Quels impacts et quelles conséquences cela aura-t-il sur son entourage, sa famille et les services de police ou judiciaires qui vont le côtoyer, c’est un des objectifs du programme signé Jack Thorne (« Skins », « Shameless ») et Stephen Graham (le père de fiction dans la série) Haletante et éprouvante, cette série présente non seulement un sujet d’une inquiétante actualité mais aussi un casting solide qui évolue avec aisance dans une technique de jeu totalement maîtrisée. C’est que le challenge était d’autant plus risqué que les 4 épisodes sont tournés en de réels plans séquences qui ne laissent place à aucun temps mort ni pour ses spectateurs, ni pour ses acteurs principaux. Relais de caméra, figurants en grand nombre, ballet incessant de points de vue, « Adolescence » est une vraie prouesse de mise en scène. Si le troisième épisode semble s’attirer les faveurs du public pour son incroyable face à face, notre coup de cœur va vers le premier épisode, déclencheur, qui aborde toute une série de faits, d’actes, de procédures peu présentées au cinéma (ou dans les séries en général). Passionnante, « Adolescence » marque les esprits, infuse et nous fait prendre conscience des pertes de repères d’une certaine jeunesse qui se cherche sans prendre les meilleurs décisions et rejoindre les meilleurs partis. Elle se veut glaçante par sa thématique, authentique dans la présentation des émotions et dommages collatéraux inhérents à une telle situation. C’est beau, c’est fort, c’est à ne surtout pas manquer sur la célèbre plateforme VOD !
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Transposition à l’écran du roman de Liu Cixin, le résultat est aussi apparemment une relecture assez libre de l’œuvre littéraire que nous n'avons pas lue. Nous nous focaliserons donc sur cette version américaine décriée en Chine pour sa vision partiale des événements relatés. Sans conteste, « Le Problème à trois corps »fait penser aux très bonnes séries qui florissaient dans les années 2000. Nostalgiques de « Lost », des « 4400 » ou encore de « The Lost Room », nous avons pris plaisir à nous interroger mais surtout à être pris à partie du destin incertain de l’humanité. Oui, la série allie avec brio réflexion, émotion mais aussi humour- surtout grâce à un personnage qui représente le comique du groupe. Et à ce titre, John Bradley excelle dans le rôle ! Mais les autres acteurs ne sont pas en reste: Eiza Gonzalez, Jess Hong, Benedict Wong (l’assistant de « Doctor Strange »!). Mais la palme revient sans hésitation à Liam Cunningham pour son rôle de mécène froid et sarcastique qui revêt la cape de la résistance humaine la plus farouche. Difficile aussi de ne pas s’enthousiasmer par la qualité d’écriture des personnages qui donne assez de relief pour nous intriguer. Et comme on pouvait s'y attendre avec les créateurs de « Game of Thrones », attendez-vous à de sacrées injustices ! À l’instar de cette audacieuse invasion extraterrestre, Netflix a donné à la série les moyens de se déployer à travers l’espace numérique pour arriver d'une fort belle manière jusqu’à nous!
Une version en couleurs de la BD a même été publiée par la suite, suite à l’énorme succès en librairie à l’international. Et donc maintenant les aventures rocambolesques de Scott Pilgrim se déclinent en série d’animation, avec ce « Scott Pilgrim Takes off » (ou « Scott Pilgrim Prend son envol » en VF), 8 épisodes à suivre sur Netflix, c’est toujours produit par Edgar Wright et le créateur de la BD est fortement impliqué dans la création et les scénarios également. Ce qui est intéressant ici, c’est que vous pouvez commencer par la série animée, indépendamment de votre connaissance préalable du film ou de la BD, car elle raconte en fait une version alternative de ce que nous connaissons déjà : on retrouve le même point de départ, Scott rencontre Ramona, en tombe fou amoureux et se voit contraint d’affronter les ex maléfiques de celle-ci dans un joyeux vacarme délirant. A partir de là, la série dérive un peu de l’histoire originale et laisse plus de place à la galerie de personnages secondaires qui sont beaucoup plus développés que dans le film. L’animation est réalisée par un studio japonais, Science Saru, donc si vous aimez les animés, vous devriez accrocher au style graphique qui colle bien d’ailleurs au style utilisé par la BD, à base d’onomatopées et d’images psychédéliques, avec ses personnages aux grand yeux, et cerise sur le gâteau, on retrouve - en tout cas dans la VO anglaise - le casting du film au grand complet qui reprend les mêmes personnages dans le dessin animé : Michael Cera est Scott Pilgrim, Mary Elizabeth Winstead est Ramona Flowers, Chris Evans est Lucas Lee, Aubrey Plaza est Julie Powers, Kieran Culkin est Wallace Wells, etc. Du beau monde au micro ! Un dessin animé avec une joyeuse bande de jeunes adultes plus loufoques les uns que les autres que je vous encourage à (re)découvrir. Et puis c’est truffé d’”easter eggs” et de clins d’œil pour cinéphiles aguerris, on retrouve même un duo d’agents de sécurité à qui Simon Pegg et Nick Frost prêtent leur voix; si je vous dis “trilogie cornetto” et que vous comprenez la référence, cette série animée est assurément faite pour vous. On a même droit à une mise en abyme particulièrement savoureuse lorsque l’histoire de Scott est transposée au cinéma et que nous assistons au tournage en studio avec la superstar Lucas Lee dans le rôle de Scott Pilgrim ! Côté bande son, on retrouve bien sûr la chanson thème du film qui avait été inspirée au groupe Beck par les cases de la BD : “We Are Sex Bob-Omb", l’hymne du groupe de rock de Scott. En générique du dessin animé, la chanson “Bloom” est chantée par le groupe japonais Necry Talkie. Alors si vous aimez les jeux vidéo, les comics ou autres manga, la musique rock et les super-héros, cette nouvelle adaptation de « Scott Pilgrim » parlera particulièrement au geek qui se cache en vous.
Pour les autres, il s’agit d’un univers dystopique baigné de transhumanisme présentant un univers sombre, violent et paradoxalement très coloré ! Suivez le guide ! Passé le générique d’ouverture « Out of control » gratiné aux sonorités électro-rock de Franz Ferdinand avec leur titre This Fffire, la série se montre impactante dès les premiers instants et baignera le spectateur dans l’univers du célèbre jeu vidéo « made in » CD Projekt Red. D’ailleurs, des lieux et clins d’œil sont présents et renforcent un peu plus l’immersion. David est le héros de cette histoire futuriste. Pauvre, sa mère se saigne au quotidien afin qu’il aille à la prestigieuse (et onéreuse) académie de la société Arasaka. Marginal, l’adolescent peine à trouver sa place parmi ses camarades d’école bien plus argentés que lui. Hélas, David perd sa mère et se retrouve seul dans un monde en proie à une violence de tous les instants. Plutôt que d’être une victime, David choisira de quitter l’école pour intégrer un gang afin de gagner rapidement de l’argent. Du haut de ses 17 ans, le jeune homme était jusqu’ici vierge de tout implant…Mais ça c’était avant. Désormais, David s’est installé un implant militaire trouvé par hasard et voit sa vie changer. A présent, la victime a changé de camp… Alors que le premier épisode possède presque une dimension sociologique, la suite s’apparente à un film d’action. Aussi, si le début est marqué par la fracture sociale entre les riches possédant une assurance et donc l’accès aux soins de santé, les pauvres sont laissés pour compte. Quant à la suite, celle-ci se veut beaucoup plus nerveuse avec l’ascension de David dans ce monde de violence. Bien sûr, le jeune héros désormais dépendant de ses implants, vit avec le risque de perdre la tête tant le cerveau peut surchauffer sous le poids d’une charge mentale écrasante malgré l’administration de médicaments immuno-suppresseurs. Et quand ceux-ci ne font plus effet, les « cyber » perdent littéralement la tête et s’enfoncent dans une paranoïa destructrice. Oui, ce monde transhumaniste ne laisse pas beaucoup de place à l’espoir et la haine et la violence finissent par corrompre la société dans laquelle évolue le jeune David. Et si l’action rime avec destruction, l’intérêt de la série est ailleurs. Car oui, Cyberpunk est beau, et même graphiquement somptueux par moments. L’esthétique léchée, flashy et furieuse se mêle parfaitement à l’excellente bande son rock. Et si la direction artistique est au top, c’est pour mieux magnifier la ville de Night City et, peut-être, jouer ou rejouer au jeu vidéo ! En définitive, même si d’autres séries dystopiques sont passées par là (coucou Altered Carbon !), Cyberpunk: Edgerunners trouve sa propre voie grâce à une esthétique marquante et une ambiance aux petits oignons.
En effet, outre le fait qu’aucun animé digne de ce nom n’a eu droit à une transposition de qualité avec de vrais acteurs ; la richesse de l’univers dépeint est complètement folle ! Et si elle se prête à merveille aux mangas et à l’animation, une transposition avec de « vrais » acteurs avait de quoi effrayer. Alors que certains essaient encore d’oublier le film Dragon Ball Evolution ; les autres paient toujours leurs séances psy après la vision de Saint Seiya, les Chevaliers du Zodiaque. Mais alors, comment expliquer ce miracle made in Netflix qui cartonne à travers le monde? La réponse est certainement à aller chercher du côté de la très grande vigilance de l’auteur (et ici producteur !) qui a suivi de près la gestation de son bébé, au point de retourner certaines scènes au résultat discutable. Et puis, contrairement aux exemples fâcheux évoqués, cette adaptation est en fait très fidèle à l’esprit du manga ! C’est bien simple, votre serviteur a retrouvé la joie que procurait la découverte du manga ! Cette première saison (la rumeur indique qu’il pourrait y en avoir douze !) est composée de huit épisodes centrés sur l’arc East Blue avec le recrutement des premiers membres de l’équipage de Luffy, pirate au chapeau de paille. D’ailleurs, le casting est réjouissant tant la plupart des protagonistes ressemblent à leurs homologues « papiers ». Du côté de l’équipage de chapeau de paille, le jeune acteur Iñaki Godoy est pleinement investi dans son rôle de Luffy et on sent qu’il a compris la psyché de son personnage ! Mais les autres acteurs ne sont pas en reste : que ce soit Mackenyu, qui incarne le sabreur Roronoa Zoro, Emily Rudd (Namy) ou même Taz Skylar (Sanji), tous excellent dans leurs rôles. Même les seconds couteaux ne sont pas en reste et parviennent à sortir leur épingle du jeu ! Difficile de ne pas évoquer un chouette trio de la marine avec Vincent Regan (parfait dans le rôle du Vice amiral Garp), mais aussi Morgan Davies et Aidan Scott (eux aussi très fidèles aux personnages qu’ils représentent, à savoir Kobby et Hermep !). Tout au long des épisodes, nous sentons la passion qui anime les créateurs d’une série faite avec beaucoup d’amour ! De plus, ils ont su sentir ce qui faisait l’esprit de One Piece. Et, à ce propos, les effets spéciaux surprenants et colorés participent à l’ampleur des scènes d’action et la réalisation confiée comme souvent à différents réalisateurs (et une réalisatrice) magnifie les planches monochromes du manga. A ce stade, nous ne sentons pas encore les limitations du format télévisuel, et mieux, nous avons hâte de voir le reste des aventures de Luffy qui gagneront logiquement en noirceur !
Heureusement, en 2018, Youtube lançait avec succès la série Cobra Kai qui allait être rachetée par Netflix. Aujourd’hui, trois saisons sont disponibles et nous nous sommes lancés dans une séance de rattrapage très réjouissante ! Mais quelle est la recette de ce succès inattendu ? « Hé! Tu as un prénom? Ali avec un I Et toi, c'est comment? Daniel... avec un L » Karaté Kid Dire que la vague nostalgique des années 80 continue de nous enthousiasmer est un sacré pléonasme ! Entre le tsunami provoqué par Stranger Things et la nouvelle adaptation de Dark Cristal, figure en bonne place Cobra Kai qui ravive formidablement et 34 ans après le premier film, la célèbre licence ! Il y a, dans certains films, une innocence et une vérité qui touchent le spectateur en plein cœur. Rocky avait su, de par sa simplicité (du moins sur le papier) nous émouvoir en présentant une galerie de personnages extrêmement touchants. Karaté Kid sentait bon les années 80 et gardait cette même naïveté et un amour pour ses personnages principaux incarnés par Ralph Macchio (Daniel Larusso) et son vieux sensei Mr. Miyagi interprété alors par feu Pat Morita (qui nous a quitté en 2005).
Ce choix, c’est l’essence même des films Karaté Kid mais aussi celui de ses personnages principaux. Alors que le fraichement débarqué Daniel Larusso choisit la voie du Miyagi do grâce au concierge de son hôtel ; Johhny Lawrence, petite frappe de son état, entretient sa rivalité avec le nouveau en choisissant d’adhérer aux valeurs de violence prônées par le dojo Cobra Kai. « Karaté sert seulement défense » Mr. Miyagi Fruit de son époque, l’atmosphère du premier film était pétri d’innocence grâce à Daniel Larusso, un chevalier blanc à la fois poli et respectueux. De l’autre côté, Johnny Lawrence, apparaissait comme le chef de bande craint et respecté. En revoyant le film aujourd’hui, on se dit qu’il agit telle la célèbre madeleine pour nous laisser en bouche le goût de notre enfance. Mais 34 ans après le côté très lisse de ce petit bonbon acidulé, si on inversait les rôles ? « La douleur n'existe pas dans ce dojo, la peur n'existe pas dans ce dojo. Non, Sensei! » Kreese-Johnny Lawrence Inutile de tourner autour du pot, si la série Cobra Kai est aussi réussie, c’est parce qu’elle a su garder l’ambiance des années 80 pour la retranscrire de nos jours ! Daniel Larusso est à présent un concessionnaire à succès martelant à qui veut l’entendre ses exploits passés (« On éclate la compétition!)». Johnny, lui, n’a pas eu une vie facile. Séparé de sa compagne, il ne voit plus son fils et lutte constamment contre ses vieux démons en trouvant refuge dans l’alcool. Pourtant, cette fois, c’est lui le héro (antihéros même) puisque son dojo Cobra Kai va revenir sur le devant de la scène et contrarier Daniel qui, bien que pratiquant toujours, a tourné la page du karaté depuis la mort de son sensei. Inutile de vous dire que le miracle se produit dès les premières minutes ! Choisissant d’ouvrir le premier épisode sur un court flash-back de la fin du premier film où Daniel Larusso met au tapis Johnny Lawrence, Cobra Kai s’ouvre sur ce même Johnny, désormais quinquagénaire, dans la même position mais dans son lit cette fois. Entouré de bouteilles vides et de paquets de chips à moitié ouverts, Johnny vit dans le même quartier populaire que celui de Daniel des années auparavant. La vie ne l’a pas épargné et depuis la fermeture de son ancien dojo tenu par son sensei John Kreese (Martin Kove), il enchaine les petits boulots et entretient l’espoir de renouer avec son fils Robby (Tanner Buchanan).
Désormais senseis auprès des jeunes, les deux anciens rivaux inculqueront des valeurs très différentes : alors que le courant Miyagi Do de Daniel est pensé pour la défense et le respect de soi et de l’autre, le karaté de Cobra Kai vise l’excellence par tous les moyens ; aucune pitié ! Miroir, mon beau miroir… Fonctionnant à la manière d’un miroir temporel, le passé se rappelle constamment au présent et vice versa. Le héros d’hier n’est plus celui d’aujourd’hui car la société aussi a évolué. Désormais les vauriens emportent le cœur du public et les antihéros sont plus fascinants à suivre que les chevaliers blancs. Le spectateur suivra avec émotion les tentatives constantes de rédemption de Johnny, excessivement attachant de maladresses ! Cet inadapté aux technologies de notre temps a trop longtemps tourné le dos à celles-ci. Trop occupé à fuir ses rapports de force d’avec son beau-père fortuné mais si peu attentif, nous comprenons ses souffrances. Son parcours nous est dévoilé, et, grâce aux nombreux flash-back, nous revoyons que les valeurs et la vision qu’il défend encore aujourd’hui lui ont été dictées avec force par son ancien sensei Kreese. Il y a un peu de l’attitude que revêtait le personnage de Clint Eastwood dans Gran Torino chez Johnny Lawrence. Old School, inadapté à certains aspects du quotidien et légèrement xénophobe, Johnny est resté dans les années 80 au volant de sa Pontiac Firebird. Bien sûr, le mauvais sort s’acharnant sur lui, il n’aura d’autre choix que d’évoluer. A l’instar de sa nouvelle voiture, une Dodge Challenger, il devra remonter sur le ring, mais cette fois en choisissant d’éduquer les jeunes qui sont les souffre-douleur de leur école. Après avoir persécuté dans sa jeunesse le jeune Larusso, Johnny apprend aux jeunes à se défendre et leur donne des outils pour affronter une vie qui ne lui a pas fait de cadeau. Bien sûr, les méthodes trop brutales de Kreese ne trouvent pas leur place ici mais le karaté enseigné par Johhny reste très offensif. Nous vous parlions de miroir… et de rédemption. Comme le Yin et le yang… Son interprète William Zabka est fantastique dans le rôle de ce looser magnifique au cœur tendre ! Il mériterait sans mal un prix pour son rôle qui permet de développer intelligemment son personnage du premier Karaté Kid.
Il n’en est heureusement rien puisque Ralph Macchio reprend son rôle en respectant la trajectoire initiée par les films. Et comme il affiche toujours son sourire Colgate à chaque occasion, on s’agace souvent devant ce winner sans peur et sans reproche. Pourtant, les scénaristes ont trouvé ce qui allait nourrir la construction de son personnage. Voulant suivre les pas de son ancien sensei, maitre Miyagi, Daniel se questionne souvent et se remémore les expériences éprouvées aux côtés de son vieux maitre pour avancer dans la bonne direction. D’ailleurs, de nombreuses scènes mettent en place une solide tension qui se retrouve désamorcée avec beaucoup d’humour… au plan suivant ! Les deux compères s’entendent comme chien et chat mais nous livre avec bonheur de belles scènes de complicité, à l’image de celle du petit déjeuner chez les Larusso. Miyagi-Do VS Cobra Kai Et comme si cela ne suffisait pas, la série ne regarde pas uniquement en arrière et se tourne aussi vers l’avenir et la jeune génération. Les autres protagonistes sont tous bien développés grâce à une écriture soignée et les adolescents, membres des deux dojos, se battent aussi avec leurs problèmes et leurs défis. Continuant de fonctionner en miroir, de nombreuses relations de rivalité ou d’amitié se forgent à deux. Citons par exemple les personnages d’Eli « The Hawk » Moscowitz face à Demetri ou encore Miguel face à Robby. Les filles ne sont pas en reste avec la relation de haine de Tory envers Samantha Larusso. Mais le bonheur du fan passe par les invitations adressées aux anciens acteurs de la saga qui, en répondant présents, servent tous la trame de l’histoire. L’écriture n’est jamais trop facile lorsqu’il s’agit de faire revenir de vieux visages. Tout au plus, nous regrettons, à certains moments, des scènes trop appuyées ou farfelues (comme la clôture de la saison 2). Pour le reste c’est un sans faute, tant au niveau de la réalisation que du jeu mais aussi de la musique ! L’ombre de Bill Conti continue de planer grâce aux partitions conjuguées de Leo Birenberg et de Zach Robinson. Quant à l’ambiance encore très pop des années 80, on la doit aux standards (parfois) déjà entendu dans les films comme le mythique Cruel Summer des Bananarama. D’autres pépites raviront les oreilles les plus délicates avec le légendaire Back in Black d’AC/DC ou le Sirius d’Alan Parsons Project. Pour l’heure, après trois saisons qui élèvent Cobra Kai au rang de grand maître des séries « revival », la question est de savoir ce que nous réservent les scénaristes pour la suite ? Quel fantôme pourrait revenir pour écrire une nouvelle page de l’histoire ?
Du côté de la réalisation, trois réalisateurs sont aux commandes, même si on retient peut-être davantage le premier : Louis Leterrier. Responsable de la série « Dark Cristal » et des films tels que le « Transporteur », le « Choc des Titans », « Insaisissables » et même de l’ « Incroyable Hulk », le réalisateur n’a plus à prouver sa compétence pour nous emmener au cœur de l’action. Mais cette fois, il a voulu revenir en France et toucher tous les publics. Assane Lupin Avant de poursuivre, il est important de signaler qu’il ne s’agit pas ici d’un remake d’Arsène Lupin puisqu’Omar Sy incarne le personnage d’Assane Diop dans le Paris que l’on connait aujourd’hui. D’ailleurs, lorsqu’on lui a demandé quel genre de projet il aimerait tourner, l’acteur a répondu « Arsène Lupin ». La résultante est donc un vrai choix d’acteur et son ami réalisateur a fait le reste. Ambitieuse, la série a réellement été tournée à Paris et plus précisément au Louvre pour une ultra célèbre. La volonté des réalisateurs était de rendre la série accessible et de développer une préoccupation familiale afin que chacun profite, selon son âge, du spectacle proposé, mission réussie. La mise en scène assure un côté spectaculaire et la série se laisse agréablement regarder tant le rythme est à la fois rapide et constant. Le casting, bien constitué, offre un beau panel de comédiens qui s’en donnent à cœur joie. Ludivine Sagnier est parfaite dans son rôle d’ancienne compagne d’Assane avec qui, elle a eu un enfant. Touchante, l’actrice joue avec justesse et apporte beaucoup de fraicheur à la série. D’autres comédiens incarnant des personnalités attachantes et très différentes les unes des autres. Saluons d’ailleurs les prestations de Clotilde Hesme, Hervé Pierre, Antoine Gouy, Soufiane Guerrab, Vincent Londez, Shirine Boutella et même de Nicole Garcia. Hélas, même si les épisodes s’enchainent efficacement, cela se fait avec de très grosses facilités scénaristiques qui provoquent au mieux des sourires, au pire, un sentiment de frustration tant le scénario ne parvient jamais à rejoindre la subtilité du personnage duquel il s’inspire.
Si les comparaisons sont minces et le sujet, le format, les enjeux réellement différents, ils partagent ce point commun essentiel : rendre fascinant un univers pour lequel on se passionne et sort interpellés et curieux. Du sous-sol au top des classements. « Le jeu de la dame » (« A queen’s gambit » dans sa version originale), est une mini-série incontournable mise en scène avec brio par Scott Frank et Allan Scott, deux réalisateurs somme toutes peu connus si ce n’est pour quelques métrages anecdotiques vite vus, vite oubliés.
Solitaire, capable du meilleur comme du pire, Beth a su difficilement se faire une place dans la société américaine des années 50 et 60 où les femmes se tenaient loin des fameux échiquiers et pour lesquelles le mot « tablier » n’évoquait pas le plateau de jeu réservé à une élite masculinisée. Orpheline, c’est auprès du concierge de Methuen où elle grandit que la jeune Elisabeth découvre ce jeu qui sera son seul refuge, son obsession et sa seule raison de vivre. Du moins, la plupart du temps… Son enfance troublée, ses addictions à l’alcool et aux médicaments seront les seuls véritables ennemis à abattre pour grandir et sortir son meilleur jeu. Son travail acharné, ses lectures et ses rencontres pourraient bien faire d’elle le nouveau maître des échecs qui battrait à plate couture les joueurs redoutables et les mieux classés, fussent-ils américains, européens ou russes… si ses assuétudes n’étaient pas plus grandes que sa propre volonté de briller. Une cadence et un casting parfaits Au fil des épisodes, on comprend alors comment la fillette prodige évolue dans un univers essentiellement masculin et où rivalité mais aussi camaraderie la porteront très loin, à Mexico, Paris, Moscou et consolideront aussi son propre destin. Réalisée à la perfection, la série parvient à être un juste équilibre entre scènes de jeu et narration d’une vie, entre émotions et retenue, défis et découverte de soi. Son casting irréprochable, la minutie de ses décors, ses atmosphères, ses manipulations de pièce en font un chef d’œuvre dont il est difficile de se détacher, une série qui se révèle être incontournable alors que rien, sur le papier, ne laissait le présager.
Si la rumeur de son adaptation par feu Heath Ledger est insistante, nous ne pouvons que saluer le choix de son format qui se prête davantage à la présentation de la psychologie de son héroïne, la construction de son jeu mais aussi de sa féminité. La relation maternelle mise en place, les rencontres décisives de cette jeune femme que rien n’arrête si ce n’est la peur de l’échec, sa solitude et l’entraide d’hommes qui deviennent peu à peu des repères, n’auraient pas pu être présentés aussi subtilement et le résultat aurait peut-être été en deçà de ce qu’un tel matériau de base offrait à ses spectateurs. Que dire de la série « Le jeu de la dame » si ce n’est qu’il faut oser pousser la porte de son premier épisode pour y succomber ?
Cela ne vous rappelle rien ? Alors que cet esprit bon enfant nous manque cruellement aujourd’hui, nous pouvons heureusement compter sur la très agréable série « Brooklyn Nine Nine » pour découvrir ceux qui deviendront certainement de vieux amis ! Enfant, il y a une franchise que nous adorions regarder à la tv (et qui fonctionne toujours actuellement dans ses premiers volets), c’est la série des « Police Academy » ! Mais si ! Souvenez-vous de ces héros déjantés, véritables bras cassés que représentaient Mahoney, Jones, Tackleberry, Zed, Proctor, Lassard et Harris pour n’en citer qu’une (belle) poignée. En fait, ce que nous aimions par-dessus tout, c’était le côté à la fois léger et inoffensif que revêt l’insouciance et provoque un rire spontané ! Car oui, nous riions de leurs (més)aventures mais surtout des belles relations qu’ils entretenaient ensemble (souvent en duo d’ailleurs) et qui apportaient à l’ensemble un certain dynamisme. Brooklyn Nine-Nine où le commissariat bonheur ! Car si la série qui nous occupe séduit à plusieurs niveaux, c’est peut-être parce que dans notre inconscient, nous aimons retrouver une belle bande de copains. Tout d’abord, son format est assez court (comptez 20’ par épisode) et va donc directement à l’essentiel. D’ailleurs, celui-ci rappelle d’autres séries cultes portant les noms de « Friends », « Big Bang Theory » ou encore « How I Met Your Mother ». En vingt minutes vous avez un début, un milieu et une fin, avec à chaque fois, une nouvelle intrigue policière mobilisant les différents protagonistes farfelus du commissariat du 99e ! Mais l’atout principal de la série, c’est sans conteste ses acteurs qui nous procurent de francs éclats de rires. Commençons par le leader du groupe, Jake Peralta, qui est incarné à l’écran par l’humoriste Andy Samberg, expert en la matière tant les nombreuses vannes s'enchaînement à l’écran ! Fort de son succès de comédien dans le Saturday Night Live, il insuffle un vrai vent de fraîcheur à la comédie ici dépeinte. La relation que son personnage développe avec sa collègue Amy Santiago (Melissa Fumero vraie « première de classe » dans la série) est vraiment plaisante à suivre. Et que dire du reste de cette équipe (très ?) particulière ? Face à ce trublion de Jake Peralta, et afin d’apporter un peu de crédit à son commissariat, nous retrouvons l’ultra fermé Capitaine Raymond Holt (très convaincant Andre Braugher) qui se risque rarement, et de manière un peu maladroite, à lâcher un sourire. Assisté par un sergent que nous aurions du mal à décrire tant son personnage est fabuleux, Terry Crews (Expendables 1-2-3) met son physique en avant (il jouait en tant que footballeur américain professionnel) pour creuser l’écart entre nos représentations de ce gars bodybuildé et son comportement dévoué à sa femme et à ses deux filles. C’est que sous ses allures d’ours, se cache un vrai papa poule au cœur d’artichaut qui saura protéger les membres du 99e. L’amusement vient aussi de presque toutes les apparitions de l’acteur ! Un grand coup de chapeau aux scénaristes et dialoguistes ! Heureusement, Jake pourra toujours compter sur son ami Charles (Joe Lo Truglio), véritable gastronome, souvent malheureux en amour et doté d’un comportement assez…particulier qui amuse, malgré lui, ses infortunés collègues. D’ailleurs, nous remarquons que plus les épisodes défilent, et plus nous sentons le soin apporté à ce personnage; un bon point donc ! Bien sûr, ce petit monde ne serait pas complet sans le duo de flics flemmards que représentent les inséparables Hitchcock (Dirk Blocker) et Scully (Non…pas la rousse de « X-files » mais plutôt un baryton grisonnant et bien portant) joué par le très chouette Joel McKinnon Miller. Enfin, le bureau de ce commissariat un peu spécial comprend une policière et une standardiste aux comportements diamétralement opposés. Alors qu’un véritable volcan sommeille à l’intérieur de la première (Stephanie Beatriz est tout simplement excellente dans son rôle !), le côté « baba cool » de la deuxième (toute aussi géniale Chelsea Peretti) permet de calmer le jeu de ce monde un peu fou…
Durée de la série : 7 saisons avec 143 épisodes d’environ 20 minutes. Les cinq premières saisons sont actuellement disponibles sur Netflix
Genre: Comédie
De par les sous-entendus, les « « tweet » envoyés au général Naird (sublime Steve Carell) par le président et même les allusions pas toujours très subtiles, la série se moque et égratigne d’une bien belle façon les dérives du gouvernement américain. Cette parodie de la sixième branche des forces armées américaines nouvellement mise en place sous l’impulsion de l’actuel président parvient souvent à nous faire sourire à défaut de nous faire rire. Et c’est peut-être là son plus gros défaut ! Le général Mark Naird est nommé à la tête de la nouvelle division afin de défendre les satellites US contre les attaques d’autres nations, dont la menaçante nation chinoise. En parallèle, l’objectif de cette nouvelle branche est de mener à bien des missions scientifiques et militaires. Heureusement pour le général quatre étoiles, il pourra compter sur Adrian Mallory, un scientifique de grande clairvoyance joué par le génial John Malkovitch. Pourtant, entre les deux hommes, la relation n’est pas toujours simple ! Alors que le général se montre souvent pressé, impulsif et désireux qu’on ne remette pas en question son autorité, le second est davantage posé et réfléchi et ne s’amuse pas toujours de la bêtise ambiante qui règne à la base. Vous l’aurez compris, une des grandes forces de la série est justement de montrer leurs désaccords, puis, d’assister au point de leur rencontre. Cela donne l’occasion à la série d’installer un aspect plus touchant s’éloignant harmonieusement des tentatives comiques fonctionnant essentiellement sur ses gags visuels truculents. Esthétiquement, la série est très belle visuellement et ses nombreux effets spéciaux ne redoutent pas la critique. Pourtant, nous nous interrogeons parfois sur les directions prises par la série. Bien que de nombreuses scènes soient amusantes, aucune ne nous fait réellement rire aux éclats. Pourtant, la parodie est assumée mais il lui manque ce petit quelque chose pour parvenir à concrétiser ses intentions. C’est un peu comme si la série était coincée entre deux chaises, hésitant sur la direction à prendre et finit par être belle et amusante sans être tordante ! Pourtant, tous les ingrédients étaient présents, que s’est-il passé ? Heureusement, nous nous amusons- tout de même souvent- à suivre les déboires du personnel de Space Force. Quel plaisir d’assister aux pitreries de certains bras droits foireux ou des rivaux du général. Ainsi, son homologue, le général Kick Grabaston (fabuleux Noah Emmerich vu dans « The Truman Show », « Fréquence Interdite », etc.) s’amusera à lui mettre de nombreux bâtons dans les roues. Malheureusement pour le général, sa situation amoureuse est extrêmement compliquée puisqu’il ne peut compter sur son épouse (Lisa Kudrow) pour s’occuper de son adolescente de fille (horripilante Diana Silvers- qui a fini par nous taper sur le système dans son jeu de petite adolescente gâtée et capricieuse). C’est ainsi que la série s’intéresse également à suivre la manière dont le haut gradé parviendra à retrouver un peu d’équilibre. Que faut-il donc retenir de ces dix épisodes qui constituent cette première saison ? Assurément, une bien belle surprise dans sa forme comme dans son fond, bien qu’elle semble se perdre dans une direction qui ne semble pas totalement lui convenir.
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