Résumé du film : 27 ans après la victoire du Club des Ratés sur Grippe-Sou, le sinistre Clown est de retour pour semer la terreur dans les rues de Derry. Désormais adultes, les membres du Club ont tous quitté la petite ville pour faire leur vie. Cependant, lorsqu'on signale de nouvelles disparitions d'enfants, Mike, le seul du groupe à être demeuré sur place, demande aux autres de le rejoindre. Traumatisés par leur expérience du passé, ils doivent maîtriser leurs peurs les plus enfouies pour anéantir Grippe-Sou une bonne fois pour toutes. Mais il leur faudra d'abord affronter le Clown, devenu plus dangereux que jamais… Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Deux ans après son premier volet et plus de 27 ans après l’adaptation de Tommy Lee Wallace, la suite des aventures de « Ça» d’Andy Muschietti trouve sa place sur nos écrans… et nous déçoit largement. Si son premier volet permettait de découvrir une adaptation réussie du premier tome, cette suite martelée d’effets spéciaux (parfois risibles) et de jumpscares ne fonctionne que partiellement et nous fait craindre un troisième opus dont on se passerait largement. Bien plus fidèle au roman que sa première adaptation de 1993, « Ça, chapitre 2 » nous a cependant laissé un véritablement goût de trop peu. Pourtant, l’atmosphère glaçante nous a bien pris aux tripes d’entrer de jeu, lorsque Adrian (Xavier Dolan) et Don sont victimes de la méchanceté d’une bande de casseurs de Derry. Nous rappelant la haine de Henry Browers pour Mike et le Club des Losers, cette introduction laissait présager le meilleur et montrait combien la ville de Derry et sa violence latente la faisant pourrir de l’intérieur. Mais très vite, les bonnes intentions retombent à plat et la fête vire au cauchemar… voire au naufrage. Tout ça pour « Ça» Adaptation du deuxième volume du roman de Stephen King, le « Ça » d’Andy Muschietti s’accorde de très larges variations et intervertit des événements, modifie les lieux de rencontre et quelques instants clés pour rendre l’intrigue plus fluide à l’écran mais déstabiliser quelque peu les lecteurs du maître et de ses romans. Alors que le second volet littéraire faisait la part belle à l’été 1958 et à l’arrivée de Mike dans le Club des Râtés, la mise en place de leur tactique pour renvoyer « Ça » d’où il venait par le rituel de Chüd, le film de Muschietti propose des aller et retour dans l’enfance de ses héros, réactive leur mémoire collective et leurs traumatismes d’antan sans jamais trouver de réel liant. Cumulant les scènes individuelles et les clins d’œil à l’univers littéraire de maître de l’horreur (Carrie, Christie, Shining) mais aussi à Stephen King lui-même, le film se laisse bien sûr apprécier et parvient à nous surprendre et nous faire patienter sur la durée (2h40 tout de même !). En incluant certaines scènes cultes du roman (oubliées dans sa première adaptation de Tommy Lee Wallace) et en mettant en avant la complicité du Club des Râtés, Muschietti montre combien son souci de garder l’esprit de l’œuvre initiale est primordial. Le scénario de Gary Dauberman (à qui on doit « La Nonne » et les trois « Annabelle ») prend aussi quelques grosses libertés (Mike joue ici un rôle bien plus important que dans le roman) et distille un humour dédramatisant et amusant afin de rendre le tout un peu plus léger. Servi par un casting quatre étoiles dont la ressemblance avec les jeunes acteurs vedettes est véritablement troublante, « Ça, chapitre 2 » n’est pourtant pas la réussite espérée. A côté de leur rôle, les comédiens adultes ne semblent pas croire une seule seconde à la quête qui les anime, l’osmose ne fonctionnant presque que lors des retrouvailles. Il est étonnant de voir combien, malgré tout le travail réalisé pour coller au plus près de leur reflet adolescent, Jessica Chastain, James McAvoy, Bill Hader, James Ransone, Jay Ryan et Isaiah Mustafa se perdent dans un jeu peu convaincant et dans un enchaînement d’événements et de sentiments auxquels on ne croit que trop rarement. Seul Bill Skarsgard excelle toujours dans son rôle de Grippe-Sou totalement sous-exploité et dont les rares apparitions (non transformées) parviennent toujours à nous inquiéter. Pennywise rutilant blanc est devenu « Pennywise le gris » et sa vie sous Derry durant tant d’années n’a fait qu’aiguiser ses dents déchirantes et sa soif de vengeance, le rendant plus fort encore dans ses transformations poussives amenées régulièrement avec peu de crédibilité. Alors certes, le choix des époques plus tardives que celles du roman permettent de nous ancrer un peu plus dans les préoccupations du présent, les décors (et certains scènes) reconstitués et l’envie de respecter l’idée de son histoire originelle sont à saluer mais les effets spéciaux et de surprises desservent véritablement un propos dont la psychologie n’est plus qu’un maigre souvenir… Superficiel et moins justement dosé, ce « Ça, chapitre 2 » sera vite vu, vite oublié. Jumpscares, étirements, nostalgie et rebondissements ponctuent donc le second volet tant attendu d’un «Ça » drôle et cruel sur lequel nous aurions misé gros. Le constat final est pourtant bien en deçà de tous nos espoirs et même si sa relative fidélité au roman de King est à saluer, son adaptation plutôt ratée nous fait elle broyer du noir… Croisons les doigts pour que cette fois «Ça» soit définitivement hors d’état de nuire car la clôture de ce diptyque nous laisse craindre le pire… Date de sortie en Belgique/France : 11 septembre 2019 Durée du film : 2h50 Genre : Horreur Titre original : It Chapter Two
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