Résumé du film : Prisonnière d’une boucle temporelle, Tree, étudiante, revit sans cesse le jour de son meurtre. Une journée apparemment banale qui s’achève systématiquement par sa mort atroce. Finira-t- elle par découvrir l’identité de son tueur ? Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Halloween approchant, on s’attend à voir déferler des films à suspense en veux-tu en voilà. Parmi ceux-là, « Happy Birthdead », le dernier film de Christopher Landon (scénariste de trois « Paranormal Activity » et réalisateur de son spin off). Petit plaisir coupable, son long métrage est bien plus enthousiasmant qu’espéré. S’il ne puise pas dans la créativité, il reste est un bel hommage aux films de genre et remplit le contrat sans trop faire de faux pas. Et pourtant, le pari était risqué et notre avis plutôt mitigé de prime abord... Qu’à cela ne tienne, puisque nous sommes toujours avides de découvertes, nous nous sommes laissés entraînés dans la journée folle de Teresa et en somme sortis plutôt ravis du résultat. Sorte de petit slash movie, « Happy Birthdead » a l’ingénieuse idée de mêler suspense et comédie, surfant sur la vague de « Scream » tout en négociant des petits détours par « Un jour sans fin » où le héros (interprété par Bill Murray), revivait la même journée inlassablement. Clairement référencié, ce dernier a donné naissance à nombreuses autres idées et s’est frayé une route jusque dans le scénario de Christopher Landon et Scott Lobdell (scénariste de comics, dont les célèbres X-Men). Là où le film fait dans l’originalité, c’est que nous ne nous prenons pas d’empathie pour son personnage principal, du moins, pas dans les premiers temps. Odieuse, Tree n’a pas sa langue de sa poche et son premier coup de couteau semblerait presque justifié... C’est que la liste des suspects est longue et qu’il ne sera pas aisé de découvrir la raison de ce meurtre sauvage. Mais jour après jour, l’héroïne évolue, changeant radicalement face aux étranges événements. Plus attentive à son entourage, la jeune femme va aussi mener une enquête pour comprendre la raison de cette boucle temporelle et de son assassinat. Si l’identité du meurtrier n’est finalement qu’un secret de polichinelle (les plus attentifs le démasqueront très vite), le cheminement pour arriver jusqu’à lui vaut le détour. On rit, on sursaute, on se laisse guider dans cette heure trente de scènes répétitives même si par moments, on ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel. Les twists s’enchaînent et dynamisent un scénario qui tient finalement en trois lignes... et ça marche. Faussement annoncé comme étant un film d’horreur (l’affiche le laisse en tout cas supposer), « Happy birthdead » est surtout un thriller original relativement bien écrit. La psychologie des personnages se dessinent peu à peu et son héroïne jongle avec les émotions (la performance de Jessica Rothe est d’ailleurs à saluer) de façon concluante. Haletant, ce thriller pour ados et adulescents a quelques belles qualités pour leur faire passer un bon moment ciné. Date de sortie en Belgique : 25 octobre 2017 Date de sortie en France : 15 novembre 2017 Durée du film : 1h36 Genre : Thriller Titre original : Happy death day
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Résumé du film: Privé de son puissant marteau, Thor est retenu prisonnier sur une lointaine planète aux confins de l’univers. Pour sauver Asgard, il va devoir lutter contre le temps afin d’empêcher l’impitoyable Hela d’accomplir le Ragnarök – la destruction de son monde et la fin de la civilisation asgardienne. Mais pour y parvenir, il va d’abord devoir mener un combat titanesque de gladiateurs contre celui qui était autrefois son allié au sein des Avengers : l’incroyable Hulk… Note du film: 5,5/10 (par François) Avis: Avant de voir ce dernier opus de la célèbre franchise, nous étions dans l’impatience ! Après tout, la bande annonce annonçait le meilleur : une impression d’envergure, de l’humour, un rythme frénétique et des combats titanesques. Bref, tout ce qui fait le sel des productions des studios Marvel. Alors ? Au terme de la vision, est-on en droit de se réjouir ? Si seulement… Suite de "Thor" et "Thor : Le Monde des ténèbres" sortis respectivement en 2011 et 2013, cette nouvelle surenchère visuelle est la réalisation du néo-zélandais Taika Waititi. Son ambition scénaristique est de filmer le Ragnarok, à savoir la fin du monde dans la mythologie nordique, rien que ça ! Et pour y parvenir, il s’est entouré d’acteurs confirmés ! Nous retrouvons avec un certain plaisir le duo des frères ennemis Thor (incarné une nouvelle fois à l’écran par le costaud Chris Hemsworth- et qui pour le coup, a pris quelques kilos de muscles) et Loki (le toujours appréciable Tom Hiddleston). Heimdall et Odin sont également de la partie sous les traits d’Idris Elba et d’Anthony Hopkins. A l’écran cela se traduit par une plus grande présence d’Idris Elba qui avait manifesté son envie que les scénaristes développent davantage son personnage. Au rayon des bonnes surprises, nous assistons avec beaucoup de plaisir à un très chouette cross-over avec le géant vert (Hulk) : Mark Ruffalo rejoint donc ce casting trois étoiles au même titre que la très sombre Cate Blanchett qui incarne Hela, la déesse de la Mort et de la destruction. Enfin, comment ne pas évoquer Karl Urban dans un rôle qui ne le grandit pas beaucoup mais dont l’idée est plutôt bien sentie. Tout comme le facétieux Jeff Golblum dans le rôle du Grand maître. Responsable d’une cité galactique, sorte d’empereur organisant des combats de gladiateurs des temps modernes. Amusant… Mais c’est peut-être là que le bât blesse, ce côté drôle et parfois bienvenu prendra tellement d’espace qu’il finira par se transformer en une farce incessante et beaucoup trop poussive ! Tout est prétexte à rire, à tourner les scènes en dérision, même les scènes censées être dramatiques ! Au final, nous avons l’impression que rien n’est grave… même pas la destruction d’un monde avec la venue du Ragnarok. En choisissant cet axe central, le réalisateur et le scénariste Eric Pearson, enlèvent toute tension dramatique ! De même, l’humour nous a laissé dubitatif... C’est que, même s’il nous arrivait de sourire (et fort heureusement d’ailleurs !), nous ne rions pas tant que ça. En fait nous avons ri une fois de bon cœur, mais c’est trop peu au vu du déploiement des gags visuels à l’écran ! Ceux-ci tombent souvent à plat ! Cela marche peut-être dans les cartoons mais dans un Marvel ? En cela, le scénario n’aide pas. La faute à la volonté de développer deux intrigues. Une, très sombre, entremêlée d’une seconde complètement loufoque. Vous aurez peut-être l’impression de naviguer constamment entre deux eaux. Et là où nous trouvions drôle « Deadpool » et surtout « les Gardiens de la Galaxie », nous avons la désagréable impression d’être « gagatisés » par ce rouleau compresseur que représente "Thor Ragnarok". Nous devenons malgré nous des spectateurs/prisonniers d’un humour beaucoup trop léger, fait de gags éculés, et ce, pendant près de 2h11 ! Mais alors, que reste-il au film pour nous convaincre? Comme nous l’évoquions, les acteurs remplissent le contrat ! Heureusement, les effets spéciaux, certainement calibrés pour la 3D (nous avons vu ce film en 2D), tiennent la route même si les images de synthèses sont très (trop ?) visibles. L’exemple le plus criant provient du loup géant Fenrir. Par contre, le démon de feu, Surtur, en impose véritablement et prend une belle partie de l’écran de ciné ! C’est chatoyant et le spectacle final nous en met plein les mirettes ! Combats titanesques garantis ! Sans trop de risques, si vous avez l’occasion de le voir, préférez la version 3D. Pour autant, devons-nous vous conseiller ce dernier Thor ? Difficile à dire…Assurément, les adolescents y trouveront leur compte ; les adultes peut-être moins. Les gags ne touchent pas toujours leur cible et sont beaucoup trop nombreux. Ils viennent alors annihiler toute tension dramatique. Du reste, "Thor Ragnarok" nous apparait comme une farce, parodie de films de super-héros, l’humour bien senti en moins ! Véritable coup de marteau (pas des plus agréables d’ailleurs), ce nouveau Thor semble trop éloigné de sa propre mythologie, un comble tout de même ! Date de sortie en Belgique/France: 25 octobre 2017 Durée du film: 2h10 Genre: Fantastique/Science fiction Résumé du film :L’intrigue se déroule en 1930. Paul n’a toujours eu qu’un seul et même horizon : les hauts murs de l’orphelinat d’une banlieue ouvrière parisienne. Confié à Célestine, une joyeuse dame de la campagne, et à son mari Borel, garde-chasse d’un vaste domaine en Sologne, l’enfant des villes pénètre dans le monde particulier d’une région souveraine et sauvage. L’immense forêt et ses étangs appartiennent au Comte de la Fresnaye, un veuf taciturne qui vit solitaire dans son manoir. Le Comte tolère les braconniers sur le domaine mais Borel les traque sans relâche et s’acharne sur le plus rusé d’entre eux, un certain Totoche. Paul et Totoche vont se lier d’amitié. Le jeune garçon va faire l’apprentissage de la vie mais aussi celui de la forêt et de ses secrets. Note du film : 5/10 (par Thomas) Avis : Nicolas Vanier aime la nature. Il le montre et le démontre à travers ses œuvres qui ont toutes le même dénominateur commun. Après « Le dernier trappeur », « Loup », « Belle et Sébastien » ou encore « L’Odyssée sauvage », le réalisateur revient dans sa Sologne natale pour y planter sa caméra et ses acteurs. Si le premier rôle est indéniablement confié à mère nature, on ne peut lui reprocher cette omniprésence à l’écran et encore moins de jouer faux. La distribution qui complète ce « premier rôle » a de quoi allécher les cinéphiles. François Cluzet dans le rôle de Totoche, Eric Elmosnino dans le rôle du garde-chasse ou encore François Berléand dans les vêtements du Comte méritent d’emblée qu’on s’intéresse au casting. Oui mais voilà, Cluzet, se fondant d’habitude dans la peau de ses personnages, ne parvient pas à convaincre en braconnier un peu bougon. Pas plus qu’Elmosnino ni Berléand dont les personnages sont un peu trop caricaturaux. Le seul qui tire son épingle du jeu est finalement le jeune Jean Scandel. Fleurant bon la nature, le scénario principal semble hélas relégué au second plan et dominé par cette volonté du cinéaste de filmer la beauté de sa région. Quelques ficelles de l’intrigue rappellent certains films d’Yves Robert. On pense par exemple aux aventures de Blaireau et Parju dans le film « Ni vu ni connu », mais en moins drôle. On pense aussi à certains films de Jean Becker mais cela ne suffit pas à relever d’un cran la narration un peu trop téléphonée. On ne revient donc pas très convaincus de cette aventure dans la France profonde, en dépit de la beauté de ses paysages et de ses habitants à quatre pattes, aussi habilement filmés soient-ils. Date de sortie en Belgique : 25 octobre 2017 Date de sortie en France : 11 octobre 2017 Durée du film : 1h55 Genre : Comédie/Aventure Résumé du film : Eliette, une petite fille de huit ans, vit dans un pays où le roi a interdit la musique. Un troubadour venu d’Orient s’y fait confisquer ses instruments. Mais il est peu enclin à la servitude et rencontre Eliette qui a sculpté en cachette une flûte dans un roseau sauvage. Eliette et le troubadour se lient d’amitié. Ensemble ils vont mener le peuple à se libérer de la tyrannie. Note du film : 8/10 (par Véronique) Avis : Vous commencez à connaître le concept de « La chouette du cinéma ». Cette fois, à travers plusieurs courts-métrages, le programme nous présente cinq histoires sur le thème de la liberté. Toujours de qualité, les cinq petits films à destination d’un public de (très) jeunes spectateurs permettent aux enfants et aux parents de passer un excellent moment dans nos salles, où valeurs et dialogues sont au rendez-vous. Synonyme de sortie ciné pour nos petites têtes blondes, « La chouette du cinéma » nous propose cette fois de nous plonger dans un monde plus médiéval où licorne, dragons, troubadour et princesses se côtoient dans des univers visuels des plus raffinés. Les animations, toujours très maîtrisées, s’appuient sur des techniques diverses et variées. Durant une petite heure, l’attention de nos jeunes cinéphiles en herbe est tournée vers des histoires aux morales déguisées ou affichées et qui permettront à tout un chacun de poursuivre la discussion une fois rentré à la maison. « Dentelle et dragon » d’Anaïs Sorrentino : Roxane s’est toujours beaucoup ennuyée dans les moments de dînettes partagés avec ses copines. Rêvant d’être un chevalier, la jeune fille se lance en quête d’aventures aux côtés d’un dragon, d’un chat et d’un poulet. Très joliment illustrée, la saynète met en avant l’idée que chacun peut devenir ce qu’il a envie d’être, faisant fi du rôle qu’on lui a attribué. Le vocabulaire est riche, tout comme le propos tenu dans le court-métrage. Ce sujet, Arnaud Demuynck l’exploite lui aussi dans sa « Chasse au dragon » Adapté de l’album de Andréa Nève et Jean-Luc Englebert (publié à l’Ecole des loisirs), la mignonne petite histoire d’amitié entre princesse et dragon touche par l’optimisme qui s’en dégage. Ses dessins et sa musique médiévale sont d’une grande beauté et raviront petits et grands. Changement d’univers et de décor. « La petite fille et la nuit » de Madina Iskhakova nous conte l’histoire d’une petite fille qui a peur de la nuit. Pour une fois, le petit film parlera très probablement davantage au public adulte venu accompagner les plus petits, même si jeunes et moins jeunes comprendront aisément la morale de l’histoire, soulignant qu’humains comme animaux ne peuvent s’épanouir s’ils vivent enfermés. Dans la même thématique, on trouve d’ailleurs « La licorne » de Rémi Durin. Esthétiquement admirable, son court-métrage présente la quête d’un animal lumineux et fabuleux aperçu dans les bois par un roi (dont Jean-Luc Couchard prête la voix). Une fois trouvée, la licorne est invitée au château. Bien que chouchouté, l’animal dépérit de ne plus voir l’environnement dans lequel elle évoluait librement. Comment le rendre à nouveau heureux ? C’est tout l’objet de l’histoire de Rémi Durin. Enfin le court métrage éponyme « Le vent dans les roseaux », de Nicolas Liguori et Arnaud Demuynck vient clôturer cette séance en famille d’une bien jolie façon. L’histoire d’Eliette et de « son » troubadour prend un peu plus de place dans ce cycle cinématographique et le termine sur une note musicale appréciable. Toujours très intéressant, le programme de « La chouette du cinéma » n’a pas fini de nous étonner et de nous proposer de jolis moments ciné de qualité. Et si vous profitiez du congé pour le vérifier ? Date de sortie en Belgique : 25 octobre 2017 Durée du film : 1h05 Genre : Animation Résumé du film : En 1895, les frères Lumière inventent le Cinématographe et tournent parmi les tout-premiers films de l’histoire du cinéma. Mise en scène, travelling, trucage ou remake, ils inventent aussi l’art de filmer. Chefs-d’œuvre mondialement célèbres ou pépites méconnues, cette sélection de films restaurés offre un voyage aux origines du cinéma. Ces images inoubliables sont un regard unique sur la France et le Monde qui s’ouvrent au 20e siècle. Lumière, l’aventure du cinéma commence ! Note du film : 9/10 (par Véronique) Avis : Petit bijou documentaire, « Lumière ! L’aventure commence » a déjà fait le tour de quelques festivals avant de sortir dans nos salles. Véritable leçon de Cinéma (avec un grand C), le long-métrage de Thierry Frémaux est passionnant à plus d’un titre. Compilation exquise de 108 films (sur les 1422 que compte la filmographie des célèbres frères), « Lumière ! L’aventure commence », décortique, présente et rend hommage aux premières heures et inventions du cinéma. De 1895 à 1905, nous suivons les traces des premiers essais cinématographiques de Louis Lumière (Auguste et sa famille étant les acteurs principaux de ses mises en scène), de sa célèbre « sortie d’usine » aux images de la France au travail, en passant par les images internationales d’Alexandre Promio, l’un des plus grands régisseurs de l’entreprise Lumière. Classé en onze chapitres, ces films de cinquante secondes (re)prennent vie sous nos yeux de façon ludique. C’est que Thierry Frémaux (le Directeur de l’Institut Lumière et Délégué général du Festival de Cannes), est passionné - passionnant et un extraordinaire conteur. Grâce à sa collection incroyable de courts métrages, nous entrons dans l’univers des frères Lumière avec un plaisir incommensurable ! On apprend ainsi que rien n’a jamais été laissé au hasard dans les films de Louis Lumière, que tout était mis en scène, de ses courts métrages humoristiques (« l’arroseur arrosé ») à ses présentations du quotidien du début du XXème siècle. « Il y a une seule bonne place pour la caméra » et ça, Louis l’avait bien compris ! Travellings, profondeurs de champ, il maîtrisait déjà tout cela. Le célèbre (premier) cinéaste dira d’ailleurs : « Quand la caméra est là, tout le monde s’agite et surjoue » et on le vérifie à plusieurs reprises. Des acteurs secondaires prennent une place de choix dans le champ de la caméra, les foules s’animent avec l’engouement que pourraient avoir des enfants. On s’amuse de découvrir cette succession de premiers films, notre regard guidé par les commentaires d’un Thierry Frémaux ultra-pédagogue. La magie du cinéma opère, devant et derrière la caméra, dans les décors de cette France aux mille visages comme dans notre fauteuil. La France qui travaille est d’ailleurs l’un des sujets de prédilections des frères cinéastes. Véritables témoignages de l’époque (sans trucage), les petits films made in Lumière sont d’une importance capitale pour découvrir le quotidien de la France du début du siècle denier. Ce petit cours d’Histoire animé, nous le suivons avec beaucoup de curiosité. C’est que ce voyage dans les premiers temps du cinéma est aussi l’occasion d’approcher l’Histoire sous un angle neuf… Si toutes ces techniques de captation d’images sont à présent banalisées, elles constituaient une vraie révolution à l’époque. Le cinéma expérimental du siècle dernier avait déjà tout inventé et ses successeurs n’ont fait que le sublimer et le maîtriser un peu plus. « Lumière ! L’aventure commence » est un très beau cadeau ! A travers ce documentaire grand public et de très grande qualité, Thierry Frémaux, véritable amoureux du cinéma, partage avec nous sa passion, son expérience, ses anecdotes. Immanquable et incontournable pour tous les cinéphiles et pour tous les passionnés du 7ème art, le long-métrage vaut plus que jamais le déplacement en salles. Date de sortie en Belgique : 25 octobre 2017 Durée du film : 1h26 Genre : Documentaire Résumé du film : Inspiré par les best-sellers d’Angela Sommer-Bodenburg, « Le petit vampire » raconte l’histoire de Rudolph, un vampire de 13 ans, dont le clan est menacé par un chasseur de vampire célèbre. Un soir, Rudolph fait la connaissance d’un humain du même âge que lui, Tony, fasciné par les vieux châteaux, les cimetières et… les vampires. Tony vient à l’aide de Rudolph dans une bataille pleine d’action et d’humour contre ses adversaires. Ensemble, ils sauvent la famille du petit vampire et deviennent amis. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Présenté en avant-première lors du Film Fest Gent, « The little vampire » est un film d’animation sympathique pour nos petites têtes blondes. Alors que « Zombillenium » a déferlé dans nos salles la semaine dernière, les plus jeunes ont à présent eux-aussi droit à leur film d’ Halloween : « The little vampire ». Si l’histoire n’est pas sans rappeler d’autres intrigues du même style, « The little vampire » version 2017 ne trouve pas son originalité dans son fond mais dans sa forme. C’est que l’histoire d’Angela Sommer-Bodenburg avait déjà donné naissance à un film live début des années 2000… Très joli film d’animation, le long-métrage de Richard Claus et Karsten Kiilerich est coloré et dynamique. Dès les premières images, nous sommes transportés au dessus des cimes des arbres, dans une imagerie 3D des plus réussies. Les matières, les lumières, tout est très travaillé et rien n’est laissé au hasard. Il faut dire que le travail technique réalisé sur le film est admirable et que les animations apportent une vraie valeur ajoutée à ce récit déjà conté. Les personnages sont tous très attachants : des parents aux vampires, ils ont tous un caractère bien dessiné et évoluent dans trois histoires parallèles, se rejoignant dans un final distrayant. Même les « horribles » chasseurs de vampire, plus maladroits que malveillants parviennent à trouver une place de choix dans le cœur des cinéphiles en herbe. Plutôt orienté jeune public, l’histoire est faite de nombreuses aventures et de petits rebondissements amusants. L’humour est au rendez-vous, même si la salle peine par moment à éclater de rire. Les parents passeront un bon moment mais sans doute moins que leurs petites têtes blondes. Gentillet, « The little vampire » sera ravir les plus petits et constituera une belle petite sortie en famille et une alternative intéressante à « Mon petit poney ». Date de sortie en Belgique : 25 octobre 2017 Date de sortie en France : 7 février 2018 Durée du film : 1h23 Genre : Animation Titre original : Der kleine vampir Résumé du film: Knock, un ex-filou repenti devenu médecin, arrive dans le village de Saint-Maurice pour appliquer une méthode destinée à faire sa fortune : convaincre la population que tout bien portant est un malade qui s'ignore. Il va trouver à chacun la maladie réelle ou imaginaire dont il souffre. Passé maitre dans l'art de la séduction et de la manipulation, Knock est sur le point de parvenir à ses fins. Un beau jour, il est rattrapé par un sombre individu issu de son passé venu le faire chanter. Note du film : 7,5/10 (par Thomas) Avis : S’attaquer à ce monument du théâtre et du cinéma était un pari osé. Créé en 1923 par Louis Jouvet au théâtre, tourné par ce dernier une première fois pour le cinéma en 1933 puis une seconde en 1951 devant la caméra de Guy Lefranc, le docteur Knock fait partie des classiques du répertoire et du cinéma français au même titre que « Topaze » et la trilogie marseillaise de Pagnol. Le choix d’Omar Sy pour incarner le personnage pouvait paraître étonnant et risqué si le metteur en scène s’était accroché avec passion à l’original, ce qui n’est absolument pas le cas. La réalisatrice Lorraine Levy a eu l’intelligence d’adapter le chef d’œuvre de Jules Romains en le remettant au goût du jour, un peu comme l’avait fait il y a quelques années Jean Becker avec sa libre adaptation de « La poison » de Sacha Guitry rebaptisée pour l’occasion « Un crime au paradis ». Il ne faut donc pas voir en ce nouveau « Knock » un remake des films de Jouvet mais au contraire une version plus moderne et dépoussiérée qui donnera certainement l’envie aux spectateurs cinéphiles de se (re)pencher sur l’œuvre originale. Lorraine Levy a conservé la trame principale de l’intrigue, la situant dans les années 50, ainsi que les lieux, les principaux personnages et quelques-unes de leurs meilleures répliques. « Tout homme bien portant est un malade qui s’ignore », « Est-ce que ça vous chatouille ou est-ce que ça vous gratouille»,…Si elles ne font peut-être pas rire de la même manière que lorsqu’elles étaient sorties de la bouche éloquente de Louis Jouvet, ces phrases devenues cultes ne pouvaient être retirées de cette nouvelle adaptation. Les puristes regretteront peut-être la mise en retrait de certains personnages comme le Dr Parpalaid et la création d’une nouvelle galerie de caractères. Ceux-ci s’intègrent pourtant sans mal à l’histoire pour accentuer le côté humain de Knock et soulever son mystérieux passé. Sans vouloir comparer l’incomparable, on pourrait reprocher ce côté un peu trop proche du peuple et le manque de cynisme dans le personnage d’Omar Sy qui en fait un Knock beaucoup plus voire trop sympathique. Aux côtés d’Omar Sy, plus sobre dans son jeu qu’à l’habitude, on découvre de formidables acteurs comme Christian Hecq dans le rôle du facteur indiscret, Alex Lutz dans le rôle du curé qui veut anéantir la réputation de Knock et même Pierre Aucaigne (notre « Momo » national). Quelques valeurs sûres comme Sabine Azéma, Hélène Vincent et Andréa Ferréol complètent admirablement la distribution. La mise en scène est aérée, moins théâtrale et probablement plus orientée grand public. Celui-ci ne se trompera pas en franchissant la porte des salles obscures pour découvrir un honnête divertissement porté par une vedette en vogue et des acteurs de grand talent. Date de sortie en Belgique/France : 18 octobre 2017 Durée du film : 1h53 Genre : comédie Note du film : 8/10 (par Véronique) Résumé du film : Madrid, été 2011. La ville, plongée en pleine crise économique, est confrontée à l’émergence du mouvement des « indignés » et à la visite imminente du Pape Benoît XVI. C’est dans ce contexte hyper-tendu que l'improbable binôme que forment Alfaro et Velarde se retrouve en charge de l'enquête sur un serial-killer d’un genre bien particulier. Les deux inspecteurs, sous pression, sont de surcroît contraints d’agir dans la plus grande discrétion… Une course contre la montre s’engage alors, qui progressivement les révèle à eux-mêmes ; sont-ils si différents du criminel qu'ils poursuivent ? Avis : Le cinéma espagnol nous a déjà offert de très jolies réalisations ces dernières années. « La isla minima » ou « La colère d’un homme patient » en sont quelques exemples. « Que Dieu nous pardonne » s’ajoute à cette belle lignée et parvient même à innover dans un genre où tout semblait avoir été fait. Réaliste, puissant, haletant, le dernier film de Rodrigo Sorogoyen vaut véritablement le détour pour tous les amateurs de polars sombres et denses. Sans filtre, son film nous emmène quelques années en arrière, durant l’été 2011 plus précisément. Alors que la capitale espagnole s’apprête à accueillir le Saint Père, une série de meurtres effroyables a lieu. Des femmes âgées sont retrouvées violées et assassinées aux quatre coins de la ville. La police semble dépassée et aurait tendance à vite classer ces dossiers dérangeants. C’est que la presse internationale est sur le qui-vive et une telle découverte pourrait ternir l’image de Madrid. Mais c’était sans compter sur le professionnalisme d’un duo d’inspecteurs, radicalement opposés et dont les traits sont excessivement bien développés. Ce duo improbable formé par Alfaro et Velarde montre combien les plus fins limiers peuvent aussi avoir leur part d’ombre, leur impulsivité, leur faille et leurs difficultés. Javier Alfaro peine à contenir sa colère et fait souvent preuve de violence (verbale et/ou physique) alors que Luis Velarde rencontre de vrais problèmes pour communiquer, son bégaiement et son renfermement étant des obstacles particulièrement pesants. A côté de la traque de ce serial killer particulièrement glaçant, nous assistons aussi à la découverte d’une Espagne en déclin, où la misère s’installe dans les caves des immeubles de la capitale sous le regard de quelques citoyens impuissants. L’atmosphère des lieux traversés est sans conteste un des points forts du film. Tout comme dans « La isla minima », le contexte prime presque sur les faits qui s’y déroulent et l’importance de le retranscrire de façon incisive en devient vitale. Filmé caméra à l’épaule, la première partie du film installe un climax rude, nous présentant les différents protagonistes et nous emmenant sur une première scène de crime. La suite, elle, devient plus dynamique et se transforme en chasse à l’homme haletante jusqu’à un final pour le moins surprenant. Maîtrisé de bout en bout, l’univers de « Que Dieu nous pardonne » nous rappelle les belles heures du cinéma noir, celui qui tient au corps des heures après encore. La seconde force du film est son casting impeccable. Dans un des rôles principaux, on retrouve Antonio de la Torre, véritable caméléon du cinéma espagnol et habitué de ces polars dont l’Espagne a le secret. A ses côtés, l’époustouflant Roberto Álamo, d’ailleurs récompensé dans ce rôle pour sa prestation extraordinaire. Et que dire de l’inquiétant Javier Pereira, véritable anguille impassible au regard glaçant. Son Goya (pour le meilleur second rôle) est une preuve incontestable de sa qualité d’interprétation, qui nous marquera longtemps. Excellent thriller au scénario très travaillé, « Que Dieu nous pardonne » est une valeur sûre. Le long-métrage de Rodrigo Sorogoyen démontre qu’il reste une place de choix pour de telles audaces cinématographiques, réalistes et (sur)prenantes. Des intrigues où rien n’est laissé au hasard et qui parviennent à tenir le spectateur en haleine jusqu’à leur dénouement remarquable. Un film à voir ! Date de sortie en Belgique : 18 octobre 2017 Date de sortie en France : 9 août 2017 Durée du film : 2h06 Genre : Policier/Thriller Titre original : Que dios nos perdone Note du film : 9/10 (par François) Résumé du film : Été 1967. Les États-Unis connaissent une vague d’émeutes sans précédent. La guerre du Vietnam, vécue comme une intervention néocoloniale, et la ségrégation raciale nourrissent la contestation. À Detroit, alors que le climat est insurrectionnel depuis deux jours, des coups de feu sont entendus en pleine nuit à proximité d’une base de la Garde nationale. Les forces de l’ordre encerclent l’Algiers Motel d’où semblent provenir les détonations. Bafouant toute procédure, les policiers soumettent une poignée de clients de l’hôtel à un interrogatoire sadique pour extorquer leurs aveux. Le bilan sera très lourd : trois hommes, non armés, seront abattus à bout portant, et plusieurs autres blessés… Avis : Inutile de tergiverser, « Détroit » nous apparaît comme le film « choc » de cette rentrée cinématographique ! Puissant, le dernier film de Kathryn Bigelow (réalisatrice engagée de Zero Dark thirsty et Démineurs) mélange les genres. Très proche du documentaire (la caméra à l’épaule apporte une plus-value indéniable au long métrage !), « Détroit » offre une reconstitution ultra convaincante et rythmée d’une époque pas si lointaine où le racisme gangrenait toutes les strates de la société américaine. Attention, film d’utilité publique en approche ! Dès les premières minutes, les spectateurs sont plongés dans une ville de Détroit en état de siège. La violence explose et se déroulera sur cinq jours pour causer la mort de 43 personnes et en blesser 467. Vous l’aurez compris, la mise en scène est oppressante, ultra dynamique et les images sont brutes, sans aucune concession. Pour rendre compte du dynamisme des événements, de l’action et des acteurs en perpétuels mouvements, Kathryn Bigelow a utilisé plusieurs caméras en même temps. Véritable film choral, le film peut compter sur des acteurs talentueux, totalement investis et au service d’une œuvre plus grande qu’eux ! « Détroit » s’ancre en tant qu’œuvre cinématographique de réveil des consciences, et cela fonctionne sans aucun côté moralisateur. Dans cet exercice de style des plus réussis, nous retrouvons John Boyega (« Star Wars : le réveil de la force » et bientôt « les Derniers Jedi ») dans le rôle d’un agent de sécurité impuissant face aux événements. Il sera rejoint par le groupe de musiciens américains (formés à Détroit en 1964) : The Dramatics avec Algee Smith dans le rôle Larry, Jacob Latimore dans celui de Fred. D’autres protagonistes se retrouveront dans ce huit clos digne du cercle des enfers que représente l’Algiers. Ainsi, citons les solides performances de Jason Mitchell (Carl), Hannah Murray (Julie) et Kaitlyn Dever (Karen). Enfin, comment ne pas évoquer les tortionnaires, ces policiers racistes et infamants que sont Jack Reynor (Demens), Ben O’Toole (Flynn) et le pire d’entre eux, le cruel (et ultra convaincant) Will Poulter (Krauss) dont le mépris se lit aisément sur son visage. Le jeu de ces acteurs nous prend constamment aux tripes. Aussi, nous nous identifions aux victimes : c’est pour eux et à travers eux que nous avons mal ! Chaque situation décrite nous malmène, que ce soit verbalement ou physiquement. Le suspense est difficilement soutenable mais tellement prenant. « Détroit » réussit le pari fou de montrer cette suprématie vomissante de certains blancs sur les noirs de manière éclatante. Pourtant, loin d’être manichéen, le film de Kathryn Bigelow parvient à éviter la simplification outrancière pourtant tentante et nous livre une histoire nuancée rendant compte de la complexité de l’être humain quelle que soit sa couleur de peau. En effet, nous voyons aussi cette violence gratuite des afro-américains qui s’en prennent aux voitures, à la police et aux commerces parfois sans distinction. Les leviers activés dépassent d’ailleurs le simple cadre de la discrimination et du racisme pour nous parler de peur, de violence cachée et de sadisme exacerbé. L’intelligence de la réalisatrice sera de mêler un fait historique aux relents tellement actuels. Jamais elle n’inscrit son huit clos terrifiant dans une chasse aux sorcières de certains mais dans une dénonciation habile d’un système démocratique malade qui s’ignore encore. La seule réserve que nous pourrions avoir vient de la conclusion qui, hélas, tombe dans une didactique un peu longue, un peu trop appuyée et donc (exceptionnellement) maladroite. Cinquante ans plus tard, le constat est encore alarmant. La société américaine, terre d’immigration et de multiculturalité souffre toujours de ses « bavures policières » et de sa différenciation ethnique. Plus qu’un réquisitoire habile, Kathryn Bigelow parvient à réaliser un véritable travail de mémoire emprunt d’une violente sincérité. Le réalisme de « Détroit » fait très mal aux consciences et aide à grandir… Date de sortie en Belgique/France : 11 octobre 2017 Durée du film : 2h23 Genre : Drame historique / thriller En bonus, la chanson "All because of you" du groupe The Dramatics Note du film : 5,5/10 (par Véronique) Résumé du film : Livrés à eux-mêmes après le crash de leur avion en pleine montagne, deux étrangers doivent compter l’un sur l’autre pour faire face aux conditions extrêmes. Réalisant qu’ils n’ont aucun espoir d’être secourus, ils tentent leur chance à travers des centaines de kilomètres de nature hostile, acceptant que ce n’est qu’ensemble qu’ils pourront trouver le courage de tenter de survivre Avis : Sa bande annonce laissait présager le meilleur. Un film catastrophe réunissant Idris Elba et Kate Winslet, ça ne se refuse pas. Confortablement assis dans notre salle de cinéma climatisée, nous voilà partis pour une heure quarante de très, très longues aventures. Bien loin des formidables « Everest » et « Péril au 80ème parallèle » (sorti en 1993), « La montagne entre nous » ne révolutionne absolument pas le film de genre, que du contraire. Après un démarrage sur des chapeaux de roues, le film rentre dans une présentation plutôt conventionnelle (et très prévisible) d’une survie en montagne où le froid, la neige, le vent et les prédateurs environnants deviennent vite inquiétants. Affaiblis par le crash de leur biplace, Ben et Alex n’ont qu’une solution : s’aider l’un et l’autre pour tenter de regagner la civilisation, à mille lieues d’eux. Sans réseau, sans balise de sauvetage, aucune chance d’être retrouvés par les services de secours. Qu’à cela ne tienne, après de nombreux jours passés dans la carcasse de l’avion, nos deux héros se rendent à l’évidence qu’ils ne peuvent rester là… démarre alors une deuxième partie de film tout aussi classique. Là où le bât blesse, c’est dans le dernier quart du long-métrage. On pensait avoir tout vu mais Hany Abu-Assad nous fait quitter le film d’aventure pour s’enfoncer dans une fin qu’on aurait ne jamais voulu voir venir… Trop prévisible, la tournure finale vient donner le coup de grâce à ce téléfilm sur grand écran en définitive peu marquant. Décevant, « La montagne entre nous » réunit pourtant un duo de talent : la trop rare Kate Winslet et la valeur sûre Idris Elba. Très vite, les deux comédiens s’accordent et incarnent leur personnage avec beaucoup de conviction. L’osmose est totale et le plaisir de les voir réunis sur grand écran jubilatoire… Mais c’est malheureusement l’une des seules qualités du film. Avec le chien du pilote (qui mériterait un os-car pour son rôle), le casting est finalement tout ce qu’il y a à sauver de ce film. C’est d’autant plus regrettable que le scénario aurait pu prendre une tournure plus dense plus captivante et nous surprendre davantage. Tourné dans les sublimes montagnes rocheuses canadiennes, « La montagne entre nous » crée en permanence une distance dramatique dans laquelle nous ne rentrons jamais. Dommage… Date de sortie en Belgique : 12 octobre 2017 Date de sortie en France : 8 novembre 2017 Durée du film : 1h44 Genre : Drame/Romance Titre original : The mountain between us |
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