Note du film : 2/10 (par Véronique) Résumé du film : Confortablement installés dans leurs rayonnages, des aliments attendent avec impatience de se faire acheter par les humains, qu'ils considèrent comme des dieux afin d'aller dans « Le Grand Au-Delà ». Frank et Brenda, une saucisse et un pain à hot-dog, ont hâte d'aller de quitter le supermarché pour pouvoir enfin passer à l'acte. Mais un client échange un pot de moutarde et ce dernier affirme avoir découvert la vérité sur ces soi-disant « dieux ». Hélas, personne ne croit à son délire et il se jette en bas du panier pour se suicider. Frank et Brenda, qui ont tenté de le sauver, tombent aussi. C'est le début de leur aventure et de leur quête de vérité Avis : Vous avez bien lu le résumé ? Vu l’affiche et la bande annonce du film ? Arrêtez-vous là, tout est dit. Cette comédie indigeste sur la « vie privée des aliments » est d’un désintérêt total à moins que vous aimiez la vulgarité gratuite et les histoires tirées par les cheveux. Dans « Sausage party », la grossièreté est servie à la pelle (que dis-je, à la truelle) sans que l’on ne comprenne réellement pourquoi. Pour amadouer les ados fans de « South Park » devenus adultes ? Peut-être, mais pour que cela fonctionne, il aurait fallu que l’exercice de style soit réussi, ce qui est loin d’être le cas. « Deadpool » et « Ted », qui sortent des sentiers battus et s’adressent aussi à un public adulte, étaient bien plus subtils et aboutis que cela. Ici, ce sont des insanités en veux-tu en voilà, des pseudo- aventures manquées, bref, un méli-mélo sans intérêt qui surfe sur la notoriété de son concepteur. L’idée « révolutionnaire » de Seth Rogen de faire un film sur le sujet, est devenu une très mauvaise blague sans fond. Si la forme est encore plaisante, le scénario et les dialogues desservent cette imagerie intéressante. Très vite, on se dit qu’il aurait mieux fait de rester sur son délire de l’époque sans jamais le concrétiser car, objectivement, on ne trouve pas grand-chose à sauver dans cette idée farfelue et incongrue. On le comprend dès le départ avec la musique introductive où les aliments d’un supermarché, totalement enjoués à l’idée d’être achetés, chantent en chœur. Certains sont choisis (non pas par le Grand Grappin comme dans « Toy Story » mais par les humains) et espèrent atteindre l’Au-Delà où aucun mal n’est fait à la nourriture… Enfin ça, c’est ce qu’on leur a toujours raconté car la vérité est en effet toute autre. Parmi ces aliments, Brenda et Frank. Leur seule obsession ? Se retrouver dans l’Au-Delà pour que la saucisse entre dans le pain (c’est assez explicite non ?) et qu’ils puissent vivre ainsi un instant de pur bonheur sans protection (entendez ici les emballages plastiques) Dans leur fuite, Frank, Brenda et leurs petits copains découvriront l’immensité des temples de la consommation que sont les supermarchés et les nombreux travers que l’on peut y trouver. Poursuivis par une poire de lavement, ils auront bien du mal à retrouver leur confort d’avant. Les références à d’autres longs-métrages et aux anciennes techniques de dessins animés sont sans doute un des seuls points positifs du film car pour le reste, cette heure trente nous a semblé interminable. Les humains, comme les aliments, ne cessent de s’insulter tout au long du métrage et ce seul mode de langage devrait, semble-t-il, nous faire sourire ou nous amuser. Ah oui ? Vraiment ? On doit s’être trompés d’endroit…Ou alors, on nous a présenté une version non censurée... Parmi cette interminable liste de gags et personnages foireux, on trouvera un tout petit point d’accroche : le chewing gum qui n’est pas sans rappeler un certain Stephan Hawking. Mis à par cela, on s’ennuie ferme et on espère rapidement que le supplice va s’arrêter. Alors qu’on pensait avoir tout vu, les quatre scénaristes (Seth Rogen, Evan Goldberg, Ariel Shaffir et Kyle Hunter… tout ça pour ça ?) nous ont réservé quelques scènes vraiment trash (et plutôt malvenues). Par exemple, celle de la consommatrice tout juste rentrée chez elle avec ses courses et triste d’avoir oublié sa poire de lavement… On touche le fond ! Enfin, pas tout à fait car le film sait s’enfoncer un peu plus loin encore (si si, on vous assure). Pour preuve (désolée pour les spoilers) la décapitation du fumeur de « hash » très spécial, la méga partouze alimentaire ou l’arrivée de la nourriture dans le pantalon du responsable de supermarché supposée laisser la place à des scènes cocasses mais ô combien lourdingues : trop, c’est trop !! Nous vous ferons grâce de quelques exemples des dialogues crus de chez crus, qui sont à l’image du reste du film : graveleux et abjectes. Vous l’aurez compris, ce film n’est pas à mettre entre toutes les mains… Si on creuse un peu, on pourrait peut-être trouver des messages de valeurs derrière cette histoire plus qu’absurde (le respect des croyances de chacun) mais est-ce vraiment intentionnel de la part des scénaristes ? On en doute fortement. D’ailleurs, on ne comprend toujours pas l’intention de base ni quel est le public visé par cette « comédie » bordeline… Enfin, on dit ça mais à part frôler le ridicule, on ne voit pas ce qu’elle frôle d’autre. On espérait que le twist final allait rétablir un peu les choses (en présentant les créateurs et certains acteurs de façon originale, oups, encore un spoil !) mais ces dernières minutes ne parviendront pas à apporter une once d’intelligence dans le propos vu durant une bonne heure trente. Cartoons ou pas, les personnages du film n’ont aucun intérêt, aucune finesse et ne méritent finalement pas que l’on s’attarde plus que cela sur le sujet. Que vous choisissiez la version française ou la version originale, on se dit que le non- intérêt sera le même. On s’accorde même le luxe de ne pas évoquer l’interminable casting venu alimenter les délires des concepteurs lubriques… Nous sommes usés d’avoir dû supporter tant de médiocrité. Pour vous dire, la seule qualité de ce film est son image non subliminale de nous donner furieusement envie de manger un bon gros hot dog ! L’affiche, très suggestive qui voit une saucisse se redresser aurait dû nous mettre sur la voie… le ton était donné mais nous ne pensions pas devoir subir une telle calamité ! Si vous voulez économiser du temps et de l’argent, n’allez pas plus loin que la bande annonce (qui fait abstraction de tout ce qui nous a dérangé durant le film). Sinon, il ne faudra pas venir vous plaindre… on vous avait prévenu ! Date de sortie en Belgique : 26 octobre 2016 Date de sortie en France : 30 novembre 2016 Durée du film : 1h29 Genre : Animation / Comédie
0 Commentaires
6,5/10 (pour Véronique) et 6/10 (pour François) Résumé du film : Robert Langdon, le célèbre expert en symbologie se réveille dans un hôpital italien. Frappé d’amnésie, il suit la piste d’indices liés au grand Dante lui-même et va devoir collaborer avec le docteur Sienna Brooks pour retrouver la mémoire. Tous deux vont sillonner l’Europe dans une course contre la montre pour déjouer un complot à l’échelle mondiale et empêcher le déchaînement de l’Enfer… Avis : « Inferno » est le quatrième roman de la tétralogie mettant en scène le célèbre professeur de symbologie : Robert Langdon. Si le troisième tome (« Le symbole perdu ») n’a toujours pas été porté à l’écran, « Inferno » a obtenu les grâces de Ron Howard (et des producteurs) et nous emmène en Italie pour une course poursuite dynamique. Ces aventures, qui nous avaient déjà un peu déçues littérairement, sont sans doute les moins réussies à l’écran, forcément. Les amateurs des romans de Dan Brown y retrouveront une adaptation plutôt fidèle alors que ceux qui ne connaissaient pas l’intrigue (c’est le cas de François) se sentiront perdus par moments. C’est entre autre la raison pour laquelle, ce dernier est moins convaincu par le film. L’univers de Dan Brown est complexe, c’est vrai. Entre énigmes et lectures d’œuvres d’art, on trouve des moments d’action denses, des voyages aux quatre coins du Monde, des visites de lieux hautement célèbres (mais dont on découvre les coulisses). S'il est généralement difficile de retranscrire cela sur grand écran, avec « Inferno », le voyage, à vive allure, est plutôt réussi. Ce qui nous chiffonne un peu, c'est sa réalisation « fouillie » durant la première demi-heure, présentant une multitude de personnages en alternance avec des scènes apocalyptiques (bonne chance à ceux qui n’ont pas lu le livre pour comprendre qui est qui et quels sont les enjeux de l’histoire). Langdon a perdu la mémoire, certains spectateurs le fil du début de l’intrigue… En plus de cela, nous regrettons le choix du découpage des scènes: l’attention que Ron Howard porte à certaines d’entre-elles délaissant presque l’intérêt de quelques autres : nous pensons notamment à l’échappée des jardins de Boboli qui se résument en trente secondes (beaucoup plus prenante dans le roman) alors que la plongée dans le palais englouti semble interminable… Autre grosse déception : l’explication liée à la pandémie tant redoutée. Lors de la discussion d’après séance, nous nous sommes rendus compte que les néophytes n’avaient pas réellement compris l’enjeu et surtout l’objet du projet de Zobrist. Evoqué à demi-mot, il n’est presque pas expliqué à un point tel que la lecture du film peut-être rendre totalement différente l’issue de l'histoire. Si tel est le cas, Ron Howard a commis un crime de lèse majesté et aurait dû davantage s’attarder sur ce point. A côté de cela, « Inferno » reste un très bon divertissement et cela grâce à un rythme soutenu durant l’entièreté du film : ne nous laissant jamais reprendre notre souffle, il offre une dynamique importante et nous fait courir dans les rues des grandes villes italiennes pour notre plus grand plaisir. Les vues des lieux sont grandioses, la découverte dans les grands monuments de Florence époustouflantes : on s’y croit vraiment ! Les twists voulus par l’écrivain sont presque tous bien rendus et nous allons de surprise en surprise. D’aucuns trouvaient que Tom Hanks assumait avec peine cette nouvelle interprétation de Robert Langdon…nous n’avons pas eu cette impression, que du contraire. L’acteur retrouve le personnage pour notre plus grand plaisir et nous offre une prestation digne de son savoir-faire. Affaibli dans l’histoire, il sait montrer la difficulté de faire face au danger alors qu’il n’est pas doté de ses pleines capacités. Pour les retrouver, il se fait aider par Sienna Brooks, la très jolie Felicity Jones. Celle qui assumera dans quelques mois le rôle phare de Jyn Erso dans « Rogue One », nous livre ici une prestation sans faute et est une vraie valeur ajoutée au duo de têtes d’affiche. Face à eux, la Terre entière mais aussi Omar Sy. Véritable vedette chez nous, l’acteur français cumule les rôles dans les productions américaines (« Jurassic World », « X-Men : Days of future past ») et ça lui réussi plutôt bien ! Incarnant l’inspecteur Bouchard, il traquera sans relâche Langdon et Brooks et nous offrira un rôle dynamique bien maîtrisé. Autres figures connues du cinéma international : Ben Foster (vu récemment dans l’excellent « Comancheria » de David MacKenzie), Irfan Khan (acteur indien jouant Simon Masrani dans « Jurassic World » ou Saajan Fernande dans le touchant film « The lunchbox ») ou encore l’actrice danoise Sidse Babett Knudsen (vue dans « L’Hermine », « A hologram for the King » avec …Tom Hanks ou tout récemment dans la série « Westworld » où elle incarne Theresa Cullen). Le casting complet s’accorde à faire vivre les personnages du film avec conviction. Notons au passage la musique, toujours fabuleuse, de Hans Zimmer qui sublime l’action et nous fait vibrer une fois encore avec son générique de fin choral : « Les Chevaliers du Sangreal ». Dense et rythmé, « Inferno » est une belle aventure où nous prenons plaisir à retrouver Robert Langdon dans une course effrénée contre l’Enfer. Si on regrette certains problèmes de réalisation, il n’en reste pas moins un bon divertissement et une adaptation correcte de l’univers de Dan Brown. A voir pour les amateurs du genre… Date de sortie en Belgique : 19 octobre 2016 Date de sortie en France : 9 novembre 2016 Durée du film : 2h01 Genre : Thriller Note du film : 8/10 (pour François) et 7/10 (pour Véronique) Résumé du film : "Doctor Strange" nous conte l'histoire du Docteur Stephen Strange, grand neurochirurgien qui, après un tragique accident de voiture, doit mettre son égo de côté et apprendre les secrets d'un monde caché de mysticisme et de dimensions alternatives. Basé à New York, dans le quartier de Greenwich Village, Doctor Strange doit jouer les intermédiaires entre le monde réel et ce qui se trouve au-delà, en utlisant un vaste éventail d'aptitudes métaphysiques et d'artefacts pour protéger son monde. Avis : Pour son dernier film « Doctor Strange », Marvel n’a pas lésiné sur les moyens. Un casting de choix, une intrigue intéressante, une photographie très réussie et des effets spéciaux dignes de ce nom, tout est cohérent pour faire de ces presque deux heures de film, un divertissement à la hauteur de notre attente. Après quelques déconfitures issues des comics de deux grandes licences (évoquons par exemple le décevant « Suicide Squad » de DC Comics ou son indigeste « Batman V Superman ») nous espérions beaucoup de « Doctor Strange ». A l’issue de la séance de ce mercredi, nous voilà rassurés et rabibochés avec l’univers colorés des comics. Merci Marvel de nous offrir un film maîtrisé et intelligent ! Et pourtant, Scott Derrickson n’est pas un habitué des grosses productions de ce genre. Le réalisateur, accoutumé à des univers plus effrayants (il a en effet mis en scène « Sinister », « Délivre-nous du mal » ou le très bon « Exorcisme d’Emily Rose »), prouve ici que son savoir-faire est large et supplante de loin Zack Snyder, l’inconstant Bryan Singer et tous leurs petits camarades. Peut-être fallait-il un regard neuf sur l’univers des bouquins afin de lui donner de la profondeur ? Dans tous les cas, le pari est réussi et le résultat impeccable…ou presque. Car derrière ses décors ordonnés, son univers soigneusement planté, on trouve ça et là quelques scènes psychédéliques (à la limite du kitsch) pour ravir les mirettes des porteurs de lunettes 3D. Si on ajoute un scénario un peu trop conventionnel à la liste des doléances, on obtient les seuls reproches de ce film d’action. La force de « Doctor Strange » vient de son univers fantastique et de son héros malgré lui tout puissant (peut-être même le plus puissant de tous les personnages made in Marvel). Et Scott Derrickson a eu la fabuleuse idée de recruter le génialissime Benedict Cumberbatch. Acquis à la cause du comédien, nous étions curieux de le voir évoluer dans un monde dirigé par le « marketing » et force est de constater qu’une fois encore l’acteur fait preuve d’un talent incommensurable ! Stephen Strange (que la VF s’obstine à appeler Steven durant tout le film ?!) est un personnage complexe, sûr de lui, apathique et pédant. Lorsque son accident arrive, il remet en cause ses capacités de guérison et cherche des aides ailleurs que dans les opérations cumulées… en vain. Cette noirceur, ce repli sur lui-même, Cumberbatch la maîtrise à merveille et s’ouvre peu à peu pour devenir l’exubérant Doctor Strange. L’évolution de son personnage (psychique et physique) est retransmise à merveille à l’écran. Benedict est une fois encore un vrai caméléon et offre une prestation mémorable. Ses répliques, son parcours initiatique, sa transformation, donnent à chaque fois un peu plus d’épaisseur à son personnage. Présenté dans un premier temps dans une longue scène d’exposition, le film laissera ensuite la place à une succession de scènes d’action attendues et jouissives pour les plus patients. Pour le former à s’ouvrir sur le monde qui l’entoure, il peut compter sur l’Ancien, l’incroyable Tilda Swinton. Arborant à nouveau un crâne rasé, l’anglaise est distante (presque mystérieuse) et ô combien charismatique. Elle n’aura de cesse de montrer les possibilités des différents mondes et confiera d’ailleurs à Strange que « toute votre vie, vous avez regardé par le trou de la serrure, vous avez cherché la clé qui vous permettra de voir le monde. Il vous suffit d’ouvrir l’œil et vous le verrez ». C’est précisément ce que fera notre héros durant ces deux heures, pour le pire et le meilleur. D’ailleurs, le spectateur devra le faire aussi afin de ne pas perdre le fil de l’action (très soutenue) lorsque viendront les quelques scènes de distorsion des mondes (qui vous rappelleront forcément celles du film « Inception » de Christopher Nolan, cela n’aura échappé à personne). Bien que totalement maîtrisée techniquement, la succession de ces images demandera un véritable effort pour suivre les personnages avec attention et comprendre l’enjeu de ces étrangetés. Car Doctor Strange et l’Ancien ne sont pas les seuls à maîtriser ces incroyables capacités, Kaecilius (le formidable Mads Mikkelsen un peu terne ici, et c’est bien dommage au vu de ses capacités d’interprétation) ancien discipline de la Sorcière de l’Himalaya, viendra mettre à mal l’équilibre confié à ces protecteurs mystiques. S’il existe des combattants pour vaincre l’ennemi physique (petite référence aux « Avengers », déjà évoqués par un « A » clignotant sur un building des premières scènes), il existe des magiciens pour contrer les forces spirituelles. Et le combat promet d’être terrible si Kaecilius parvient à appeler Dormammu, le démon dévoreur de mondes. Bons comme méchants sont assumés par des acteurs compétents même si ces derniers sont relégués un peu trop au second plan. Tout comme pour DC Comics, on regrette que l’entre-générique annonce à nouveau la fusion de différents univers et le calendrier des futures productions plutôt que d’ajouter une plus value à l’intrigue du film. Le marketing des deux licences nous réserve encore quelques (bonnes ?) surprises… Date de sortie en Belgique/France : 26 octobre 2016 Durée du film : 1h55 Genre : Fantastique/action Note du film : 7,5/10 (par Véronique) Résumé du film : Connus pour leur crête de cheveux fluos et magiques, les Trolls sont des créatures délirantes et joyeuses et surtout les rois de la pop. Mais leur monde d’arcs-en-ciel et de cupcakes est changé à jamais lorsque leur leader Poppy, accompagnée de Branche et tous ses amis, doit se lancer dans une mission de sauvetage qui l’entraînera loin de ce petit paradis. Avis : Avec l’arrivée du congé d’automne vient le temps où les familles peuvent passer une après-midi en toute tranquillité dans leur habituel complexe ciné. L’époque est donc toute appropriée pour distribuer un film haut en couleurs : « Les Trolls ». Pour offrir un spectacle complet aux enfants, Dreamworks a mis les petits plats dans les grands. Les célèbres studios ont en effet confié la tâche d’adapter une histoire du « Grand Livre des Gnomes » de Terry Pratchett à Mike Mitchell, le réalisateur de « Shrek 4 », « Bob l’éponge le film » ou encore de « Alvin et les Chipmunks 3 ». Les histoires familiales animées, il connaît ! Mais pour que la réussite soit totale, Dreamworks a décidé de mettre en lumière les Trolls de notre enfance, ces petites poupées aux longs cheveux colorés. Mission réussie ? Plutôt oui. La première partie du film, très innovante, fait rire petits et grands et offre un début d’aventure prometteur avant de tomber dans une histoire plus traditionnelle. Néanmoins, le but poursuivi est accompli car à la sortie de cette heure trente de bonne humeur, on se dit qu’en matière de film pour enfants, « Trolls » est tout de même intéressant. La bande originale nous trotte dans la tête durant un long moment. Très « punchie », elle revisite des grands tubes d’hier et d’aujourd’hui (merci Justin Timberlake pour ce beau travail accompli) : Can't stop the feeling, The sound of silence (de Simon & Garfunkel), True colors, ABC des Jackson Five en sont quelques exemples. Certaines sont intelligemment revisitées, d’autres un peu trop acidulées mais qu’importe, les jeunes spectateurs n’auront qu’une envie : se dandiner sur leurs sièges pendant que les adultes taperont gentiment du pied, le sourire aux lèvres. Plaisante, la bande son dynamise le film où paillettes et arcs-en-ciel illuminent l’écran. Les petits personnages sont tous attachants. Leur caractère très différent brosse le portrait d’une société où bravoure, solidarité, joie et partage s’accordent pour offrir le bonheur à tous ceux qui la fréquente. Au centre de toutes les attentions : Poppy et Branche. Radicalement différents dans leur vision de la vie, les deux Trolls vont pourtant partager une incroyable aventure et conjuguer leur talent pour sauver leurs petits camarades. Poppy, c’est Louane Emera. La jeune comédienne a parcouru bien du chemin depuis la « Famille Bélier » et la voilà dans la peau d’une princesse troll amitieuse à souhait. La petite créature, qui adore le scrapbooking et les câlins ne sait pas s’empêcher de chanter. Cela tombe plutôt bien car le prétexte est tout trouvé pour faire pousser la chansonnette à son interprète française… et ça marche ! La voix de Louane et les rythmes des chansons nous entraînent dans un tourbillon de couleurs. Mais il fallait un rabat-joie dans ce monde (trop) féérique et c’est Matt Pokora qui s’y colle. Le chanteur incarne Branche, un Troll grise-mine qui trouve toutes ces paillettes et tous ces froufrous inappropriés. Reclus dans son bunker anti-Bergen, il ne se mêle jamais à aucune fête et préfère vivre loin des chants et des danses. Mais bien évidemment, ce courageux anti-social devra donner de sa personne pour aider la princesse à sauver son monde. .. Le tandem Poppy/Branche fonctionne à merveille et on prend un véritable plaisir à les suivre jusque Bergenville. L’humour est très présent, les situations cocasses bien amenées, on rit et on se plait à rester dans cet univers enfantin. Alors oui, on peut trouver les mêmes ficelles que dans d’autres films d’animation : les méchants sont toujours intéressés, les personnes manipulées ont des remords, l’amour se cache au coin de l’aventure mais si ça marche, pourquoi se priver ? Feel good movie, « Les Trolls » est une chouette idée de sortie avec les enfants car même les grands trouveront de jolies qualités à ce film d’animation coloré. Date de sortie en Belgique : 26 octobre 2016 Durée : 1h32 Genre : Animation Titre original : Trolls Note du film : 9/10 (par Sally) Résumé du film : Par une soirée de pleine lune, la Chouette du cinéma se pose sur sa branche et salue les enfants. Elle se présente comme une voyageuse qui récolte, en écoutant le soir aux fenêtres des maisons, les histoires que les parents racontent à leurs enfants. Elle vient ici les présenter sous la forme de « courts métrages ». Ces petits films qui permettent de vivre plein d’aventures en une seule séance de cinéma. Avis : « La chouette, entre veille et sommeil » est une jolie initiative cinématographique qui permettra au tout jeune public de découvrir cinq courts métrages aussi minouches les uns que les autres. Accessibles dès l’âge de 3 ans, les réalisations sont proposées par Arnaud Demuynck et mises en images par quatre cinéastes : le Belge Frits Standaert, le Français Samuel Guénolé, la jeune française Clémentine Robach et la Carolo Pascale Hescquet. Chacun d’entre eux a choisi de présenter une petite histoire de quelques minutes, afin de s’immerger dans un univers artistique très différent des autres réalisations et de sensibiliser les jeunes têtes blondes au cinéma d’animation. - « Compte les moutons » est une adaptation toute mignonne du livre de Mireille d’Allancé, publié à l’Ecole des loisirs. Réalisé par Frits Standaert le court métrage allie dessin et animation comme on aimerait en voir plus souvent. La musique de Simon Fache, sorte de berceuse, est tout à fait appropriée au sujet et saura toucher petits et grands. -Agée de 31 ans, Clémentine Robach propose deux courts métrages très différents tant dans le choix du support que dans l’histoire contée. « La Moufle » est une adaptation d’un conte traditionnel russe où des animaux viennent se réfugier dans un moufle oubliée. Court métrage sans parole, elle laisse les images s’exprimer par elles-mêmes. Avec « La soupe aux cailloux », elle adapte à nouveau un conte populaire mais cette fois, au moyen d’aquarelles animées. Dotée de jolie valeur, l’histoire montre la solidarité existante entre les animaux. En effet, chaque personnage vient ajouter son petit élément gustatif pour faire de cette soupe aux cailloux une réussite culinaire. En plus de présenter une entraide dans les temps durs, elle met en avant une certaine multiculturalité, représentée à travers les animaux et leur voix dotée d’accent de pays différents. -Enfin, « La galette court toujours » vient clôturer le cycle de ces courts-métrages et c’est la carolo Pascale Hescquet qui a ce privilège. Ses jolis dessins au feutre animés sont agrémentés d’une bande son entêtante, interprétée par l’école communale d’Uccle- Centre. Vous l’aurez compris, chacun de ces petits films a ses qualités, ses points forts. Pour réaliser la transition entre chaque court métrage, la chouette du cinéma s’adresse aux jeunes spectateurs et ouvre ainsi le dialogue avec les cinéphiles en herbe. Véritable mine de petites pépites d’animation, « La chouette, entre veille et sommeil » est l’occasion toute choisie de faire une sortie en famille et initier vos enfants au cinéma en moins d’une heure de pure douceur. Pour continuer la découverte de l’univers artistique de « La chouette », nous vous invitons à consulter cette page : http://www.lesfilmsdunord.com/programme-chouette où vous trouverez les détails techniques et la présentation de chaque court-métrage ainsi que des sympathiques activités ludiques à faire avec les petites mains. Date de sortie en Belgique : 19 octobre 2016 Durée du film : 38 minutes Genre : Courts métrages d’animation. Note du film : 7/10 (par Sally)
Résumé du film : Rocky, Alex et Money, trois cambrioleurs « amateurs », s’introduisent dans des maisons de la ville de Détroit pour piller leur propriétaire. Un jour, ils apprennent qu'un ancien soldat aveugle a reçu une coquette somme d’argent après l’homicide de sa fille. Persuadés que le vol sera simple, les trois amis s’introduisent de nuit dans la maison du vétéran… Mais rien ne se passera comme prévu ! Avis : « La maison des ténèbres » n’a rien d’un film d’horreur au sens premier du terme. Son titre, quelque peu trompeur, évoquerait bien des choses chez les adeptes de frissons mais détrompez-vous, pas de poltergeist, d’être paranormal ou de poupée tueuse à l’horizon. « Dont’ breathe » (titre original mieux adapté au propos) est bel et bien un film au suspense dense offert par l’efficace réalisateur urugayen Fede Alvarez. Les ténèbres évoquées dans le titre francophone, font référence ici à celles où vit le propriétaire aveugle des lieux. Cela pourrait aussi bien être celles dans lesquelles vont sombrer nos jeunes cambrioleurs. Sont-ce celles de ce quartier fantôme de Détroit où reste cet ancien soldat de la Guerre du Golfe ? L’interprétation est multiple mais la vérité, c’est que derrière ce titre, se cache un bon thriller qui tiendra le spectateur en haleine par ses rebondissements, son intrigue prenante et sa réalisation maîtrisée. En effet, durant une bonne heure trente, nous sommes happés dans une histoire intelligente, aboutie et bien pensée, servie par une ambiance tendue du début à la fin. On sursaute ici, on est surpris là, jamais la tension ne relâche et même si on trouve quelques idées un peu too much, on ne peut que confirmer les bonnes critiques dont le film a été l’objet ces derniers temps. Et pourtant, ce n’était pas gagné ! La bande annonce un peu trop « classique », ne nous avait pas totalement emballée. On craignait de retrouver un genre déjà très (trop ?) exploité et ne subir qu’un scénario creux avec quelques prétextes à faire stresser ses spectateurs... Il n’en est rien. Le pitch de départ est intéressant, l’entrée progressive dans le tourbillon de la peur bien dosé. Plus les minutes passent et plus la tension s’intensifie. Alors oui, Alvarez utilise tous les mécanismes qui fonctionnent dans ce genre cinématographique mais lui le fait finement, en injectant une belle dose de psychologie et d’angoisse. Fede Alvarez, qui s’était fait la main grâce à un premier long métrage d’horreur: « Evil Dead » (le reboot du film des années 1980) sort un peu des sentiers battus. Il contextualise la raison qui pousse les trois jeunes adultes à voler ce vétéran de guerre et nous donnerait presque l’opportunité de cautionner leurs actes. Money semble pris au piège de problèmes d’argent et ne recule devant aucune (belle) opportunité de s’en mettre plein les poches. Rocky est vouée à elle-même : son père est parti, la laissant seule avec une mère alcoolique (et maltraitante) et n’a qu’un rêve : se rendre en Californie pour y refaire sa vie. Enfin, il y a Alex, jeune homme plein de morale, bien informé sur la loi et fils d’installateur de systèmes d’alarme. Moins nécessiteux que ses deux amis, il comprend néanmoins qu’il a toutes les cartes en main pour donner un petit coup de pouce aux autres membres de la bande. Surtout que pénétrer dans la maison d’un aveugle pour lui piquer quelques liasses de billets ne paraît pas si risqué, et pourtant… Nous n’en dirons pas plus sur l’intrigue principale mais force est de constater que tout est bien amené, les événements s’enchaînent dans le but de surprendre les spectateurs (venus en très grand nombre ce samedi soir) sans avoir recours à des imageries trop gores. Tantôt suggérées, tantôt dévoilées, les scènes s’alignent dans une volonté de ne pas lâcher l’attention du public et le pari est franchement plutôt réussi ! Les amateurs de « Saw », « 10, Clofervield Lane », « I Follows » ou autres films dans la lignée de « The gallows » y trouveront leur compte. Sans doute aussi parce que le casting proposé colle véritablement aux traits des personnages mis en scène. Alex est interprété par Dylan Minnette (que l’on a vu dernièrement dans « Chair de Poule », le film) ; Money par Daniel Zovatto (« It follows ») et Rocky est jouée par Jane Levy, Mia dans « Evil Dead » du même réalisateur. Les trois jeunes gens sont vraiment crédibles dans leurs émotions et ne surjouent pas de façon presque risible (ce qui est parfois compliqué à éviter dans ce genre de film). Idem pour le méchant de service : Stephen Lang (habitué des seconds rôles depuis de très nombreuse années). L’aveugle volé se révèle être bien plus redoutable qu’imaginé et nous glace vraiment le sang par sa présence et ses actes atroces. En définitive, l’atmosphère inquiétante de « La maison des ténèbres », l’histoire originale, la réalisation impeccable et le casting de choix s’associent pour offrir un film de qualité que les amateurs de tension sauront apprécier. Date de sortie en Belgique : 12 octobre 2016 Durée du film : 1h28 Genre : Thriller / Suspense Titre original : Don’t breathe Note du film : 7,5/10 (par Sally) Résumé du film : L’«Odyssée » raconte l’incroyable aventure de la famille Cousteau, de 1948 à 1979 ou comment Jacques-Yves, le visionnaire passionné de la mer, a conquis des espaces maritimes insoupçonnés et créé sa propre entreprise et sa propre perte ? Avis : En tête des box office français dès le premier jour de sa sortie, l’ « Odyssée » de Jérôme Salle est le film événement de ce mois d’octobre. Très bien réalisée, impeccablement interprétée, cette biographie du Commandant Cousteau a vraiment de quoi séduire un large public. Les articles et les reportages sur l’ « Odyssée » se multiplient depuis quelques semaines. Dès lors, impossible de passer à côté de ce phénomène. Mais est-il à la hauteur de sa réputation ? En grande partie. Si on fait abstraction du discours moralisateur des dernières minutes (malgré l’indication au générique qu’aucun lien n’a été entretenu entre le réalisateur et la Cousteau Society) et le changement de ton du dernier quart d’heure de film, « l’Odyssée » est une vraie réussite ! Par sa réalisation avant tout ! Le choix de Jérôme Salle de livrer une biographie du célèbre Commandant au travers son entourage et le regard de son fils Philippe (avec qui il entretenait une liaison forte) est très judicieux. Notamment grâce au mélange entre les images des fonds sous-marins et celles de l’entreprise médiatique Cousteau très justement dosé. Avec ces deux heures de film, on comprend la machinerie mise en place par l’ancien pilote, pour conquérir les mers mais aussi et surtout pour perdurer dans le star system. Le film est l’occasion de montrer comme ce passionné de la mer se perdra en chemin et délaissera sans aucun doute ce qui était le plus important à ses yeux : sa famille. Cette famille, on la côtoie de très près grâce à un casting quatre étoiles. Il y a bien sûr Lambert Wilson en tête de proue mais également Pierre Niney, Audrey Tautou et Benjamin Lavernhe. Le fabuleux quatuor de comédiens a fait un vrai travail de recherches pour s’approprier les attitudes, le phrasé, les convictions des personnages qu’ils incarnent. Audrey Tautou la première, qui nous bluffe par le maintient et le langage brut propres à Mme Cousteau. Celle qui a fait des bonds de géant dans sa carrière cinématographique depuis « Vénus Beauté », se métamorphose avec une aisance incroyable et prête ses traits à une femme surprenante : Simone, la femme de Jacques-Yves Cousteau. Forte tout en étant anéantie par les agissements de son époux, elle tient la barre de la Calypso avec un courage remarquable, sans jamais rien lâcher. Dans un autre registre, Pierre Niney est sublime ! Le comédien, qui ne doit plus faire la preuve de son talent, crève une fois encore l’écran ! La proximité qu’il entretient avec son père, les conflits qui les animent sont interprétés brillamment par ce jeune premier déterminé. Admiratif de son père, il comprendra peu à peu que ce n’est plus la passion qui anime son idole mais le désir de conquête(s) au détriment d’une nature qui subit l’empreinte humaine. En désaccord avec sa façon de faire, il éprouvera beaucoup de peine à n’être que « le fils de » alors qu’il voudrait tant être reconnu par celui qu’il admire plus que tout et exister à part entière. Benjamin Lavernhe, plus effacé pour les besoins de son rôle, parvient à nous faire ressentir la mise à l’écart dans la relation paternelle entretenue avec son autre frère et la difficulté d’obtenir une place de choix dans l’équipage fantastique. Toujours présent, il n’a cessé de vouloir être une épaule sur laquelle Jacques-Yves refusait de s’appuyer. Cousteau, est bien évidemment incarné par un Lambert Wilson toujours aussi remarquable ! Il est largement à la hauteur du rôle qu’on lui a confié et on ne peut que remercier Jérôme Salle d’avoir arrêté son choix sur cet immense comédien ! En effet, le réalisateur partait au départ, sur l’idée d’une biographie plus étendue, nécessitant plusieurs comédiens pour interpréter le Commandant. Fort heureusement, il a revu son plan de travail et s’est concentré sur une plus courte période de sa vie, permettant ainsi à Lambert Wilson d’assumer ce rôle du début à la fin et de nous offrir une fois encore une prestation mémorable et impeccable ! Malgré tout le talent des comédiens, nous émettons une toute petite réserve. A plusieurs reprises, on peine à imaginer que la famille que l’on côtoie l’espace d’un instant en est véritablement une… Mais peut-être que les relations au sein du clan Cousteau étaient de cet acabit et donc bien retranscrites à l’écran ? Difficile à dire. Si quelques scènes sont émouvantes ou bouleversantes, on regrette de ne pas pouvoir oublier que nous sommes dans une fiction et se laisser emporter complètement. Albert Falco, le père de Cousteau, les producteurs américains, tous prennent vie sous nos yeux afin que nous comprenions l’importance de la place de chacun dans cette grande aventure maritime. Tout comme la « Calypso », le célèbre navire du cinéaste, qui a parcouru tant de mers et d’océans. On sait que l’utilisation du bateau du film n’a pas été facile mais le résultat est incroyable, tout comme le sont les voyages effectués par l’équipe aux quatre coins de la planète (de la Croatie à l’Antarctique !). Avec son budget colossal (de près de 30 millions d’euros), on s’attendait à avoir plein la vue, mais peut-être pas à ce point. Très instructif et joliment réalisé, « l’Odyssée » vaut largement le déplacement dans les salles. Pour l’extraordinaire aventure familiale qu’il propose, pour ses images sous-marines d’une extrême pureté, pour l’audace de son réalisateur et de toute son équipe, le dernier film de Jérôme Salle est forcément un film qui va compter ! Date de sortie en Belgique : 12 octobre 2016 Durée du film : 2h02 Genre : Biopic Vu dans le cadre du "Festival de Deauville", nous vous invitons à découvrir ce petit bijou ici:
http://www.ecran-et-toile.com/deauville-2016/captain-fantastic |
|