Même s’il fait son arrivée tardive au cinéma, il est amusant de constater que ce personnage était déjà apparu en caméo à la fin du film « Blade » en 1998. A l’époque, il figurait uniquement dans les bonus car la scène avait été coupée au montage. Et depuis, plus rien ou presque… Il a fallu attendre que la réalisation du projet revienne à Daniel Espinosa pour faire revivre un protagoniste fort sombre puisque devenu vampire suite à une expérimentation. Dans le fond, le film est assez convenu et ne crée jamais la moindre surprise. Pire, la psychologie des personnages reste en surface et c’est dommage de ne pas retrouver une profondeur qui aurait pu insuffler davantage d’enjeux à l’ensemble. Car même si les acteurs jouent leur partition sans fausse note, jamais nous ne sommes ébahis (ou même surpris) par les performances de Jared Leto, finalement très (trop ?) sobre dans son personnage du Dr. Michael Morbius. Quant au némésis de l’histoire, le personnage joué par Matt Smith, il est totalement loupé lorsqu’il se révèle et on a du mal à comprendre sa rancœur et sa haine du genre humain.
Durée du film : 1h48
Genre : Super-héros Date de sortie en Belgique/France : 30 mars 2022 De Daniel Espinosa – Avec Jared Leto, Matt Smith, Adria Arjona, Jared Harris et Tyrese Gibson
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Menée tambour battant par une Audrey Lamy touchante et ultra-convaincante, la brigade de Louis-Julien Petit est composée d’adolescents de 10 à 17 ans, des jeunes hommes de tous horizons venus en France pour s’offrir une nouvelle chance. Tout comme Cathy, ceux-ci tentent de se renouveler, de construire leur rêve dans un monde désenchanté où rien n’est prévu d’avance mais où tout peut se concrétiser. Lumineux, positif et drôle, « La brigade » évoque aussi l’importance du terroir, du bien manger, des produits de bouche de qualité. Que l’on soit migrant ou non, ne vaut-il mieux pas privilégier la bonne cuisine aux plats industriels qui remplissent mais n’éveillent pas les sens ? Ce retour à la source, aux cadeaux de la vie s’inscrit à merveille dans le traitement mis en avant, dans le sujet principal du film qui s’allie à merveille avec ce sujet complémentaire, cette épice qui donne toute sa saveur au scénario original. Le sens de son film, Louis-Julien Petit le distille petit à petit, le fait mijoter jusque dans une fin de service un tantinet décevante car moins subtile qu’espérée surfant sur l'influence de la télé-réalité dans nos quotidiens désabusés.
Durée du film : 1h37
Genre : Comédie Date de sortie en Belgique/France : 23 mars 2022 De Louis-Julien Petit – Avec Audrey Lamy, François Cluzet, Chantal Neuwirth
Et cela fonctionne. Accessible dès l’âge de 3 ans, ces petits courts métrages animés en stop motion, dessinés ou peints permettent à nos petites têtes blondes de faire leur première sortie ciné en famille et en sortir émerveillées.
Durée du film : 44 minutes
Genre : Animation Date de sortie en Belgique : 23 mars 2022
Et si ce n’est pas le cas, peut-être l’avez-vous été devant « Stargate, la porte des étoiles » ou encore, par le désormais culte « Indépendance Day » ? Tous ces films ont marqué une génération de spectateurs trop heureux d’en prendre plein les mirettes ! Désormais, ce temps parait loin et avec « Moonfall », le réalisateur semble avoir égaré sa recette magique car la patte visuelle ne fait pas tout… Et pourtant, le film commence rapidement avec une belle scène d’ouverture dans l’espace qui permet d’annoncer le problème à venir. Effectuant un travail de maintenance dans l’espace, les astronautes Brian Harper (Patrick Wilson) et Jocinda Fowler (Halle Berry) sont aux premières loges pour contempler un bien beau spectacle qui, hélas, se transforme rapidement en cauchemar. En effet, une force surgit pour propulser à une vitesse folle la lune hors de son orbite et menacer l’humanité. Hélas, le film perd rapidement sa vitesse de croisière une fois les protagonistes présentés. Et ce n’est pas le fanfaron de service parfaitement incarné à l’écran par John Bradley qui changera la donne… « Moonfall » présente d’assez importantes pertes de vitesse et un rythme inconstant nous expédiant presque dans un trou noir scénaristique. En fait, tout s’emballe dans la dernière partie où le réalisateur Roland Emmerich tente expressément (et tardivement) d’apporter les réponses de son intrigue et de s’amuser, tel un enfant, à user et abuser d’effets spéciaux, certes maitrisés, mais totalement disproportionnés. Le résultat à l’écran est de nous livrer l’apocalypse et la matérialisation de sa vision de la fin de tout, un peu à l’image de son « 2012 » sorti douze ans plus tôt. Dès lors, oubliez toute idée d’une quelconque cohérence ou crédibilité.
Durée du film : 2h10 Genre : Science-Fiction Date de sortie en Belgique : 23 mars 2022 De Roland Emmerich- Avec Halle Berry, Patrick Wilson, John Bradley-West, Donald Sutherland, Michael Peña et Charlie Plummer
Avis : Ah, Michael Bay ! Son nom évoque de sacrés bons moments de cinéma pour tous les amateurs de popcorn-movie ! Comme à son habitude, le réalisateur nous revient dans un film survitaminé. Et si, sur le papier, la proposition à tout pour plaire (un casting solide, une idée certes classique mais efficace et bien sûr, le savoir-faire d’un réalisateur qui connait les codes du genre), dans les faits, nous avons été déçus par le résultat final. A tel point que l’on se dit que le genre typique des années 90’ a du mal à revenir dans les mains du maitre de l’action pourtant habitué à l’exercice. Il est loin le temps de « Bad Boys », « Rock » ou même « Armageddon »… Démarrant sur les chapeaux de roue, le film ne tarde pas à se mettre en place. L’intrigue s’esquisse rapidement et les difficultés rencontrées par Will sharp (très bon Yahya Abdul-Mateen) le pousse à emprunter une voie dangereuse. En effet, sa famille est frappée par la maladie et il n’aura d’autre choix que d’amasser une petite fortune rapidement pour tester un médicament expérimental hors de prix. Sollicitant l’aide de son frère Danny (truculent Jake Gyllenhaal), l’ancien militaire se retrouve à participer au casse d’une banque fédérale. Bien sûr, rien ne se passera comme prévu et une véritable chasse à l’homme (aux hommes devrait-on écrire) se déroule entre les forces de l’ordre et les frangins qui se sont réfugiés dans une ambulance où une infirmière (très convaincante Eiza Gonzales) soigne un policier sévèrement touché (Jackson White). Une tonitruante course poursuite va dévaster la ville de Los Angeles. Et si les obstacles qu’attendent les deux frères sont nombreux, les petites sorties de route du film le sont tout autant. D’abord, parce que le réalisateur bascule trop rapidement et trop fortement dans la surenchère. La caméra bouge trop rapidement et place le spectateur dans une position inconfortable. Pire, les plans sont trop nombreux et trop rapprochés et ce choix nerveux dessert le film. Nous ressentons très vite ce sentiment excessif et peinons à suivre l’action mise en place. Pourquoi en vouloir en rajouter à tous les niveaux ? Même certaines répliques qui sont généralement bien senties tombent parfois à plat ! Alors que l’aspect « gunfight » est ultra dominant, il en ressort un surréalisme totalement exagéré et outrancier. Durant 2h15, le réalisateur s’amuse à détruire progressivement toute une ville sans qu’une vraie résistance ne s’opère.
Durée du film : 2h16
Genre : Action Date de sortie en Belgique/France : 23 mars 2022 De Michael Bay – Avec Jake Gyllenhaal, Yahya Abdul-Mateen II, Eiza González
Note du film : ★★ (par Véronique) Avis : Film d’animation très hollywoodien et ancré dans un Los Angeles frappé récemment par une météorite, « Les Bad Guys » des studios Dreamworks est pourtant bel et bien réalisé par un Français, Pierre Perifel, animateur d’autres films de la maison parmi lesquels « Kung Fu Panda » et « Shrek 4 : il était une fin ». Doté d’une animation exceptionnelle, « Les Bad Guys » est visuellement bluffant et offre un spectacle artistique admirable et époustouflant. Mais si la forme vaut véritablement le coup d’œil et adapte de façon efficace les albums de Aaron Blabey, c’est l’intrigue qui pêche et dessert le métrage sur toute sa durée. Tantôt agrémenté de petites touches d’humour bienvenues, le film trouve bien vite ses limites et tombe dans un cahier des charges conventionnel, oubliant de pousser son originalité dans son scénario qui avait pourtant bien démarré. Brisant en permanence le 4ème mur, « Les bad guys » finit par se dérouler sur notre toile blanche sans grande prise de risque, ne surprenant pas son public et n’étant plus qu’une prouesse artistique un peu trop lisse. Là où on s’attendait trouver un dérivé animé de « Ocean’s Eleven », de « Suicide squad » ou « Réservoir Dog », nous découvrons une aventure dynamique portée par cinq malfaiteurs caricaturaux mais attachants, un film d’animation grand public qui amusera probablement beaucoup plus les enfants que leurs parents, une réalisation remarquable dans sa forme, mais beaucoup moins dans son fond.
Durée du film : 1h40 Genre : Animation Date de sortie en Belgique : 23 mars 2022 Date de sortie en France : 6 avril 2022 Titre original : The Bad Guys De Pierre Perifel - Avec les voix de Pierre Niney (en français) et de Sam Rockwell (en anglais)
Porté par l’excellente Laure Calamy, le film d’Eric Gravel a un côté presque documentaire, un sens de la rythmique et une réalisation épurée mais maîtrisée qui sert habillement le propos dans lequel il nous plonge un peu moins d’une heure trente. Première femme de chambre dans un palace parisien, Julie n’a jamais quitté la maison familiale où elle a toujours élevé ses deux enfants. Se refusant de voir son fils et sa fille grandir dans une « cage à poules » de banlieue, la jeune femme préfère cumuler les transports en commun, passer des heures sur les routes plutôt que de déraciner ses petites têtes blondes… Oui mais, prise en otage des manifestations de la capitale, la jeune mère célibataire découvre bien vite les limites d’une telle vie, mettant un peu plus entre parenthèses les quelques minutes de répit qui étaient les siennes. Endettée et dépassée par cette vie hyper sollicitante, Julie va-t-elle vaciller ou garder la tête froide pour ne pas sombrer ? Le film d’Eric Gravel répondra à ces questions dans une ritournelle de rituels que l’on aurait bien de la peine à supporter et que l’on suit le cœur battant et la crainte de voir le drame arriver. D’une empathie admirable pour ces femmes qui peinent au quotidien mais qui ne flanchent pas pour répondre « présente » auprès des siens, « A plein temps » est un film qui prête à réfléchir, qui met l’accent sur les dérives de nos vies formatées, sur nos rêves avortés et le courage qu’ont certaines femmes et d’autres hommes à faire face à une vie qu’ils sont loin d’avoir rêvée. Donnant du temps aux autres, ne s’en accordant aucun, ces pères et mères de famille pourraient aisément prendre la place de cette Julie créée de toutes pièces mais si proches de quelques-uns de nos voisins.
Durée du film : 1h25
Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 23 mars 2022 Date de sortie en France : 16 mars 2022 De Eric Gravel- Avec Laure Calamy, Anne Suarez et Geneviève Mnich
C’est une vraie prouesse technique, une vraie leçon de cinéma comme on en a rarement vue ces derniers temps. Un chef d’œuvre qui allie témoignages, images d’archives et reconstitution démentielle pour nous plonger eu cœur d’une des plus grandes catastrophes que l’on ait connu ces derniers temps. Notre-Dame de Paris, symbole au coeur de la ville de Paris Elle surplombe la Seine et l’île de la Cité depuis près de 800 années. Lieu emblématique de Paris, Notre-Dame de Paris est l’un des monuments les plus visités au monde. Beauté architecturale sans pareil, symbole religieux et littéraire de renom, la cathédrale gothique connue dans le monde entier a toujours attiré les regards au fil des siècles, à commencer par ceux des plus grands peintres qui l’ont immortalisées sur leurs toiles colorées. Et lorsqu’au soir du 15 avril 2019, les flammes ont commencé à ronger la forêt de chênes séculaires qui supportaient son imposante toiture, c’est un cataclysme émotionnel qui s’est abattu sur la France entière. Pas étonnant dès lors que Jean-Jacques Annaud ait accepté de relever l’incroyable défi de réaliser un film sur le déroulement des événements, un long-métrage surprenant, majestueux, impressionnant qui pointe du doigt les nombreux dysfonctionnements de la ville de Paris, les installations vétustes de certains grands monument français mais aussi l’impuissance des hommes qui n’ont jamais aussi bien porté le nom de « soldats du feu ». Si quelques scènes ont été tournées sur le site de Notre-Dame de Paris, il était bien sûr impossible d’installer toute son intrigue dans les murs et les toitures de la cathédrale toujours marquée par ce tragique événement. Pour donner vie à son incroyable fiction, basée sur de faits réels, des éléments factuels et des témoignages officiels, le réalisateur français a dû composer avec la technologie, d’autres décors réels mais aussi de grands plateaux sur lesquels ont été reconstitués, à l'échelle, certains lieux clés de la tragédie parisienne. Nef, les escaliers étroits, coursives extérieures ou encore charpentes ont ainsi été recréées de toutes pièces dans les studios de la Cité du cinéma à Saint-Denis, des décors de 25 à 30 mètres de haut dans lesquels ont évolués les comédiens venus rejouer les rôles clés d’un sauvetage qui semblait avorté.
Durée du film : 1h50
Genre : Drame Date de sortie en Belgique/ France: 16 mars 2022 De Jean-Jacques Annaud – Avec Samuel Labarthe, Jean-Paul Bordes, Mikaël Chirinian, Jérémie Laheurte, Pierre Lottin, Jules Sadoughi, Xavier Maly
A mi-chemin entre fantastique et drame, le film de Eskil Vogt nous montre l’horreur et le manque d’empathie totale, la torture et la cruauté qui sommeillent chez certains enfants à l’apparence angélique, des jeunes que l’on pourrait croiser dans n’importe quel quartier et auxquels on n’accordait peu d’attention pour peu que l’on ignore tout de l’impact qu’aura leur promiscuité. Machiavélique, la trame qui s’installe peu à peu nous alarme, nous déstabilise, nous met mal à l’aise. Impuissants, nous assistons à de nombreuses scènes brut(al)es dont on détournerait bien le regard tant sa mise en scène réaliste est d’une efficacité redoutable. Car du quotidien et des jeux d’enfants qui développent leur incroyable talent et pouvoirs surprenants naissent des tragédies qui marquent autant les spectateurs que les jeunes têtes blondes (et brunes) qui se succèdent sur notre grand écran. Délaissant l’origine de ces super-pouvoirs pour s’intéresser davantage à la psychologie des enfants, véritables héros de l’histoire, « The innocents » va crescendo dans l’horreur qui nous est donnée de voir, partant d’une installation banale d’une famille ordinaire (dans une cité où des gens de tous horizons partagent un espace attractif et réconfortant) à un final qui nous laisse hagards. Véritable tour de force, le film de Eskil Vogt recèle une atmosphère troublante, une photographie intéressante et une mise en scène épurée dans laquelle évolue un casting remarquable de jeunes enfants (Rakel Lenora Fløttum, Alva Brynsmo Ramstad, Sam Ashraf et Mina Yasmin Bremseth Asheim), des héros en culottes courtes ordinaires mais aussi inquiétants qu’attachants qui, par leur connexion et leurs jeux, vont développer des compétences incroyables et bouleverser leur vie et celle de leurs parents. Prix de la critique et prix du public au dernier festival de Gérardmer, « The innocents » est un film des plus intéressants qui aurait mérité d’être exploité un peu plus profondément et rapidement.
Durée du film : 1h57
Genre : Drame, horreur, fantastique Date de sortie en Belgique : 16 mars 2022 De Eskil Vogt – Avec Rakel Lenora Fløttum, Alva Brynsmo Ramstad, Sam Ashraf et Mina Yasmin Bremseth Asheim
Mais la démarche du tandem formé par Julie Lecoustre et Emmanuel Marre, permet également de se plonger dans les attentes d’une génération qui se veut libre et indépendante mais enfermée dans la solitude de leur métier. Ne se permettant d’aimer que « deux heures », cherchant encore la voie à emprunter, Cassandre est prise en étau entre son job (loin d’être confortable) et son envie de prendre son envol vers d’autres cieux. Les automatismes de son quotidien, de sa profession, les non-choix qu’on lui impose et le rendement qu’on lui demande la maintiennent dans un cycle sans fin où les seules bouffées d’oxygène sont quelques soirées arrosées, nuits passées aux côtés d’amis ou de prétendants Tinderisés et sa famille installée à quelques milliers de kilomètres de Lanzarote où elle a pris ses quartiers. Interprétée avec justesse par Adèle Exarchopoulos, Cassandre est le reflet juste d’une poignée d’employé(e)s à la vie et aux ambitions aseptisées par un patron qui ne jure que par la rentabilité et les responsabilités. Nous attachant à cette jeune femme en construction et en manque de confiance en elle, nous évoluons dans son environnement professionnel et personnel avec empathie et espérons la voir sourire et s’épanouir. Portrait exact d’une génération parfois dépassée, le film de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre dépeint avec brio la réalité de certains trentenaires qui peinent à se projeter dans l’avenir et illustre la morosité de leur quotidien à travers des images captées par une caméra à l’épaule et des plans rapprochés savamment pensés, un choix technique qui permet de donner une fébrilité et une cohérence certaine entre le fond et son illustration.
Durée du film : 1h55
Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 16 mars 2022 Date de sortie en France: 2 mars 2022 De Julie Lecoustre et Emmanuel Marre – Avec Adèle Exarchopoulos, Alexandre Perrier, Mara Taquin
Dès ses débuts, nous voyons apparaître des personnages étranges et à la marge de cette histoire à priori banale qui prend place sous nos yeux, du moins, dans un premier temps. Car lorsque Günter (Tom Dewispelaere) croise l’un d’entre eux et que sa couverture tombe sur le sol, c’est son univers et sa retenue qui bousculent, le poussant à commettre des actes incompréhensibles et irréversibles. Thriller déjanté aux atmosphères diverses, « Nr. 10 » décontenance, interpelle sans que l’on sache dire si dans le fond, nous avons apprécié ou non la balade dans ce cinéma singulier, assumé mais parfois trop surréaliste que pour totalement y adhérer. Nous emmenant vers d’autres lieux, guidés par des prélats on ne peut plus curieux, « Nr. 10 » est un film métaphysique et artistique, un objet cinématographique difficilement identifiable, au même titre que les enjeux qui ne cessent de changer à mesure que l’on évolue aux côtés de Günter et sa tribu. Porté par un casting néerlandais plutôt convaincant, « Nr.10 », lui, nous a plutôt laissé sur le bas-côté, la faute à une méconnaissance de l’univers de son réalisateur et de ses précédents métrages.
Durée du film : 1h40
Genre : Thriller Date de sortie en Belgique : 9 mars 2022 De Alex van Warmerdam – Avec Tom Dewispelaere, Frieda Barnhard, Hans Kesting, Pierre Bokma
Pensé lors du procès des meurtriers du jeune Ihsane, le film de Nabil Ben Yadir a eu le temps de décanter, de s’écrire et de s’articuler autour de trois chapitres qui nous font découvrir l’histoire tragique et à venir, trois temps qui ne sont pas isolés et qui s’enchaînent dans une succession de longs plans séquences où on partage les questions de Brahim, sa douleur et sa détresse et la rage qui monte en nous au fil des événements qui nous sont donnés à voir. Parfois insoutenables, les scènes (on ne peut plus réalistes) de « Animals » écœurent, nous vrillent l’estomac, convoquent quelques larmes et une révolte sourde qui nous cadenasse dans cette histoire terriblement anxiogène et insupportable et dans cette salle de cinéma où se rejoue le drame. Si « Irréversible » et « Funny Games » nous semblaient déjà montrer la violence de façon brut(al)e, ce n’est rien à comparer au travail réalisé par Nabil Ben Yadir et ses équipes techniques, ses comédiens qui ne semblent pas en être tant la vérité implacable des faits prend une ampleur presque documentaire dans ce nouveau film mémorable.
Durée du film : 1h32
Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 9 mars 2022 De Nabil Ben Yadir – Avec Soufiane Chilah, Gianni Guettaf, Vincent Overath, Serkan Sancak, Lionel Maisin
En effet, le discours émouvant de ce jeune père et réalisateur lors de la remise des prix à Namur, ses intentions et ses pensées par les jeunes filles dont le film est inspiré sont à l’image du travail qu’il a réalisé au sein du foyer : terriblement et formidablement humain ! Evoquant le parcours de plusieurs adolescentes en reconstruction, le multirécompensé "La mif " est un coup de projecteur sur des histoires singulières mais aussi sur le travail éducatif mis en place le jour comme la nuit dans une maison d’accueil un peu particulière. Sous ses faux airs de documentaire, le film du Suisse Frédéric Baillif a pourtant une vérité sincère, une capacité d’interprétation qui crève l’écran, un scénario en béton et un final que nous poursuit des jours durant… Jamais larmoyant ni jugeant, « La mif » met en exergue les difficultés rencontrées et traversées par une poignée de jeunes filles que la vie à basculer, des ados ou adulescentes d’horizons et passés différents mais qui partagent également un point commun énorme : se retrouver sous un même pour croire à nouveau en la vie et en soi. Cette famille de substitution et d’adoption (« La mif » signifie d’ailleurs « famille » en verlan) se découvre peu à peu sous nos yeux, au fil de presque deux heures remplies d’émotions, d’humanité, d’écoute et de sensibilité.
Durée du film : 1h50
Genre : Drame Date de sortie en Belgique/France : 9 mars 2022 De Fred Baillif- Avec Anaïs Uldry, Amandine Golay, Amélie Tonsi, Kassia Da Costa, Sara Tulu, Joyce Esther Ndayisenga et Charlie Areddy
Avis : Renouer avec la célèbre licence du justicier masqué n’était pas chose aisée. Comment ne pas décevoir les fans biberonnés aux aventures du chevalier noir jadis mises en scène si brillamment par Tim Burton ou plus récemment Christopher Nolan ? Comment faire évoluer suffisamment le héros alors que jusqu’ici les anti-héros et opposants du justicier avaient la primeur ? Vous avez dit le Joker ? Ici c’est son alter ego dont il est question ! Et c’est sur cette question que s’est penché avec succès le réalisateur Matt Reeves! En route vers le renouveau de Batman ! Le justicier masqué et ailé Cette version 2022 voit l'homme chauve-souris parcourir les rues depuis deux ans afin de lutter contre la criminalité et les malversations qui rongent Gotham. Encore jeune et profondément marqué par la disparition de ses parents, le sombre héros participe aux enquêtes de la police sous l’œil avisé du lieutenant James Gordon (très bon Jeffrey Wright). Le résultat à l’écran est à aller chercher du côté du polar noir (et même très noir !), mélange entre l’enquête policière et le thriller psychologique. En effet, Batman aide à élucider des affaires criminelles orchestrées par un tueur en série qui pose des énigmes pour démasquer la pourriture ambiante qui gangrène la ville (Paul Dano est tout simplement parfait dans son rôle du Riddler). Laissé pour compte depuis de nombreuses années, ce personnage mystérieux s’en prend aux piliers qui portent la ville de Gotham mais qui cachent un soubassement bien peu reluisant… D’ailleurs, la ville est à considérer comme un personnage à part entière. A la fois plus sombre et plus réaliste que précédemment, la mégalopole n’offre que peu de lumière aux spectateurs. Durant 2h55, cet épisode (le plus long de la franchise) n’hésite pas à nous malmener pour nous procurer de fortes émotions ! Entre psychologie et action Paradoxalement, même si le film comporte de jolies scènes d’action, elles ne marqueront pas les esprits autant que la réalisation qui magnifie le personnage principal ! Un vrai travail de mise en scène et en abîme a été réalisé pour arriver à ce résultat marquant. Quant au casting, celui-ci est parfait et participe au plaisir que l’on ressent. Outre les excellents acteurs déjà cités, quel bonheur de retrouver à l’écran Robert Pattinson dans le rôle-titre (un Robert a l’image des grands rôles que lui ont offert les frères Safdie ou Cronenberg père) ! Ce dernier fera taire les mauvaises langues tant il habite ce personnage iconique avec noirceur, nuances et subtilités. Et à ses côtés, nous découvrons Zoë Kravitz dans le rôle de Selina Kyle/Catwoman qui est loin d’être une faire valoir, mais bien une superbe héroïne qui fait jeu égal avec le justicier. Vous en voulez encore ? John Torturro, Colin Farrell et Andy Serkis apportent une belle profondeur à l’ensemble. Relevons aussi une très belle partition signée Michael Giacchino qui parvient à faire écho à la puissance des images. Et justement, ce qui nous a le plus subjugué, c’est bel et bien la puissante réalisation ! Certains plans touchent au sublime, tout simplement et le mythe du Batman trouve ici sa plus brillante exposition, pas forcément la plus spectaculaire, mais la plus intime. La beauté qui se dégage des images offre une poésie crépusculaire d’où émerge un héros s’en prenant aux ténèbres. Ce chevalier de l’ombre, défenseur des opprimés offre un éclairage nouveau à cette icône de la pop culture adulée dans le monde entier.
Durée du film : 2h56
Genre : Super-Héros Date de sortie en Belgique/France : 2 mars 2022 De Matt Reeves – Avec Robert Pattinson, Zoë Kravitz, Paul Dano, Colin Farrell, Jeffrey Wright, Andy Serkis, John Turturro et Peter Sarsgaard
A travers son film, Constance Meyer parvient à mettre face à face deux personnalités opposées dans le rythme de vie mais sensiblement pareilles dans les failles qu’elles refoulent, dans leurs solitudes et dans leur difficulté à nouer une relation amoureuse stable avec les autres. Probablement parce que avant d'aimer les autres, il faut parvenir à s'aimer et s'écouter soi-même... Robustes dans l’apparence, Aïssa et Georges le sont bien moins quand il s’agit de parler d’eux, de se livrer, de s’ouvrir et de s’accepter… Et c’est là toute la beauté du récit de la jeune réalisatrice française habituée à triturer les âmes et les psychologies de ses personnages dans ses divers courts métrages. Vieil acteur sur le déclin, celui incarné par Gérard Depardieu nous touche dans sa maladresse, dans ses errances car Depardieu arrive, mieux que jamais, à se fondre dans la peau de ce comédien emblématique qui a fait le tour de sa carrière et s’ennuie de tout et de tous. Face à lui, la pureté de la jeunesse et des débuts, ceux de Déborah Lukumuena, jeune femme charismatique et bien ancrée dans ce cinéma d’auteur français dont on prend plaisir à découvrir les premiers pas encore hésitants mais malgré tout plutôt encourageants.
Durée du film : 1h35
Genre : Comédie dramatique Date de sortie en Belgique/France : 2 mars 2022 De Constance Meyer – Avec Gérard Depardieu, Déborah Lukumuena, Megan Northman et Lucas Mortier |
Légende
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