Echos fantômes d’une époque dans laquelle Eloïse (Ellie) aime se plonger, ces titres qui constituent la bande originale du film de Edgard Wright sont aussi là pour personnifier une décennie dans laquelle les songes et la réalité semblent se confondre et laisser les traces de son passé. Des souvenirs qui vont peu à peu hanter cette jeune étudiante de mode ambitieuse venue s’installer à Londres pour concrétiser son souhait le plus cher : devenir créatrice de mode. Après une présentation en bonne et due forme de notre héroïne du jour, tourmentée par ses propres fêlures, Edgard Wright nous entraîne dans les vapeurs fantomatiques d’un Londres qui se rappelle et s’impose à Eloïse à travers les disques disposés sur son lecteur vinyle mais aussi par des réminiscences qui inspireront ses modèles vaporeux et créations diverses. La hantant à un point tel qu’il semble difficile pour Ellie de ne pas se perdre en cours de route et de ne pas répondre à ce besoin de s’identifier à la mystérieuse Sandy dont elle suit les aventures à la nuit tombée, ces flash-back déstabilisant sont-ils purement fictifs ou ont-ils un message à délivrer. Avec ses faux airs de « Midnight in Paris », le « Last night in Soho » de Edgard Wright est un vrai plaisir pour les yeux et les oreilles. Les références au cinéma des années 60, à la musique de cette époque, aux célébrités qui ont forgé leur réputation à Londres mais aussi les clins d’œil au style vestimentaire particulièrement bien reconstitué sont assurément les points forts de cette Madeleine de Proust d’un réalisateur britannique qui est pourtant né dix ans plus tard et semble néanmoins nostalgique de cette époque. Après l’excellent « Baby Driver » et les décalés « Hot Fuzz » et « Shaun of the dead », Edgard Wright revient dans un exercice de style intéressant au scénario bien ficelé (mais malheureusement prévisible pour les plus aguerris) et porté par un duo de comédiennes dont le talent n’est plus à prouver. Thomasin McKenzie (que nous avons réellement découverte dans « Leave no trace » et appréciée dans « Jojo Rabbit » et « Old » de Shyamalan) et Anya Taylor-Joy (qui ne cesse décidément jamais de nous surprendre et nous bluffer depuis « Morgane » sorti en 2016) nous hypnotisent durant les presque deux heures que durent le film et ne nous lâchent la main que son final terminé et son générique de fin, hautement appréciable, clôturé.
Durée du film : 1h56
Genre : Thriller psychologique Date de sortie en Belgique/France : 27 octobre 2021 De Edgard Wright – Avec Thomas McKenzie, Anya Taylor-Joy, Matt Smith, Terrence Stamp
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Véritable déclaration d’amour au journalisme et à la France dans laquelle il vit une bonne partie de l’année, « The French Dispatch » convoque, durant près de deux heures, une pléiade de comédiens anglophones (et souvent habitués à partager les aventures fantasques du réalisateur) parmi lesquels Bill Murray, Frances Mc Dormand,Tilda Swinton, Jeffrey Wright, Benicio del Toro, Adrien Brody, Timothée Chalamet ou encore le fidèle ami de toujours Owen Wilson. Mais ce n’est pas tout ! Dans les seconds rôles parfaitement dessinés, nous retrouvons quelques visages francophones qui nous sont chers comme ceux de Léa Seydoux, Lyna Khoudri, Mathieu Amalric, Cécile de France, Guillaume Gallienne, Pablo Pauly et j’en passe… Un casting international, qui permet à Wes Anderson d'établir un lien entre sa patrie de sang et sa nation d'adoption. Magnifiquement soigné, original et toujours très maîtrisé, « The French dispatch » nous présente une succession de petites histoires indépendantes (qui ne sont reliées que pour les besoins de la constitution du dernier numéro du journal éponyme), certaines étant plus passionnantes que d’autres, mais le tout peinant à offrir un réel liant. Manquant, comme souvent, d’émotions pures, le dernier long-métrage de Wes Anderson nous en met plein la vue mais oublie de nous en mettre plein le cœur. On observe, on scrute, on se régale, mais on ne sort pas marqué de cette séance où pourtant, la minutie propre à Anderson était à nouveau au rendez-vous cinéphile.
Durée du film : 1h48
Genre : Comédie dramatique Date de sortie en Belgique/France : 27 octobre 2021 De Wes Anderson – Avec Bill Murray, Benicio del Toro, Tilda Swinton, Owen Wilson, Timothée Chalamet, Frances McDormand, Lyna Khoudri, Mathieu Amalric, Jeffrey Wright, Lea Seydoux
Aussi, il est surprenant pour le spectateur de voir apparaitre Virginie Efira qui incarne l’épouse. En effet, celle-ci se matérialise littéralement sous les yeux de Guillaume Canet alors qu’il est seul dans une maison de campagne pour trouver l’inspiration pour la composition de musiques de film. Mais il en va de même pour Laetitia Casta qui joue sa maitresse ou encore Mathieu Kassovitz dans le rôle de son meilleur ami. Et lorsque tout ce beau monde imaginaire se rencontre, cela fait des étincelles ! Le résultat à l’écran se veut à la fois intéressant de par l’audace du propos mais aussi provocant, puisque quelques scènes sont carrément osées et dévoilent la beauté des comédiennes. Bien sûr, ce pari est assez risqué puisque faire parler ceux qui ne sont pas là, si ce n’est en pensées, pourrait en lasser certains. Pour notre part, nous avons été conquis par cet exercice de style ! D’ailleurs, certains dialogues étonnent et amusent puisque Guillaume Canet prête ses pensées à des personnages qui ne penseraient pas comme lui ! L’occasion pour ces personnages de s’en prendre directement à lui en le lui faisant reprocher cette façon de parler ou des libertés langagières mais surtout le manque de finesse de la pensée qui ne correspond pas aux personnages, tout du moins, à ce qu’ils sont vraiment ! « Mais pourquoi me fais-tu parler comme ça ? », « Je ne suis pas aussi vulgaire » diront-ils et apparaissent comme autant de phrases de reproches. Nous, on s’en amuse forcément ! Et nous avons donc l’impression, à l’écran, de voir un personnage schizophrène puisque ses interlocuteurs issus de la pensée vont bien sûr parler mais aussi commenter leurs propres phrases et celles des autres. C’est un joyeux bordel en somme qui ravit le spectateur à de nombreux moments ! Avec « Lui », nous avons été emmenés par cette proposition de Guillaume Canet dont il dira qu’il a mis beaucoup de lui justement ! Les comédiennes sont parfaites dans leurs rôles.
Durée du film : 1h28
Genre : Drame/thriller psychologique Date de sortie en Belgique/France : 27 octobre 2021 De Guillaume Canet – Avec Guillaume Canet, Virginie Efira, Laetita Casta et Mathieu Kassovitz
Adapté du roman éponyme du même nom, le film tchèque parvient à aborder la thématique de la mort dans une aventure touchante où on croise une petite souris qui peine à faire le deuil de son père et un renard « victime » des clichés. Amitié, peur, dépassement de soi accompagnent ce duo improbable, qui évolue dans un magnifique univers fait en stop motion, durant 1h20 où des émotions diverses seront convoquées. « Même les souris vont au paradis » est un film qui permet aux petits et grands de mesurer combien les apparences sont parfois trompeuses et qu’il faut savoir surmonter ses peurs pour s’épanouir pleinement. Un métrage tantôt drôle, tantôt lumineux qui recèle aussi ses petites noirceurs, ses parts sombres qui interrogent, qui impressionneront les plus jeunes mais qui évoqueront les sujets des préjugés et de la mort dans une belle complicité créée par Whizzy et Whitebelly, deux personnages presqu’anthropomorphes oscillant entre naïveté et prise de conscience de la réalité.
Durée du film : 1h25
Genre : Animation Date de sortie en Belgique/France : 27 octobre 2021 De Denisa Grimmova et Jan Bubenicek
Mais Joe Carnahan, c’est aussi une bonne adaptation de l’ « Agence tous risques » au cinéma. Et c’est enfin « Boss Level » ! Gentil plaisir coupable complètement régressif mais parfaitement assumé ! Aujourd’hui, le réalisateur nous revient avec un film certes plus convenu mais pas déplaisant pour autant…explications. Ecrire que nous apprécions ce réalisateur est un pléonasme. D’abord, parce que souvent il nous dresse une liste de personnages hauts en couleur : il y a un bon (et même une bonne héroïne dans le cas présent), des méchants (dont un complètement siphonné du ciboulot…dont on a l’impression que c’est la marque de fabrique chez le réalisateur), et même un personnage évoluant dans une zone grise franchement intéressante à suivre. Une belle brochette de protagonistes que voilà ! La bonne, la brute, (le psychopathe) et le truand (revisité) D’emblée, la petite déception est à aller chercher du côté de l’histoire (trop) convenue que pour surprendre le spectateur habitué du genre. Car oui, entre la flic idéaliste interprétée de manière très convaincante par Alexis Louder ; l’escroc un peu louche qui se réfugie volontairement en prison (Frank Grillo) ; la brute épaisse qui a un compte à régler (Génial Gerard Butler) ; et le psychopathe déjanté de service (magnifique Toby Huss), on se dit qu’il y a comme un air de déjà vu. Le réalisateur, lui-même, nous a déjà habitués à (beaucoup) mieux en termes d’intrigues, de ressorts multiples et de retournements de situation. Car le spectateur voit très bien où on l’emmène et bien que le voyage ne soit pas déplaisant, il est sans surprise. Un autre défaut à épingler (après on arrête, promis !) est à aller chercher du côté du traitement de tous les flics du commissariat, complètement abrutis (tous sans exception !). Voilà, hormis ce choix étrange, la mise en scène commence par une musique volontairement kitch. Une police d’écriture et des ambiances sonores qui semblent sortir des années 70. Même les prises de vue et le traitement de la lumière font songer à un film old school. Un peu comme pour dire avant l’heure que l’on va trouver de vieilles références et un aspect kitsch parfaitement assumé et qui fait plaisir à voir ! Et à la lumière de ce passé filmé, c’est toute la police et les forces de l’ordre qui sont à la traine face aux gros méchants qui vont mettre le feu au sein du commissariat. Amusant ! Bien que déjà vu à de maintes reprises, tout le sel du film est à aller chercher du côté des protagonistes. Alors que le psychopathe et la brute sont géniaux, l’escroc a ce qu’il faut d’ambivalence pour susciter l’intérêt. Que fait-il là ? Même la figure du traitre participe au récit. Quant à l’héroïne du film, celle-ci mène l’enquête d’une main de maitre et on se dit que décidément, Alexis Louder (« Black Panther ») est l’actrice qu’il fallait pour le rôle.
Durée du film : 1h47
Genre : Action Date de sortie en Belgique : 20 octobre 2021 De Joe Carnahan – Avec Gerard Butler, Frank Grillo, Toby Huss, Alexis Louder
Sorte de fable des temps modernes s’inscrivant dans le monde des arts, « Annette » est un long-métrage calibré pour les salles et qui redonne les lettres de noblesse aux drames musicaux qui ont de tous temps jalonnés l’histoire du septième art. Si l’affiche du film laisse penser que « Annette » tournera autour du couple formé par Adam Driver et Marion Cotillard, il n’en est par ailleurs pas totalement le cas. Si la genèse de leur amour (et de la naissance de Bébé Annette) est mise en avant durant une bonne partie du métrage, ce sont davantage les tourments de Henry McHenry qui occuperont le devant de la scène. Star du stand up adulée, « The Ape of God » va en effet tomber sous le charme d’une chanteuse d’opéra ultrapopulaire, lui donner un enfant Annette (on en reparlera plus tard) avant de sombrer dans une noirceur déshumanisée qui glace le sang et décevoir bon nombre de proches (parmi lesquels le chef d'orchestre interprété avec brio par Simon Helberg) qu’il lui reste dans son drôle d’environnement. Centré sur l’incroyable Adam Driver (qui ne cesse de nous surprendre et confirmer toute l’étendue de son immense talent), « Annette » bouscule les émotions, la représentation des arts, se veut résolument moderne dans les thèmes tournant autour de cette histoire familiale déroutante : exploitation, harcèlement, intrusion des tabloïds et la difficile négociation des carrières de deux artistes devenus parents en sont quelques exemples. Laissant Marion Cotillard en arrière-plan (aussi bien dans l’histoire que dans les tours de chant), le fim de Leos Carax a certes beaucoup de génie et de magnifiques trouvailles dans sa mise en scène admirable mais aussi quelques longueurs, une très belle bande originale (les thèmes des Sparks nous restent en tête un long moment - « So may we start » et « we love each other so much » notamment) et quelques choix artistiques déconcertants (la marionnette de Bébé Annette paraît totalement risible jusqu’au moment où l’on comprend la raison de cette métaphore). Brillant, « Annette » est un grand spectacle dans lequel on s’invite dès son générique de début grandiose (aux jolis caméos) et qui se referme par un très joli hommage à toute l’équipe du film. Entre les deux, on trouvera 2h20 de lumière et noirceur, d’amour et de peur, un film qui tourne la tête et bouleverse sans jamais nous permettre de dire si on a réellement aimé (ou non) ce qui nous avait été proposé.
Durée du film : 2h20
Genre : Drame musical Date de sortie en Belgique : 20 octobre 2021 De Leos Carax - Avec Marion Cotillard, Adam Driver, Simon Helberg, les Sparks
Avis : Formidable adaptation de l’œuvre d’Honoré de Balzac, « Les illusions perdues » est un drame enivrant dans lequel on se plonge avec plaisir, se laissant emporter en plein cœur des années 1820 dans des décors merveilleux et aux côtés d’un casting irréprochable qui fait s’animer sous nos yeux émerveillés, une histoire classique que l’on relit en version animée. Et pourtant, il n’était pas aisé de transposer à l’écran ces centaines de pages écrites et publiées au milieu du XIXème siècle, tant le propos est dense, la description de la société d’antan, de ses codes, ses règles et ses protocoles copieuses et à l’opposé de ce que l’on vit près de deux cent ans plus tard. Ce challenge, Xavier Giannoli (« L’apparition », « Quand j’étais chanteur » ou encore « Superstar ») y parvient avec une facilité apparente qui force le respect. Qu’il s’agisse de sa musique, de ses décors ou encore de ses costumes, de la diction de ses comédiens ou de son adaptation fidèle au triptyque originel, le dernier long-métrage du réalisateur français semble frôler la perfection et nous fait vivre deux heures trente haletantes dans les coulisses du journalisme, de la critique, de la notoriété, des théâtres où la réputation pouvait être (dé)faite par une troupe de siffleurs ou applaudisseurs bien rémunérés. Parce que tout semble se monnayer et toujours à refaire, l’histoire de Lucien de Rubempré est un véritable ascenseur émotionnel dans lequel on se sent tantôt léger, tantôt acculé, à l’image de ses personnages principaux campés avec maestria par Benjamin Voisin (qui ne cesse décidément pas de nous éblouir par son talent) et Salomé Dewaels (une comédienne belge sous-exploitée). Accompagnés dans leur quête de gloire et de reconnaissance, nos tourtereaux seront encadrés ou déroutés par une kyrielle de personnages secondaires magnifiquement interprétés par Xavier Dolan, Cécile de France, Jean-François Stévenin ou encore Gérard Depardieu qu’on adore retrouver dans ce registre.
Durée du film : 2h30
Genre : Drame Date de sortie en Belgique/France : 20 octobre 2021 De Xavier Giannoli – Avec Benjamin Voisin, Cécile de France, Vincent Lacoste, Gérard Depardieu, Xavier Dolan, Salomé Dewaels et Jeanne Balibar
Avis : A l’heure où Eric Zemmour prend énormément de temps d’antenne et réduit des hommes à leur religion ou leur doctrine, où les partis d’extrême droite gagnent des électeurs et où la peur de l’autre occulte les richesses multiculturelles, Pierre Pirard va à la rencontre de celles et ceux qui unissent, rassemblent et croient encore à une construction ensemble… Des femmes et des hommes de tous horizons pour qui fraternité et égalité résonnent au plus profond d’eux-mêmes et dans chacun de leurs actes. Tourné avant l’arrivée de cette pandémie qui a un peu plus encore révolutionner notre monde, « Nous tous » (« All of us » en anglais) mêle analyse sociologique, constat personnel, images d’archives et témoignages inspirants. Que ce soit la volonté de Nudjema de créer une équipe sportive en Bosnie, composée de serbes et croates de confessions différentes ou Kemal, ce survivant des camps de concentrations serbes qui a su pardonner à son bourreau, ces incroyables moteurs humains nous apportent de quoi réfléchir et constituent un bel exemple pour l’avenir. Dans le film de Pierre Pirard, il y a bien sûr une mosaïque de témoignages, certains nous marquant plus que d’autres, dans cette heure trente d’humanité ! Mais en plus de découvrir d’incroyables destins qui forcent le respect et qui inspirent il y a des constats alarmants qui ne sont aucunement politisés ou moralisateurs mais qui prêtent à réfléchir… En plus d’apporter un éclairage sociologique, Pierre Pirard nous emmène aux quatre coins du monde et de l'Europe, à la rencontre d'histoires individuelles qui résonnent comme des exemples universels, des témoignages qui montrent qu’aujourd’hui encore, il est possible de s’unir, de se rassembler et croire qu’une construction ensemble est possible, que ce soit à travers un challenge, l’apport de l’art dans des rues ou une éducation empathique qui ouvre les portes de l’inconnu.
Avis : Près de 45 ans après son premier long-métrage historique « Les duellistes », Ridley Scott nous revient avec film médiéval de grande qualité mêlant éléments authentiques et réinterprétation moderne d’un sujet toujours brûlant. Féministe et magnifiquement mis en scène « Le dernier duel » est assurément l’un des plus beaux films post #Metoo que l’on ait vu ces derniers temps. Dans ce « Dernier duel » haletant et aux multiples angles intéressants, on retrouve Matt Damon méconnaissable avec sa coupe mulet, Jodie Comer toujours épatante et un Adam Driver inquiétant. Ce dernier, qui sera bientôt à l’affiche du prochain film de Ridley Scott (« House of Gucci » que l’on attend de pied ferme) n’a pas son pareil pour rendre charismatique le fameux Jacques Le Gris qui convoite depuis toujours ce dont jouit son frère d’arme et ami. Violentée lors de l’absence de son mari, Marguerite de Carrouges réclame justice et joue sa vie, son honneur et celle de sa famille en accusant un ami coureur de jupons mais protégé et apprécié par les nantis. Son histoire nous conte bien sûr celle d’un des derniers duels judiciaires organisé en France à la fin du XIVème siècle. Mais c’est aussi et surtout le combat d’une femme pour son honneur, le procès d’hommes qui violent en toute impunité et qui sont rarement inquiétés de par la position qu’ils occupent dans la société, un sujet qui tient la place centrale de ce méconnu récit… et qui n’est pas sans nous rappeler ce que nous avons pu voir déferler dans les médias ces dernières années. « Robin des bois», « Kingdom of heaven », « Exodus », « Gladiator » ou encore « 1492 : Christophe Colomb », nombreux sont les exemples basés sur l’Histoire ou les grandes épopées qui ont alimenté le cinéma du grand Ridley Scott au fil des années. Avec « The last duel » (dans la langue de Shakespeare), le réalisateur octogénaire parvient à traiter un sujet malheureusement trop d’actualité à travers l’histoire singulière d’une femme conspuée. En optant pour une vision plurielle d’une même histoire, Ridley Scott nous immerge dans une réalité à trois vérités et nous offre une magnifique fresque médiévale sans concession dans laquelle il ne prend jamais vraiment position. Faussement manichéen, son dernier long-métrage séduit autant par son excellente forme que par son propos (dont le scénario a été écrit, entres autres, par Ben Affleck et Matt Damon sur base du roman de Eric Jager), par son casting de haut-vol et sa minutieuse reconstitution qui ne souffre que d’un choix de langue anglaise à juste titre controversé.
De Ridley Scott - Avec Matt Damon, Jodie Comer, Adam Driver, Ben Affleck
Durée : 2h32 Genre : Drame historique Date de sortie en Belgique/France : 13 octobre 2021 |