplit néanmoins sa mission première : celle de divertir le grand public avec un film de genre intéressant mais pas totalement abouti. Date de sortie en Belgique : 9 mai 2018 Date de sortie en France : 4 avril 2018 Durée du film : 1h29 Genre : Science fiction |
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