Le hic, c’est que le fond nous laisse un peu dubitatif et que nous peinons à entrer dans cette nouvelle histoire à la limite du narcissisme. Oui Wes Anderson est une figure emblématique du septième art, mais peut-être faut-il renouveler un peu ses démarches et sortir de ses sentiers ultra tracés qui laissent peu de place à la surprise et à l’empathie avec ses personnages. Un dernier long-métrage décevant ? Probablement ! Jason Schwartzman, Tom Hanks, Scarlett Johansson, Maya Hawke, Steve Carell, Willem Dafoe, Margot Robbie, voilà quelques grands noms que l’on peut retrouver à l’affiche de cet « Astéroïd City » aussi beau que déconcertant. En effet, après une introduction assez similaire à celle de « The grand budapest hotel » (on retrouve par ailleurs quelques figures déjà présentes dans le film de 2014 dans des rôles quasiment identiques) et un découpage en actes dont le déroulement est annoncé en préambule, nous faisons arrêt dans un petit village perdu dans le grand désert américain où concours scientifique, rencontres fortuites et apparition extraterrestre se mêlent à des saynètes hors contexte parfois déroutantes. Son absence de linéarité, ses croisements de regard sur une même situation, son côté tantôt conventionnel, tantôt déjanté font de ce nouveau Wes Anderson, un exercice de lecture parfois difficile et souvent hermétique. Si nous avons en effet toujours apprécié ses propositions de cinéma, nous regrettons nous retrouver à nouveau devant un objet filmique de qualité mais dénué d’âme spécifique à ses personnages que l’on quitte comme on les a découvert, sans identification, sans affection et sans souhait particulier de les retrouver pour une seconde vision et c’est probablement ce qui est problématique. Si on avait adoré « L’île aux chiens » et apprécié l’originalité de « The French dispatch », nous déchantons face à ce nouveau cru un peu trop tanique et charpenté, trop sophistiqué et emmêlé que pour y trouver un plaisir cinéphile renouvelé. Wes Anderson est un magnifique orfèvre qui offre des bijoux visuels à ses spectateurs mais oublie de l’emballer dans un écrin sensible. Le cinéaste se renouvellera-t-il avec son passage sur Netflix ? Fera-t-il de nouvelles propositions ou s’enfermera-t-il à nouveau dans ce qu’il sait faire de mieux sans prise de risque ou nouvel axe pour surprendre ou reséduire son public ? L’avenir nous le dira mais pour l’heure, nous sortons confus et un peu déçus du voyage dans son « Astéroïd city » désincarné, loufoque et un tantinet nombriliste… ► Les bonus Les bonus d’Astéroïde City auraient pu être une magnifique porte d’entrée dans les coulisses du dernier film de Wes Anderson, à l’instar des différents ouvrages ou numéros spéciaux de magazines spécialisés qui sont consacrés à sa filmographie si particulière… Et pourtant, dans la version Blu-ray, nous regrettons de ne découvrir que 4 petits bonus de moins de 3 minutes chacun… En tout, ce sont 7 minutes de bonus colorés qui nous attendent, de quoi laisser un petit goût de trop peu et de ne vouloir qu’une chose, un petit refill acidulé. Commenté par Wes Anderson himself , « Desert town (pop.27 » est centré sur le lieu de tournage de son film situé dans le désert de Chinchón, à une heure de Madrid. L’ajout de décors grandeur nature, les trajets de l’équipe (toute petite) en voiturette de golf et le travail effectué avec Adam Stockhausen composent ces 3 minutes très riches en enseignement. Bonus muet, « le carnaval de la fin du monde » propose des images pourtant « parlantes » de l’espace réservé aux costumes et une nouvelle présentation de la scène de la fête foraine… magique ! Dans la même veine, « Montana et les ouvriers agricoles » est l’occasion de nous replonger dans la chanson faussement improvisée dédie à la venue extraterrestre. Un petit plaisir coupable bien agréable à re(re)garder. Pour clôturer cette toute petite partie bonus, « Les comédiens » nous fait faire le tour du propriétaire de l’histoire en compagnie de Wes Anderson.
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