Note du film : 4/10 (par Sally) Résumé : Lorsqu’Horus se fait introniser roi d’Egypte sous les yeux de son peuple et de tous les dieux, son frère Seth vient lui voler son trône et le contraint à l’exil après lui avoir ôté tout pouvoir. Dans la foule, un jeune héros mortel, Bek, décide de venir à sa rescousse en contrepartie d’une faveur : ramener la femme qu’il aime d’entre les morts… Avis : Sorte de Percy Jackson pour adultes, le film vulgarise le panthéon égyptien et certains de ses mythes à sa façon… Si quelques bases sont respectées, Alex Proyas s’est permis de (trop) nombreuses libertés. Etrange, quand on sait que le réalisateur est égyptien lui-même…On pensait qu’il respecterait les mythes ancestraux de sa culture mais que nenni. Les amateurs d’égyptologie et d’Histoire hallucineront de voir comment les dieux et leurs aventures sont présentés tandis que les amateurs de film fantastique se régaleront des effets spéciaux démesurés pour les illustrer. Car des effets spéciaux, il y en a à la pelle. Au point d’en devenir un peu écoeurant. La palme revient aux transformations du dieu Râ (Geoffrey Rush dont on se demande ce qu’il vient faire là mis à part entacher sa belle carrière de comédien émérite ?!) qui sont d’un kitch à la limite de l’acceptable. Les autres dieux, eux, ont droit à des mutations dignes de celles des Chevaliers du Zodiaque, Seth le premier ! Incarné par Gerard Butler (qui revient sur nos écrans pour plusieurs longs métrages ces dernières semaines), le dieu du tonnerre et de la foudre, est le grand méchant de l’histoire. Crédible ? Oui et heureusement ! Le comédien écossais revêt l’armure comme il l’avait déjà fait pour « 300 » dont il tenait le rôle principal et assure dans ce genre de rôle. Même si ce n’est pas ce qu’on lui préfère, il faut reconnaître qu’il sait y faire et qu’il porte l’histoire sur ses larges épaules avec charisme et audace. En face de ce souverain despotique, on trouve une myriade de dieux et déesses (à visage humain mais à taille décuplée) et Horus, frère de Seth, interprété par le danois Nikolaj Coster-Waldau (Jaime Lannister dans « Game of Thrones »). Alors que les deux frangins se battent pour récupérer des terres, un peuple, un œil ou un honneur c’est selon, une petite histoire mortelle naît : celle entre Zaya (Courtney Eaton) et Bek (Brenton Thwaites). Par malchance, Zaya se retrouve dans le royaume des morts et Bek n’a qu’une solution : aider Horus a prendre sa revanche sur son méchant frère et faire revenir sa bien-aimée de l’au-delà. Tout cela n’étant qu’un prétexte pour mettre en scènes des bastons entre dieux et autres créatures mythologiques sur fond d’Egypte magnifiée. Sphinx, serpent, pyramides, papyrus, tout y est… mais la qualité scénaristique et l’angle abordé par le cinéaste sont quant à eux très contestables. A la fin du film, notre constat est désolant : Alex Proyas nous avait habitué à mieux. « I Robot », « The Crow », « Prédictions »… c’était lui. « Gods of Egypt » vient traverser sa filmographie tel un ovni filant dans notre ciel d’été. Usant d’images de synthèse, présentant des rencontres musclées entre divinités totalement improbables et de dialogues un peu faiblards, son dernier long-métrage ne vaut finalement pas le déplacement et peine à nous convaincre de lui mettre la moyenne. Par chance, son casting performant et ses musiques de péplum viennent sauver la mise à cette réalisation en deçà du talent de son réalisateur. Après tout, la bande annonce en dit déjà long.... Date de sortie en Belgique : 30 mars 2016 Date de sortie en France : 6 avril 2016 Durée du film : 2h08 Genre : Fantastique
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Note du film : 6/10 (par Sally) Résumé du film : Cassie mène une vie de lycéenne ordinaire lorsque notre planète semble être l’objet d’une série d’attaques extraterrestres : après le déferlement d’ondes électromagnétiques détruisant tout sur son passage, un tremblement de terre provoquant tsunamis et inondations et une grippe aviaire de grande ampleur, la 4ème vague paraît se propager. En effet, l’ennemi s’est infiltré dans la population, prenant possession des corps et des esprits humains sans que l’on puisse ne se rendre compte. Et si la prochaine vague concernait à venger la destruction de ces vies humaines ? Avis : Alors que la bande annonce nous avait laissé coi et que le pitch du film ne nous attirait pas plus que cela, nous nous sommes tout de même décidés à aller à la rencontre de l’univers de J Blakeson et de son film d’anticipation pour adolescents. Finalement, on pensait que ce serait bien pire et on reconnaît même quelques petites qualités à ce film de science-fiction. Adapté du roman du même nom, « la 5ème vague » est un film déconcertant. Amenant quelques de bonnes idées, il peut aussi tomber dans les clichés et manquer d’originalité. Surfant entre la science fiction et le film d’aventure pour adolescents, le dernier long métrage de J Blakeson (réalisateur britannique dont le travail nous était inconnu) peine aussi à tenir la distance. En effet, s’il propose un bon postulat de départ et qu’il parvient à nous entraîner dans son monde apocalyptique dès les premières minutes, on regrette de voir son dernier tiers s’accélérer à un tel point qu’on ne peut que se demander si le réalisateur aurait été capable d’assumer un final maîtrisé. En plus de ce changement de rythme radical, on déplore l’abus d’effets spéciaux un peu « too much » nous laissant par moment incrédules. Se voulant spectaculaires, ils finissent presque en parodies de film d’action ou en série b mal réglée. Dédoublée en deux histoires distinctes, l’intrigue du film tient en quelques lignes : Cassie survit de son côté et cherche à retrouver son petit frère pendant que celui-ci est recruté par l’armée et formé pour détruire l’ennemi immiscé dans la population locale… C’est simple, çà fonctionne, mais ca n’a rien de détonant non plus… Concernant le casting, là aussi on tangue entre une bonne interprétation générale et quelques ratés peu convaincants. En tête d’affiche, Chloë Grace Moretz qui nous avait surprise dans « Dark places » après nous avoir hyper déçue dans « Si je reste ». Egale à elle-même la jeune femme remplit le contrat sans non plus se démarquer outre mesure. Impliquée dans son rôle, elle parvient difficilement à nous faire part du stress de sa situation, de communiquer sa peur, ses lueurs d’espoir, ses marques d’affection… elle gagnerait à exacerber ses émotions et à perdre un peu le contrôle de son jeu pour se laisser place à une vraie interprétation. Mais elle n’entache en rien l’intrigue et se trouve à rang égal avec ses jeunes camarades de jeu Nick Robinson (Zach dans « Jurassic World »), Alex Roe ou encore le tout jeune Zackary Arthur Dans le rôle du Colonel Vosch on trouve (étonnamment) un Liev Schreiber un peu plus en retenue que pour certains autres rôles. Hyper convaincant dans « Le prodige », le comédien ne prend pas de risque mais parvient à faire exister son personnage avec un naturel que beaucoup peuvent lui envier. Si son rôle, entouré d’un secret de polichinelle, vient pimenter l’histoire de nos jeunes héros, il n’est pas non plus un de ceux que l’on retiendra dans la carrière de l’acteur. Première adaptation d’une trilogie pour jeunes adultes écrite par Rick Yancey, il y a fort à parier que si la sauce prend et que les caisses des producteurs se remplissent bien, les fans auront droit à une suite dans les règles de l’art. Pas sûr que nous nous pencherons sur ces suites potentielles mais la vision du premier opus n’a pas été aussi pénible que nous l’avions envisagé… Comme quoi, il ne faut pas toujours se fier à nos premières impressions et prendre les choses pour ce qu’elles sont de temps en temps. Date de sortie en Belgique : 23 mars 2016 Durée du film : 1h52 Genre : Science fiction Titre original : The 5th Wave Note du film: 8/10 (par Sally et Stanley) Résumé: Sophie, Mambru, Damir, B et Katya, oeuvrent tous dans un groupe d’aide humanitaire en mission dans la zone de guerre des Balkans. A côté de ce point commun, ils ont chacun leur spécialité, chacun leur caractère. Appelés pour purifier un des seuls puits d’eau potable accessible dans la région, nos cinq collaborateurs auront fort à faire pour mener à bien leurs objectifs. Avis: « A perfect day : un jour comme un autre », intrigue autant par son affiche que par sa bande annonce. Novices de l’univers du réalisateur Fernando León de Aranoa, c’est assurément son casting qui nous a donné l’envie de nous y intéresser…et on ne l’a pas regretté ! Avec sa bande originale 100% rock, « A perfect day », nous montre combien tout ce qu’on verra dans ce film sera décalé et pourtant magistralement orchestré. En effet, c’est sur fond de « Sweet dreams » de Marylin Manson, « Pinhead » des Ramones « There is no time » de Lou Reed (en passant par Marlene Dietrich et Velvet Underground) que se déroule l’histoire de nos cinq protagonistes. Détachés dans la campagne balkanique aride pour aider au mieux une population locale démunie, on pouvait s’attendre à un film déprimant, moralisateur ou politique… et pourtant ! Rien de cela ne transparaît dans la dernière réalisation de Aranoa, que du contraire. L’humour est de mise, les situations sont cocasses, parfois dramatiques sans être (trop) sombres, et offrent un long métrage équilibré, très agréable à regarder. Le secret de cette réussite ? Son casting de luxe excellentissime. Mais qui présenter en premier ? Difficile d’opérer un choix car le réalisateur a eu l’intelligence de mettre tous ses acteurs sur un même pied d’égalité. Aucun des personnages ne ressort plus qu’un autre, aucun comédien n’efface les autres et bien que l’on ait quelques préférences, on doit reconnaître que cette union fonctionne à merveille et nous fait presqu’oublier que c’est film de fiction que nous sommes en train de regarder... Mais puisqu’il faut bien commencer par quelqu’un, autant le faire avec Benicio Del Toro (qu’on a adoré retrouver dans « Sicario » de Denis Villeneuve et dont la suite est en préparation). Avec son charisme et sa « gueule » bien à lui, l’acteur démontre une fois de plus qu’il est taillé pour des rôles de grande envergure. Dans ce film, il incarne un responsable de la sécurité blasé par les aléas de son métier. Tantôt ironique, tantôt empathique, son personnage roule sur les chemins caillouteux avec aisance, à l’image du comédien qui a su rouler sa bosse dans une carrière sans faute. A côté de lui, Tim Robbins grand par la taille (1,96m !) autant que par le talent. Il nous fait l’incommensurable plaisir de revenir sur nos écrans avec un rôle qui lui va comme un gant. L’acteur- réalisateur multi facettes (« Mission to mars », « Mystic River» qui lui a valu l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle, « La guerre des mondes») offre ici une prestation qu’on ne peut qu’adorer. Border line, déjanté, parano ou trop prudent, on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre… Surpris à chaque instant par ses répliques (truculentes, vraiment !) ou ses réactions, il démontre que l’étendue de son talent n’a pas de limite… On en redemanderait bien un peu mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, il faudra se satisfaire de ces 1h45 de pur plaisir… Substantif étrange à écrire quand on connaît le résumé de l’histoire et la réalité que le réalisateur a voulu nous présenter…mais c’est pourtant la vérité : quel bon moment ciné ! Côté féminin, on trouve Mélanie Thierry et l’ex-mannequin ukrainienne Olga Kurylenko. Alors que la première est une ressortissante française qualifiée dans le maintient de la qualité de l’eau et des conditions sanitaires, la seconde est une chargée de mission russe envoyée sur le terrain pour faire un rapport détaillé aux Nations Unies. Chacune à leur façon, elles apportent un brin de charme et de candeur dans cet univers dévasté. Sensible ou forte, les deux jeunes femmes prêtent leurs traits à des personnages teintés de sincérité. Et pour compléter la dream team d’exception, on trouve un Fedja Stukan tout aussi performant que ses petits camarades. Si son visage semble connu (peut-être l’avez-vous aperçu dans « Enfant 44 », « Crossing Lines » ou « Au pays du sang et du miel » ?), on doit reconnaître que c’est pour nous, une vrai découverte, et qu’il mérite amplement sa place au casting ! Tout comme Sergi Lopez, dont l’intervention est un peu trop courte mais tellement appréciable. Ah Sergi, tu n’as nul égal et à chaque fois, tu nous régales ! A la fin de la projection, on ne peut donc que remercier Fernando León de Aranoa, réalisateur espagnol engagé pour ce « jour comme un autre » qui pour nous, ne l’était pas du tout ! Pourtant prolifique depuis 1997, il s’entoure de castings tout aussi méconnu pour nous, exception faite des « Lundis au soleil » où il fait tourner Javier Bardem, ou prochainement « Escobar » où il réunira à l’affiche Penelope Cruz et … tiens tiens, Javier Bardem. Ravi de la découverte, le rendez-vous est déjà pris pour son prochain long métrage et nous espérons qu’il nous offrira à nouveau une œuvre intelligente et insolite. On a d’ailleurs pu lire, ici et là, que le film manquait d’originalité, de profondeur ou qu’il était affublé d’un scénario minimaliste… Soit, c’est vrai qu’il est plutôt simpliste (mais pourtant profond) et fort heureusement ! Une histoire plus « compliquée » aurait sans doute occulté tout le talent de réalisation et d’acteurs que l’on peut apprécier ici. Après 1h45 de film, la boucle est bouclée, le ressenti 100% positif, que demander de plus ? Nous, on a véritablement trouvé ce qu’on était venu chercher et on ne peut que vous recommander de faire un petit tour dans les quelques salles qui proposent ce petit bijou espagnol… un peu trop discret (ou modeste ?) à notre goût. Date de sortie en Belgique: 16 mars Genre : Comédie dramatique Durée du film : 1h46 Titre original : A perfect day Note du film : 3/10 (par Stanley) Résumé du film : Dans un contexte où il serait bon ton que les super héros agissent de concert avec la justice et ne se croient pas au-dessus des lois, Lex Luthor, héritier de la société scientifique Lexcorp, dresse Batman contre Superman dans un combat qui mènera les villes de Gotham et de Métropolis dans un chaos sans nom. Avis : Il est difficile pour un amateur de comics et de cinéma de voir à quel point les producteurs et un réalisateur en manque d’inspiration peuvent détruire un mythe, une œuvre riche et sacrifier des héros sur l’autel de la bêtise. A l’image de Double-Face, Zack Snyder est capable du meilleur (« Watchmen », « 300 ») comme du pire (entendez le film qui nous préoccupe ici). Cette vaste blague cinématographique qu’est « Batman V Superman », proche de la caricature, se veut la porte d’entrée vers une série de films qui laisse présager le pire. En effet, le réalisateur a déjà dans ses cartons « Justice League, partie 1». Là, on retrouvera un Batman fédérateur qui réunira tous les super héros, (Aquaman, Wonder Woman et tous les autres méta humains du bestiaire de DC Comics) afin de défendre la planète d'une nouvelle grande menace… « Batman V Superman » n’est finalement qu’un préquel écoeurant qui n’a pour seul but que de préparer une suite voulant concurrencer Marvel et ses « Avengers ». Avec son dernier film, Snyder provoque chez nous, de lourdes remontées acides. Explications : Dans le procès que nous intentons à ce blockbuster nauséabond, reconnaissons-lui sa seule qualité : son méchant. Après tout, ce n’est déjà pas si mal. Dans le rôle de Lex Luthor, nous retrouvons un acteur qui compte et qui a su gravir marche après marche l’ascension vers une certaine renommée. En effet, Jesse Eisenberg (« Le village », « The social Network », « Bienvenue à Zombieland », « Insaisissables », «To Rome with Love ») nous surprend totalement. Jusqu’ici, il incarnait des personnages tantôt maladroit, en retenue, mal dans leur peau, timide, organisé ou visionnaire. Dans « Batman V Superman », il incarne la folie de façon magistrale en cabotinant à la manière de Jack Nicholson dans son rôle de Joker (chez Tim Burton). S’il y a un personnage qu’on attend de voir à l’écran, c’est lui. Il efface la prestation des autres comédiens qui ne font que remplir leur contrat. Commençons par les deux têtes d’affiche : Ben Affleck, dans le rôle du chevalier noir et Henry Cavill dans celui de Superman, véritable chevalier blanc. Tous deux rempilent de façon convenue dans des rôles déjà vus bon nombre de fois à l’écran. Ni mauvais, ni bons, ils font le job sans marquer les esprits. Dans les seconds rôles, un Jeremy Irons en Alfred, le majordome (Comme Michael Caine nous manque…). Dans celui de la mère du fils de Krypton, une Diane Lane vieillissante mais pourtant talentueuse, à qui on ne laisse pas le soin d’exister. Dans le même registre, Laurence Fishburne (Monsieur Morpheus) qui essaie d’insuffler un peu de crédibilité et un peu d’épaisseur dans la pratique journalistique du Daily Planet… en vain. Et dans le rôle de celui qui vient encaisser son chèque, Monsieur Kevin Costner, bon acteur qui, à l’image de Diane Lane, est relégué au second plan et n’a pas l’opportunité de remontrer l’étendue de son talent. La faute à un studio misant tout sur la jeunesse ? Même Alfred a rajeuni dans ce nouvel opus pour pré-pubères… Dans le registre des incompréhensions, continuons. Comment un compositeur aussi talentueux qu’Hans Zimmer a-t-il pu orchestrer des compositions aussi grandiloquentes et ô combien pompeuses, déjà entendues maintes fois et à la limite du kitsch ? Oh, la réponse se trouve sans doute dans la collaboration qu’il a eue avec Junkie XL (…tout est dans son nom). Le plus douloureux, pour l’amateur de cinéma que nous sommes, est de ne voir aucune intelligence, aucune psychologie de personnages, aucun motif de représailles… Le scénario est à l’image d’une ligne d’encéphalogramme : plat. Véritable peau de chagrin, ce projet aurait bien eu besoin d’ambition et de talent pour tenir le spectateur éveillé durant 2h30 (et Dieu sait que c’est long quand le film est mauvais !) Le plus énervant à présent : la réalisation ! Afin de s’économiser sur la conception des décors de Métropolis, de Gotham et de la jonction entre ces deux univers graphiques, l’équipe du film a trouvé une astuce : on abuse et réabuse des gros plans sur chaque séquence. Chaque coup de poing porte sur le gant. Le plan le plus audacieux est sans doute de filmer notre héros en entier sans jamais l’intégrer dans un plan large… sauf quand il s’agit de le faire tournoyer dans les airs à travers un nuage de feu et de cendre. Autant la première partie du film manque d’intention et fait passer Batman pour un con, autant la deuxième semble appartenir à une autre saga : celle des Power Rangers. Affublé d’une armure style mécha, Batman s’associera à son nouveau rival, Superman, pour contrer la création de Lex Luthor, un « troll » improbable (à la seigneur des Anneaux) sur fond d’éclairs multicolores et omniprésents. Epileptiques s’abstenir sous peine de crise aiguë. A cet agacement s’ajoute un étonnement. Pourquoi faire intervenir des super héros dépassés. Wonder Woman, Aquaman, Flash avaient toute leur raison d’être dans les années 1940 mais à l’Aube d’une nouvelle ère, ressortir des personnages sentant la naphtaline, c’est un peu risqué… On reste dubitatifs par ce choix et on se demande à qui s’adresse ce long métrage et qui remplira les salles ces prochaines années ? A la limite de la série Z, ce film est écoeurant de nullité. De mémoire, nous n’avions quasiment jamais vu ça… nous aurions dû nous en tenir à la bande annonce, qui en dit long ! A la sortie de ce film, nous n’avons qu’une seule certitude. Nous ne dépenserons plus jamais un seul denier dans la suite cinématographique des aventures DC Comics de cet acabit, mal nous en a pris ! Date de sortie en Belgique : 23 mars 2016 Durée du film : 2h33 Genre : Action Titre original : Batman v Superman:Dawn of Justice Note du film : 8/10 (par Sally) Résumé du film : Po, devenu Maître Dragon, est promu au poste de formateur par le vieux Shivu, envieux de prendre sa retraite. Son univers tout entier va basculer lorsque Kaï revient des ténèbres pour se venger et lorsqu’au même moment, son père biologique vient à débarquer, Po voit l’occasion rêvée de retrouver les siens et de les unir dans ce combat contre un nouvel ennemi redoutable. Avis : Dans le contexte de ces derniers jours, on recherche un peu de légèreté et « Kung Fu Panda 3 » tombe vraiment à pic. Dans la même lignée que ses deux opus précédents, les dernières aventures de Po et ses petits camarades sont un régal pour petits et grands ! Comme pour « Kung Fu Panda 2 », c’est Jennifer Yuh Nelson qu’on retrouve aux manettes et on sent qu’elle aime véritablement son univers animé notre Sud-Coréenne. Elle y apporte de la sensibilité, du rire, de la couleur et fait battre le cœur de tous les enfants et de leurs parents. Car au-delà d’une technique impeccable, c’est une très jolie histoire qui nous est racontée. En effet, Po vient de retrouver son père Panda lorsqu’un cataclysme s’abat sur la Chine. Kaï, un ancien maître kung fu, revient dans l’univers des mortels pour éliminer tous les autres instructeurs d’arts martiaux et détruire le palais de Jade. Pour Po, qui est en chemin vers le village de son enfance, il est temps de préparer l’arrivée de ce nouveau méchant et de former la communauté de pandas qui l’accueille les bras ouverts en bêtes de combat… La tendresse est très présente lors des retrouvailles entre Po et son père mais pas seulement. Copie conforme de son fils, papa Panda est un sacré gourmand et amateur d’amusement en tous genres. Lorsqu’il gagne la montagne où vit le peuple panda, Po découvre qu’il n’est plus seul et que tous ses semblables créent une communauté dont il a toujours rêvé. Drôles, les petits ours de Chine nous réservent quelques jolies scènes et nous feront décocher quelques beaux moments de rires. Si nos cœurs se serrent par les émotions, ils se soulèvent aussi lorsque nous sommes pris dans l’action. Car pour que la réussite soit totale, il faut une bonne dose d’aventure et Dreamworks ne lésine pas sur les moyens pour nous entraîner au cœur d’un combat de grande envergure. Quelques scènes fortes impressionnent (comme l’emprisonnement des héros dans de la jade) mais jamais à outrance, de telle sorte que même les plus jeunes pourront suivre sans être choqués. Et il faut l’admettre, l’univers de « Kung Fu Panda » nous a toujours comblé par ce savant mélange d’humour et de péripéties et même si l’on peut croire qu’un troisième volet essoufflerait le sujet, il n’en est rien : en 8 ans, il n’a rien perdu de sa superbe et reste une très belle récréation, que l’on retrouve toujours avec autant de plaisir. Pour donner vie à tous ces petits personnages que sont Po, Tigresse, Maître Shifu, Vipère, Singe, Grue, Li ou encore l’Empereur Kaï, il faut non seulement des graphistes mais aussi des interprètes. En VO, ce sont Jack Black, Angelina Jolie, Dustin Hoffman, Jackie Chan, Seth Rogen, Lucy Liu, David Cross, James Hong, Randall Duk Kim, Kate Hudson J.K.Simmons et Bryan Cranston qui prêtent leur voix à tout ce petit monde. En VF, Manu Payet, Pierre Arditi, Alison Wheeler et d’autres anonymes qui se prêtent au jeu. Pour notre part, nous avons eu la chance de le suivre en version originale et nous nous sommes délectés du jeu de doublage des stars américaines sans doute plus que par celui de leurs homologues français Autre atout non négligeable : la présence musicale d’Hans Zimmer, qui nous délecte d’une bande originale de première qualité ! Ses thèmes sont prenants et reviennent régulièrement pour se calquer à merveille sur l’intrigue. On en redemande et on apprécie son travail jusqu’à la dernière minute du générique final. Coloré, dynamique, intelligemment scénarisé (merci Jonathan Aibel et Glenn Berger), « Kung Fu Panda 3 » est une valeur sûre que nous ne pouvons que vous recommander. Date de sortie en Belgique : 23 mars 2016 Durée du film : 1h35 Genre : Film d’animation Note du film : 8,5/10 (par Sally et Stanley) Résumé : Après un accident de voiture, Michelle se réveille dans une sorte d’abri anti-nucléaire. Pensant d’abord avoir été enlevée, elle se rend vite compte que sa détention n’en est pas vraiment une. En effet, Howard, son « kidnappeur », l’aurait ramassée sur le bas de la route juste avant une attaque chimique et ils sont maintenant contraints de vivre à l’abri de tout danger. Libre de tout mouvement, Michelle ne peut cependant pas pousser la porte du bâtiment au risque de mourir asphyxiée d’un air empoisonné. Mais où se trouve le réel danger ? A l’extérieur ou à l’intérieur du bunker ? Les questions sont nombreuses et l’envie de sortir de plus en plus grande… Avis : Avant toute chose, nous tenons à vous assurer que vous pourrez lire notre critique en toute confiance car nous avons fait le choix de ne rien révéler sur l'intrigue du film. Sur Ecran et toile, on ne veut pas gâcher votre plaisir et on vous invite au « 10 Cloverfield Lane » pour avoir vous aussi votre petit lot de surprises… Depuis plusieurs mois, « 10 Cloverfield Lane » a beaucoup fait parler de lui et à la sortie de la projection, on peut confirmer qu’il tient toutes ses promesses et offre un thriller de science-fiction de choix ! Et ce, pour plusieurs raisons : - Son scénario tout d’abord. Très original, il nous tient en haleine durant toute la durée du film. Rempli de surprises, palpitant, intriguant, il nous cueille dès les premières minutes et ne lâchera jamais notre attention. Sans réel lien avec le premier « Cloverfield » (sorti sur nos écrans en 2008) il détient cependant quelques connexions minimes avec ce dernier. C'est une bonne nouvelle pour ceux qui n’auraient pas vu le film de Matt Reeves, puisqu'ils peuvent donc suivre l’intrigue sans se sentir perdu puisqu'il n’est ni un préquel, ni une suite des aventures d’un personnage quelconque déjà présenté ultérieurement. Il s’agit ici d’une histoire bien à part, avec sa trame propre, ses héros, ses mystères. - Sa réalisation impeccable. Dan Trachtenberg a fait fort, très fort, pour son premier long-métrage. A 34 ans et avec une expérience quasi inexistante, il nous offre ici un long-métrage digne des plus grands réalisateurs du genre ! Produit par J.J. Abrams, le film recèle quelques mystères et éléments chers à l’univers du réalisateur de science fiction le plus en vogue ces derniers temps. Il n’y a pas à dire, l’équipe du film a su mêler tous leurs talents pour nous proposer un thriller passionnant. « 10 Cloverfield Lane » n’est pas le seul film du moment à évoquer une séquestration. « Room » le faisait début de ce mois avec une histoire totalement différente. Mais là où le film porté par Brie Larson peinait à nous faire vivre la claustrophobie de ses personnages, celui de Dan Trachtenberg parvient à le faire indubitablement. Les aménagements réalisés dans l’abri de Howard sont incroyables. On se doute que l’équipe de décorateurs du film a eu bien du fil à retordre pour créer un tel imbroglio de pièces, de recoins, de moyens de survie aussi réalistes. On y croit et nous sommes même découragés à l’idée de savoir que toute sortie de ce lieu est quasiment impossible ! - Son casting exceptionnel. John Goodman (Flintstone) y est génialissime ! Bipolaire, il peut être tantôt accueillant, tantôt carrément flippant. Ses excès de colère nous font tressaillir dans notre fauteuil et son personnage n’a de cesse de nous questionner : Qui est-il ? Quelle est son histoire ? Quelles sont ses intentions ? L’acteur, que nous adorons, nous offre ici une panoplie de jeux les plus incroyables les uns que les autres. Il passe du sourire au courroux, de la bienveillance à la réprimande en un temps trois mouvements…et quand les murs de son bunker tremble, nous n’avons qu’une seule certitude : on ne voudrait pas être coincé dans pareille situation avec ce gars-là. Le « Monuments man » dont la carrière est connue des petits comme des grands, assure son statut de monstre du cinéma et on le retrouve, malgré tout, avec beaucoup de joie ! Il y a d'ailleurs fort à parier que son rôle d’Howard, restera longtemps dans les annales. Mary Elizabeth Winstead assure haut la main elle aussi. Prisonnière d’un endroit clos dont elle sait peu de choses, elle sera tiraillée entre l’envie de croire à cette vérité qui est lui racontée et celle de s’évader d’un abri tout confort où elle se retrouve enfermée. Tout au long du film, son personnage gagne en intensité et réalise un fameux bout de chemin. Pour nous, la comédienne est une vraie révélation. Bien qu’à l’affiche de quelques films ces dernières années, elle est souvent cantonnée à des rôles secondaires. Ici, elle prend toute la place et le fait de façon magistrale. Elle nous fait vivre l’angoisse de son personnage, nous donne envie de l’aider à s’échapper et de découvrir ce qui s’est réellement passé. Ses interrogations deviennent les nôtres et elle nous guide dans la découverte d’une vérité difficile à croire. Intéressante car convaincante, il faudra suivre la carrière de la jeune américaine de très près. Michelle et Howard ne sont pas les seuls à vivre dans ce bunker. Etonnamment, Emmett, jeune constructeur, s’est lui aussi réfugié dans l’abri peu après la catastrophe d’origine inconnue. A la fois témoin crédible et ami de fortune, Emmett sera un allié de taille pour Michelle qui ne sait plus que croire. Interprété par John Gallagher Jr., acteur de comédies musicales (vu aussi dans la série « The newsroom »), Emmett est touchant et est, pour nous aussi, un repère important. Le comédien assume lui aussi son rôle jusqu’au bout et sait trouver sa place entre les deux têtes d’affiche. Le trio de comédiens assurent vraiment malgré leurs rôles peu évidents à porter et réalisent tous un sans faute. On croit réellement à leurs histoires, on vit à leurs côtés des jours durant et leurs inquiétudes deviennent véritablement les nôtres. C’est une belle preuve que l’on peut être encore agréablement surpris par un casting peu connu ou par un acteur qui n’a plus à affirmer son talent ! Le film aurait sans doute été parfait (n’ayons pas peur des mots) si le twist final n’avait pas été celui-là. Nous savions que « 10 Cloverfield Lane » était un film de science-fiction mais tout au long du film, nous nous interrogeons sur ce qui lui apportera cette touche si particulière et ne nous ne doutions pas une seule seconde que les scénaristes (Josh Campbell et Matthew Stuecken) prendraient cette option là. On a beau tout s'imaginer durant une bonne heure trente, on est parfois bien loin de ce qui attend notre héroïne. Parviendra-t-elle à sortir? De quel monde se protègent nos trois protagonistes? D'une attaque chimique humaine? D'une invasion extraterrestre à la "Signes" de Shymalan? De rien? Le danger est-il forcément dehors? Tout est possible et même si nous émettons quelques réserves (sur ces 10 dernières minutes qui font d'ailleurs perdre un point à ce « Cloverfield »), le long métrage tient la route et nous aura grandement fait palpiter et nous aura scotchés dans notre fauteuil rouge tout au long de l'intrigue. Il nous en aura mis plein les yeux et aura fait battre notre coeur à du 100 à l'heure au point de nous poursuivre encore quelques heures après sa vision ! Nous ne serons trop vous conseiller d’aller vous faire votre avis par vous-même mais attention cependant, le film n’est pas à mettre devant tous les publics. Ce thriller psychologique présente certaines scènes choquantes et l’atmosphère est assez pesante… Âmes sensibles s’abstenir ! Date de sortie en Belgique : 16 mars 2016 Durée du film : 1h45 Genre : Science-fiction / Thriller Note du film : 7/10 (par Sally) Résumé du film : Bennet est médecin légiste. Plusieurs fois diplômé au Nigéria, ses façons de faire sont très souvent controversées. Un jour de garde, il se voit confier une autopsie délicate : celle d’une des plus grandes vedettes du football américain, Mike Webster. Ce qu’il découvre à de quoi surprendre et Bennett est bien décidé à faire éclater la vérité. Et si pratiquer ce sport pouvait entraîner des conséquences mortelles ? Avis : L'histoire de « Seul contre tous » s'inspire de faits réels et met en avant un épisode important de la vie du médecin légiste et épidémiologiste Bennet Omalu. Sa théorie serait que, comme le cerveau humain est immergé dans l’eau et totalement indépendant de la boîte crânienne, les chocs reçus lors des matchs de football américain endommageraient le cerveau et provoquerait de lourdes conséquences sur les sportifs de haut niveau. C’est ce que semble révéler l’autopsie de Mike Webster, vedette adulée de toute l’Amérique. Mike Webster a vraiment existé. Joueur en NFL durant 18 ans, il aurait encaissé plus de 70 000 coups à la tête sur toute sa carrière et cela aurait entraîné une commotion importante que personne ne pouvait soupçonner. Pour le docteur Omalu, jouer au football serait mortel, c’est sûr ! David Morse (« La ligne verte », « Rock ») incarne ce footballeur. Méconnaissable, il faut y regarder à deux fois pour être certain que c’est ce comédien qui se cache sous ces traits ! Sorte de SDF vivant dans une voiture, Mike Webster a tout perdu et se retrouve aujourd’hui complètement paumé et à « bout de nerfs ». Quelques heures après être venu chercher l’aide du docteur Bailes, (Alec Baldwin), celui-ci décède et c’est ainsi que l’autopsie du corps est confiée au docteur Bennet. Souffrant de migraines, de voix dans sa tête, Mike semblait être devenu fou, alors qu’aucune anomalie n’est décelée de son vivant. Extraordinaire dans son rôle, David Morse joue la démence et la détresse avec beaucoup de naturel et nous donne une belle leçon de cinéma. Le docteur Bennet Omalu, lui, est incarné par Will Smith. Absent de nos écrans depuis « Diversion », il sera bientôt à l’affiche de « Bad Boys 3 » et de « Suicide Squad » (où il retrouvera la comédienne Gugu Mbatha-Raw). Son retour est plutôt réussi et lui offre un rôle dans lequel nous n’avons pas souvent l’habitude de le voir. Constant, il ne crève pas l’écran et opte pour un jeu modéré bien que maîtrisé. Ce qui est à souligner ici par contre, c’est le travail qu’il a effectué en amont pour que son personnage soit le plus crédible possible. En effet, il n’a pas hésité à rencontrer le vrai docteur Omalu pour être briefé sur les autopsies qu’il allait devoir réaliser. De plus, le médecin étant nigérian, il a travaillé cet accent des heures durant pour qu’il soit concluant. Malheureusement, la VO étant très peu distribuée chez nous, tout ce travail ne sera pas souvent perçu et reconnu. Accusé de fraude, le médecin n’aura de cesse de prouver que sa théorie et ses observations, sont justes. La NFL étant un organisme très puissant, ils ne sont pas prêts d’accepter les allégations d’un médecin d’origine étrangère… Les finances consacrées à la recherche du docteur Omalu sont stoppées, sa théorie de l’ETC (encéphalopathie traumatique chronique) critiquée, la pression médiatique ou personnelle réelle… L’Amérique toute entière est ébranlée par ce raisonnement « fallacieux » mais Bennet n’est pas prêt de baisser les bras et malgré les menaces dont il fait l’objet, il est bien décidé à entamer son combat pour que la vérité soit reconnue. Heureusement, il peut compter sur l’aide de quelques confrères dont celle du docteur Julian Bailes, interprété par un Alec Baldwin fidèle à lui-même. Pour avancer dans sa lutte, Bennet pourra aussi compter sur la compagnie de Prema. La rencontre entre ces deux Nigériens est l’occasion de mettre en avant la difficulté qu’ont les experts d’origine étrangère à être reconnus à leur juste valeur. Tout aussi instruits, ils peinent à obtenir du crédit auprès d’une population blanche jugeant et critiquant le travail de leurs pairs de couleurs. Arrivée dans sa vie par le plus grand des hasards, elle saura être l’épaule, l’écoute, le moteur discret du jeune docteur. Gugu Mbatha-Raw (vue dans« Belle », le film d’Amma Assante) est d’une jolie justesse et offre un peu de douceur dans ce monde de « brutes ». Ecrit et réalisé par Peter Landesman (auteur de « Parkland » qui traitait de l’assassinat de JFK), « Concussion » (titre en version originale) ne porte pas ce nom par hasard. En effet, ce mot, peu usité, possède plusieurs significations. Il peut désigner une secousse/un ébranlement, un traumatisme crânien ou encore une malversation dans le domaine de la fonction publique... Ici, c’est bien évidemment la signification médicale que l’on retiendra, bien que le traumatisme qu’il représente est associé aux coups reçus lors des matchs et donc, aux secousses reçues par le cerveau des sportifs. Mike Webster n’a pas été le seul à souffrir de cette maladie et d’autres membres de sa discipline en sont les victimes. Comme le film nous le démontre de façon impressionnante, les réactions des anciens joueurs peuvent être excessives et leurs actions fatales. Malheureusement, il n’existe aucun test de dépistage et on ne peut se fier qu’à une batterie de tests post-mortem pour affiner la théorie de l’ETC. La NFL pesant une jolie fortune et programmant un des divertissements les plus encensés aux USA, il est évident que le colosse (aux pieds d’argile) ne veut faire qu’une bouchée de ce petit médecin immigré. Instructif, le film met en lumière un fait de société méconnu de tous. Bien réalisé, il souffre de quelques petites longueurs mais parvient malgré tout à nous tenir en haleine jusqu’au bout. Si l’angle choisit est intéressant et l’enquête médicale plaisante, on regrette cependant que le jeu de Will Smith soit un peu trop politiquement correct alors que son combat mérite d’être plus « punchy ». « Seul contre tous » n’a pas le niveau ni l’aura de « Spotlight », certes, mais mérite cependant que l’on se penche sur le sujet deux heures durant. Date de sortie en Belgique : 9 mars 2016 Durée du film : 2h03 Genre : Drame Titre original : Concussion Note du film : 7,5/10 (par Sally) Résumé du film : Décembre 1945. Mathilde Beaulieu est infirmière bénévole à la Croix rouge française lorsqu’elle fait la rencontre d’une religieuse polonaise venue lui demander de l’aide. Peu habilitée à accéder à sa demande, Mathilde l’a renvoie vers la Croix rouge polonaise. Mais la sœur insiste et Mathilde se laisse convaincre. Ce qu’elle s’apprête à découvrir est au-delà de tout ce qu’elle aurait pu s’imaginer. Avis : « Les innocentes » met en lumière un fait historique passé sous silence et peu connu dans nos régions occidentales. En effet, durant la deuxième guerre mondiale, des militaires russes ont envahi un couvent polonais et ont maltraité les religieuses qui l’habitaient. Les séquelles, traumatisantes, ont eu de lourdes conséquences et quelques mois plus tard, des nouveaux nés étaient là pour rappeler les faits insupportables du passé. Glaçant, le sujet ne peut qu’interpeller, tant au niveau de la cruauté humaine dont les sœurs ont été les victimes qu’au niveau de leur foi. Ont-elles pu pardonner ? Leur croyance envers un Dieu amour n’a-t-elle pas été ébranlée ? Comment accueillir des nourrissons dans un lieu où la chasteté est prêchée ? Ce sont autant de questions et de réponses qui sont abordées dans ces presque deux heures de film... dont on sortira forcément marqué. La toute jeune comédienne Lou de Laâge est remarquable. Malgré quelques inconstances dans son jeu, elle porte le film avec beaucoup de courage et sait se montrer à la fois compréhensive et distante face à une situation difficile à vivre. Elle est le lien entre la médecine et la vie religieuse et elle peinera à recueillir la confiance de ces sœurs abusées et apeurées à l’idée d’être damnée pour avoir été engrossée. Dans ce monde de femmes où la solidarité est relative, les tabous sont nombreux et la pudeur exacerbée. La mission de « sauvetage » du personnage de Mathilde Beaulieu n’en sera que plus compliquée mais Lou de Laâge parvient à se l’accaparer et à la dépasser. Plus le film avance et plus la comédienne prend de l’assurance dans son rôle : touchante, fragile mais forte à la fois, elle assure et le fera jusqu’aux dernières minutes du film. Autour d’elle, une multitude de comédiennes, les plus considérables les unes que les autres. Qu’elles s’expriment en polonais ou en français hésitant, elles parviennent à nous faire croire que cette histoire est la leur et nous confient leurs sentiments les plus forts dans une prestation plus vraie que nature. Ces femmes, ce sont, entre autres, Agata Kulesza, la bluffante Agata Buzek, Joanna Kulig, Eliza Rycembel, la touchante Anna Prochniak, Helena Sujecka ou encore Katarzyna Dabrowska. Mais dans ce monde de femmes et de guerre, on trouve aussi deux hommes : le docteur Samuel Lehman (Vincent Macaigne) et le colonel Poix (Pascal Elso). Samuel, jeune médecin de guerre, est aussi le collègue et l’ami de Mathilde. Lorsqu’ils ne se retrouvent pas autour d’une table d’opération, c’est autour d’une bouteille de vodka qu’ils partagent un peu de gaieté. Car leur quotidien est loin d’être facile et celui de Mathilde l’est encore moins depuis qu’elle a entrepris d’aider les sœurs à accoucher de leur bébé… dans le plus grand secret, au risque de voir le couvent démantelé. Des femmes au service d’une histoire incroyable et méconnue, dans un décor impressionnant où le silence est tantôt rassurant, tantôt pensant c’est sans doute ce qui résumera le mieux le sentiment qui nous habite à la sortie de la projection. On s’immerge dans une époque pas si lointaine et dans des lieux de désolation, on côtoie la misère humaine et les troubles de la foi, bref, on est l’espace d’un instant dans la campagne polonaise de 1945, neigeuse, froide, hostile. Si le film souffre de quelques lenteurs, on comprend que cette prise de temps est indispensable pour ressentir véritablement le fond des choses. On est néanmoins content de sortir par moment la tête de l’eau et de retrouver un peu de chaleur en l’histoire personnelle de Mathilde et Samuel. L’équilibre entre les deux univers de chahut de la Croix rouge française et le calme du couvent est d’ailleurs presque parfait. Anne Fontaine nous a déjà entraînée dans de nombreux univers et nous réserve sans cesse de belles surprises. Que ce soit avec « Coco avant Chanel », « Gemma Bovary », « Mon pire cauchemar » ou encore avec « Entre ses mains », elle propose tantôt un cinéma ludique, tantôt un cinéma réflexif et çà marche à tous les coups. Ici encore, elle signe un très joli film, basé sur des faits réels, et non contente de nous cultiver en soulevant un pan de l’Histoire polonaise, elle nous fait découvrir des comédiens de choix dans un contexte peu évident. Date de sortie en Belgique : 9 mars 2016 Durée du film : 1h55 Genre : Drame Titre original : Agnus Dei Note du film : 3/10 (par Sally) Résumé du film : Sara débarque au Japon suite à un appel de la police nationale lui annonçant la disparition de sa sœur jumelle Jess dans une forêt tristement célèbre, celle de Aokigahara. En effet, la légende raconte que de nombreux fantômes hantent ces bois car il est le lieu de nombreux suicides. Sara pense que sa sœur est toujours vie et est bien décidée à la retrouver… Avis : Alors que l’idée de base était originale et aurait pu être bien exploitée, Jason Zada, nous entraîne dans une forêt sombre où seuls les bruits de la salle pourraient nous inquiéter. En effet, son scénario un peu plat, la lenteur de l’action, les effets de surprise peu… surprenants et tout cela rendra l’heure trente de film pesante, mais dans le mauvais sens du terme. Si vous pensiez frissonnez sur les chemins de la forêt d’Aokigahara, détrompez-vous, le seul frisson que vous aurez viendra peut-être de la climatisation mal réglée… Jason Zada, qui réalise ici son premier long métrage, s’est penché sur un site célèbre au Japon et particulièrement inquiétant, la forêt de Aokigahara. Connue pour son nombre impressionnant de suicides depuis une cinquante d’année, elle était toute adaptée pour être un sujet et un lieu de tournage intéressants sauf que les autorités japonaises n’ont pas vu les choses du même œil et on empêché le réalisateur de déposer sa caméra dans ces contrées. « The forest », nous propose une relecture du mythe qui l’entoure et le fait de façon peu stressante voire annihilante. Sara, jeune femme débrouillarde, se rend au Japon pour retrouver sa sœur Jess, perdue dans cette forêt « mystique ». Pour les besoins du film, Jason Zada a demandé à Natalie Dormer de jouer le rôle de l’héroïne et de sa jumelle disparue... Puisqu’il fallait une ressemblance importance entre les deux sœurs (l’une sera blonde, l’autre sera brune), faisons simple et prenons la même comédienne. Natalie Dormer, c’est Margaery Tyrell dans « Game of Thrones ». Vue également dans « Hunger Game », où elle interprète Cressida, l’actrice britannique de 34 ans fait tout son possible pour donner du crédit à ses personnages, en vain. Pour l’aider dans sa quête et lui tenir compagnie dans ces bois hostiles, Taylor Kinney et Yukiyoshi Ozawa, deux acteurs que nous ne connaissions pas jusque là. L’intrigue principale, parsemée de petits secrets et doutes vite révélés tient en deux lignes et la pseudo tension qui en ressort occupe encore moins de place. Convenu, peu enthousiasmant, l’univers de Zada nous laisse totalement indifférent à tel point qu’on attend presque la fin du film avec impatience. Ne soyons pas non plus trop pessimistes car il est vrai que la tombée de la nuit à son petit charme et le crépitement du feu quelque chose de rassurant. Vraiment ? Mais nous sommes dans un film dit « d’épouvante », quand est-ce qu’on tressaille ici ? C’est vrai, nous avons été écoeurés à deux reprises et on a sursauté une fois dans notre fauteuil. Ne cherchons pas plus loin et mettons trois petits points à notre critique, maigre peau de chagrin d’un sujet peu inspirant… Non vraiment, « The forest », ce n’est pas un film qui vaut la peine d’être vu dans nos salles. Ne vous fiez pas à la bande annonce racoleuse (et mensongère) qui pousserait certains ados ou amateurs de frissons à dépenser quelques précieux euros dans une telle déconvenue. Dans la catégorie « mauvais films d’horreur sans en être vraiment », il se classe en bonne position. Dans notre liste des films du mois, il prend sans aucun suspense la dernière place du classement ! Date de sortie en Belgique : 2 mars 2016 Durée du film : 1h33 Genre : Horreur Note du film : (4/10 pour Sally – 5/10 pour Stanley) Résumé du film : Bruno, fils d’agriculteur, peine à trouver l’amour et voit son avenir tout tracé : reprendre l’élevage laitier de son père. Lors de la célèbre foire agricole de Paris, Bruno entame une « route du vin » intérieure avec un ami aussi perdu que lui. Les deux troublions passent de stand en stand et oublie la noirceur de leur quotidien dans le breuvage couleur vermeille. Mais c’était sans compter sur son père, qui décide de l’emmener faire un vrai circuit vinicole, histoire de lui changer les idées et de se retrouver… Avis : Benoit Poelvoorde et Gérard Depardieu en tête d’affiche d’un long métrage ? L’idée était alléchante d’autant plus lorsque l’on sait que les deux hédonistes se lancent sur une route du vin hors du commun.. .Oui mais, c’était sans compter sur la vision (très) décallée de la vie des deux réalisateurs Benoît Delépine et Gustave Kervern. Le résultat est-il à la hauteur de l’idée que l’on s’en était faite ? Pas vraiment… et n’ayant pas peur des mots, le film est déconcertant voire décevant. Benoît Delépine et Gustave Kervern conjuguent à nouveau leurs idées loufoques dans leur dernier long métrage « Saint Amour ». Après nous avoir proposé « Louise Michel » où une ouvrière veut éliminer son patron, « Mammuth », road-movie improbable porté par Gérard Depardieu ou encore « Le grand soir », où deux demi-frères, en quête d’identité font voler en éclats toutes leurs barrières, Ben et Gus se retrouvent pour le pire et pour.. le pire et organisent une rencontre détonante entre deux comédiens qu’ils affectionnent : Benoît Poelvoorde et Gérard Depardieu themselves ! Si vous connaissez un peu l’univers cinématographique de notre duo de scénaristes, vous vous doutez que leur dernier film sera à l’image de tous les autres… En effet ! Sauf qu’ici, on ne comprend toujours pas quelle était l’intention des auteurs. Autant les autres long-métrages avaient un but, une finalité atteinte après quelques égarements, ici, on se perd sur les sentiers de l’absurde et on ne retrouve jamais la grande route de la logique. On s’attendait à quelques chose d’hors norme et on a été servi, au point d’en être presque écoeuré. Pourtant, le casting est incroyable et la performance des acteurs démontre que même une mauvaise histoire ne peut pas ternir leur talent, heureusement ! Benoît Poelvoorde en tête. Le comédien n’a plus à prouver qu’il sait tout jouer. Ici, il incarne un jeune agriculteur porté sur la bouteille, en mal d’amour et maladroit en matière de drague. Ses états d’ébriété et ses sautes d’humeur plus vrais que natures, ses déceptions amoureuses et ses sentiments décuplés nous offrent un spectacle délectable. Gérard Depardieu, monstre sacré du cinéma français, continue à s’investir dans des rôles incroyables et le fait avec brio ici aussi. Bien plus sobre que son pendant belge, Gégé est touchant ! Les deux réalisateurs ont même réussi à le rendre beau, bon et faire ressortir ce qu’on aime le plus chez lui, son authenticité. Amoureux de la terre et des gens qui la travaillent, l’acteur leur rend un bel hommage par ses valeurs justes et son humanité vraie. Pour réaliser cette route des vins tant attendue, nos deux agricultures montent dans le taxi de Vincent Lacoste. Quelque peu décevant dans ce rôle, l’acteur a heureusement déjà prouvé à de nombreuses reprises (« Journal d’une femme de chambre », « Hippocrate », « Lolo ») qu’il pouvait nous offrir un bien meilleur spectacle. A la limite de la somnolence, l’acteur de 22 ans a déjà été plus éloquent. Autre incrédulité de l’histoire, la rencontre de Vénus (Céline Sallette) qui viendra bouleverser la vie de nos trois gitans de l’amour… Et des rencontres, ils vont en faire nos rigolos, toutes les plus étonnantes les unes que les autres. Que ce soit Michel Houellebecq, Chiara Mastroianni, Ana Girardot, Izia Higelin, Solène Rigot ou encore… Ovidie, ils viendront tous ajouter un grain de sel (ou de folie) dans le périple de nos héros. On ne comprend pas toujours pourquoi mais prenons les choses comme elle viennent car il y a bien longtemps qu’on a arrêté de chercher de la saveur dans ce « Saint Amour » au goût de piquette. Malgré la troupe hétéroclite de comédiens et la connivence qui les lie, le film ne décolle pas et ne nous fait jamais véritablement planer. Déconcertés du début à la fin par la tournure des événements, nous regrettons le manque de cohésion, de logique, la caricature faite de la population rurale, les gros clichés, l’humour borderline … On n’en attendait pas moins de Benoit « Michael Keal » Delépine mais quand même. Derrière un pitch sympathique, une affiche originale et une bande annonce plaisante, se cache un film presque inabouti, étriqué et lourd, très lourd. Le road movie aurait pu être sympathique mais la route du scénario étant en très mauvais état, nous avons atterri à de (trop) nombreuses reprises dans des nids de poule dont il est difficile de sortir indemnes. Heureusement, Sébastien Tellier et sa bande (très) originale masquait parfois le bruit des chocs de cette route chaotique et nous offre un fil musical sympathique, sorte de mix la B.O du film « Que la fête commence » de Tavernier et du thème « Le bon, la brute et le truand » du grand Ennio Morricone. Finalement, c’est dépité que nous sommes restés sur le bas côté dans l’attente de voir un final pensé… ne jamais arriver. Date de sortie en Belgique : 2 mars 2016 Durée du film : 1h41 Genre : Comédie |
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